6 pour un fauteuil

 LOUISA HANOUNE
Un parcours de combattante

18 Mars 2009 - Tahar FATTANI



MOHAND OUSSAÏD BELAÏD
Un politique qui sort de l’ombre

18 Mars 2009 - Tahar FATTANIMOUSSA TOUATI
L’homme qui crĂ©e les surprises

18 Mars 2009 - Tahar FATTANI


MOHAMED DJIHAD YOUNSI
Un candidat pas comme les autres

18 Mars 2009 - Tahar FATTANI


ALI FAWZI REBAÏNE
Un opticien pour une nouvelle vision politique

18 Mars 2009 - Tahar FATTANI
 

6 pour un fauteuil
ABDELAZIZ BOUTEFLIKA

Jamais deux sans trois
Tahar FATTANI
  - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 6

R. BOUDINA

NĂ© le 2 mars 1937 Ă  Oujda au Maroc, Abdelaziz Bouteflika est le seul candidat appartenant Ă  la gĂ©nĂ©ration de la RĂ©volution algĂ©rienne. AprĂšs la politique de rĂ©pression exercĂ©e par la France coloniale en AlgĂ©rie, ses parents ont trouvĂ© refuge au Maroc. Quatre ans aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre de LibĂ©ration, Abdelaziz Bouteflika perd son pĂšre Ă  l’ñge de 17 ans. AprĂšs avoir suivi ses Ă©tudes au lieu de sa naissance, il rejoint, Ă  l’ñge de 13 ans, le mouvement des Scouts. Par la suite il gagne les rangs de l’ArmĂ©e de libĂ©ration nationale, deux annĂ©es aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre. AgĂ© Ă  peine de 19 ans, il mobilise les Ă©tudiants autour de la RĂ©volution. Il est chargĂ© d’une double mission de contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral de la Wilaya V entre 1957 et 1958. Officier en zone 4 et en zone 7 de la Wilaya V, il est ensuite rattachĂ© au PC de la Wilaya V, puis, successivement au PC du «Com Ouest», au PC de l’état-major «Ouest» et au PC de l’état-major gĂ©nĂ©ral de l’ALN. AprĂšs la carriĂšre militaire, Abdelaziz Bouteflika se consacre Ă  la politique. A l’aube de l’indĂ©pendance, il est dĂ©putĂ© Ă  l’AssemblĂ©e constituante. Ce poste lui ouvre la voie sur d’autres plus prestigieux. A 25 ans il occupe les fonctions de ministre de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l’AlgĂ©rie indĂ©pendante. En 1964, il est Ă©lu par le congrĂšs du Front de libĂ©ration nationale en qualitĂ© de membre du ComitĂ© central et membre du Bureau politique. Ensuite, il est promu ministre des Affaires Ă©trangĂšres. Un poste qu’il anime, jusqu’en 1979. Il dirige, ainsi, la diplomatie algĂ©rienne Ă  l’ñge de 26 ans! A cette Ă©poque, il est le plus jeune ministre des Affaires Ă©trangĂšres au monde. AprĂšs l’IndĂ©pendance, la diplomatie algĂ©rienne devient le porte-flambeau des pays du tiers-monde. Il est, des annĂ©es durant, le porte-parole et l’interlocuteur privilĂ©giĂ© dans les rapports entre le Nord et le Sud. En 1979, il est nommĂ© ministre d’État par le prĂ©sident Chadli Bendjedid. Deux ans plus tard, Abdelaziz Bouteflika s’éloigne de la scĂšne politique nationale. En 1989, il est membre du ComitĂ© central du FLN. AprĂšs l’annonce des Ă©lections anticipĂ©es, suite Ă  la dĂ©mission du prĂ©sident Liamine Zeroual, Abdelaziz Bouteflika annonce en dĂ©cembre 1998 qu’il se prĂ©sentera Ă  cette Ă©lection en qualitĂ© de candidat indĂ©pendant. Le 15 avril 1999, M.Bouteflika est Ă©lu prĂ©sident. En fĂ©vrier 2004, il affiche son intention de se prĂ©senter pour un second mandat. Le 8 avril de la mĂȘme annĂ©e, il est rĂ©Ă©lu Ă  la tĂȘte de la magistrature suprĂȘme du pays. Lors de ses deux mandats prĂ©sidentiels, le chef de l’Etat s’est attaquĂ© aux grands chantiers de son programme. Il annonce la professionnalisation de l’armĂ©e, la rĂ©vision du Code de la famille, la lutte contre la corruption et la poursuite des rĂ©formes engagĂ©es. C’était une prioritĂ© pour le PrĂ©sident. En 1999, il propose un rĂ©fĂ©rendum sur la Concorde civile. Cette loi est approuvĂ©e le 16 septembre 1999 avec plus de 98% des voix. AprĂšs la Concorde civile, il propose, lors de son deuxiĂšme mandat, un autre projet de paix. Il s’agit de la Charte pour la paix et la rĂ©conciliation nationale.
Le 29 septembre 2005, le projet du PrĂ©sident est soumis au peuple. Plus de 97% des votants ont rĂ©pondu «oui» au projet du prĂ©sident. Sur le plan Ă©conomique, M.Bouteflika donne la prioritĂ© Ă  la rĂ©alisation des infrastructures. Il lance, ainsi, d’importants travaux.
Il convient de citer le projet de l’autoroute Est-Ouest, la rĂ©alisation d’un million de logements, la construction de barrages, d’un nouvel aĂ©roport international. A cela s’ajoute l’ouverture de l’AlgĂ©rie aux investissements directs Ă©trangers (IDE). Le pays devient un immense chantier de construction, et plusieurs entreprises Ă©trangĂšres s’installent en AlgĂ©rie pour prendre leur part du gĂąteau: un programme Ă©conomique ambitieux qui s’élĂšve Ă  150 milliards de dollars.
Pour cette prĂ©sidentielle 2009, le candidat Bouteflika rĂ©itĂšre son attachement Ă  la consolidation, s’il est Ă©lu, de la RĂ©conciliation nationale.
Il propose de continuer la lutte contre le terrorisme, de protĂ©ger la libertĂ© de la presse et du pluralisme politique, de construire un million de logements, de crĂ©er trois millions d’emplois pour les cinq prochaines annĂ©es, de lutter contre la corruption, les trafics financiers ainsi que les flĂ©aux sociaux, et rĂ©affirme la poursuite de la rĂ©forme financiĂšre. En matiĂšre de dĂ©penses publiques, l’équivalent de 150 milliards de dollars est prĂ©vu durant le prochain quinquennat pour poursuivre la rĂ©forme dans plusieurs secteurs.


 

LOUISA HANOUNE
Un parcours de combattante
Tahar FATTANI
  - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 6

R. BOUDINA

Connue pour son franc-parler et sa libertĂ© de ton, sans jamais ĂȘtre satisfaite, la candidate trotskiste, Louisa Hanoune, mĂšne un vĂ©ritable parcours de combattante pour la magistrature suprĂȘme du pays. AprĂšs plusieurs annĂ©es de militantisme et de combat politique, Mme Hanoune a fini par ĂȘtre rĂ©compensĂ©e. Elle est deux fois candidate au poste de prĂ©sident de la RĂ©publique. Elle rentre, ainsi, dans l’histoire de la politique du monde arabe comme premiĂšre femme arabe candidate au poste de chef d’Etat. NĂ©e en 1954 Ă  Chekfa, dans la wilaya de Jijel, cette fille de paysans pauvres, n’a pas Ă©tĂ© gĂątĂ©e par la vie. Sa famille a connu un mouvement de «nomadisme». AprĂšs Mila, Constantine, DrĂ©an, dans la wilaya d’El Taref, la famille de Mme Hanoune s’est installĂ©e Ă  Annaba, oĂč elle a suivi ses Ă©tudes jusqu’à l’obtention de son diplĂŽme universitaire. Titulaire d’une licence en droit, son projet n’était pas d’endosser la toge d’avocat. Sa passion c’est la politique. Son souhait est de diriger un jour, le pays. Avant l’universitĂ©, c’est au sein de sa famille qu’elle a menĂ© son premier combat. Sa famille Ă©tait contre le fait que Louisa poursuive ses Ă©tudes Ă  la Fac. Le bras de fer ne fait que commencer. Pour convaincre sa famille, elle entreprend une grĂšve de la faim. Une technique qui a portĂ© ses fruits. A l’universitĂ©, elle crĂ©e, avec d’autres Ă©tudiants, un collectif de femmes travailleuses. Vu les moyens matĂ©riels modestes dont disposait sa famille, elle est dans la nĂ©cessitĂ© de trouver un moyen pour financer ses Ă©tudes. Etant Ă©tudiante, elle exerce le mĂ©tier d’enseignante avant de rejoindre le transport aĂ©rien. Quelques mois plus tard, elle est licenciĂ©e. AprĂšs des mois de combat contre son licenciement «arbitraire», elle obtient gain de cause. Elle arrache la dĂ©cision de sa rĂ©intĂ©gration. En 1980, elle est mutĂ©e Ă  Alger oĂč elle sera salariĂ©e de l’Enema, Air AlgĂ©rie,puis jusqu’en 1994, de l’Egsa. A Alger, elle collabore dans la clandestinitĂ© avec l’Organisation socialiste des travailleurs (OST). Un acte qui lui vaut six mois de prison en 1983. Deux ans plus tard, elle crĂ©e avec 39 autres fondatrices, l’Association pour l’égalitĂ© entre les hommes et les femmes, dont elle est secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale et puis prĂ©sidente quatre ans aprĂšs. Dans la mĂȘme pĂ©riode elle participe Ă  la crĂ©ation de la premiĂšre ligue des droits de l’homme. Lors des Ă©vĂ©nements de 1988 elle est, une nouvelle fois, arrĂȘtĂ©e. Profitant de l’ouverture du champ politique, elle est Ă©lue en 1989 secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’OST. Elle occupe la mĂȘme tĂąche depuis le congrĂšs de la fondation du Parti des travailleurs. Et depuis, elle assume ce mĂȘme poste jusqu’à ce jour. AprĂšs sa participation aux Ă©lections lĂ©gislatives et locales, Louisa Hanoune a prĂ©sentĂ© sa candidature Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 1999. Le Conseil constitutionnel rejette son dossier. En 2004, elle arrache un billet pour la prĂ©sidentielle. Sur le plan international, elle est membre fondatrice de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples. Elle est Ă©galement membre de la commission femmes travailleuses de la commission Afrique de l’EIT. Pour ce qui est de sa politique nationale, Louisa Hanoune dĂ©fend bec et ongles la souverainetĂ© nationale. D’ailleurs, pour cette campagne, elle a choisi le slogan suivant: «La souverainetĂ© populaire fait l’immunitĂ© de la souverainetĂ© nationale: la parole au peuple». Voici les grands axes de sa politique: la rupture avec la politique imposĂ©e par l’Etat, un rĂ©fĂ©rendum du changement, une politique qui rĂ©pond aux aspirations du peuple, la prĂ©servation de l’économie nationale, le renforcement du secteur public, et contre le processus de privatisation tel que prĂ©sentĂ© par le gouvernement.


MOHAND OUSSAÏD BELAÏD
Un politique qui sort de l’ombre
Tahar FATTANI
  - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7

R. BOUDINA

AprĂšs plusieurs annĂ©es dans l’ombre, Mohamed SaĂŻd lĂšve sa tĂȘte et fait entendre sa voix. Il est inconnu sur la scĂšne politique nationale, mais ce n’est pas pour autant que cette scĂšne lui soit Ă©trange. La preuve, il crĂ©a la surprise en ramassant les 75.000 signatures qui lui ont permis d’arracher l’aval du Conseil constitutionnel pour prendre part Ă  la course Ă  l’élection prĂ©sidentielle du 9 avril. Mohamed SaĂŻd, de son vrai nom, Mohand OussaĂŻd BelaĂŻd, est nĂ© le 20 janvier 1974. Il est issu d’une famille nombreuse originaire du village de Bouadnane dans la wilaya de Tizi Ouzou. AprĂšs l’obtention de son baccalaurĂ©at, il rejoint l’universitĂ© d’Alger oĂč il a suivi ses Ă©tudes supĂ©rieures. Il est titulaire d’une licence en droit public international et certifiĂ© en sciences politiques. Mohamed SaĂŻd est passionnĂ© par la politique. Il n’est pas venu du nĂ©ant. Son expĂ©rience d’étudiant activiste, son profil diplomatique et son expĂ©rience journalistique l’ont beaucoup servi dans sa vie politique. Il a fait ses premiers pas politiques Ă  l’universitĂ© d’Alger. En 1968, il a Ă©tĂ© Ă©lu prĂ©sident du mouvement national des Ă©tudiants engagĂ©s. AprĂšs l’obtention de sa licence, il s’est engagĂ© dans la vie professionnelle. AprĂšs avoir Ă©tĂ© correspondant du quotidien rĂ©gional en langue française, An-Nasr, Mohamed SaĂŻd est devenu journaliste permanent Ă  la TĂ©lĂ©vision nationale. Il a occupĂ© en mĂȘme temps le poste de rĂ©dacteur en chef de la revue Echabab. De 1976 Ă  1980, il a dirigĂ© le journal EchaĂąb, avant d’ĂȘtre promu directeur gĂ©nĂ©ral de l’agence APS de 1981 Ă  1982. Son bagage et son expĂ©rience dans le domaine de l’information et la communication lui ont ouvert les portes de la diplomatie. Il a Ă©tĂ© nommĂ© porte-parole au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres oĂč il occupait Ă©galement le poste de directeur presse-information. En 1983, il entame sa carriĂšre de diplomate. Le premier poste occupĂ©, Ă©tait celui de ministre conseiller prĂšs l’ambassade d’AlgĂ©rie Ă  Djeddah et reprĂ©sentant de l’AlgĂ©rie au sein de l’Organisation de la confĂ©rence islamique. En 1986 il a Ă©tĂ© nommĂ© ambassadeur d’AlgĂ©rie au BahreĂŻn. AprĂšs trois ans Ă  ce poste, il a Ă©tĂ© rappelĂ© en AlgĂ©rie. Il a Ă©tĂ© nommĂ© ministre plĂ©nipotentiaire au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. Mohamed SaĂŻd rentre en politique derriĂšre une grande personnalitĂ© nationale, le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi. Lors de l’élection de 1999, Mohand OussaĂŻd BelaĂŻd Ă©tait chargĂ© de la cellule de communication du Dr Ibrahimi qui Ă©tait candidat Ă  cette Ă©lection. En sa qualitĂ© de membre fondateur du mouvement Wafa (parti non agrĂ©Ă©), Mohamed SaĂŻd Ă©tait secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et porte-parole de cette formation. Faute d’agrĂ©ment, une partie des militants avait quittĂ© ce mouvement. EntourĂ© de jeunes Ă©tudiants, il sort de l’ombre et met en place une nouvelle structure. Le 10 janvier 2009 il annonce la crĂ©ation officielle du PLJ (Parti pour la libertĂ© et la justice). Il est candidat Ă  la prĂ©sidentielle du 9 avril. Il avance deux raison essentielles qui l’ont poussĂ© Ă  sortir au-devant de la scĂšne: la stagnation politique et une dĂ©mission sociale. A cet effet, il propose un programme qui se rĂ©sume en quelques points. Justice sociale, revalorisation des compĂ©tences nationales, moralisation de la vie publique, enracinement de la culture dĂ©mocratique pour un meilleur exercice des libertĂ©s individuelles et collectives et le respect des droits de l’homme.


MOUSSA TOUATI
L’homme qui crĂ©e les surprises
Tahar FATTANI
  - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7

Y. BOUGHERIRA

Parti de rien, sans diplĂŽme universitaire, sans grande carriĂšre politique, ni des rĂ©seaux d’influence nĂ©cessaires et le voilĂ  prĂ©sidentiable. Il s’agit de l’homme politique heureux, Moussa Touati. A peine dĂ©barquĂ© sur le devant de la scĂšne politique nationale, Moussa Touati, prĂ©sident du FNA, s’est imposĂ© comme la troisiĂšme force politique du pays, selon les rĂ©sultats des scrutins. NĂ© en 1954, d’une famille modeste, qui habitait Beni Slimane dans la wilaya de MĂ©dĂ©a, il a grandi orphelin de pĂšre, celui-ci a rejoint le maquis en 1956, d’oĂč il n’est plus revenu. M.Touati a commencĂ© sa scolaritĂ© aprĂšs l’IndĂ©pendance. AprĂšs les Ă©tudes primaires dans sa rĂ©gion natale, il rejoint quelques annĂ©es plus tard la capitale pour des Ă©tudes secondaires. Profitant de son statut de fils du chahid, il obtient Ă  l’ñge de 16 ans une bourse d’études pour Tripoli. Il a mal choisi sa destination. La situation politique dans ce pays n’était pas favorable. Il quitte, ainsi, la Libye pour rejoindre la Syrie qu’il quitte quelques petites annĂ©es plus tard. En 1972, il s’engage dans l’armĂ©e. Ce fut difficile pour lui de supporter longtemps le systĂšme militaire n’étant pas bien gradĂ©. AprĂšs cinq ans d’expĂ©rience, il quitte les casernes avec le grade d’adjudant. L’échec subi dans ses Ă©tudes et lors de son passage sous les drapeaux, l’ont certainement, poussĂ© Ă  prendre sa revanche. Il rejoint de nouveau «la casquette». Cette fois-ci il choisit les services des Douanes. Ce n’est pas la bonne affaire, non plus. Il tente les services de police. En 1980, il signe son engagement dans la SĂ»retĂ© nationale. AprĂšs cette troisiĂšme expĂ©rience, il aura compris que l’uniforme et la casquette ne font pas partie de ses objectifs. Il se voyait plus douĂ© en politique. Profitant des assouplissements dĂ©cidĂ©s par l’AlgĂ©rie Ă  l’époque du prĂ©sident Chadli Bendjedid en matiĂšre du mouvement associatif, il crĂ©a l’Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec). Une opportunitĂ© qui lui a permis d’entrer dans la politique par la grande porte. Car, l’Onec est une organisation satellite. Elle active sous le chapeau du Front de libĂ©ration nationale (FLN). En 1988, le flic ĂŽte l’uniforme et opte pour la vie civile. Mieux encore, le voilĂ  homme politique! C’était difficile d’avoir une place dans la famille FLN. Il a Ă©tĂ©, aussitĂŽt, «chassé» de la prĂ©sidence de l’Onec. Aguerri sous les drapeaux, Moussa Touati est devenu un vĂ©ritable rĂ©sistant. Il n’a pas baissĂ© les bras. Il saisit toute occasion qui se prĂ©sente Ă  lui. Lors de la tragĂ©die nationale, il rĂ©intĂšgre la «famille rĂ©volutionnaire». Il a crĂ©Ă©, ainsi, la Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec). Il commence, alors, Ă  dĂ©couvrir le plaisir et les opportunitĂ©s qu’offre la politique. Quatre ans Ă  la tĂȘte de la Cnec, Moussa Touati voit plus haut. Il crĂ©e le FNA dont il est dĂ©signĂ© prĂ©sident Ă  l’issue du congrĂšs constitutif, en 2000. Quatre ans plus tard, il veut jouer dans la cour des grands. Il vise, en 2004, l’élection prĂ©sidentielle. Un objectif qu’il n’a pu atteindre. Le conseil consultatif lui rejette le dossier. Une ambition qu’il a atteinte en 2009. Il reprĂ©sente la tendance nationaliste dĂ©mocrate et populiste. Fils de chahid qu’il est, il s’oppose Ă  toute idĂ©e d’amitiĂ© avec la France. Il propose le changement, la dĂ©mocratie, donner la parole au peuple, les droits de l’homme et la jeunesse.

MOHAMED DJIHAD YOUNSI
Un candidat pas comme les autres
Tahar FATTANI
  - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7

B. NORA

Profitant de l’absence des leaders islamistes, Mohamed Djahid Younsi tente de hisser haut le drapeau de cette mouvance Ă  l’approche de la prochaine prĂ©sidentielle.
DiplĂŽmĂ© d’une universitĂ© allemande, M.Younsi est titulaire d’un doctorat d’Etat en mĂ©canique. AprĂšs l’obtention de son diplĂŽme universitaire, il exerce plusieurs fonctions en AlgĂ©rie. Il convient de citer qu’il occupait le poste de maĂźtre de confĂ©rences Ă  l’universitĂ© de Constantine. ParallĂšlement, M.Younsi consacre son temps Ă  la chose politique. Son activisme au sein du parti islamiste, le propulse au rang de dĂ©putĂ© lors de la prĂ©cĂ©dente lĂ©gislature. Suite Ă  l’éviction du prĂ©sident et fondateur du parti El-Islah, Abdellah Djaballah, M.Younsi devient prĂ©sident de cette formation Ă  la veille des Ă©lections lĂ©gislatives de mai 2007. Ce parti a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© confrontĂ© entre 2004 et 2006 Ă  une crise interne qui avait conduit au gel par la justice, des activitĂ©s de M.Djaballah. M.Younsi fut le leader d’un groupe de militants qui ont appelĂ© «au redressement». Il a tenu Ă  dĂ©noncer la gestion «autoritaire» et «opaque» des affaires du mouvement de Abdellah Djaballah. La justice a tranchĂ© en faveur de M.Younsi. La guerre s’est poursuivie entre les deux hommes. En juin 2006, M.Djaballah est rĂ©tabli dans ses droits par le Conseil d’Etat qui avait ordonnĂ© la levĂ©e de l’application de cette dĂ©cision. Les carottes sont dĂ©jĂ  cuites. Djaballah perd de plus en plus de popularitĂ© au sein de cette formation. Ayant rĂ©ussi Ă  avoir 600 signatures d’élus, le SG d’El Islah est aujourd’hui prĂ©sidentiable. Pour ce qui est de sa ligne politique, le candidat Ă  la prochaine Ă©preuve Ă©lectorale veut s’aligner dans les rangs de l’opposition. D’ores et dĂ©jĂ , il dĂ©nonce la maniĂšre avec laquelle est gĂ©rĂ© le pays. «Le drame de l’AlgĂ©rie est le fait que les gouvernements successifs cumulent les Ă©checs, des gouvernements auxquels manquent des programmes prĂ©cis et des projets d’avenir», dĂ©clare-t-il au lendemain de sa candidature. En se prĂ©sentant Ă  cette Ă©chĂ©ance, il estime qu’il est «le seul candidat qui peut faire de l’ombre» au prĂ©sident-candidat, Abdelaziz Bouteflika. Dans son programme, M.Younsi s’est engagĂ© Ă  orienter ses efforts et capacitĂ©s vers la consĂ©cration des constantes nationales et la dĂ©fense de ses symboles. Les autres thĂšmes qu’il dĂ©veloppe sont: la langue arabe, l’identitĂ© nationale. Il dĂ©fend Ă©galement le projet de la RĂ©conciliation nationale. Mieux encore, il propose d’aller, s’il est Ă©lu, vers une amnistie gĂ©nĂ©rale. En ce qui concerne la politique Ă©trangĂšre, il accorde la prioritĂ© Ă  la question palestinienne. Il propose Ă©galement que l’AlgĂ©rie se retire de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e. Pour les relations avec la France, il considĂšre qu’il est plus que nĂ©cessaire que Paris prĂ©sente ses excuses au peuple algĂ©rien sur les crimes coloniaux.

ALI FAWZI REBAÏNE
Un opticien pour une nouvelle vision politique
Tahar FATTANI
  - Mercredi 18 Mars 2009 - Page : 7

IL est prĂ©sent occasionnellement, mais il est lĂ . Ali Fawzi RebaĂŻne, prĂ©sident du parti AHD 54, est connu pour son Ă©clipse de la scĂšne politique nationale, des annĂ©es durant, pour Ă©merger Ă  l’approche de l’élection prĂ©sidentielle. NĂ© le 24 janvier 1955 Ă  Alger, cet opticien de profession, pĂšre de deux enfants, est un petit-fils de rĂ©volutionnaire, qui s’est engagĂ© Ă  rester fidĂšle Ă  la cause nationale dĂ©fendue par ses ancĂȘtres. Trois ans aprĂšs sa naissance, il perd son pĂšre pendant la guerre de LibĂ©ration. AprĂšs des Ă©tudes primaires, il dĂ©croche son baccalaurĂ©at qui lui permet de frĂ©quenter l’universitĂ© de BoumerdĂšs, oĂč il suit, pendant, quelques annĂ©es des Ă©tudes en gĂ©nie mĂ©canique. M.RebaĂŻne n’a pas tardĂ© Ă  quitter les amphis de cette universitĂ©. Pour lui, la politique est une passion. Il se sent douĂ© dans ce domaine. A moins de 30 ans, Ali Fawzi RebaĂŻne commence Ă  faire parler de lui. Il mĂšne de nombreux mouvements de protestation. Un militantisme qui lui vaut la prison du 23 septembre 1983 au 4 novembre 1984 Ă  Berrouaghia pour atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l’Etat. Une fois sa peine purgĂ©e, M.RebaĂŻne reprend ses activitĂ©s politiques. Il est, en fĂ©vrier 1985, membre fondateur de l’Association des fils et filles de chouhada de la wilaya d’Alger. En juin 1985, il crĂ©e, avec d’autres membres, la premiĂšre ligue des droits de l’homme. La mĂȘme annĂ©e, il est une nouvelle fois emprisonnĂ© le 5 juillet 1985 pour atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l’Etat et constitution d’association illĂ©gale. Il est alors condamnĂ© Ă  15 ans de prison. Heureusement pour lui, la grĂące prĂ©sidentielle annoncĂ©e par Chadli Bendjedid, le 26 avril 1987, le remet en libertĂ©. Les mois qu’il a passĂ©s en prison, ne l’ont pas empĂȘchĂ© de reprendre l’activitĂ© politique. En octobre 1988, il crĂ©e, avec d’autres militants de la cause, un comitĂ© national contre la torture. Deux ans plus tard, il organise l’Association des fils et filles de chouhada. Profitant de l’ouverture de l’AlgĂ©rie sur le pluralisme, M.RebaĂŻne est devenu un des membres fondateurs, en avril 1991, du parti AHD54. Il est rĂ©Ă©lu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti au congrĂšs des 5 et 6 mai 1998. Par la suite, il devient prĂ©sident du parti Ă  l’issue du congrĂšs d’avril 2002.
M.RebaĂŻne est un habituĂ© des Ă©lections. En 2004, il crĂ©e la surprise. Il rĂ©ussit Ă  avoir «aisĂ©ment», les 75.000 signatures. Il se prĂ©sente Ă  l’élection prĂ©sidentielle d’avril 2004. Celle-ci est une mauvaise expĂ©rience pour lui. Il n’a mĂȘme pas rĂ©ussi Ă  avoir 1% des suffrages exprimĂ©s. Avec ce rĂ©sultat, il occupe la quatriĂšme place, loin derriĂšre l’actuel prĂ©sident de la RĂ©publique, l’ex-chef du gouvernement, Ali Benflis et la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du PT, Louisa Hanoune. Dans son programme prĂ©sidentiel, il propose de rĂ©former l’école, de promouvoir les droits de l’homme, d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur de l’agriculture, du logement et de la santĂ©. Il est, Ă©galement, pour l’abrogation du Code de la famille. En quelques lignes, il veut soumettre au peuple «un programme global portant sur les diffĂ©rentes prĂ©occupations des citoyens, notamment en matiĂšre des droits de l’homme, des libertĂ©s et du pluralisme syndical».

 



18/03/2009
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