La dernière journée des championnats du monde d’athlétisme n’a pas amené de nouvelle médaille dans le camp français. Les deux relais 4X400m présents en finale terminent loin du podium (7e place pour les hommes et pour les femmes). Avec trois médailles (l’argent de Romain Mesnil et les deux médailles de bronze de Bob Tahri et de Renaud Lavillenie), la France achève ces mondiaux à la 20e place. On  a connu pire.

23/08/2009 | à 20:21| Athlé - ChM

Le 4x400m (H) «a du potentiel»

Leslie Djhone (7e de la finale du 4x400m) : «Je n'étais pas à 100%. Je peux même dire que j'étais plutôt dans le rouge total. J'avais mal aux adducteurs, à un ischio-jambier et à un genou. Il y avait déjà eu un gros 4x400m la veille et c'était ma cinquième course en six jours. Mais j'ai fait de mon mieux. J'ai transmis en même temps que tout le monde. Par rapport à hier (samedi), Wariner, Merritt (Etats-Unis), Bingham (Grande-Bretagne) et Steffensen (Australie) sont arrivés en renfort. C'est un peu ce qu'il nous manque : un cinquième homme. Pour nous, l'apprentissage continue. Si on nous avait dit qu'on serait finaliste aux Mondiaux, on n'y aurait pas cru. L'année prochaine, on peut viser un podium aux championnats d'Europe. Je ne sais pas si je vais arrêter ma saison maintenant.»

Yannick Fonsat (7e de la finale du 4x400m) : «Je suis frustré par rapport à ce qu'on pouvait faire. Derrière les Etats-Unis, les places étaient jouables. Mais il y a eu un problème entre Teddy (Venel) et moi. Je l'ai vu venir et, à ce moment-là, le Britannnique et le Nigérian se sont mis entre nous deux. Il a fallu que ça me tombe dessus. On parle souvent des problèmes de transmission au 4x100m. On ferait bien de s'intéresser à ceux du 4x400m.»

Yoann Décimus (7e de la finale du 4x400m) : «Je suis frustré de notre résultat. Et j'ai également de la déception sur ma course en individuel. J'ai craqué dans la dernière ligne droite. Leslie était diminué physiquement. Mais c'est un garçon qui a énormément d'expérience et qui donne toujours beaucoup. Ce relais a du potentiel.»

Aurélie Kamga (7e de la finale du 4x400m) : «On est toutes très heureuses d'avoir été en finale. Virginie (Michanol) a fait un bon départ. Derrière, j'ai essayé de m'accrocher mais ça n'a pas été facile. J'ai donné tout ce que j'ai pu. On garde espoir pour l'année prochaine (aux championnats d'Europe de Barcelone, ndlr).»

Virginie Michanol (7e de la finale du 4x400m) : «La plupart des filles qui ont participé à la finale courent en quarante-neuf, cinquante secondes. Nous, c'est plutôt entre cinquante-deux et cinquante-trois. On est à notre place dans ce relais. On nous voyait huitièmes à cause du temps réalisé samedi en séries. Nos passages ont été effectués entre les quatrième et sixième place. Sur le dernier tour, Solen (Désert) a couru avec les meilleures filles. Elle s'est accrochée mais elle avait aussi trois courses dans les jambes. C'était le premier relais français en finale depuis 1993. On renouvèle. Je suis contente.» - O.P. à Berlin

Bekele, un autre roi à Berlin

Kenenisa Bekele a remporté le 5 000m et sa deuxième médaille d'or à Berlin. Première du 1 500m, Natalia Rodriguez a été disqualifiée. Andreas Thorkildsen a écrasé la finale du javelot.

Kenenisa Bekele a eu fort à faire pour enlever le 5 000m dimanche sur la piste bleue de Berlin. Point d'accélération à la cloche qui aurait laissé toute la meute derrière lui, comme sur 10 000m. Locomotive de la finale, Bekele a vu tous les autres wagons le suivre dans le dernier tour de piste. Ainsi l'Américain Bernard Lagat, tenant du titre, a jusqu'au bout tenté sa chance. Quand Kenenisa Bekele a placé une première attaque, dans le dernier virage, il a su revenir. En revanche, il n'a rien pu faire sur l'ultime pointe de vitesse de son adversaire et a fini deuxième. En 13'17''09, Bekele a décroché son premier titre mondial sur 5 000m et sa deuxième médaille d'or des Mondiaux. «C'était une course très dure, a-t-il confié. Mais je suis le premier athlète de mon pays à gagner ce titre. Je suis très heureux.» Lagat, lui, a quitté Berlin en ayant perdu ses deux couronnes. Mais il est reparti aux Etats-Unis avec deux podiums, après le bronze du 1 500m.

Le duel en finale du 800m entre le Soudanais Abubaker Kaki et le Kényan Asbel Kiprop ne pouvait avoir lieu. En demi-finales, le premier avait été victime d'une chute, alors que le second avait seulement pris la septième place. Le titre est revenu dimanche au Sud-Africain Mbulaeni Mulaudzi (1'45''29). Il a devancé un autre Kényan, Alfred Kirwa Yego, et Yusuf Saad Kamel (Bahreïn) , sacré champion du monde du 1 500m dimanche. Chez les femmes, le 1 500m s'est terminé par une bronca du public. La victime n'était autre que la lauréate de l'épreuve, l'Espagnole Natalia Rodriguez. Mais cette dernière n'était pas si innocente que ça. A l'entrée du dernier virage, elle a littéralement dégagé l'EthiopienneGeleta Burka de sa route. Parée du drapeau de son pays, Rodriguez a toutefois renoncé à faire un tour d'honneur. Sa disqualification est intervenue quelques minutes plus tard. Maryam Yusuf Jamal, du Bahreïn, est donc la nouvelle championne du monde.

L'Américaine Brittney Reese est, elle, devenue championne du monde du saut en longueur. Dimanche après-midi, elle a été la seule à atterrir au-delà de la marque des sept mètres (7,10m). La Russe Tatyana Lebedeva, tenante du titre et ancienne championne olympique du triple saut, a pris la médaille d'argent avec un bond à 6,97m. Un moment en tête, elle s'est effondrée en fin de concours, mordant ses trois derniers essais. Chez les hommes, au javelot, Andreas Thorkildsen a assommé la finale dès sa deuxième apparition sur la piste. Le Norvégien, double champion olympique en titre, a lancé 89,59m. Il s'est même permis de faire une impasse à son avant-dernier essai. Et n'a pas lancé au dernier, celui-ci ne présentant plus aucun intérêt. Le Finlandais Tero Pitkämäki a fini cinquième avec 81,90m franchi dès sa première tentative. - O.P. à Berlin