Barack Obama a pris une leçon, mercredi.
Présidentielle américaine: Mitt Romney donne une leçon à Obama lors du premier débat télévisé - 20minutes.fr
Présidentielle américaine: Mitt Romney donne une leçon à Obama lors du premier débat - Mis à jour le 04/10/2012 à 08h00
Barack Obama et Mitt Romney, lors du premier débat présidentiel, le 3 octobre 2012, à Denver, dans le Colorado. J.BOURG/REUTERS
ETATS-UNIS - Plus offensif, plus concis, plus clair: le candidat républicain a clairement marqué des points...
De notre correspondant aux Etats-Unis,
Barack Obama a pris une leçon, mercredi. Selon un sondage à chaud réalisé par CNN, 67% des téléspectateurs estiment que Mitt Romney a remporté le débat, contre seulement 25% au président sortant.
«Romney lui a botté le derrière, pour rester poli», confie à 20 Minutes le stratégiste républicain Patrick Dorinson. Un avis partagé côté démocrate par Garry South: «Obama n'avait pas d'énergie, il n'était pas agressif. On avait l'impression qu'il n'avait pas envie d'être là», s'alarme-t-il.
Pendant 90 minutes, les deux candidats ont opposé leur vision sur l'économie, la santé et le rôle du gouvernement. Mitt Romney a d'abord attaqué le bilan du sortant: «23 millions d'Américains sont au chômage ou ont renoncé à chercher un emploi. 47 millions ont besoin d'aide pour acheter à manger. Les prix de l'essence ont doublé, les déficits se sont creusés alors que le candidat Obama avait promis de les diviser par deux. Je suis inquiet pour l'avenir du pays si nous continuons sur le même chemin.»
En face, Obama a mollement répété ses attaques habituelles, accusant Mitt Romney de vouloir «baisser les impôts des plus riches» au détriment de la classe moyenne. «Les maths, le bon sens et l'histoire ont montré les résultats» de ces politiques sous George W. Bush «avec la récession la plus grave depuis la Grande dépression», a conclu le président, dans sa seule bonne tirade de la soirée.
Romney dément vouloir pénaliser la classe moyenne
«Je voudrais clarifier un point: je n'ai pas l'intention de baisser les impôts de 5.000 milliards de dollars», a rétorqué le républicain, semblant contredire son programme. Il l'a expliqué par un tour de passe-passe, affirmant que son plan pour relancer l'économie créerait des emplois et donc des revenus supplémentaires pour l'Etat. De quoi, selon lui, «diminuer le taux d'imposition de la classe moyenne sans toucher à celui des plus riches ni aggraver les déficits.»
Barack Obama, qui a pris beaucoup de notes, la tête baissée tandis que Romney le regardait constamment, a bien invoqué Bill Clinton et des problèmes «d'arithmétique». Il a aussi longuement défendu sa réforme de la santé, que Mitt Romney a promis d'abroger. Mais à aucun moment il n'a été en mesure de déstabiliser son adversaire.
«Qu’Obama l'ait laissé s'en sortir en étant aussi vague est incompréhensible», estime Garry South. «Il n'a même pas confronté Romney sur sa gaffe contre les 47% d'Américains assistés.» L'expert conclut: «Je ne pense pas que Romney ait foncièrement réussi à convaincre les indécis ce soir. Mais la course est serrée. Si Obama ne se reprend pas lors du prochain débat, les démocrates pourront commencer à s'inquiéter.»
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Revivez le débat entre Barack Obama et Mitt Romney
12 contributionsCréé le 03/10/2012 à 04h22 -- Mis à jour le 04/10/2012 à 06h10ETATS-UNIS - Le président a connu une très mauvaise soirée...
La synthèse et l'analyse de la soirée à lire ici
4h40: C'est terminé, merci de nous avoir suivis
On se retrouve pour la synthèse et les réactions. Mais notre feeling (et celui de Twitter et de CNN et de Fox): très bonne soirée pour Romney. Il était à l'aise, clair, combatif. Obama a très mal commencé, s'est perdu dans des longues réponses et n'a pas utilisé ses atouts majeurs sur les casseroles de son adversaire. Round 2 le 11 octobre entre Biden et Ryan, et le 16 entre Obama et Romney.4h35: La conclusion de Mitt Romney
«Je suis inquiet de la direction dans laquelle va le pays. Nous avons le choix entre deux chemins. Celui du président Obama continuera avec des salaires en baisse et des prix en hausse. Le mien aidera à créer 12 millions d'emplois.»
4h30: La conclusion d'Obama
«Il y a quatre ans, j'avais dit que je n'étais pas un homme parfait et que je ne serais pas un président parfait. Mais ma promesse, c'était de ma battre chaque instant pour la classe moyenne. J'estime l'avoir tenue. Si vous me réélisez, je continuerai à la faire»
4h20: Le rôle du gouvernement?
«Regardez derrière nous. Son rôle, c'est de défendre la constitution et le droit des citoyens à chasser leurs rêves. Quand le gouvernement croit qu'il a toutes les réponses et peut faire mieux que les individus, cela ne marche pas. La preuve c'est qu'on a 23 millions de personnes sans emplois. La preuve c'est que de plus en plus de personnes ont besoin d'aide pour acheter à manger, la preuve... », Romney déroule sa rhétorique avec un joli rythme. Obama, lui continue de prendre des notes en baissant la tête, pour une impression visuelle pas vraiment flatteuse.
4h10: Santé: "Le secteur privé est toujours plus compétitif", selon Romney
Les 40 millions d'Américains qui n'étaient pas assurés en 2008 ne seront peut-être pas d'accord. Quand une opération de l'appendicite coûte 40.000 dollars, le bon sens non plus.3h55: Obama moque «l'ironie» de la réforme de la santé
Alors que Romney veut "repousser Obamacare", la réforme de la santé passée par le Congrès à l'initiative du président, Obama sourit et relêve "l'ironie" de la situation. "La vérité, c'est que le gouverneur Romney a fait voter un plan presque similaire" dans le Massachusetts. Romney riposte: "La différence, c'est que nous l'avons fait avec une approche bipartisane". Obama manque l'opportunité de rappeler que si aucune républicain n'a soutenu son plan, c'est que, comme l'a reconnu le leader républicain du Sénat, leur priorité était "de s'assurer qu'Obama ne soit pas réélu".
Bonne ligne d'Obama: "Pourquoi Mitt Romney ne donne pas de détails sur sur plans? Il préfère les garder secrets car ils sont trop bons?"3h45: Romney et Obama pas d'accord sur les régulations
Romney prend d'abord une approche plus mesurée. "Il faut des régulations à Wall Street", concède-t-il. Mais alors qu'Obama veut maintenir les nouvelles régulations votées pour encadrer les banques, Romney estime que "certaines règles sont dépassées".3h35: «Je ne veux pas m'engager sur le même chemin que l'Espagne», attaque Romney
Le républicain continue sur un ton offensif. A propos des déficits: "Vous avez été président pendant quatre ans. Vous aviez promis de diviser les déficits par deux et ils ont augmenté. Pourquoi devrait-on vous croire aujourd'hui". "Je ne veux pas m'engager sur le même chemin que l'Espagne", attaque Romney. Les électeurs indécis apprécient, à en croire les courbes affichées en direct par CNN.3h25: Avantage Romney pour l'instant
Avis subjectif: Romney est plus clair, plus concis, plus incisif. Obama fait des réponses plus longues, se perd parfois dans les chiffres. "Ma priorité, c'est de redonner un emploi aux Américains", tonne Romney. Ah, enfin une bonne ligne d'Obama, toujours à propos des déficits: "Les maths, le bon sens et l'histoire ont montré les résultats" des républicains par le passé. Ca s'anime enfin.3h20: Prise de bec sur le chiffre de 5.000 milliards
Obama répète que Romney veut réduire les impôts de 5.000 milliards de dollars. Selon lui, ce n'est pas possible sans creuser la dette ou faire trinquer la classe moyenne. "C'est faux. J'ai cinq fils, je sais que parfois ils répètent quelque chose de faux et pensent que cela va devenir vrai. Mais je ne vais pas augmenter les impôts pour la classe moyenne", jure Romney. Au niveau du fact check, les économistes ne sont pas tous d'accord. Certains estiment que le plan de Romney peut marcher avec une bonne croissance, d'autres pensent qu'il sera obligé d'augmenter les impôts pour la middle class.3h15: «Je suis au chômage depuis mai. Est-ce que vous pouvez m'aider»
La réponse est: «Oui, mais il va falloir changer la politique actuelle», répond Romney, qui rappelle que la dette s'est creusée sous Obama et que le chômage reste élevé. Le candidat dément vouloir réduire les impôts pour les plus riches (malgré des rapports indépendants affirmant le contraire).3h10: Obama ouvre le débat sur l'économie
Il démarre en souhaitant un joyeux anniversaire de mariage à sa femme: 20 ans. Pas sûr que les électeurs apprécient ce ton léger. Il redevient plus sérieux. «Nous avons beaucoup de travail à faire. Mitt Romney veut baisser les impôts pour les riches et poursuivre les politiques qui nous ont conduit dans le fossé», commence Obama, qui reste sur le message de la convention de Charlotte. Le président veut défendre la classe moyenne et investir dans l'éducation et rendre le code fiscal «plus juste».3h00: L'arbitre, c'est Jim Lehrer
Un journaliste vétéran (78 ans), respecté par les deux partis. Il précise qu'il n'a pas soumis les 6 questions aux candidats.3h00: Bienvenue à tous
Merci de nous retrouver au milieu de la nuit pour ce "Super Bowl" de la politique US. Qui va gaffer le premier? Qui va mentir le plus? Les fact checkers sont là sur Twitter et devraient réagir en quasi-direct.
CNN ou Fox News, choisis ton camp (bon, en fait, c'est le même flux. Les analystes post-débat devraient avoir des opinions fort différentes). Pour ne pas faire de jaloux, nous parlerons à un expert démocrate et à un républicain.1h00 H-2 avant le coup d'envoi
Bonsoir à tous les insomniaques et aux expats. Juste avant le débat, Mitt Romney a attaqué le bilan d'Obama dans une vidéo:
"Trop d'Américains luttent pour s'en sortir. On ne peut pas s'offrir quatre ans de plus" avec Obama, lance Romney. Qui devra se montrer plus précis ce soir, pour expliquer en détail son plan pour redresser le pays.Le 6 novembre, les Américains vont décider s'ils donnent quatre ans de plus à Barack Obama ou s'ils lui préfèrent Mitt Romney le business-man. D'ici là, trois débats vont permettre aux deux candidats d'essayer de persuader les derniers indécis. Début des hostilités dans la nuit de mercredi à jeudi, à partir de 3h00 avec un face à face de 90 minutes organisé par l'université de Denver, dans le Colorado.
>> Les enjeux du débat, à lire ici
Mitt Romney accuse toujours un retard de 3,5 points dans les sondages nationaux. Aucune des dix dernières études ne le donne gagnant. Surtout, il est à la traîne dans les trois Etats où se jouera l'élection: Floride, Ohio et Virginie. Comme l'écrit le vétéran David Frum, il va devoir «liver la performance de sa vie.
Le candidat républicain devrait attaquer Obama sur son bilan économique et sur sa gestion maladroite de l'attaque contre le consulat US à Benghazi. Pendant deux semaines, le président a mis en avant une réaction spontanée à la vidéo anti-islam alors que la Maison Blanche disposait d'éléments attestant du caractère organisé et terroriste de l'attaque. En face, Romney va devoir tenter de reconquérir les «47%» d'électeurs qu'il a attaqués dans la vidéo filmée en caméra cachée.