Actualité | vendredi 26 décembre 2014

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Le gouvernement donne des directives, mais les administrations n'ont pas les compétences pour les réaliser

 

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Régime au bord de la crise de nerfs

le 26.12.14 | 10h00

| © Lyès. H.
 

Il eut été facile de «métaphorer» sur le pied – droit – souffrant de Amara Benyounès. Gloser sur un commerce handicapé par la chute des prix du pétrole, claudiquant mercredi dans les allées de la Safex, à Alger, tout sourire, au milieu de 418 exposants.

Il eut été encore plus aisé d’interpréter la présence d’une dizaine de ministres, dont celui de l’Energie, à l’inauguration de la 23e Foire de la production nationale comme un cri d’alarme. Celui d’un Exécutif tétanisé de voir ses marges de manœuvre budgétaires se réduire comme peau de chagrin. La faute à une économie shootée aux hydrocarbures qui, des années durant, s’est vue davantage cigale que fourmi. Mais nul besoin de «métaphorer» ou d’interpréter quand les données suffisent.

Le Sahara blend, le brut de référence algérien, a perdu près de la moitié de sa valeur en six mois. Les analystes les plus optimistes prévoient un retour du baril à 80 dollars en 2016 au mieux, quand le pays a besoin d’un baril à 120 dollars pour équilibrer son budget. «Dans la situation actuelle, nous pouvons tenir quatre ans», a confié d’un air grave Abdelmalek Sellal, sans que l’on sache s’il voulait rassurer ou mettre en garde. Le Fonds monétaire international, plus alarmiste, estime que les réserves de devises de l’Algérie peuvent assurer un peu moins de deux ans et demi d’importations. «La réalité, c’est que 2015 doit être une année de solidarité et de confiance entre gouvernants et gouvernés», a ajouté le Premier ministre, avant de promettre que le niveau de vie des citoyens ne sera pas affecté.

Autrement dit : pas touche aux transferts sociaux ! Les coupes se feront ailleurs : gel des recrutements dans la Fonction publique, gestion drastique des budgets des administrations, report de certains projets comme les chemins de fer ou le tramway... A quelques mètres, un ministre glisse aux journalistes : «Une loi de finances complémentaire devrait être évoquée dans les prochains jours.» Pour rectifier celle votée en novembre par l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation. C’était il y a un mois, une éternité. A l’époque, tout allait pour le mieux pour le meilleur des mondes. Et puis, le Président a convoqué un conseil restreint pour remettre de l’ordre…

Nerfs

16 décembre. Gala du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Dans les couloirs d’El Aurassi, un grand patron nous fait signe et nous attire à l’écart. «Dites-moi… le président de la République est vraiment à Paris ?» demande-t-il. Réponse gênée : «Sans vouloir vous offenser, vous êtes censés être mieux renseignés que nous.» «Ah… Dans ce cas, vous ne me servez à rien», sourit-il, avant de retourner à sa table et à sa chorba. La rumeur a depuis été démentie par le médecin français du chef de l’Etat. A la baisse des cours du pétrole, l’économie algérienne ne peut se permettre d’ajouter une polémique sur la santé du président et son aptitude à garantir la stabilité politique. «Ce n’est pas avec un pouvoir vacant et des institutions en panne que l’on peut raisonnablement compter pour faire face à cette crise», tonne déjà Ali Benflis.

Anticipant les coups, le Président a donc tenu à montrer qu’il était encore à la manœuvre. Nécessaire pour faire taire les critiques. Insuffisant pour rassurer sur le long terme. Mezzo voce, des corps habituellement acquis au régime évoquent leur lassitude. A la Safex, les langues se délient. Celles des députés, ministres, conseillers, policiers, gendarmes, chargés du protocole… Dans son bleu de travail, un drapeau algérien cousu sur le pectoral droit, casquette vissée sur la tête, Ahmed (le prénom a été changé) parle de son rêve de partir en France : «Là-bas, les policiers sont respectés. Là-bas, quand vous envoyez une lettre au Président, il vous répond. Mais ici…»

Il ne finit pas sa phrase et s’en excuse : «Je ne suis pas autorisé à parler de politique.» Le protocole aussi est sur les nerfs. Un colosse se dispute avec un journaliste : «Je vous ai dit de reculer ! Reculez !» Le lendemain, à l’APN, un autre barre l’entrée de l’hémicycle à un conseiller ministériel : «Vous n’avez pas votre badge, vous n’entrez pas !» «L’année a été chargée», justifie l’un de des camarades. Avant d’enchaîner sur l’actualité internationale : «Vous avez vu, les Tunisiens ont élu un Président qui a 11 ans de plus que le nôtre ! Après ça, ils ne pourront plus nous critiquer.» Il ne compte pas prendre de vacances prochainement. Ses collègues non plus. «A chaque fois que je veux poser des jours, on nous annonce un remaniement», soupire-t-il.

Un autre jour, c’est un autre ministre qui nous coince entre deux portes : «Quelles sont les rumeurs qui circulent ? Vous avez des informations sur qui reste, qui part ? Ce ne sont que des rumeurs, n’est-ce pas ?» Un autre confesse être exténué : «On est en poste depuis début mai seulement et on est déjà crevés. Ça fait quoi ? Six, sept, huit mois ? Je ne sais plus. Et impossible de prendre des congés, ce serait mal vu.» Leurs conseillers sont dans le même état. Certains redoutent déjà de se retrouver à la rue. Derrière les sourires de façade, le climat est au découragement au sommet de l’Etat.

Impuissance

«De toute façon, c’est n’importe quoi ce remaniement. On enlève untel, on en place un autre, personne ne connaît ses dossiers. Les ministres se succèdent et apportent les mêmes réponses. La même langue de bois.» Le coup de gueule vient d’une députée d’Oran, elle aussi «dépitée par l’ambiance actuelle». Elle accuse : «Tout cela, ce n’est qu’un jeu d’échecs. On se fout de nous.» A ses côtés, une autre confirme que l’atmosphère est plutôt morose : «Vous savez, les ministres ont peur pour leur poste, pour leurs avantages. Mais ils habitent tous à Club des Pins, dans leur monde, entre eux ! Nous, on est au contact de la population. On voit la souffrance des gens, explique-t-elle. Et je vous le confirme : le moral des Algériens est indexé sur les prix du pétrole. En ce moment, c’est la chute libre.»

Un troisième se plaint du manque de diligence des journalistes. De leurs obsessions. De leurs approximations. «Depuis deux ans, ils ne parlent que de nos salaires. On nous attribue une rente mensuelle de 300 000 DA. D’abord, c’est faux. C’est 260 000. Ensuite, vous savez combien de directeurs, de sous-directeurs, de gratte-papiers dans les administrations gagnent mieux que nous ? Beaucoup trop.» Sa collègue reprend la parole. Se plaint du manque d’estime. Confesse que «le pire, c’est le sentiment d’impuissance». «On est censés contrôler le gouvernement. Faire le suivi des politiques publiques. Mais je vais vous dire quelque chose. En vrai, on ne sert à rien.»

L’aveu est terrible. En fin de séance, une fois les lumières éteintes, la même revient à la charge près du hall d’entrée : «Vous voyez, le seul pouvoir dont on dispose, c’est de poser des questions. D’ouvrir notre bouche.» Le ministre de la Santé, Mohamed Boudiaf, prend le temps d’écouter. A la sortie de l’hémicycle, il devise de longues minutes avec les élus qui l’apostrophent. D’autres ont déjà filé depuis longtemps, en prenant soin d’esquiver les questions des journalistes.

Un cameraman s’agace : «On a donc attendu pour rien ?» «Leur obligation, ce n’est pas de vous répondre à vous, mais aux députés», le provoque un conseiller ministériel. Un fonctionnaire en profite pour distribuer un texte : «Ce sont des gens que je connais, qu’on a spoliés. Je vous ai glissé la pétition qu’ils ont rédigée. Si vous pouviez les aider dans leur cause… J’en fais partie, mais il ne faut pas le dire.» Déprime généralisée ? Presque. Aux questions orales du jeudi, un député semble particulièrement serein.

En pleine crise pétrolière, il alerte Amara Benyounès… sur l’arabisation des devantures des magasins. «Il serait convenable qu’elles soient rédigées dans notre langue et non dans des langues étrangères», insiste l’élu. «Aussitôt nommé, avant même d’avoir le temps de dire ‘bismillah’, vous m’interpelliez déjà sur le sujet», s’éclaffe le ministre. «Vous avez vu comme ils sont détendus ? décrypte un habitué des lieux. C’est parce qu’ils sont sûrs d’avoir leur salaire jusqu’en 2017, eux. Pour les faire paniquer, il faut leur parler de dissolution.» Il n’en est pas question pour l’instant.

Neila Latrous
 

La paix sociale résistera-t-elle aux coupes budgétaires ?

le 26.12.14 | 10h00

Le baril de pétrole a clôturé hier autour de 56 dollars, scellant une perte de valeur de près de 50% en six mois. Face à cette situation délicate, le gouvernement tente d’apporter des réponses rassurantes.

Le gouvernement envoie des signaux contradictoires. Au début du mois, Mohamed Djellab, ministre des Finances, se montrait confiant en «la politique économique prudente» menée par l’Algérie. Plus encore, il fanfaronnait que le pays «était doté de mécanismes à même de faire face à ce genre de situation». Ce «genre de situation», il ne s’agit de rien d’autre que du prix du baril de pétrole qui n’a de cesse de décroître, perdant pratiquement 50% de sa valeur en six mois, emportant de facto la moitié du budget de l’Etat. Abdelmalek Sellal, quant à lui, s’est montré plus grave, hier, quand il a décrété qu’était venu le temps de «la solidarité nationale».

En somme, terminées les dépenses faramineuses et les projets de grande ampleur «comme les chantiers de tramway et de travaux ferroviaires». Jusque-là, les mesures sont encore supportables, mais le Premier ministre n’était pas arrivé au terme de son allocution : «Pour 2015, les recrutements dans la Fonction publique, tous secteurs confondus, seront gelés ainsi que les salaires.» Choc. 88% de la population active algérienne sont fonctionnaires et cette annonce sonne le glas. Manel, 22 ans, fonctionnaire, trouve que «cette décision n’a aucun sens» et y voit «une manière de priver une offre de postes déjà réduite». Nedjma, étudiante, âgée de 20 ans, voit dans cette décision «les signes d’une crise». Et d’ajouter : «Il faut qu’il détaille les raisons de cet arrêt des recrutements. S’il n’y a plus de recrutement dans la Fonction publique, ça veut aussi dire que le risque de licenciement n’est pas écarté. Quid des nouveaux diplômés ?»

Paix sociale

L’inquiétude est latente, réelle et, surtout, elle est pour le moins justifiée, comme l’explique le sociologue Zoubir Arous, professeur à l’université d’Alger : «Cette décision a de quoi faire peur. Ce sont les universitaires, les diplômés et les jeunes du préemploi qui vont en payer le prix. C’est une mesure qui vise la catégorie de la population qui a le plus besoin d’un poste de travail stable.» En effet, si les Algériens sont aussi sensibles aux répercussions que peut avoir la chute du baril de pétrole, ce n’est pas seulement parce que cela peut avoir une incidence directe sur la vie quotidienne, mais surtout parce qu’elle va bouleverser des habitudes récemment acquises : «Pendant les quinze dernières années, l’Etat a habitué les Algériens à les satisfaire, sous forme d’assistanat au quotidien, par les biens de la rente pétrolière. Aujourd’hui, le pouvoir doit continuellement intervenir pour répondre à leurs besoins sociaux», analyse Noureddine Hakiki, sociologue.

Dès lors, le pouvoir se retrouve dans une position très délicate : il doit concilier le besoin immédiat «de s’atteler à la rationalisation des dépenses publiques» comme l’avance le président Bouteflika dans un communiqué publié à l’issue d’un Conseil des ministres restreint, mardi soir – qui semblait être le conseil de l’urgence – et la nécessité perpétuelle d’acheter la paix sociale, alors même que les grèves dans le secteur de l’éducation se font plus pressantes et que les chômeurs du sud du pays battent inlassablement le pavé.

Déficit

Un dilemme auquel le gouvernement a voulu répondre rapidement, avec ses recettes habituelles. Sellal a été clair : pas question de toucher aux sommes allouées aux transferts sociaux et aux grands programmes d’investissement publics qui sont «créateurs d’emplois et de richesses pour le pays», selon le communiqué de Bouteflika. En clair, programmes de crédits Ansej mais surtout de logements, comme l’AADL, ne devraient pas être suspendus. La loi de finances 2015 entérine d’ailleurs la poursuite du programme de logements LPP destinés aux classes moyennes supérieures. Pour ce faire, le gouvernement n’a d’autre choix que de puiser dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) ainsi que dans les réserves de change.

En somme, remplacer les dollars de la manne pétrolière par le surplus de dollars issu de la même manne. Une solution de court terme qui, au demeurant, ne paraît pas satisfaisante, comme l’avance Mourad Goumiri, politologue : «Ce qui devait arriver arriva, une fois la confirmation de la baisse substantielle des prix du pétrole ! Pour ne pas toucher aux acquis, on va hypothéquer l’avenir.» Ainsi, les transferts sociaux devraient avoisiner les 500 milliards de dinars, auxquels s’ajoute une augmentation de 5,5% des dépenses de fonctionnement. Le coup fatal est une augmentation des importations de l’ordre de 6,2% par rapport à 2014. Des solutions d’urgence qui devraient entraîner un déficit public de 4100 milliards de dinars. Pour M. Goumiri, «les capacités et les compétences de ce gouvernement ou de ses prédécesseurs à juguler la crise» sont à remettre en cause.

Militaire

Le plan du gouvernement apparaît donc inadapté dans la recherche d’issues pérennes. Et les citoyens ne sont pas dupes, à l’image de Hicham, 25 ans, qui estime que «ce qui se passe n’est que le résultat d’une politique économique erronée. Tous les indicateurs faisaient part d’une crise prochaine». Et d’ajouter : «De lourdes décisions seront prises pour 2015.» Pourtant, l’Algérie n’est pas sclérosée, elle dispose d’atouts qui ne cherchent qu’à être exploités. Ainsi, Samir Boumoula, professeur d’économie à l’université de Béjaïa, juge que «plusieurs secteurs présentent toujours des atouts incontestables au regard des spécificités diverses de l’Algérie, de l’agriculture à l’industrie pétrochimique en passant par les activités agroalimentaires et de transformation du bois ou du cuir». Et de poursuivre : «Il faut essayer de redémarrer une stratégie industrielle avec des objectifs identifiés, une échéance planifiée, un personnel politique convaincu, des ingénieurs qualifiés et un personnel technique qualifié.»

Diversifier l’économie est la piste principale, elle permettrait de sortir de la dépendance endémique de l’économie algérienne vis-à-vis de sa rente pétrolière tout en créant de l’emploi. «Diversifier l’économie», une rengaine que le pouvoir entonne à chaque échéance électorale sans succès, que les observateurs appellent de leurs vœux depuis des décennies ; maintenant que l’option devient une nécessité absolue, nos dirigeants osent à peine la prononcer. A plus court terme, la «rationalisation des dépenses» que préconise le Président n’est pas vide de sens, seulement la loi de finances votée en novembre dernier ne semble pas en prendre le chemin. Manel pense qu’«au lieu d’annuler le recrutement durant toute une année, il aurait été plus judicieux de réduire les projets liés à la culture, au sport ainsi que ceux du ministère des moudjahidine qui engloutissent tous les budgets».

Rachid Tlemçani, pour sa part, fustige les dépenses militaires – en augmentation cette année encore – et qui représente un quart des dépenses de l’ensemble du continent africain : «Le budget militaire et sécuritaire pour l’année 2015 s’élève à 21 milliards de dollars, soit plus de 30% du budget global. Un gouvernement rationnel réduirait le budget militaire au lieu de s’attaquer aux budgets qui auraient un impact direct sur la vie des citoyens. Le budget militaire est toujours perçu comme un tabou auquel on ne touche pas.» Finalement, dos au mur, le régime n’a d’autre choix que d’enfin se montrer novateur dans ses réponses, rompant ainsi radicalement avec sa logique rentière.

Sofia Ouahib et Ryma Maria Benyakoub et Mahfoud Medjani
 

 

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Coupes budgétaires et rigorisme

Ce qui s’est décidé à la Présidence

le 25.12.14 | 10h00

 
 

Gel des recrutements dans la Fonction publique, report des grands projets dont le caractère n’est pas urgent et restrictions sur les dépenses du fonctionnement des administrations et institutions publiques.

Ce sont les plus importantes décisions prises par le gouvernement pour faire face à la chute libre des prix du pétrole. Visiblement affolé par la dégringolade subite des prix de l’or noir, l’Exécutif commence par élaguer sa politique économique. Il tente d’abord de réduire les investissements publics et certaines dépenses de fonctionnement.C’est le Premier ministre, dont le discours était des plus rassurants il y a seulement quelques semaines, qui annonce cette première batterie de mesures visant à «sauver» le pays d’une crise économique ingérable.

«Pour 2015, les recrutements dans la Fonction publique, tous secteurs confondus, seront gelés. Les grands projets qui ne revêtent pas un caractère urgent, à l’exemple des chantiers de tramway et de transport ferroviaire, seront reportés. Désormais, les grands projets ne seront plus financés par l’Etat, mais leur réalisation se fera via des financements bancaires. Nous allons changer le mode de financement», déclare-t-il aux journalistes en marge de l’inauguration, hier à Alger, de la 23e Foire de la production nationale. Il y a aussi d’autres mesures restrictives. Dans sa déclaration, le Premier ministre fait allusion également à un gel des augmentations salariales. «Il ne faut pas être trop exigeant en matière de salaires», lance-t-il, en annonçant aussi la réduction des dépenses pour les administrations et les institutions publiques. «Il faut mettre fin au gaspillage», martèle-t-il.

«Nous aurons besoin de solidarité»

Dans la foulée, Abdelmalek Sellal s’adresse à l’opinion, lui demandant de soutenir le gouvernement pour affronter cette crise : «Nous aurons besoin de solidarité et de confiance entre les gouvernants et les gouvernés pour dépasser cette situation. Il faut faire de 2015 une année de solidarité et de confiance solide entre gouverneur et gouverné.» Après l’annonce de ces premières coupes budgétaires, M. Sellal tente de rassurer l’opinion que la situation économique du pays n’est pas, selon lui, «comparable à celle de la fin des années 1980». «L’Algérie n’est pas dans la même situation qu’en 1986 ; nous n’avons pas de dette extérieure et nos réserves de change vont nous permettre de tenir le coup pendant au moins quatre ans», précise-t-il.

Pour encore tranquilliser les Algériens, le gouvernement, indique-t-il, maintiendra les dépenses sociales, en l’occurrence les subventions des produits alimentaires de base, de l’eau, de l’électricité… et la réalisation de logements. «L’Etat maintiendra les subventions à la cadence prévue dans le plan d’action 2015-2019. Les décisions prises n’affecteront ni le développement économique ni le niveau de vie des citoyens», enchaîne-t-il. Le premier responsable de l’Exécutif affirme également que le gouvernement continuera à suivre l’évolution de la situation : «Une commission est installée au niveau de la chefferie du gouvernement et du ministère des Finances pour évaluer la situation tous les trois mois. Lors des derniers conseils du gouvernement, nous avons examiné toutes les probabilités ; nous avons prévu des mesures en fonction de l’évolution des prix du pétrole. Nous avons prévu des décisions pour faire face à un prix de pétrole à 60 dollars, à 70 dollar et 90 dollars.»

S’agissant de la production pétrolière nationale, Abdelmalek Sellal indique qu’elle n’augmentera pas en 2015. «Cela ne veut pas dire que nous allons arrêter les investissements dans ce secteur. La production va augmenter à partir de 2016. 120 gisements de pétrole et de gaz, découverts ces deux dernières années, vont entrer en production», annonce-t-il encore. Lors de sa visite des stands de la foire, le Premier ministre a invité les producteurs nationaux à consentir encore beaucoup d’efforts pour développer la production interne et exporter pour sortir l’économie algérienne de sa dépendance des hydrocarbures.   

Madjid Makedhi
 

 

 

 



26/12/2014
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