#Algerie 35e mardi de mobilisation à #Alger
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35e mardi : Grande marche à Alger
October 22, 2019

Aziz Kharoum
22 octobre 2019 à 12 h 25 min
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Les étudiants d’Alger, soutenus par de nombreux manifestants, ont marché en force, aujourd’hui, 35e mardi de la révolution pacifique pour le changement du système politique.La marche s’est ébranlée vers 10h30 depuis la Place des martyrs, lieu habituel du départ, pour atteindre le centre-ville, après avoir traversé Bab Azzoun et la rue Ben Mehidi. Des milliers de manifestants ont d’emblée scandé des slogans hostiles au pouvoir en place qui s’échine à imposer par la force sa feuille de route. Les manifestants ont crié, à qui veut entendre : « Pouvoir assassin », »makache le vote! », « makache intikhabate m3a el 3issabate ( pas d’élection avec les gangs)» ou encore « walah mana habssine », « système dégage », « rana samidine » (Nous sommes inébranlables) ».
Vers les coups de 11h30, une foule immense a investi la place de l’émir Abdelkader. Le lieu, devenu le point de ralliement des manifestants, vibrait sous les chants de « Libérez l’Algérie !».
En signe de solidarité avec leurs compatriotes détenus d’opinion et dans un contournement inhabituel, un groupe de protestataires, excédés par l’arbitraire, a tenté d’aller devant le tribunal de Sidi M’hamed où se déroule aujourd’hui le procès de six détenus d’opinion. Le dispositif de sécurité a diligemment empêché cette initiative.
Reprenant leur parcours habituel, l’infatigable communauté estudiantine a scandé tout le long de la rue BenMhidi « La Tebboune la Benflis, chaâb houa raïs (Peuple président) »
A la rue Pasteur, le projet de loi sur les hydrocarbures a été fortement décrié. Le mouvement des étudiants et des universitaires, rallié par des citoyens ont dénoncé une fois de plus la « dérive » politique que le pouvoir tente de mettre en exécution à travers la loi de finances 2020, qualifié de « projet de la bande et un danger périlleux pour le pays ». A ce titre, ils ont clamé en chœur «ba3ouha lkhawana!» (Les traîtres ont vendu le pays).
« Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ce projet de loi qui ouvre la porte grande aux compagnies étrangères pour piller les richesses du pays, car il s’agit de notre avenir et celui des générations futures. Nous sommes déterminés à faire barrage à ce projet de loi. Advienne que pourra !», a dénoncé résolument au coin d’une rue devenu un lieu de débat, Amine, un jeune étudiant en troisième année à l’université Benyoucef Benkhedda.
L’émotion a été palpable au boulevard Amirouche où les dizaines de milliers de manifestants ont réitéré leur détermination à boycotter les élections du 12 décembre prochain.
«makache el vote, Echaâb marahouch habess, eddouna kamel lelhabs !» (Pas de vote et rien ne nous arrêtera, même si vous allez nous mettre tous en prison), scandent les manifestants à proximité du siège de la sûreté de la wilaya. En somme, cette 35e marche pacifique des étudiants n’a pas dérogé à sa règle fondamentale, le pacifisme. La marche s’est déroulé dans le calme marqué par une grande détermination. Les étudiants semblent décidés à entretenir la flamme jusqu’au bout.
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Pressions au sein de l’appareil judiciaire :
La résistance des magistrats
October 22, 2019

Ce qui a été qualifié de «l’exception Sidi M’hamed» est-il en train de changer ? En effet, durant cette semaine, les tribunaux de Constantine, El Oued et Ouargla ont eu la main lourde en envoyant en détention provisoire des journalistes et des militants du hirak.
A croire que le fameux tribunal algérois de Sidi M’hamed ne «jouit» plus du monopole de cette mesure appliquée quasi systématiquement aux citoyens arrêtés dans le cadre du mouvement populaire. Une exception relevée et dénoncée par des avocats, membres du collectif de défense des détenus d’opinion et politiques, lors d’une conférence de presse organisée le 7 octobre, au siège de SOS Disparus, par la LADDH.
Pour illustration, à Constantine, la population a été surprise par la décision de la cour qui a rejeté hier l’appel introduit par les avocats du blogueur Abdelmoundji Khelladi pour sa libération provisoire. Auparavant, la même instance avait accepté de libérer trois hirakistes constantinois, accusés des mêmes faits et conformément aux mêmes articles de loi ! «On a l’impression que nous sommes face à une justice à deux vitesses», avait déclaré Me Noureddine Benissad, lors de la conférence citée plus haut.
Si on peut parler d’un alignement des tribunaux sur le «style» de Sidi M’hamed, est-ce à dire que c’est l’effet d’une pression accrue de la part de Zeghmati ? Le ministre suit «en personne» les procédures qui précèdent les décisions des tribunaux, affirme-t-on dans la discrétion des couloirs des chambres d’accusation. Au sein de l’opinion publique, la nomination de Belkacem Zeghmati comme ministre de la Justice, garde des Sceaux, le 31 juillet, avait été appréciée dans la foulée de l’opération «mains propres» visant les pontes de la îssaba, mais a vite viré au désenchantement dès l’activation de l’appareil judiciaire contre les militants du hirak. Chez les magistrats aussi. Dans ce clair-obscur, quand les avocats du collectif interpellent les juges pour leur demander de «respecter seulement la loi», la formule revêt davantage le sens moral. «Je voudrais rappeler à nos frères les juges qu’ils doivent assumer leur responsabilité historique», lance Me Bouchachi, dans le but d’encourager les magistrats à résister à la pression du pouvoir.
Lors des marches organisées par le mouvement populaire, on dénonce fortdepuis des mois l’asservissement de la justice par le pouvoir politique. Mais les choses ne sont pas aussi évidentes.
Rapport de force
La parenthèse des magistrats qui manifestent dans la foulée du hirak pour leur indépendance a certes été vite refermée, mais est-ce une raison pour condamner en bloc les magistrats ? Des faits et des informations récoltées depuis le début de la répression du mouvement, notamment avec les procès intentés aux porteurs de drapeau berbère, indiquent la présence de poches de résistance qui continuent à alimenter au sein de l’appareil judiciaire un rapport de force dont les soubresauts sont maintenus en sourdine. Il serait réducteur de croire que la corporation obéit docilement au ministre. Les décisions d’acquittement prises ici et là en faveur de militants du hirak sont autant d’exemples de résistance. La libération (avant son réinternement) de Karim Tabbou ou encore l’élargissement même provisoire des militants constantinois vont dans ce sens.
La position exprimée par le Syndicat national des magistrats (SNM), même si elle reste insuffisante et orpheline, lève un bout du voile et laisse échapper des échos de l’atmosphère au sein de cette corporation. Le 20 septembre dernier, dans une sortie inattendue, Issaad Mabrouk, président du SNM, avait appelé les juges à «refuser toute injonction de qui que ce soit» et à n’obéir qu’à «la loi et à votre conscience», soulignant que «vos décisions sont rendues au nom du peuple qui est la source de tous les pouvoirs». Cette déclaration sonnait davantage comme une réaction à la prise en main de plus en plus autoritaire et la volonté de reprise de contrôle affichée par le ministre de la Justice. Elle vient aussi soutenir les magistrats qui refusent l’interventionnisme de la tutelle.
Par causalité, le durcissement qui se généralise au sein des tribunaux peut être interprété comme le résultat d’une contre-attaque, un tour de vis supplémentaire de l’Exécutif visant les magistrats récalcitrants. Vont-ils céder ?
Les magistrats se trouvent pris en tenaille entre un pouvoir politique qui se croit en droit d’instrumentaliser la justice, et une société qui, appuyée par le SNM et la corporation des avocats, leur rappelle qu’ils ne doivent obéir qu’à la loi et que la souveraineté revient au peuple. Difficile de rester de marbre face à cette position déterminante pour la cause du peuple.
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