50E ANNIVERSAIRE DE L'INDÉPENDANCE
50E ANNIVERSAIRE DE L'INDÉPENDANCE
300 milliards octroyés à l'événement
Alors que les Français ont déjà entamé les festivités du 50e anniversaire de la fin de la Guerre d'Algérie, avec la nomination d'un haut responsable de la manifestation en la personne de l'ancien ambassadeur de France à Alger, Colin de Verdière, les Algériens tardent à s'organiser pour commémorer cette manifestation alors qu'elle revêt une importance capitale pour le pays. Selon des sources sûres, le ministère des Moudjahidine, qui est le quatrième secteur le plus budgétivore du pays, après la Défense, l'Intérieur et l'Education, aurait réservé un budget de 300 milliards de centimes, soit 30 millions de dollars pour la manifestation du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Cet argent servira en principe à financer l'organisation de la manifestation, la production de films et de documentaires et la publication d'ouvrages sur cette période importante. Mais cet argent ne sera pas associé aux deux autres institutions importantes chargés de commémorer cette date historique: le ministère de la Culture et l'Entreprise publique de télévision (Eptv). Le ministère de la Culture, qui reste l'un des secteurs les moins privilégiés par la loi des finances 2012 avec 0,50% du budget de fonctionnement global, dépend du ministère des Finances pour le déblocage d'un budget spécial à cette manifestation, comme ce fut le cas pour la manifestation «Alger capitale culturelle arabe 2010», le Festival panafricain ou Tlemcen 2011.
Ce qui est sûr c'est que le ministre des Finances, Karim Djoudi, a de meilleures relations avec la ministre de la Culture, Khalida Toumi, que l'ancien ministre Benachenhou. Cette bonne entente s'est traduite par le démenti apporté par le ministre Djoudi au ministère de la Culture suite aux révélations du rapport de la Cour des comptes sur l'utilisation des fonds spéciaux de l'Etat. Le ministère de la Culture, qui avait lancé par le biais du Cnca un appel d'offres pour sélectionner des projets pour le 50e anniversaire, a reçu environ une centaine de projets et compte en sélectionner une quarantaine, pour la plupart des documentaires et deux ou trois longs métrages. Le ministère de la Culture entend également décrocher des subventions pour alimenter l'Aarc et le Cnca, les deux institutions dépendant de son secteur.
Pour sa part, l'Entreprise publique de télévision, qui bénéficie annuellement d'un budget de 100 milliards (10 millions de dollars), attend toujours l'apport financier de sa tutelle, le ministère de la Communication pour entamer la production des films et des documentaires sur la Révolution. Selon nos sources il n'y aura pas de budget spécial pour l'Eptv. Celle-ci doit piocher dans le budget alloué à son fonctionnement Une trentaine de productions ont été sélectionnées par la commission de lecture. Parmi eux, des feuilletons historiques sur Larbi Ben M'hidi réalisé par Slim Riad et l'histoire du Malg réalisé par Djaâfar Gassem. Une commission d'évaluation des projets sur le 50e anniversaire de l'Indépendance a été installée par la direction des finances de télévision. Et cette fois la télévision, n'entend pas jouer les vaches à lait de l'audiovisuel algérien et a revu à la baisse la majorité des projets déposés au niveau du 21e boulevard des Martyrs, même si elle ne connaît pas encore le budget alloué à cette manifestation, ce qui met dans l'embarras sa direction, laquelle n'a encore signé aucun contrat avec les producteurs. Certains parmi eux ont déposé leurs projets dans les trois institutions dans l'espoir de décrocher le plus de financement, alors que d'autres se sont vu refusés par une institution et acceptés par une autre.
D'autres producteurs et réalisateurs ont même déposé leurs projet au niveau de la présidence croyant que celle-ci disposaît d'un service qui s'occupe des projets sur la Révolution suite à l'appel du Président de faire des films sur la commémoration du 50e anniversaire de l'Indépendance. Cette désorganisation dans la mise en place de la manifestation retarde en tous les cas son démarrage et désoriente les participants et les producteurs qui sont perdus entre les trois institutions. Certains producteurs souhaitent avoir un interlocuteur unique, comme ce fut le cas pour l'Année de l'Algérie en France en 2003, qui a vu la mise en place d'un commissaire général en la personne de Mohamed Raouraoua.
Quoi qu'il en soit, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, suit de très près cette opération et réunira dans les prochains jours les principaux responsables de cette manifestation pour jeter les bases de la manifestation et surtout signer un décret pour officialiser le lancement de cet événement qui sera marqué par trois dates importantes: le 19 Mars 1962, anniversaire du cessez-le-feu, 5 Juillet 1962 fête de l'Indépendance, et le 23 octobre 1962, date de la récupération de la Télévision.