Article sans titre«Non au 12/12. L’Algérie ne vote pas».
«Non au 12/12. L’Algérie ne vote pas».
Appels à préserver le caractère pacifique du hirak : Le devoir de vigilance
Des personnalités, des hommes politiques, des intellectuels et des militants multiplient, depuis quelques jours, des appels au calme et à la vigilance face au coup de force électoral du pouvoir en place.
Tout en réitérant leur soutien au mouvement populaire qui rejette massivement le scrutin de demain, 12 décembre, les signataires de ces appels soulignent la nécessité de maintenir le caractère pacifique du hirak pour déjouer toutes les manœuvres du pouvoir en place.
Le dernier appel en date a été lancé, hier, par un groupe de 19 personnalités et intellectuels. Dans une déclaration signée, entre autres, par Ali Yahia Abdennour, Taleb Ibrahimi, Ali Benmohamed, Abdelaziz Rahabi, Mustapha Bouchachi, Noureddine Benissad, Arezki Ferrad, Hadi Hassani, Nacer Djabi et Abdelghani Badi, le groupe appelle les «partisans du hirak à considérer le rendez-vous du 12 décembre comme une étape parmi d’autres qu’il faut traverser avec succès pour préserver leur pacifisme après cette date».
Il invite aussi les tenants du pouvoir «à renoncer aux discours provocateurs, à l’usage du langage de la menace et à cesser d’accuser de trahison tout citoyen porteur d’opinion contraire à celle du pouvoir, dans la recherche d’une sortie de crise». «Nous le (le pouvoir) rendons responsable de tout dérapage éventuel dans les jours à venir», expliquent les signataires de cet appel.
Un autre groupe de militants a également lancé, avant-hier, un «appel à la vigilance» adressé à tous les Algériens. «Depuis 42 semaines, des millions de citoyen(e)s de tout âge et de toute catégorie sociale, dans un bloc unitaire qui relève du miracle comme seules les grandes révolutions savent en produire, se sont engagés dans une confrontation extrêmement dure avec le commandement de l’armée qui refuse de céder la souveraineté nationale à son dépositaire légitime», soulignent les signataires, dont Saïd Khelil, Arezki About, Nacer Haddad et Tarek Mira.
Ces derniers dénoncent, dans la foulée, les manœuvres du pouvoir de fait «qui ne se reconnaît aucune limite». «Au-delà de la reprise en main violente du champ politique et de tous les espaces d’expression, la diabolisation de toutes les formes d’intermédiation, il n’hésite pas à mettre en péril l’unité nationale par la manipulation de la question amazighe, pourtant constitutionnellement réglée, à mettre à terre la symbolique de Novembre par l’emprisonnement de l’une de ses dernières figures emblématiques et à brader les richesses nationales au profit des puissances étrangères», lit-on dans cette déclaration.
Selon les signataires «ce n’est pas un simulacre, une parodie électorale déjà mise à nue par notre diaspora (…), qui va perturber le cours pacifique de la révolution». «Nous refusons la violence. Nous invitons les Algériennes et les Algériens à faire preuve de vigilance et de sérénité. Nous exhortons le peuple révolutionnaire à déjouer toutes les manœuvres et conspirations qui consistent à engager la jeunesse dans une logique de violence et de chaos», soulignent-ils, en appelant les Algériens à sortir massivement le vendredi 13 décembre pour disqualifier cette «parodie électorale».
Des partis politiques, des associations et des personnalités ont également lancé un autre appel au rejet massif de la présidentielle, tout en maintenant le caractère pacifique de la mobilisation populaire.
Appels à préserver le caractère pacifique du hirak : Le devoir de vigilance
La 42éme marche des étudiants à Sidi Bel Abbès a été violemment réprimée, ce mardi 10 décembre 2019, par la police qui a procédé à plusieurs interpellations musclées à hauteur du Boulevard Mohamed V, en plein centre-ville.
De manière inhabituelle, les services de sécurité ont renforcé leur dispositif, mis en place tôt dans la matinée, pour empêcher les étudiants de rejoindre la place du 1e Novembre (ex-Carnot) où s’étaient rassemblées quelques dizaines de manifestants pro-élection. « Nous avons été bloqués par les forces antiémeutes avant d’arriver au monument aux morts, en face du siège de la wilaya », témoigne un étudiant bastonné par des policiers.
Une interdiction formelle d’avancer leur a été signifié par des officiers de police, vers midi, avant que ne soit donné l’ordre de charger les manifestants pacifique. S’ensuit alors une pluie de coups de poings et coups de pieds au milieu des cris de femmes et de jeunes étudiantes en larmes. « Nous avons été violemment chargés, sans distinction aucune. Des jeunes filles et des femmes ont été malmenées par des policiers », ajoute notre interlocuteur. On signale des interpellations parmi les étudiants dont cinq ont été conduits au commissariat du 3eme arrondissement.
Les manifestants ont finalement été obligés de rebrousser chemin vers la faculté des sciences (site 1), d’où la marche s’est ébranlée. Au même moment, devant le théâtre régional de Sidi Bel Abbès, d’autres manifestants sont arrêtés et embarqués avec violence dans les fourgons et véhicules de police, a-t-on constaté. « Jamais la police n’a agi de la sorte depuis le début des manifestations pacifiques. Les policiers ont reçu l’ordre de réprimer et d’embarquer toute personne soupçonnée d’être un activiste du hirak », témoigne Mustapha, enseignant universitaire.
« C’est scandaleux. La police a réprimé des citoyens qui exprimaient pacifiquement leur refus de la mascarade électorale », nous déclare un avocat qui a assisté aux interpellations opérées aux alentours de la place ex-Carnot. Selon lui, des responsables de la police ont prétexté vouloir éviter la confrontation entre pro-élection et étudiants pour justifier le recours à la force.
Pourtant, le rassemblement de soutien à l’élection présidentielle du 12 décembre organisée par l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avait pris fin vers 11h30 et n’avait réuni qu’une poignée de personnes, sous haute protection policière. « L’organisation d’une contre manifestation le mardi pour empêcher les étudiants de marcher constitue un grave dérapage », estiment de nombreux citoyens qui dénoncent le climat de tension et de haine entretenu, à la veille de l’élection présidentielle, par des organisations proches du pouvoir.
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«Non au 12/12. L’Algérie ne vote pas».
La 42éme marche des étudiants à Sidi Bel Abbès a été violemment réprimée, ce mardi 10 décembre 2019, par la police qui a procédé à plusieurs interpellations musclées à hauteur du Boulevard Mohamed V, en plein centre-ville.
De manière inhabituelle, les services de sécurité ont renforcé leur dispositif, mis en place tôt dans la matinée, pour empêcher les étudiants de rejoindre la place du 1e Novembre (ex-Carnot) où s’étaient rassemblées quelques dizaines de manifestants pro-élection. « Nous avons été bloqués par les forces antiémeutes avant d’arriver au monument aux morts, en face du siège de la wilaya », témoigne un étudiant bastonné par des policiers.
Une interdiction formelle d’avancer leur a été signifié par des officiers de police, vers midi, avant que ne soit donné l’ordre de charger les manifestants pacifique. S’ensuit alors une pluie de coups de poings et coups de pieds au milieu des cris de femmes et de jeunes étudiantes en larmes. « Nous avons été violemment chargés, sans distinction aucune. Des jeunes filles et des femmes ont été malmenés par des policiers », ajoute notre interlocuteur. On signale des interpellations parmi les étudiants dont cinq ont été conduits au commissariat du 3eme arrondissement.
Les manifestants ont finalement été obligés de rebrousser chemin vers la faculté des sciences (site 1), d’où la marche s’est ébranlée. Au même moment, devant le théâtre régional de Sidi Bel Abbès, d’autres manifestants sont arrêtés et embarqués avec violence dans les fourgons et véhicules de police, a-t-on constaté. « Jamais la police n’a agi de la sorte depuis le début des manifestations pacifiques. Les policiers ont reçu l’ordre de réprimer et d’embarquer toute personne soupçonnée d’être un activiste du hirak », témoigne Mustapha, enseignant universitaire.
« C’est scandaleux. La police a réprimé des citoyens qui exprimaient pacifiquement leur refus de la mascarade électorale », nous déclare un avocat qui a assisté aux interpellations opérées aux alentours de la place ex-Carnot. Selon lui, des responsables de la police ont prétexté vouloir éviter la confrontation entre pro-élection et étudiants pour justifier le recours à la force.
Pourtant, le rassemblement de soutien à l’élection présidentielle du 12 décembre organisée par l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avait pris fin vers 11h30 et n’avait réuni qu’une poignée de personnes, sous haute protection policière. « L’organisation d’une contre manifestation le mardi pour empêcher les étudiants de marcher constitue un grave dérapage », estiment de nombreux citoyens qui dénoncent le climat de tension et de haine entretenu, à la veille de l’élection présidentielle, par des organisations proches du pouvoir.