Actualité | jeudi 23et vendredi 24 février 2012
L'ex-président de l'Algérie, Ben Bella, lors d'une interview en 2001. Crédits photo : JOSEPH BARRAK/AF Âgé de 96 ans, l'ancien président algérien est sorti de l'hôpital en bonne santé, annonce sa fille jeudi soir. Plus tôt, une source expliquait qu'il était maintenu artificiellement en vie dans un hôpital militaire de la banlieue d'Alger.Algérie : Ahmed Ben Bella est mortL'ancien président algérien Ahmed Ben Bella, 96 ans, est décédé jeudi à l'hôpital militaire... |
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Ben Bella : chronique d’une «mort annoncée»
le 24.02.12 | 01h00
A l’instar de la mort de Abdelhamid Mehri ou de celle du général Lamari, les Algériens ont appris «la fausse mort» du premier président de l’Algérie indépendante sur internet. Entre rumeurs, démentis et affirmations de «sources sûres», El Watan Week-end a retracé le parcours de la rumeur...
Mardi 21 au soir
La très influente page facebook de «journalisme citoyen» ou «participatif» Envoyé spéciaux algériens rapporte les premières rumeurs sur le décès d’Ahmed Ben Bella. Avec près de 100 000 abonnés, dont une partie partage le poste, la rumeur fait le buzz.
Mercredi 22
9h36. Ennahar lance une alerte sur son site pour annoncer le décès de l’ancien président.
10h06. Une autre page facebook, Renvoyés sans frontières, fait circuler à son tour les rumeurs sur son décès.
11h15. Le nouveau site Algérie Express affirme en ligne : «L’information est confirmée, Ahmed Ben Bella est décédé à l’âge de 96 ans. En effet, une rumeur persistante, donnant l’ex-Président pour mort, a fait le tour d’Alger dans la nuit d’hier. Algérie Express a dépêché son correspondant à Paris vers la clinique Labrouste où était hospitalisé le premier président de l’Algérie indépendante pour vérifier la véracité de l’information. Sur place, notre correspondant a appris qu’Ahmed Ben Bella n’était plus au niveau de cette structure. Algérie Express vient d’apprendre que la dépouille mortelle de l’ex-chef de l’Etat se trouve actuellement au niveau de la morgue de l’hôpital militaire de Aïn Naâdja.»
12h51. Son état de santé «s’est amélioré», assure l’APS, citant Abdelkader Abdessadok, un des proches de l’ancien chef d’Etat.
14h47. L’AFP annonce que «l’ancien président algérien a été brièvement hospitalisé dans la nuit de mardi à mercredi à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, dans la banlieue algéroise», citant son «entourage». «Il a été brièvement hospitalisé mais il est maintenant rentré chez lui à Alger et il se repose», déclare toujours, à l’AFP, un de ses proches «qui a requis l’anonymat». «La brève hospitalisation du premier président de l’Algérie indépendante a permis de lui augmenter le taux d’anticoagulants, peut-on lire, qui lui sont administrés suite à une phlébite contractée l’été dernier et pour laquelle il avait été soigné à Paris. M. Ben Bella a aussi été récemment hospitalisé à Paris pour des «complications respiratoires»».
16h27. Envoyés spéciaux algériens publie une «précision» : «Nous informons nos aimables fans et nos honorables lecteurs que nous n’avons aucunement annoncé le décès de l’ancien président de la République Ahmed Ben Bella (…) Lorsqu’une information officielle nous a été communiquée, nous l’avons publiée sur notre site NessNews pour dire que l’ancien chef de l’Etat «va mieux» et son état de santé s’est amélioré. Nous profitons d’ailleurs de cette occasion pour souhaiter un prompt rétablissement à Ahmed Ben Bella et nous assurons ses proches et sa famille de notre soutien. Il n’est pas de nos habitudes, contrairement à beaucoup d’autres, de souhaiter la mort de ceux et celles avec lesquels nous ne partageons pas la même vision politique de la gouvernance et de l’avenir de notre chère Algérie.»
16h42. Algérie Express persiste et signe : «Comme annoncé dans la matinée de ce mercredi, Algérie Express confirme la mort d’Ahmed Ben Bella, président de la République algérienne de 1962 à 1965. L’information d’Algérie Express a été aussitôt démentie par l’agence de presse officielle algérienne qui a pris soin de s’abriter derrière une confidence d’un certain Abdelkader Bensaddok, présenté comme un «proche» de Ben Bella.»
22h24. Pour le correspondant, anonyme, du site Middle East Panorama, Ahmed Ben Bella est décédé à 21h40.
Jeudi 23
8h15. Le site d’El Watan annonce le décès de l’ancien président. Un de ses neveux installés à Tlemcen confirme sa mort au journal. «Il est cliniquement mort», a-t-il dit à notre correspondant à Tlemcen, à qui nous avons demandé de confirmer une nouvelle rumeur qui a fait le tour d’Alger très tôt jeudi matin. Et à la rédaction de se demander : «S’il est rentré chez lui mercredi, comment se fait-il qu’il soit toujours en observation médicale jeudi ?» Une source militaire de Aïn Naadja appelle aussi le journal pour confirmer le décès clinique.
9h05. L’APS dément le décès, s’appuyant sur une «source» : «La nouvelle de sa mort est fausse. M. Ben Bella est toujours en vie sous observation médicale à l’hôpital après avoir été évacué dans la nuit de mardi à mercredi.» L’agence parle d’un «état stationnaire» et précise que l’ancien président est «sous observation médicale à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja».
9h15. Le site DNA s’interroge : «Pourquoi donc l’APS, dont la gestion est directement rattachée au ministère de la Communication et à la présidence de la République, s’est-elle empressée de démentir à deux reprises, mercredi et jeudi, cette information ? La célérité avec laquelle l’agence est montée au créneau, deux fois de suite, avec une extrême rapidité ce jeudi, cacherait-elle un malaise au sommet de l’Etat concernant la gestion d’un éventuel décès d’Ahmed Ben Bella ? La Présidence voudrait-elle gérer une éventuelle disparition de Ben Bella en fonction du calendrier du chef de l’Etat qui se place jeudi 23 février à Oran avant de recevoir samedi 25 la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, afin d’organiser des funérailles nationales à l’ex-président ?».
11h41. Une journaliste annonce sur son blog, Wardat El Hob El Arabyia, le décès d’Ahmed Ben Bella en citant ses proches. Les condoléances affluent sur sa page.
12h. L’AFP rapporte que depuis 48 heures, «des informations contradictoires circulent sur l’état de santé de l’ancien président, que certains ont annoncé mort et d’autres bien vivant».
13h. «C’est une question relative à la gestion de l’agenda présidentiel qui serait à l’origine de cette communication désastreuse. Les services de la Présidence ont préféré différer l’annonce du décès d’Ahmed Ben Bella pour permettre au chef de l’État d’effectuer un déplacement à Oran où il doit faire un discours en marge des célébrations des 41e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et du 56e anniversaire de la création du syndicat UGTA», peut-on lire sur le site Algérie Express.
15h03. TSA annonce qu’Ahmed Ben Bella a quitté l’hôpital militaire de Aïn Naâdja, citant à son tour «une source sûre». «J’étais sur place quand il a quitté l’hôpital. Je l’ai vu personnellement», a précisé cette source.
15h13.L’AFP cite le biographe d'Ahmed Ben Bella, Mohammed Benelhadj. Ce dernier précise que le président était ces derniers temps affaibli avec «des pertes de mémoire» et sans «souvenir des événements récents». L'état psychique de «Ben Bella a beaucoup chuté à la mort de son épouse Zohra des suites d'un cancer du poumon en avril 2008, à quelque 70 ans», a également déploré M. Benelhadj.
18h56. L’AFP annonce qu’Ahmed Ben Bella est sorti de l’hôpital. Mahdia, la fille de l’ancien président déclare à l’agence que son père est «à la maison et en bonne santé compte tenu de ses 95 ans», jugeant par ailleurs «scandaleuses» les rumeurs et annonces de son décès publiées par la presse. «Il n'est pas dans le coma, ajoute-t-elle, et il est hors de danger».
Mélanie Matarese
Hillary Clinton en tournée ce week-end au Maghreb
Consolider le Maroc, neutraliser l’Algérie
le 23.02.12 | 01h00
Faut-il se réjouir de l’arrivée de la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, samedi prochain à Alger ? Pour le pouvoir, c’est évident, il va tenter d’exploiter ce crochet pour vendre une belle image de lui : qu’il est fréquentable et jouit de quelque respectabilité du côté de Washington.
A la veille des élections législatives politiquement disqualifiées, Mme Clinton va jouer, à son corps défendant (?), l’alibi démocratique du pouvoir. Mais si elle consent à peser sur la balance interne en Algérie, elle va sans doute réclamer un avantage comparatif. En l’occurrence, elle profitera de son voyage furtif à Alger pour plaider la cause marocaine de la réouverture de la frontière et certainement une position algérienne plus conforme au paradigme américain de règlement du conflit syrien. Ce petit «cadeau» que son prédécesseur au département d’Etat, Mme Condolezza Rice, n’a pas daigné offrir à Bouteflika durant les quatre années qu’elle y a passé, se contentant d’un f’tour d’adieu en 2008, pourrait être facturé.
C’est que les secrétaires d’Etat américains n’ont pas pour habitude de poser leurs valises à Alger comme ils le font cycliquement à Marrakech, Rabat et même Tunis. Vue des Etats-Unis, l’Algérie est un pays difficile, peu fréquentable de par ses accointances avec la Russie, la Chine, le Venezuela, l’Iran, voire même la Syrie. Nos voisins de l’ouest et de l’est, la Tunisie et le Maroc, présentent, eux, des cartes de visite beaucoup plus clinquantes aux yeux des Américains. Les régimes de ces deux pays ont aussi ceci de particulier qu’ils ne font pas de la question palestinienne une cause nationale.
Ils sont prêts à se taire pour ne pas froisser la sensibilité à fleur de peau des Américains, irrémédiablement pro-Israël. Le puissant lobby juif, l’AIPAC, apprécie certainement ces silencieux soutiens.
Washington-Marrakech via Tunis
Forcément donc, les responsables américains se sentent en «territoire ami» au Maroc et en Tunisie, pas en Algérie. En retour, ils sponsorisent le plan d’autonomie sur le Sahara occidental et louent les réformes démocratiques de sa majesté… C’est que, fondamentalement, la doctrine diplomatique algérienne, si tant est qu’on puisse la qualifier ainsi, est loin de recouper la vision américaine du monde. Il serait alors politiquement naïf de se demander pourquoi les Etats-Unis ont choisi leur camp au Maghreb en faveur de nos voisins. Tout simplement parce qu’ils n’ont presque rien à partager, sinon «l’expérience algérienne» dans la lutte antiterroriste. Notre pays est réduit à servir de vigile sécuritaire faute de pouvoir être un partenaire économique et un interlocuteur diplomatique respectable. Il est significatif de noter que le ballet diplomatique américain à Alger se réduit quasi exclusivement aux officiers militaires du Pentagone et autres agents du renseignement. Il est par contre rarissime qu’un politique de Washington pointe le nez à Alger dès lors que, connaissant l’air, il devine déjà la musique. En revanche, dans le segment militaire, l’Algérie est devenue une plaque tournante des stratégies opérationnelles pour les Etats-Unis.
Même le nouveau commandement des forces américaines en Afrique, l’Africom, a dépêché son premier responsable, suivi par son remplaçant. Passons sur les responsables de la CIA, du FBI, de la NSA et autres patrons des «boîtes noires» des Etats-Unis.
Alger, la Mecque de la CIA et du FBI
Pragmatiques, les Américains savent très bien que le Maroc et la Tunisie ne pourront pas faire le poids dans ce domaine où l’Algérie dispose d’une (triste) expertise. Ils multiplient alors les programmes de coopération, tous en relation avec l’objectif final : la lutte contre Al Qaîda. Pour sécuriser tout le Maghreb ! Quand aux aspects politiques, les Américains disent tout le «bien» qu’ils pensent de la démocratie algérienne et de l’état des libertés dans les rapports annuels du département d’Etat. Mourad Medelci, qui s’extasie des «relations excellentes» entre l’Algérie et les Etats-Unis, perd la voix au lendemain de chaque publication. Or, cette «excellence» est valable uniquement sur le plan sécuritaire. Au plan politique, les Américains se contentent d’apposer cette remarque dans la case Algérie : «régime stable». Comprendre : il ne nous pose pas de problème dans la région du Maghreb…
C’est dire, in fine, que l’arrivée de Mme Clinton participe plus d’un agenda externe lié au conflit syrien qu’elle ne suggère un retour en grâce de l’Algérie aux yeux de Washington. Faut-il rappeler que la secrétaire d’Etat a déjà séjourné deux fois au Maroc et une fois en Tunisie et n’a pas jugé utile de prendre un thé chez nous ? Mais la vraie question est la suivante : que ferait Hillary Clinton en Algérie dès lors que notre pays a cessé de jouer le rôle qui aurait dû être le sien, si le régime avait réellement une assisse populaire ? That is the question.
Hassan Moali
Algérie : confusion autour de l'état de santé de Ahmed Ben Bella
le 23.02.12 | 08h07
C'est la confusion totale autour de l'état de santé de l'ancien président Ahmed Benbella. Au moment où certains de ses proches confirment sa mort, d'autres disent qu'il est toujours vivant.
Ce jeudi matin un de ses neveux installés à Tlemcen a confirmé la mort de l'ancien président. "Il est cliniquement mort" a t-il dit à notre correspondant à Tlemcen, à qui nous avons demandé de confirmer une nouvelle rumeur qui a fait le tour d'Alger très tôt le jeudi matin..
Quelques instants après l'APS anonce que Ben Bella est toujours sous observation médicale. L'état de santé du premier président de l'Algérie indépendante, M. Ahmed Ben Bella (1962-1965), était "stationnaire" et se trouvait jeudi sous observation médicale à l'hôpital militaire d'Ain Naâdja, a appris l'APS auprès de ses proches. "La nouvelle de sa mort est fausse. M. Ben Bella est toujours en vie sous observation médicale à l'hôpital après avoir été évacué dans la nuit de mardi à mercredi", a-t-on précisé de même source auprès de l'APS.
Mercredi la même rumeur a circulé à Alger, avant d'être démenti. Dans une dépeche d'Alger l'agence France Presse, citant un des proches de Ben Bella, a rapporté mercredi, que ce dernier est rentré chez lui après une brêve hospitalisation. "Il a été brièvement hospitalisé mais il est maintenant rentré chez lui à Alger et il se repose", a déclaré à l'AFP un de ses proches qui a requis l'anonymat.
S'il est rentré chez lui mercredi, comment se fait il qu'il soit toujours en observation médiacale jeudi?
Elwatan.com
Algérie - L'ex-président Ben Bella est-il «mort», «vivant» ou «hospitalisé»?
L’ancien président algérien Ahmed Bella est-il décédé? Ou est-ce une simple rumeur de couloir d’hôpital?
«Jeudi 23 février, le site du quotidien El Watan annonce qu’Ahmed Ben Bella est décédé à l’hôpital d’Ain Nâadja d’Alger», rapporte le site algérien DNA.
El Watan indiquait que l’information venait de la famille. Sauf que 66 minutes plus tard l’agence officielle APS publiait un démenti dans lequel elle précisait qu’Ahmed Ben Bella était toujours en vie, citant des «proches non identifiées».
«La nouvelle de sa mort est fausse. M. Ben Bella est toujours en vie sous observation médicale à l’hôpital après avoir été évacué dans la nuit de mardi à mercredi», a précisé la même source à l’agence.
Il n’en reste pas moins que l’affaire prend de l’ampleur.
«Rarement une mort n’a été annoncée avec autant de certitude puis démentie avec autant d’empressement», écrit le site Dernières Nouvelles d’Algérie.
Agé de 96 ans, l’état de santé de l’ancien président algérien (1963-1965) prête à confusion. Certains disent qu’il est mort, quand d’autres le déclarent encore en vie. Sur Twitter et Facebook, chacun y va de son pronostic médical.
Mêmes les proches de Ben Bella ne sont pas d’accord. Pour les uns, il est hospitalisé à Alger, pour les autres il est en convalescence chez lui. Qui croire? Et pourquoi un tel mystère autour de la santé de l’ex-président? Ce n’est pas la première fois que la mort d’un président n’est pas annoncée tout de suite, mais l’affaire dure déjà depuis plusieurs jours.
Sauf qu’au XXIe siècle, l’information circule très vite. Avant le démenti, plusieurs sites d’informations ont repris l’information jugée sérieuse. La nouvelle a été également démentie, quelques heures plus tard, par un proche de la famille de Ben Bella qui s’est exprimé à l’agence française AFP.
Toutefois ce qui étonne de nombreux Algériens, c’est la rapidité avec laquelle l’agence officielle a réagi au communiqué d’El Watan sur la mort de Ben Bella… Comment expliquer cette cacophonie autour de l’état de santé d’Ahmed Ben Bella, un personnage public algérien, dont l’état de santé intéresse tout le pays.
Lu sur Dernières Nouvelles d'Algérie
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