ALGER - Des centaines d'élèves des classes terminales de lycées d'Alger sont descendus dimanche dans la rue pour réclamer du ministère de l'Education un allégement des programmes
"Nous sommes pratiquement au milieu de l'année scolaire et nous avons fait à peine un tiers du programme et à ce rythme, nous arriverons à peine à la moitié de ce programme en juin", explique Massinissa Koudil, élève de terminale Sciences qui fait partie des délégués du lycée El Mokrani d'Alger.
Les dispositifs mis en place à bonne distance des lycées n'ont pas empêché un nombre d'élèves de se regrouper en plusieurs endroits de la capitale, notamment à proximité de la faculté centrale d'Alger et devant le siège du ministère de l'éducation.
"Nous refusons d'être des cobayes", "Benbouzid (ministre de l'Education) au piquet", "Notre avenir est en jeu" sont autant de slogans scandés par ces lycéens qui se défendent d'être "manipulés par des fausses rumeurs", comme cela a été dit dimanche par le secrétaire général du ministère de l'Education dans le journal arabophone "Al Bilad".
"Tout ce que nous demandons, c'est de passer le baccalauréat dans les mêmes conditions que les promotions précédentes et si le ministre persiste à ajouter d'autres matières cette année, nous boycotterons le bac", insiste pour sa part Amina Bellaouane, élève au lycée Emir Abdelkader, ex Bugeaud.
Pour le baccalauréat de juin 2008, le ministère de l'Education a décidé en début d'année, dans le cadre de la réforme du système éducatif, d'ajouter aux épreuves du baccalauréat l'éducation islamique, l'histoire et la géographie pour les élèves des filières scientifiques et les sciences de la nature, la physique et la chimie pour les littéraires.
Le mouvement de contestation des lycéens, entamé mercredi à Alger, s'est étendu depuis samedi à d'autres départements, notamment ceux d'Oran, de Constantine, de Kabylie et pourrait prendre ainsi la configuration d'une contestation nationale.
Pour le moment, le ministre de l'Education Aboubakr Benbouzid reste discret et préfère mettre en avant son secrétaire général qui a reçu samedi une délégation de lycéens pour les rassurer "que les épreuves du baccalauréat ne porteront que sur les sujets étudiés pendant l'année scolaire".
La contestation des lycéens vient s'ajouter à celle de leurs enseignants, qui ont organisé les 15 et 16 janvier deux journées de protestation pour revendiquer des augmentations de salaires et dénoncer le projet de statut particulier de l'enseignant qui durcit les modalités de recrutement et limite l'exercice des libertés syndicales.
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