Algérie : Bouteflika ou la difficulté de vendre un quatrième mandat», d
Innovation à reculons
Par Mohsen Abdelmoumen – Le Huffington Post a publié un article intitulé «Algérie : Bouteflika ou la difficulté de vendre un quatrième mandat», dans lequel il évoque les
Par Mohsen Abdelmoumen – Le Huffington Post a publié un article intitulé «Algérie : Bouteflika ou la difficulté de vendre un quatrième mandat», dans lequel il évoque les graves événements qui jalonnent la campagne du clan présidentiel, inédite par le désastre qu’elle engendre avec le rejet exprimé par la population, par tous les moyens dont elle dispose, y compris les manifestations, les insultes à l’égard de mandataires du président-candidat, les émeutes, le caillassage, etc. Ce journal écrit cette phrase terrible : «L'adage qui veut qu'une élection présidentielle est d'abord une rencontre entre un homme et un peuple est vidé, dans le cas algérien, de sa substance». Evoquant les réseaux sociaux qui s’enflamment à l’idée de la reconduction de Bouteflika, l’article établit un diagnostic plus que sévère à l’égard du clan présidentiel qui nous mène droit au mur, revenant sur le clip de la chanson de soutien, appelée désormais avec ironie le «We are the world» algérien, où les artistes ont été payés rubis sur l’ongle et qui a suscité une grande polémique dans le monde médiatique en France et sur les réseaux sociaux algériens. Le clan présidentiel diffuse désormais des informations selon lesquelles Bouteflika voudrait effectuer ce mandat juste pour un an ou deux, afin de promulguer deux ou trois décrets visant à «offrir une deuxième République» à notre pays. La bonne blague ! On ne peut qu’être surpris de voir le clan quémander un mandat présidentiel de cinq ans juste pour un ou deux ans. A quelles fins a-t-on organisé des fuites via la presse concernant cette information hallucinante ? Pourquoi avoir gaspillé des milliards pour mendier un an de sursis, si ce n’est dans le but de nettoyer son linge sale avant de déguerpir ? Usant de subterfuges aussi abracadabrants les uns que les autres, le clan présidentiel nous sort en dernière minute d’un paquet de lessive un énième leurre pour gagner du temps afin d’organiser la fuite vers des rivages plus cléments où il n’y aura ni jets de pierres ni injures à l’accueil. Faisant d’une pierre deux coups, il s’agit aussi d’une manœuvre destinée à démobiliser la majorité des opposants au quatrième mandat en leur assurant que Bouteflika ne finira pas sa nouvelle mandature. Le désarroi les pousse dans leurs derniers retranchements et révèle leur peur bleue d’être jugés pour les nombreux délits commis. De catastrophe en catastrophe, ils en font voir de toutes les couleurs à l’Algérie devenue, grâce à eux, l’objet des moqueries planétaires. En panne de créativité, le staff de campagne de Bouteflika se donne en spectacle, parfois gratuitement, parfois contre cachet, au gré des situations. Le clan présidentiel semble ignorer que le monde est un village où tout se sait grâce aux différents moyens technologiques, qu’ils accordent des visas ou non aux journalistes étrangers, ce dernier élément étant un véritable non-sens, car gérer une campagne présidentielle à huis clos, c’est du jamais vu. Le clan présidentiel semble persister dans l’innovation à reculons, donnant une image pitoyable de notre pays, à mettre à l’actif du bilan du président sortant.
M. A.