Actualités : ةCONOMIE ALGةRIENNE Le FMI veut plus de «prudence»
Gare au repli prolongé des prix du pétrole. L’avertissement émane du FMI qui incite l’Algérie à la prudence budgétaire dans sa gestion des revendications sociales et à la diversification de son économie. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Dans un rapport diffusé vendredi dernier, le Fonds monétaire international (FMI) observe que l’économie algérienne «se porte relativement bien malgré un climat d’incertitude économique international ». Selon le FMI, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) était en 2011 «solide» à environ 2,5% (autour de 5% hors hydrocarbures), du fait du Programme d’investissements publics (PIP). Concernant l’inflation, maintenue autour de 4%, le Fonds relève que «la hausse des cours internationaux des produits alimentaires et les relèvements substantiels des salaires de la Fonction publique ne se sont pas traduits par une progression sensible de l’inflation en raison des subventions accrues des produits alimentaires de base, d’une hausse de l’épargne des ménages, d’une plus grande demande d’importations et d’une politique monétaire vigilante». La croissance à moins de 3,5% en 2012 En outre, le FMI constate qu’«avec la hausse des cours du pétrole, l’excédent du compte courant est porté à 9,5% du PIB en 2011 et les recettes budgétaires des hydrocarbures augmentées de 30%». Tout en relevant la hausse substantielle des réserves officielles de devises, le FMI indique, cependant, que «le budget restera déficitaire de 4% du PIB environ, l’augmentation des recettes budgétaires étant plus que compensée par une hausse de 32% des dépenses totales, en particulier des salaires de la Fonction publique et des transferts». A court terme, la croissance, relève le rapport, «continuera d’être tirée par les investissements publics et le programme d’investissements de la compagnie nationale d’hydrocarbures (Sonatrach)». Pour 2012, le FMI avance que «le PIB hors hydrocarbures pourrait progresser de 5%, mais la production d’hydrocarbures devrait poursuivre sa baisse du fait d’une faible demande mondiale, limitant le taux de croissance globale entre 3 et 3,5 % environ ». Le solde budgétaire restera déficitaire En ce qui concerne l’inflation, celle-ci devrait se maintenir aux alentours de 4% «si la hausse des prix des produits alimentaires frais reste modérée et les pressions inflationnistes résultant de l’augmentation des salaires sont maîtrisées ». Dans la mesure où «les cours du pétrole qui, selon les prévisions, devraient être relativement élevés, devraient maintenir un solde extérieur positif et des recettes budgétaires importantes», le Fonds estime, néanmoins, que «le solde budgétaire restera déficitaire », à moyen terme. Or, note le FMI, «l’orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a, cependant, rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole», ajoutant que le prix, permettant d’équilibrer le budget, est aujourd’hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril. Gare à la hausse du chômage Selon le FMI, «d’importants risques baissiers émergeront en cas de dégradation de la situation économique internationale et d’un repli prolongé des cours du pétrole ». Et d’avertir que les positions extérieure et budgétaire «seraient alors sérieusement affaiblies, entraînant vraisemblablement une réduction forcée des investissements publics et se traduisant par un fléchissement de la croissance et une hausse du chômage». D’où la nécessité, selon le FMI, réitératif, «de diversifier l’économie algérienne, d’améliorer le climat des affaires, de faire reculer le chômage et de réduire les vulnérabilités à moyen terme». En ce sens, et d’autant que l’investissement public aura «un rôle moins dynamique», le FMI préconise que «le secteur privé devra devenir un moteur plus puissant de croissance et de création d’emplois» et estime essentiel d’«améliorer le climat des affaires pour améliorer les perspectives de croissance à long terme». Gérer l’argent du pétrole prudemment ! Saluant «les bonnes performances économiques globales réalisées par l’Algérie ces dernières années dans un environnement économique international difficile», le Fonds note cependant que «des défis importants subsistent et encouragent les autorités à redoubler d’efforts en vue de préserver la stabilité macroéconomique, rétablir la prudence budgétaire et diversifier l’économie avec un secteur privé plus solide». Voire, «bien que les cours élevés du pétrole permettent de répondre aux revendications sociales urgentes et maintenir la stabilité sociale, cela devrait être géré avec prudence pour éviter des tensions inflationnistes et préserver la viabilité budgétaire à moyen terme». C. B.
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