Attentat kamikaze à Tizi Ouzou : La Kabylie frappée au cœur

 

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LE RADAR

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Edition du Lundi 15 Août 2011

Editorial

La terreur et le silence
 

 

Par : Saïd Chekri 

 

“Concorde” et “Réconciliation” réunies n’auront pas ramené la paix. C’est sans doute le premier enseignement politique utile à tirer des récents attentats kamikazes. C’est aussi la lecture que se refuseront de faire les officiels.

Attentat-suicide à Tizi Ouzou, ce 14 août 2011, jour de Ramadhan, au petit matin. Pas de morts, miraculeusement, hormis le kamikaze qui aura ainsi voué sa vie à la “cause” d’Al-Qaïda. Mais plus de trente blessés et des dégâts matériels importants. C’est le troisième acte du genre en quelques semaines, après celui de Bordj Menaïel, à trente kilomètres de là, et celui avorté de Thénia.
Douze ans après “la concorde civile”, six ans après “la Paix et la réconciliation”, la terreur tient encore sa place dans un décor national marqué, fait significatif, par un dense quadrillage policier. La multiplication des barrages routiers, si elle procède d’une posture de prévention et de vigilance, n’en est pas moins un signe probant : “Concorde” et “Réconciliation” réunies n’auront pas ramené la paix. C’est sans doute le premier enseignement politique utile à tirer des récents attentats kamikazes. C’est aussi la lecture que se refuseront de faire les officiels. Yazid Zerhouni n’étant plus là pour nous expliquer doctement, comme seul lui sait le faire, que l’attentat de Tizi Ouzou a été rendu possible “par une baisse de la vigilance”, qu’il constitue “la preuve de la faiblesse des terroristes encore en activité” et qu’“il n’y a rien à faire face à un attentat kamikaze”, on n’aura sans doute droit à aucun commentaire officiel. Face à la terreur, le silence. Le directeur général de la Sûreté nationale qui a fait l’effort de se rendre hier à Tizi Ouzou n’en a rien dit, bien que sollicité par la presse. Sauf à mimer Zerhouni ou à répéter la fameuse interrogation de Zeroual après l’attentat du boulevard Amirouche, le 30 janvier 1995 (“que peut-on faire, Madame ?”), il n’est pas aisé, en pareille circonstance, de trouver les mots justes, ceux par lesquels on peut se tirer d’affaire, quand on est investi de la responsabilité de la sécurité des citoyens. Et puis, que pourrait bien dire un responsable sur la persistance des attentats terroristes en Kabylie précisément, en sus du phénomène des kidnappings et autres méfaits perpétrés au quotidien, depuis des années, dans cette région ? De cette question découle peut-être le second enseignement politique utile qu’il convient de tirer de l’attentat kamikaze de Tizi Ouzou.

 


Edition du Lundi 15 Août 2011

 

 

Actualité

 

Y a-t-il défaillance dans le maillage sécuritaire ?
Après l’opération-suicide perpétréE dans la ville des genêts

Par : Samir LESLOUS

 

Les habitants de la ville de Tizi Ouzou et de sa périphérie se sont, encore une fois, réveillés, hier à 4h20 précises,
sous le choc d’une puissante explosion entendue à plus d’une dizaine de kilomètres à la ronde.

Dans les esprits tirés de leur sommeil par la déflagration et les éclats des vitres, à une heure pareille, il n’y avait plus de place au doute. Habitués à ce genre de situation, le commun des mortels a vite compris qu’il s’agissait d’un attentat terroriste. 
En effet, dans le centre-ville de Tizi Ouzou vers lequel accoururent les habitants par centaines, le décor est déjà planté. Il est désolant. Cauchemardesque. Un mur d’enceinte du commissariat éventré, un immeuble en partie soufflé, des immeubles mitoyens fortement endommagés, d’autres plus loin touchés, des restes d’un véhicule éparpillés par-ci, par-là, une tête humaine déchiquetée et d’autres membres d’un corps jonchant le carrefour du Djurdjura s’offrent aux yeux. Un kamikaze est passé par-là. Il s’est fait exploser avec une très forte charge, faisant une trentaine de blessés entre civils et policiers. Mais le décor sonne le déjà-vu. À l’aube du 3 août 2008, et c’était aussi un dimanche, le même paysage désolant s’offrait aux yeux des habitants de la ville qui ont été secoués par une explosion similaire produite par un attentat kamikaze qui a ciblé le siège de la direction régionale des renseignements généraux, situé à quelques dizaines de mètres du lieu de l’attentat d’hier. L’attentat kamikaze en question a fait 25 blessés dont 4 policiers. Sept mois après cet attentat-suicide, à travers lequel les islamistes armés qui venaient de prêter allégeance à Al-Qaïda au Maghreb voulaient démontrer leur force de frappe, concentrée dans le triangle Tizi Ouzou-Bouira-Boumerdès, un autre kamikaze cible un cantonnement de la garde communale à Tadmaït, une localité située à
20 kilomètres à l’ouest de la ville de Tizi Ouzou. C’était le 6 mars 2009.
Le kamikaze, muni d’une ceinture explosive, n’a pas hésité à se faire exploser lorsqu’il a été repéré par les gardes communaux, faisant deux morts dont une vieille dame. Le
25 juillet 2010, un véhicule de marque Toyota Hilux, conduit par un kamikaze et chargé de plus de 5 quintaux d’explosifs, fonce droit sur la brigade de gendarmerie du chef-lieu communal de Béni Aïssi, 15 kilomètres au sud de Béni Douala. Bilan : un agent de sécurité de l’APC tué, huit gendarmes grièvement blessés et des dégâts matériels qui se chiffrent par milliards. Une année plus tard, après plusieurs projets d’attentat déjoués, voilà qu’un quatrième attentat kamikaze replonge la population de la région de Kabylie dans la psychose, comme en témoignait l’état des habitants hier. Mais en quoi l’attentat d’hier diffère des trois précédents ? Si les attentats kamikazes précédents ont eu lieu dans un contexte marqué par une forte recrudescence des activités terroristes qui étaient particulièrement concentrées dans les trois wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès, celui d’hier a été perpétré dans un contexte marqué plutôt par une remarquable accalmie qui dure depuis plusieurs mois dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une accalmie que le discours officiel a vite fait de classer dans le registre du fruit des efforts accrus consentis dans le cadre de la lutte antiterroriste, d’un côté, et de la réconciliation nationale, de l’autre.
Une accalmie qui a été également considérée comme le résultat d’un maillage sécuritaire de plus en plus important à travers l’ouverture de nouvelles infrastructures de sécurité et le renforcement des barrages et points de contrôle sur les routes. Mais voilà, encore une fois, que le maillage en question a révélé des défaillances que les sinistres islamistes armés, dont l’activité a pourtant grandement baissé, ont su exploiter pour semer la terreur, s’assurer un effet médiatique et psychologique et, surtout, semer encore le doute quant à leur force de frappe. Il y a lieu aussi de relever que si le contexte de l’attentat d’hier diffère de celui des attentats précédents, certains questionnements demeurent toujours les mêmes.
Comment et par quel canal de telles quantités d’explosifs ont pu être introduites à l’intérieur de la ville sans attirer le moindre soupçon jusqu’au jour de leur utilisation ? Il y a lieu aussi de s’interroger dans quels endroits de la ville des véhicules volés généralement quelques heures avant l’attentat sont chargés d’explosifs et aussi quel rôle jouent les détecteurs d’explosifs ? C’est dire que le terrorisme n’est pas le propre des maquis.

 

 

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Actualité (Lundi 15 Août 2011)

Il a subi d’importants dégâts
Le siège de Liberté endommagé
Par : K. Tighilt
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Le siège du bureau régional du quotidien Liberté de Tizi Ouzou, situé au bâtiment Bleu, à une vingtaine de mètres seulement du lieu de l’attentat kamikaze, qui a ciblé hier à l’aube le commissariat du centre-ville de Tizi Ouzou, a été sérieusement touché par la déflagration, causant des dégâts matériels importants. Toutes les vitres du siège, pourtant situé au 2e étage du bâtiment, ont volé en éclats. Le souffle intense de l’explosion a carrément détruit tout sur son passage. L’ensemble des climatiseurs se sont brutalement détachés de leurs supports. Plusieurs cadres en bois (portes et fenêtres) ont été également détruits. Au siège de Liberté, c’est la désolation chez l’effectif rédactionnel et aussi le service publicité, qui n’ont, malgré tout, pas failli à leur devoir d’informer. Les sièges des quotidiens l’Expression et Le Soir d’Algérie, situés au même étage, ont également subi des dégâts matériels, au même titre que la plupart des habitations, commerces et structures publiques, banques et autres établissements mitoyens du lieu de la déflagration. Certains ont vu atterrir dans leur maison toutes sortes de pièces de la voiture qui avait servi à l’attentat ainsi que divers objets hétéroclites. Hier matin, dès les premières heures de la matinée,  les habitants ont affiché une grande consternation face aux dégâts causés à leur maison et n’arrivaient pas à croire leurs yeux. Une paisible nuit ramadhanesque tourne à la psychose. Des tonnes de verre et autres débris sont déposées devant les immeubles. Les services de la voirie ont travaillé inlassablement durant toute la journée pour nettoyer les alentours et ramasser les déchets.

www.liberte-algerie.com

 


Edition du Lundi 15 Août 2011

Actualité

Attentat kamikaze à Tizi Ouzou : 33 blessés
il a ciblé la 1re sûreté urbaine de la ville

Par : Mohamed Haouchine 

 

L’explosion était d’une telle intensité qu’elle a été entendue à une vingtaine de kilomètres à la ronde.

Il était un peu plus de quatre heures du matin (4h08 précisément) et les premières lueurs du jour pointaient à peine sur la ville des Genêts. En cette période de canicule, de nombreux jeunes estivants, qui venaient de passer une soirée ramadhanesque des plus paisibles car agrémentées de jeux de dominos ou de galas artistiques, prenaient bien du plaisir à goûter à la fraîcheur du petit matin avant d’aller faire dodo et se jeter dans les bras de Morphée. Des fidèles, eux, pressaient le pas en direction de la mosquée pour la prière du Fedjr, et ce fut précisément au moment même où l’appel à la prière était diffusé à travers les nombreux minarets qu’une déflagration terrible a secoué la ville. L’explosion était d’une telle intensité qu’elle a été entendue à une vingtaine de kilomètres à la ronde. Et en cette fin de week-end, la plupart des citoyens qui s’étaient couchés un peu plus tôt pour enclencher tel qu’il se devait la nouvelle semaine de boulot ont été pratiquement arrachés de leur lit. Alors qu’un épais nuage de poussière s’élevait dans les airs et enveloppait pratiquement tout le carrefour du quartier Djurdjura, les premières sirènes de la police et celles de la Protection civile déchirèrent lugubrement la nuit.
Tragiquement touchée et profondément bouleversée en plein sommeil, la population de Tizi Ouzou avait bien du mal à réaliser que la bête immonde était de retour. Dans un premier temps, la thèse de l’explosion de gaz était pratiquement sur toutes les lèvres car il n’y avait guère de véhicule calciné dans les parages. Mais, il fallait vite déchanter car tous les indices d’un attentat à la voiture piégée étaient rapidement réunis. La façade du commissariat du centre-ville était pratiquement défoncée du côté de la rue Lamali-Ahmed qui mène vers le CHU Mohamed-Nedir alors qu’un énorme cratère était largement perceptible sur la chaussée. En fait, le conducteur du véhicule piégé avait précipitamment garé devant l’enceinte du commissariat de police pour faire actionner aussitôt son dispositif. Et la puissance de la déflagration était si forte que la voiture piégée tout comme le kamikaze qui était à bord ont été littéralement déchiquetés. C’est ainsi que le moteur du véhicule qui a été violemment projeté sur plus de cent mètres transperçait la devanture de la pâtisserie Kahina, située au bas du bâtiment Bleu, alors que le châssis de la voiture a été éjecté au loin et percutait un kiosque à journaux situé à plus de cent mètres du côté opposé. On finira par savoir qu’il s’agissait d’une camionnette Toyota bourrée d’explosifs. Les différents membres du kamikaze déchiqueté étaient ramassés en lambeaux aux quatre coins du carrefour et soigneusement enveloppés dans des sachets en plastique par les éléments de la Police scientifique qui avaient aussitôt occupé les lieux. De leur côté, les ambulances de la Protection civile et du Samu 15  s’efforçaient d’évacuer les blessés à vive allure vers l’hôpital Nedir tout proche. Au pavillon d’urgences du CHU, c’était le branle-bas de combat car le nombre de blessés évacués dépassait la trentaine. Trente-trois blessés précisément dont une douzaine de policiers et deux ressortissants chinois qui géraient un magasin de dentelle à une vingtaine de mètres du drame. 
Sur le lieu du drame, il s’en suivit ensuite un moment de panique épouvantable car une rumeur de menace d’une seconde bombe circulait comme une traînée de poudre, mais le moment de stupeur dépassé, l’on a réalisé que les dégâts étaient considérables puisque tous les immeubles environnants, notamment le Djurdjura, le bâtiment Bleu et les 40-Logements de la rue Rabah-Lamali, avaient été violemment soufflés par la déflagration. Des appartements ont été sérieusement endommagés et, du coup, de nombreuses familles se sont retrouvées pratiquement dans la rue, leurs meubles détruits et leurs affaires jetées à même la chaussée. De nombreux commerçants n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer car leurs magasins étaient affreusement éventrés, alors que la ruine se profilait déjà à l’horizon en cette période sacrée du Ramadhan, pourtant prospère pour le commerce et le négoce. Les riverains avaient encore en mémoire le triste souvenir de l’attentat à la voiture piégée qui avait ravagé non loin de là le second commissariat de la ville. C’était le 3 août 2008 et les dégâts ont été tout aussi considérables. “Et dire que trois ans après ce drame, nous n’avions pas été encore indemnisés alors que les autorités locales avaient inventorié tous les dégâts et nous avaient promis monts et merveilles à l’époque”, se lamentait un commerçant, visiblement l’air désabusé. “Nous baignions dans une grande sérénité en ce début du mois de Ramadhan et les criminels ont encore frappé. C’était trop beau mais, personnellement, je savais que ce long silence n’augurait rien de bon car les lâches n’attendaient que le moment propice pour semer la mort et la zizanie”, dira, au milieu des décombres, un riverain dont la famille, qui coulait des jours paisibles, est devenue soudainement sinistrée.
Dans une déclaration parvenue à la rédaction, le bureau régional de Tizi Ouzou du RND “dénonce avec la plus grande fermeté ce énième acte ignoble”. Le RND exprime son entière solidarité avec les victimes et “rend hommage à l’ensemble des corps de sécurité et à tous les Patriotes”.


www.liberte-algerie.com

 

Attentat de Tizi-Ouzou : le DGSN au chevet des blessés

Par 

Le Directeur Général de la sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel, s'est rendu dimanche à TiziûOuzou, où il s'est notamment enquis de l'état de santé des victimes de l’attentat terroriste ayant ciblé, tôt dans la matinée, le siège de la première sûreté urbaine.

Le général major Abdelghani Hamel, accompagné de cadres de sa direction, s'est rendu au CHU de Tizi-Ouzou, situé non loin du lieu de l’attentat, où il a rendu visite aux blessés. Auparavant, il avait effectué une halte au niveau du lieu de l'attentat pour constater les dégâts causés par la déflagration.

Un nouveau bilan du CHU fait état de 33 blessés «légers» (18 policiers et 15 civils), dont 15 ont déjà rejoint leurs domiciles après avoir reçu les soins nécessaires alors que les autres blessés quitteront l’hôpital «dès que leur état de santé le permettra", a assuré le DG du CHU, le Pr Ziri Abbès. L'attentat a été perpétré vers 4H30 par un kamikaze qui avait foncé sur le siège de la sûreté urbaine, situé au centre-ville, au volant d'un pick-up bourré d'explosifs.

 

Attentat kamikaze à Tizi Ouzou : La Kabylie frappée au cœur

le 15.08.11 | 01h00

 
 

 

La ville de Tizi Ouzou a été ébranlée, hier à l’aube, par un attentat kamikaze qui a ciblé le commissariat de la première sûreté urbaine sis au niveau du rond-point Djurdjura.

Cet acte terroriste a fait 33 blessés, dont 12 policiers et 4 Chinois qui tiennent un magasin d’habillement sur la rue Lamali. L’explosion de la voiture de type Toyota Hilux a eu lieu à 3h50. Un jeune homme de 29 ans, propriétaire d’un kiosque non loin du lieu de l’attentat, a été brûlé au deuxième degré ; son local a été sérieusement touché.
La population a été secouée par cet acte. D’ailleurs, quelques minutes seulement après l’explosion, des gens affluaient vers le centre-ville. «Qu’est-ce qui se passe ?» s’interrogent de nombreux citoyens rencontrés, à 4h30, près du stade du 1er Novembre, à 300 mètres du carrefour Djurdjura. Les habitants étaient toujours sous le choc. Il était difficile de leur soustraire la moindre information.
Sur la rue Lamali, à proximité du portail principal du CHU Nedir Mohammed, des policiers ont mis en place un cordon de sécurité.

«C’est un attentat kamikaze», nous dit un citoyen qui habite le quartier les Genêts. «J’ai entendu un souffle suivi d’un grand bruit, à l’heure du s’hour. Puis, je suis sorti et j’ai vu des gens, paniqués, qui quittaient leurs maisons pour sortir dans la rue», ajoute-t-il. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, l’attentat s’est produit au moment où un kamikaze fonçait sur la clôture de l’enceinte du siège de la première sûreté urbaine avant d’être repoussé par des policiers ; puis il s’est fait exploser sur la chaussée. «J’habite à 200 m d’ici et le plafond de ma maison a été endommagé par l’explosion. Cela démontre la force de la déflagration», nous précise un quinquagénaire.
Les débris de la voiture étaient toujours sur la chaussée alors que son moteur a été retrouvé à l’intérieur d’une pâtisserie, au rez-de-chaussée du bâtiment bleu. «On ne sait pas comment ce moteur a pu atterrir ici. Cela explique que la charge de l’explosion était vraiment forte», témoigne le propriétaire de ce magasin, dévasté par le souffle : le rideau a été endommagé et les murs fissurés. Il en est de même pour plusieurs commerces situés sur le boulevard Abane Ramdane. Une cafétéria, des bijouteries et une pharmacie ont subi le même sort. Les bureaux de nos confères Liberté, le Soir d’Algérie et l’Expression ont également enregistré des dégâts importants. Des vitres ont volé en éclats, des climatiseurs ont été arrachés par le souffle de la bombe. Des habitations ont connu des dégradations remarquables. On a constaté de visu des trous causés par des bouts de fer sur la tôle des rideaux métalliques des magasins. Des détritus jonchent le pavé. Des morceaux du corps déchiqueté du terroriste ont été retrouvés sur la chaussée.

«Tous les meubles de ma maison ont été détruits et les murs fissurés. On a dû sortir rapidement pour éviter une autre catastrophe à l’intérieur, surtout avec l’électricité et le gaz», nous raconte un père de famille qui habite le bâtiment Djurdjura. Là aussi, le centre commercial a presque été réduit en ruine. Des magasins d’habillement, de parfumerie et de chaussures ont subi de sérieux dommages.
Avant la levée du jour, alors que des travailleurs communaux étaient mobilisés pour le nettoyage de la chaussée, les propriétaires des commerces sis en face du commissariat ciblé constataient les dégâts. Les éléments de la Protection civile ont évacué tous les blessés vers les urgences du CHU. Sur place, à 6h, le professeur Ziri, directeur général de l’établissement, nous a donné un premier bilan qui fait état de 29 blessés. «Il n’y a pas de cas vraiment grave. Toutes les personnes admises aux services des urgences sont bien prises en charge», nous a-t-il indiqué. Le personnel du SAMU était également mobilisé pour apporter les premiers secours aux blessés. «Heureusement qu’il n’y a pas eu de mort, car l’explosion était très forte. Je l’ai entendue de ma maison qui se trouve à plus de quatre kilomètres d’ici», ajoute un agent du SAMU rappelé en urgence pour assurer son service. Deux heures plus tard, quatre autres blessés légers ont été évacués à l’hôpital.


A 10h, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, en compagnie du wali de Tizi Ouzou, s’est rendu sur les lieux de l’attentat avant d’aller à l’hôpital pour rendre visite aux blessés. Notons qu’il n’a fait aucune déclaration sur cet acte terroriste. Nous avons remarqué aussi la présence de députés du RCD, du RND et du FLN ainsi que d’un sénateur, Mohamed Ikherbane. «C’est un lâche attentat qui est à condamner énergiquement. Cet acte veut nous rappeler que l’islamisme politique est toujours actif. Malheureusement, il a pu se régénérer après toutes les compromissions faites par le pouvoir en faveur de l’islamisme. Nous appelons la population, une nouvelle fois, à la vigilance pour déjouer tous les complots contre la Kabylie», a déclaré M. Ikherbane. De son côté, Saïd Lakhdari du FLN ajoute : «Nous condamnons fermement cet attentat barbare perpétré contre une structure de police et qui a touché même des civils. Donc nous faisons toujours confiance à l’Etat qui est en train de combattre cette bête immonde. La vigilance est toujours de mise pour déjouer ce genre d’attentat.»


Le premier secrétaire fédéral du FFS, Farid Bouaziz, dira pour sa part : «On ne peut pas exprimer maintenant de réaction à chaud.»
Durant l’après-midi, les habitants du bâtiment bleu et de l’immeuble Djurdjura, étaient toujours sous le choc ; ils se rappellent d’un attentat similaire qui avait ciblé, le 3 août 2008, le siège des renseignements généraux qui avait été détruit par un attentat kamikaze.
En fin de journée, 18 blessés seulement étaient gardés en observation au niveau du CHU de Tizi Ouzou. 

Hafid Azzouzi
 


15/08/2011
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