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Bac : La philo fait perdre pied aux candidats
par Sofiane M.
Au troisième jour de l'examen du baccalauréat, l'épreuve de philosophie de la filière des Lettres et Philosophie a donné des sueurs froides aux candidats et candidates, dont certaines ont carrément perdu connaissance, nécessitant leur évacuation vers les infirmeries des centres d'examen.
Hier matin, la psychose avait rapidement gagné les candidats de cette nouvelle filière des programmes de réforme, qui appréhendaient mal cette épreuve décisive pour décrocher le baccalauréat. Le coefficient de la philosophie pour cette filière est de 6, ce qui explique en grande partie cette « panique collective ». Dans un seul centre d'examen, une dizaine de cas de perte de connaissance a été enregistrée durant la première heure de cette épreuve, alors que de nombreuses candidates ont éclaté en sanglots dès la consultation des trois sujets proposés au choix par les examinateurs. « On s'attendait à avoir six sujets pour cette épreuve comme pour le baccalauréat blanc, mais on a vite découvert qu'il n'y avait que trois sujets, ce qui a perturbé la majorité des candidats », souligne cette candidate.
Pour d'autres, les trois sujets proposés, et particulièrement le texte sur « le conscient et l'inconscient », étaient difficiles et complexes. Les deux autres sujets concernaient des exercices de dissertation ayant pour thème « la mémoire » et «la langue et la pensée». Du côté des enseignants interrogés, on affirme que les trois sujets étaient abordables et à la portée des candidats. Selon eux, les trois sujets ne comportaient aucune erreur d'ordre didactique ou technique. « La panique des candidats est due à l'importance de cette épreuve pour le calcul de la moyenne générale du baccalauréat », signale cet enseignant.
L'autre épreuve, qui a donné du fil à retordre aux candidats, a été l'examen de sciences de la filière de mathématiques, qualifiée par les candidats de « trop difficile ». Des enseignants de sciences, contactés par nos soins pour avoir d'amples informations, ont confié que le sujet de cette matière était « un peu difficile pour les élèves de niveau moyen ». Toutefois, nos sources soulignent que cela reste normal pour une filière considérée comme d'excellence. La nouveauté pour cette troisième journée du baccalauréat est que les examinateurs se sont rattrapés hier et les sujets proposés aux candidats ont été présentés dans des feuilles séparées, après la confusion signalée dans les deux épreuves de la langue anglaise et de celle des mathématiques.
Concernant les conditions de déroulement de cette session, une dizaine de cas de triche ont été enregistrés dans les centres d'examen et particulièrement parmi les candidats libres. A Oran, l'académie a annoncé six cas de triche, dont cinq mettant en cause des candidats libres. Ces six candidats, qui ont été pris en flagrant délit de fraude par les surveillants, ont été exclus d'office de l'examen. Ils seront traduits incessamment devant une commission ad hoc et risquent une interdiction de toute participation dans un examen national pour une durée de cinq années.
La direction de l'éducation a aussi révélé un cas d'usurpation d'identité commise par un candidat. Une enquête policière a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.
Par ailleurs, les enseignants réquisitionnés pour la surveillance des épreuves de cette session 2008 ont dénoncé un « excès de zèle des chefs de centres d'examen qui n'ont pas hésité à confisquer nos cartes d'identité nationale pour la journée ». « Cette attitude est insoutenable. Les chefs de centre n'ont aucune prérogative pour confisquer des cartes d'identité nationale des enseignants », dénonce ce syndicaliste, tout en condamnant un « excès de prudence » du ministère qui a désigné cinq surveillants dans une seule classe d'examen pour les candidats libres. « Cinq surveillants dans une seule classe d'examen est une source de perturbation pour les candidats qui ont besoin d'un peu de calme durant les épreuves », souligne cet enseignant.
D'autres ont énergiquement condamné la réquisition des enseignants pour la surveillance durant toute la journée par le ministère, ce qui cause d'énormes contraintes pour ces derniers, surtout les mères de famille. Cependant, le point qui soulève le courroux des enseignants concerne les repas distribués cette année dans certains centres d'examen et qui ont été qualifiés par un syndicaliste de « repas de misère ».
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5104948
3e JOUR DU BAC
Les sujets jugés moins stressants
Les candidats au baccalauréat 2008 ont entamé la troisième journée de cette épreuve avec détermination bien que les sujets des mathématiques de la deuxième journée aient laissé des traces.
Alors les candidats du centre d’examen Kaman Bey de Dar El Beida, évoquent encore les mathématiques d’hier. «C’était difficile, beaucoup d’entre nous sortaient en larmes, certains qu’ils ne décrocheront pas le BAC», témoigne Nassiba candidate en sciences naturelles. «Les candidats s’attendaient à la fonction numérique mais nous avons eu une fonction arithmétique», explique-t-elle Pour les épreuves du troisième jour, sciences dans la matinée et langue française pour l’après-midi, les élèves sont sortis moins stressés, plus sereins. Les questions ont été jugées abordables. «Une partie du baccalauréat est faite», soupire Salim, candidat en mathématiques au lycée Mohamed El Amine El Amoudi de Belfort (El Harrach). Dans ce centre d’examen, trois filières sont regroupées. Il s’agit des langues étrangères, mathématiques et technique. L’espoir reste donc permis pour la matinée d’aujourd’hui pour ceux de la réforme avec l’épreuve des sciences de la chariaâ et la journée de mercredi avec la physique le matin et la philosophie l’après-midi. L’ensemble des 240 candidats inscrits dans ce lycée, sont scolarisés et représentent le nouveau programme. Le responsable du centre, Mohamed Chafai, proviseur du lycée Lebdjaoui de Bab Ezzouar, s’est dit satisfait du déroulement des épreuves. « Depuis le début des examens à ce jour, aucun incident n’a été relevé. Il y a eu l’absence d’une seule candidate et aucune tentative de fraude n’a été signalée par les 39 surveillants et les 6 professeurs qui veillent au grain », indique M. Chafai. Toutefois il déplore le non-respect des consignes mentionnées au dos de la convocation. En dépit de l’interdiction faite aux candidats de porter le téléphone mobile ou tout autre gadget électronique, les lycéens n’ont pu se départir de leurs mobiles. La parade adoptée et appliquée par le chef de centre, c’est bien sûr le retrait. Ainsi, des dizaines de portables et de MP3 sont confisqués et numérotés pour être restitués à la fin de l’épreuve. M. Chafai qui n’en est pas à sa première expérience de responsable d’un centre d’examen, a salué la nouvelle disposition de mobilisation des surveillants. «Les contrôleurs qui viennent uniquement des lycées ou des CEM en plus des licenciés des écoles primaires ont donné un plus de rigueur dans le déroulement des épreuves », estime-t-il. Souhila H. |
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Chronique (Mardi 10 Juin 2008)
Peut-on bâtir du vrai sur du faux ?
Par :Mustapha Hammouche Lu : (345 fois)
À chaque session son anomalie : fuites, erreur de formulation, trituration des résultats ou mauvaise présentation des données… Nous ne savons donc pas encore organiser un examen de baccalauréat irréprochable. Mais à voir les résultats du procès de l’Université de formation continue qui se déroulait — coïncidence ? — en même temps que les premières épreuves du bac, on peut se demander s’il est nécessaire de décrocher un diplôme propre. Du moins pour assouvir son ambition de carrière. 2 695 personnes ont pu faire des études supérieures en présentant des dossiers d’inscription falsifiés. Si le baccalauréat ne constitue pas une condition d’accès à l’UFC, celle-ci est tout de même une université. Ce nombre faramineux d’étudiants faussaires a été réalisé en trois ans, entre 1999 et 2002. Plusieurs centaines de ces faussaires ont pu accéder à de hautes fonctions dans l’administration. La chronique judiciaire ne le dit pas, mais certains d’entre eux ont peut-être pu sévir dans l’enseignement supérieur et dans l’éducation nationale ! Jusqu’ici, le passé révolutionnaire, même celui des parents, compensait le déficit de titres dans la carrière d’un fonctionnaire. On commença donc par s’inventer de fausses biographies. Depuis que l’étude des dossiers de maquisard est suspendue, et qu’on ne peut produire de nouveaux faux moudjahidine, voici venu le temps des faux diplômes ! En faisant de l’UFC une espèce d’université “19 Mars” pour valider les titres. Si tant de hautes fonctions sont occupées par des hommes sans passé authentique et sans vrais diplômes, il est aisé de comprendre pourquoi nous n’arrivons pas à organiser de vrais examens et concours, une vraie foire, un vrai championnat, une vraie réconciliation, de vraies élections… avec la netteté de la tâche bien préparée et rondement menée. Il n’y a finalement de vrai que la rente que nous dilapidons et le verbiage qui fait croire que nous réalisons tout cela. Peut-on construire un pays sur du faux ? À commencer par son passé magnifié : dans un de ces colloques où l’on parle de stratégie pour éviter d’assumer le présent, un colloque sur “la défense économique”, un universitaire, un vrai apparemment, vient de remettre en cause un mythe qui alimentait les esprits affamés, le mythe de “l’Algérie grenier de Rome”, établissant que le pays est “structurellement” incapable de nourrir sa population. Bien d’autres mythes sont appelés à tomber, mais ce genre de mises au point qui nous ramènent à notre réalité faite de fausse prospérité, bâtie sur une ressource aussi providentielle que passagère, ne sont pas les bienvenues. On les oublie vite. Trop occupés que nous sommes à mettre de côté nos parts individuelles de rente, celles que nos impostures respectives nous ont permis de glaner, nous n’avons pas de perspective collective. Pour nous faire passer le temps, le pouvoir s’est chargé de nous concocter un discours unique fait d’exaltation d’un passé lustré et d’incantation d’un futur mirifique que nous simulons de préparer. Alors qu’en fait, nous sommes en train de saper méthodiquement les bases stratégiques d’une perspective nationale : la vérité, les ressources, le travail, le mérite, la citoyenneté…
M. H. musthammouche@yahoo.fr |
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EPREUVE D'ANGLAIS «Il n'y a aucune erreur de pagination», selon le ministère de l'Education |
Les informations selon lesquelles les candidats se disent « victimes » d'une erreur de pagination de l'épreuve d'anglais, au 2e jour des examens du Bac, «n'est qu'une fausse polémique autour du sujet d'anglais », précise une source du ministère de l'Education, tout en exprimant son étonnement. Pourtant, ajoute-on, «l'examen d'anglais était abordable tout comme il était clair. C'est le stress et l'agitation qui ont, en fait, induit les candidas en erreur… », at- on encore précisé. Ces mêmes responsables du ministère de l'Education soulignent d'ailleurs qu' « aucun centre d'examen n'a confirmé ce problème de pagination, encore moins les candidats ». Les candidats étaient, explique-t-on, pris de panique du fait que l'examen d'anglais comportait deux sujets au choix. Il est utile de rappeler que des candidats au bac ont estimé que la copie de l'examen en question les a induits en erreur, et ce, faute de mauvaise conception et de pagination. Et pour cause, la numérotation sur la copie d'anglais (de gauche à droite), a rendu difficile la concentration des candidats dont certains ont dû tout refaire après avoir surmonté leur panique. |
Yazid. Madi
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