En "noir et blanc" le jour, Alger est extraordinairement en couleurs le soir. En fête. Ainsi, après la torpeur des premières nuits ramadhanesques, les "sahrate" algéroises semblent avoir atteint leur rythme de croisière. Cafés, chaâbi, commerces, concerts, embouteillages, flâneries des familles, emplettes en prévision de l'Aïd, bref, Alger s'anime. S'éclate. Récit d'une balade nocturne.
18h 23. L'adhan d'El-Maghreb retentit. Rupture du jeûne. Des fidèles courent rejoindre la mosquée en "cassant" carême avec une datte ou ce qu'ils trouvent. Des voitures fondent en trombe les rues désertes d'Alger. Des jeunes s'affairent (déjà ) à installer leur table de cigarettes. Nous voici devant un resto "errahma" niché dans une impasse entre deux immeubles à la rue Larbi-Ben-M'hidi, non loin du siège de l'APC. De longues tables garnies de plats en inox sont disposées sous une bâche, à la manière d'une cantine. Au menu, de la chorba, du riz au poulet et des pots de crème dessert. Une quinzaine de bénévoles s'occupe des commensaux, des SDF pour la plupart, ajoutés à quelques immigrants subsahariens. Il y a aussi quelques femmes avec leurs enfants, qui n'ont que la rue pour maison. "Nous servons 420 repas chaque soir", affirme un jeune responsable. "Nous recevons beaucoup de personnes en détresse, des SDF pour l'essentiel. Certains sont dans un état déplorable. Il y en a qui arrivent un sachet de colle à la main. Il faudrait un psychologue ici", relève-t-il. Les hôtes en haillons mangent rapidement leur chorba avant de disparaître à la hâte avec leur baluchon.
Sous l'ombre imposante de l'Émir, des clodos agglutinés autour de la statue équestre comme pour chercher protection sous l'aile d'Abdelkader. Du "sous-prolétariat urbanoïde", éjecté par la ville. Les vagabonds restent ainsi les maîtres d'Alger le temps que la ville s'ébroue. Se réveille.
18h40. Les premiers cafés commencent à détrousser leurs lourds rideaux de fer. Ils sont d'emblée envahis par les premiers clients. La rue Ben-M'hidi s'anime très vite. Nous profitons encore de la douce nonchalance de la ville morte qui ne va pas tarder à s'allumer de mille feux. Nous nous engouffrons fatalement dans le brouhaha de la rue de Tanger, une venelle à l'animation en continu. Les petits bouis-bouis qui ponctuent la rue sont pratiquement tous ouverts, proposant des repas cette fois payants aux nombreux "expatriés" qui travaillent à Alger ou qui sont simplement de passage. Certains proposent des "briques" à la crevette à 100 DA la pièce. La rue grouille. Les cafés pleins de musique bruyante proposent du thé à la menthe. Des "sniouate" de "kalb el-louz" aux amandes, des q'taief et autres gâteaux mielleux sont étalés aux abords des échoppes en prévision de la longue soirée qui s'annonce.
Avec Belkacem le SDF
19h. Square Port-Saïd. Les cambistes s'affairent déjà en arborant d'épaisses liasses de billets. L'euro reste relativement bas. Les kiosques du square se réveillent eux aussi avec leurs guirlandes bariolées. Derrière nous, le légendaire Tantonville, point de ralliement des comédiens et autres techniciens du TNA. Café d'after-f'tour avec un confrère et Samir El-Hakim, un talentueux comédien qui travaille sur un texte de Boudjedra. Balade au long du Front de mer avec Samir. Vue imprenable sur le port. Crochet par la station de taxis longs trajets. "Aya Chlef !", crie l'un. "Aya Tizi, Tizi !", crie l'autre, bientôt imité par d'autres collègues "armés de leur taxi", pour paraphraser Samir. De jeunes filles insouciantes se déhanchent comme dans un songe sous les œillades de bellâtres aguichés. À hauteur de la petite place faisant face à l'hôtel Es-Safir, nous rencontrons Belkacem, un "indigène" de 47 ans qui vit de la générosité publique. Nous papotons un peu avec lui. Il parle un français impeccable. "Je suis originaire de Boumerdès. Dans le temps, je menais une tout autre vie", raconte-t-il. "J'étais agriculteur à mon compte. Nous avions des terres. Après, il y a eu ce que vous savez, le terrorisme pour ne pas le nommer. Nous avons dû fuir nos terres. Je ne sais faire que ça, le travail de la terre. Cela fait presque dix ans que je mène cette vie. J'ai fui la maison parentale car je ne m'entendais plus avec mon père qui était violent. Et je ne veux pas aller chez mes frères. Je ne veux embêter personne. Je n'ai pas trouvé de travail, mais hamdoullah, je survis."
Cinéma en plein air à la Grande-Poste
20h30. Nous voici à présent à la Grande-Poste. Sur un écran géant, un certain Diego Maradona embroche la défense adverse en une série de dribles irréels, sous le regard admiratif d'une foule scotchée, des désoeuvrés qui ne vont pas à la mosquée et qui ne semblent pas particulièrement amateurs des sitcoms chorba qui tartinent le petit écran. Le spectacle est signé Event Diffusion, une boîte de com' qui voit grand.
21h. L'animation atteint déjà un pic dionysiaque dans les rues d'Alger. Les familles, par grappes, défilent rue Didouche-Mourad. Les femmes font goulûment du lèche-vitrine. Alors que les premiers jours du Ramadhan, les magasins hésitaient à ouvrir, là , ils sortent carrément le grand jeu, à grands coups d'annonces alléchantes. Et c'est la fièvre du shopping. Détail notoire : les magasins de vêtements pour enfants pullulent. Certains commerçants, par opportunisme marchand, se sont vite adaptés à cette nouvelle donne. Les familles commencent déjà à se jeter sur les vêtements de l'Aïd. D'aucuns attireront notre attention sur les prix jugés excessifs. "Yerham babak, un petit ensemble pour un bébé de deux ans à 2 600 DA !" se plaint un jeune papa. Aussi les moins nantis se rabattent-ils sur les articles chinois ou écument les étalages clandestins qui irriguent le paradis de l'informel.
22h. Devant le cinéma L'Algeria, petit attroupement autour de la grosse affiche du moment : le film Indigènes de Rachid Bouchareb. Bien qu'émouvant, audacieux, et d'excellente facture esthétique, le film événement ne draine paradoxalement pas les foules. Pendant ce temps, programmation indienne à la Cinémathèque. A l'affiche : Saazish de Shivkumar Damani. Avis aux amateurs !
Pour les sorties thématiques, les candidats aux ambiances arrangées ont le choix pour cette soirée du 9 octobre entre du chaâbi au TNA, du gnawi à Ibn-Zeydoune, du jazz au Diwane Café, du hawzi à la salle Mouggar, ou encore du théâtre et de l'andalous au Palais de la culture. Il y a aussi les kheïmate très à la mode des grands palaces, mais aussi des quartiers branchés d'Alger, à l'instar de la Maison du couscous au Sacré-Cœur, avec sa déco haute en couleurs entre salon marocain et couleurs touarèg. Sauf que les consommations sont limitées. Il n'y a que la "qaâda" qui compte en définitive.
Sinon, c'est le ballet des flâneurs qui arpenteront tout au long de la soirée l'artère la plus animée d'Alger en s'arrêtant de temps en temps pour siroter un énième café ou pour déguster une glace. Un fleuve de voitures déferle sur Alger. La ville devient folle. El-Bahdja a pris soudain des couleurs, à l'image de ces filles bien maquillées, tranchant avec la fadeur de la journée et les visages en "noir et blanc", avec leur tête d'enterrement, qui déambulent tels des spectres. Un jeune se délecte en roucoulant devant ces formes lascives qui défilent avant de se ressaisir : "Je dois écrire en grosse manchette sur mon torse : Allahouma inni saim !, Allahoumma inni saim !" (je suis un jeune qui jeûne), blague-t-il. D'aucuns regrettent qu'Alger en nocturne ne soit animée que pendant le Ramadhan. "Ah, si c'était comme ça toute l'année !", se plaint-on en boucle. On notera qu'aucune librairie n'est ouverte, songeant sans doute que le mois "sucré" est plus propice aux servitudes du ventre qu'aux nourritures spirituelles. El-Koutoubia aussi affiche grise mine. Le plus coté cabaret d'Alger ne semble pas s'accommoder de la torpeur ramadhanesque. L'heure est plutôt à la piété. Voici une foule de fidèles sortis des taraouihs, et qui viennent, à leur tour, grossir les rangs des chalands et des badauds. Imed, 18 ans, est au nombre des flâneurs.
Carnaval à Bab El-Oued
22h25. Direction Bab El-Oued. Ambiance "carnaval" du côté d'El-Kettani où des autos tamponneuses et autres jeux forains excitent des bambins pendant que des uniformes estampillés "El-Amn El-Watani" veillent au grain pour parer à toute irruption de hordes de pickpockets et autres parasites urbains qui sévissent partout où ils reniflent l'oseille. Dans les cafés alentour, c'est la liesse des grands jours. Ambiance très "chaâbi", agrémentée de thé à la menthe et autres amuse-gueules pour accompagner les interminables parties de domino qui dominent les tables. Du côté de la plage R'mila, des couples, des filles en hidjab, occupent les bancs publics, tandis que des âmes poétiques se laissent bercer par le mer et la beauté de la baie. Mais, la plage proprement dite est déserte. Un peu plus loin, une file de voitures stationnées sur le bas-côté, et des pêcheurs à la ligne qui investissent les rochers alentour en recherchant la "hikma". Certains ne sont pas là pour la pêche, mais juste "bach iâmrou" (pour fumer un pétard), murmure-t-on.
"Certains font carême le plus normalement du monde, et le soir, ils se roulent un joint pour le "gosto", histoire de se vider la tête, un peu comme en Orient", indique un connaisseur.
Plongée au cœur des Trois-Horloges. Là , la fièvre du business atteint son paroxysme. On peut facilement passer une heure dans les embouteillages. Tous les commerces sont ouverts. Exubérance marchande, au bonheur de la société de consommation ramadhanesque.
Les trottoirs sont squattés en force par les camelots et autres commerces éphémères. Vendeurs de jouets pour enfants, de téléphones portables, de musc, de gâteaux orientaux, de jus douteux, de glaces improbables, de vêtements pour enfants, de DVD pirates, de consoles de jeux "taiwan", de strings et autre lingerie féminine (par des mecs, parfois des barbus), et autres articles de pacotille. Dans le lot, des maillots aux couleurs du Mouloudia.
C'est le fief des Chnaoua, ne l'oublions pas. "Khallass bechouiya, b'la walou", annonce une pancarte intempestive proposant des articles électroménagers. Des "chouayine" proposent des grillades, enfumant l'atmosphère aux effluves de leurs brochettes. Ambiance merguez. Ambiance de fête.
23h. Direction El-Biar. Là encore, c'est très bouchonné. Des enseignes chics annoncent de nouveaux magasins. Des magasins de mode pour l'essentiel. Chaque jour, de nouvelles griffes. De nouveaux sigles. "Tous les Algériens se plaignent de la misère, et pourtant, quand vous voyez toutes ces enseignes, ça signifie le contraire. C'est à se demander d'où ramènent-ils tout cet argent ?", commente Dahmane, notre coéquipier.
Cabarets sages au Bois-des-Arcades
Minuit. Virée au "Maqam". C'est plutôt morose. Quelques grappes de famille rentrent précipitamment chez elles. Les derniers bus roulent vers Clos-Salembier. Virée au Bois-des-Arcades, histoire de jauger l'ambiance des cabarets. Une voix raï fuse de l'un d'eux. Mais c'est mort. C'est morne. Assagis le temps d'un sevrage forcé, là aussi, les "beqraj" de thé et les plateaux de kalb el-louz sont de rigueur, détrônant pour quelques soirs les liqueurs d'usage. Du coup, la clientèle habituelle redécouvre la sobriété.
00h20. Une ultime ronde, d'El-Mouradia à Didouche-Mourad. Les rues sont brusquement désertes. La ville a déjà baissé rideau. Alger est ville morte. Le fiacre de Cendrillon s'est transformé en citrouille. La ville est restituée à ses vrais propriétaires, les SDF. Belkacem doit déjà roupiller sur son bout de carton, sous les arcades du square. Il n'a que le sommeil pour noyer sa détresse. Qui dort dîne. Qui dort rêve. Extinction des lumières. Bonne nuit et… saha s'hourkom !...
Le hidjab et le qamis en vogue
Cette ruée serait-elle due à la précarité des bourses des ménages, impuissantes à se payer la variété des produits d'habillements exposés à des prix inaccessibles, ou bien relève-t-elle d'une adhésion consciente et voulue à une façon de voir le monde ?
Décor naturel du mois du Ramadhan ou expression politique d'un retour en force, les islamistes pullulent à Tizi-Ouzou, une situation jusque-là jamais connue en Kabylie. D'abord le constat le plus édifiant, est la gente féminine qui verse dans le port du hidjab, à croire que l'habit en question est en vogue. Des familles entières, voire des cités entières, sont tout simplement plongées dans la pratique religieuse avec cet identifiant du signe ostentatoire de l'habit, qui catalogue de fait et du premier regard la propension à la religion. Durant ces soirées du mois du jeûne, il est curieusement rare de rencontrer des femmes porteuses de tenues moderne, ou robes kabyles, la majorité de celles qui déambulent en ville sont en hidjab.
Le phénomène est aussi dénoncé, et a surpris plus d'un, à la ville de Tizi-Ouzou. Connues par le passé récent, non concernées par ces tenues, des jeunes des différents quartiers avouent une appréhension et une peur par ce revirement spectaculaire des femmes à une autre vision du monde, celle de la privation et des distances prises par rapport à la modernité. Cet état de fait prend des allures alarmantes, et fait dire à certains aguerris que l'islamisme a réussi à franchir les seuils des foyers, où même des pères de famille et des jeunes sont emportés par cette avalanche, qui réserve des lendemains incertains à l'idéal collectif pour lequel se sont battus des hommes et des femmes durant des décennies.
Le port du hidjab, un habit strictement idéologique et ostentatoire, est devenu à Tizi un acte qui une fois accompli, se fait passer à l'autre avec une facilité déconcertante.
Cette ruée serait-elle due à la précarité des bourses des ménages, impuissantes à se payer la variété des produits d'habillements exposés à des prix inaccessibles, ou bien relève-t-elle d'une adhésion consciente et voulue à une façon de voir le monde ?
Dans certains foyers, à l'heure de la prière voit tous les membres de la famille se rassembler dans une chambre exploitée pour la circonstance comme lieu de prière. Ce témoignage vivant est fait par un jeune, qui veut garder l'anonymat, vivant une sorte de déroute dans sa famille même, puisque il est le seul à ne pas s'aligner dans la voie.
La dangerosité de la chose est dans le fait que ce soit les femmes, qui se versent en masse dans ce phénomène et ce sont elles qui sont derrière l'éducation des enfants, les hommes de demain. Durant les prières des Tarawih, à travers toutes les mosquées de Tizi-Ouzou, ce sont des contingents de femmes qui s'y rendent.
Traverser les ruelles de Tizi-Ouzou, fait penser aux années 90 où l'islamisme montait en puissance. Plusieurs barbus avec des qamis, formant des groupes de 4 à 5 personnes engagent des conversations à tout va. Cette manière d'agir participe d'une volonté d'affirmation non seulement physique mais aussi politique, la réconciliation aidant, l'islamisme reprend du poil de la bête. Cela n'est pas uniquement circonscrit à la ville de Tizi, les localités aussi sont traversées par le phénomène, à l'instar de Ouaguenoun, Ouadhias, Iboudraren, Ouacifs, D. B. K., Draâ El Mizan.... Il y aurait en tout ça, tout un programme d'investissement cogité sur une région, qui a échappé par le passé aux concepteurs de l'islamisme.
La démission, voire le discrédit de la classe politique démocratique dans la région, rend l'occupation du terrain possible à ces irréductibles disciples de l'idéologie islamiste, déterminés à ne pas lâcher prise. Si militairement la défaite ne souffre d'aucun ambage, le terrain politique par contre peut constituer le chemin le plus sûr et le moins risqué.
Les futures batailles électorales seront entachées de la présence quasi certaine sous une forme ou sous une autre, de la touche islamiste, qui prépare son affirmation dès à présent. Tizi risque de surprendre, il suffit de se rappeler de quelle façon a échappé l'APC de Tizi-Ouzou en 1990 à l'emprise du Fis.
Le dernier rempart de la résistance et de la démocratie est en passe de changer de main.
Merouane
M. B.
Pauvreté
Des chiffres et une réalité
11,1% des familles algériennes sont pauvres. C’est le résultat d’une enquête sur la pauvreté réalisée par le CENEAP en 2005, pour le compte du ministère de la Solidarité nationale, qui s’appuie sur ce genre d’enquêtes pour mieux adapter sa stratégie de lutte contre la précarité. Ce résultat signifie sans aucun doute qu’il y a moins de pauvres en Algérie, puisqu’ils étaient 22% en 1995. Mais faut-il accorder du crédit à ces chiffres qui ont de plus en plus tendance à minimiser ce phénomène ? Car c’est beau de dire que tout va pour le mieux, mais qu’en est-il de la réalité, celle que personne ne peut occulter ?
L’enquête réalisée par le CENEAP était élargie à 42 wilayas. Elle avait pris comme échantillon 5 080 familles, y compris celles vivant en milieu rural. Si l’axe principal de cette enquête était basé sur le revenu moyen des familles, il fallait aussi étudier d’autres aspects, à savoir les conditions dans lesquelles elles vivent. C’est-à -dire le logement, l’accès aux soins, les loisirs… car ce sont autant de paramètres qui indiquent que l’on vit à l’aise ou alors dans des conditions déplorables, et c’est ainsi que l’enquête a fait ressortir que 42 % de ces familles vivent dans des maisons traditionnelles, pas toujours équipées en eau potable et en gaz naturel, 24,6 % dans des villas et 16,3 % dans des appartements.
L’enquête n’indique pas toutefois l’occupation de l’espace, car l’on sait tous que souvent, au moins deux familles occupent le même logement. Ce qui fait que de nombreuses familles algériennes vivent à l’étroit.
L’accès aux soins médicaux n’est pas toujours aisé pour ces familles, surtout celles qui habitent dans des régions enclavées. Cela n’est pas sans répercussion sur la santé, surtout quand on sait que 96,6 femmes sur 100 000 parturientes meurent en couches parce qu’elles accouchent chez elles et ne bénéficient d’aucune assistance ou suivi médical. 96% des accouchements ont lieu dans des hôpitaux, affirme le ministre de la Solidarité nationale, et ces hôpitaux ne sont pas équipés comme il se doit, sans oublier que l’hygiène y fait souvent défaut. Résultat : les parturientes développent de graves infections qui provoquent la mort.
L’enquête fait également ressortir que 4% des familles interrogées ont tendance à développer des maladies respiratoires ; 3,2% développent des maladies cardio-vasculaires et 2,1 % des affections articulaires, ce qui signifie clairement que de nombreuses familles vivent dans des logements où l’aération fait défaut et l’humidité s’installe en maîtresse des lieux. Cela signifie aussi que l’emplacement de ces logements n’est pas toujours bien choisi. Il peut être à côté d’un oued, d’une décharge publique ou d’une usine et dans ces cas, les habitants souffrent de la pollution et de l’humidité. Cela veut dire aussi que les gens habitent comme ils le peuvent, en l’absence d’une politique rigoureuse de l’urbanisme et d’un contrôle suivi et sérieux.
Comment ces familles gèrent-elles leurs budgets, quelle est la priorité de leurs dépenses ? Il va de soi que la première nécessité est la nourriture : 58,2 % des dépenses lui sont accordées, tandis que 23,6 % sont consacrés au loyer et autres charges, à savoir l’eau et l’électricité, 16,45 % servent à assurer le transport et enfin 15,9 % sont consentis aux soins médicaux. Autrement dit, les Algériens dépensent vraiment utile car ils n’ont pas les moyens de faire autrement.
Face à un pouvoir d’achat qui se dégrade comme peau de chagrin et une vie toujours plus chère, le choix n’est pas très grand. Les loisirs sont absents de la vie de beaucoup d’Algériens, car ils sont considérés comme une dépense superflue. Il est normal que quand on a du mal à assurer le minimum, l’on ne pense même pas à s’amuser. Résultat : la crise devient une série d’actions que l’on répète sans trop réfléchir, comme un automate. Les jours qui se suivent et se ressemblent deviennent d’une monotonie incroyable.
Mais si l’enquête réalisée par le CENEAP affirme que la pauvreté a nettement régressé de façon générale, elle est encore très présente dans un certain nombre de wilayas à savoir Tiaret, Tissemsilt et Adrar, puisque l’on y retrouve 36% des familles pauvres. La wilaya de Tiaret est considérée comme la plus pauvre, elle est même, selon les dires d’un expert économique, une région sinistrée car le niveau de vie des familles qui y vivent atteint un seuil intolérable. Toutes les commodités manquent et la situation sociale est tout bonnement catastrophique. Cette situation peut-elle s’expliquer par les années où la violence régnait, surtout quand on sait que cette wilaya a été sérieusement éprouvée par les actes terroristes et qu’elle était considérée comme l’un des axes du triangle de la mort ? Il est donc normal que les gens quittent biens et terres pour se rapprocher des centres urbains, fuyant la mort. Ces familles se retrouvent à vivre dans des conditions déplorables et la pauvreté a vite fait son chemin.
Mais les gens préfèrent vivre mal que de ne pas vivre du tout. Instinct de conservation oblige, ils acceptent la misère, pourvu qu’ils aient la paix. Une paix chèrement payée, car nombreux étaient ceux qui vivaient aisément du bien de leurs terres.
La wilaya de Relizane, l’un des autres axes du triangle de la mort, est elle aussi pauvre. On y retrouve un taux de 32 %, ce qui est un peu moins que Tiaret mais beaucoup plus que Tipaza, Médéa, Tlemcen ou Oran, où l’on ne trouve, selon l’enquête du CENEAP, que 5% des pauvres.
Pour arriver à de tels résultats, les enquêteurs du CENEAP ont-ils vraiment pris la peine de faire un tour du côté des pauvres ? A travers les résultats de ce sondage, ou suppose que les familles interrogées répondent au profil de la famille algérienne moyenne. Pour preuve 10,76 % d’entre elles ont un père qui travaille et empoche un salaire et 27,9 % ont un père retraité. A aucun moment on ne retrouve un chef de famille chômeur. Les conditions de vie de ces familles sont moyennes, elles habitent toutes une villa, une maison traditionnelle ou alors un appartement. Les enquêteurs ne sont pas allés voir du côté des bidonvilles, peut-être parce que ceux qui y vivent ont toujours tendance à se présenter plus pauvres qu’ils ne le sont en réalité.
Il y a une chose à dire. La pauvreté existe bel et bien chez nous et pas seulement dans les régions éloignées, elle existe dans les grandes villes où des familles habitent dans des caves, des garages et même des buanderies, où des mères et des pères de famille n’hésitent pas à fouiller les ordures à la recherche de quelques biens récupérables. Nous les avons tous vu, aux abords des marchés, essayer de récupérer un fruit ou un légume pour en faire un repas. La pauvreté est là , présente parmi nous, absente pour celui qui ne veut pas la voir pour se donner bonne conscience.
avanne
Khadidja Mohamed Bouziane
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La pauvreté en «baisse» en Algérie
Tout est question de définition
Il n’y a aucune raison de douter des résultats de la récente enquête menée par le CENEAP sur «le niveau de vie et la mesure de la pauvreté» qui révèle une «baisse» de la pauvreté et de l’inégalité en Algérie, mais l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les critères retenus pour définir les contours de la pauvreté.
La première remarque concerne la nature de l’étude. Menée sur un échantillon de 5 080 ménages, répartis sur 42 wilayas, cette enquête ressemble beaucoup plus à un sondage d’opinion qu’à une évaluation précise de la pauvreté. La faute ne revient pas au CENEAP, mais aux pouvoirs publics qui semblent incapables de se doter d’outils fiables de statistiques pour pouvoir mesurer la véritable étendue de la pauvreté.
Un échantillon, fut-il «représentatif» du point de vu statistique, n’est qu’un échantillon, donc loin de renseigner sur un phénomène donné. Dire que «11,1% de ménages sont pauvres» dont «8% de ménages urbains contre 15,2% pour le milieu rural» ne suffit pas.
Entendons-nous sur la définition. Manger à sa faim, vivre sous un toit (ou plutôt ne pas vivre dans la rue), envoyer ses enfants à l’école sont-ils des éléments suffisants pour dire que la pauvreté est en recul ? Peut-on avoir les mêmes définitions de la pauvreté à une époque où l’on parle de société de l’information, de gap électronique et de la nécessité de maîtriser au moins trois langues étrangères pour ne pas entrer dans le club des analphabètes ? C’est cela, l’ambition que devraient avoir nos gouvernants pour leurs citoyens afin de les hisser au plus haut niveau.
Maintenant, considérer qu’une famille qui mange à sa faim et n’a pas de problème de logement n’est pas pauvre, c’est vraiment un profil bas qui n’est pas digne d’une nation qui prétend aspirer à entrer dans la mondialisation et dans la cour des grands.
Lors de la présentation de l’enquête du CENEAP, le représentant de l’ONU, M. De Bernis, a eu raison de convier les experts algériens à une clarification de la méthode de mesure de la pauvreté en Algérie.
Car l’enquête n’explique pas pourquoi les gens sont pauvres dans un pays qui regorge de richesses. Elle n’explique pas comment on peut devenir riche sans efforts (et pourtant ça existe). Elle ne s’attarde pas sur l’échec scolaire comme corollaire de la pauvreté et de la malnutrition. Elle n’évoque pas la faiblesse du pouvoir d’achat des Algériens dans les domaines de la connaissance (livres, micro-ordinateurs et autres outils didactiques). Le taux de connexion des ménages à l’Internet ? Elément totalement absent de cette étude, qui ne s’arrête qu’à la vieille définition qui fait de l’Algérien un éternel «tube digestif».
Ce sont, pourtant, des éléments à prendre en charge dans toute évaluation de la pauvreté. Un citoyen pauvre est d’abord un citoyen vulnérable, pas seulement celui qui dort dans la rue et qui ne mange pas à sa faim. Une famille qui écourte les études supérieures de sa fille (ou de son fils) parce qu’il ne peut pas supporter les frais de déplacements et de livres surtout est une famille pauvre, même si le réfrigérateur ne désemplit pas.
L’enquête du CENEAP ne doit pas être une finalité. Elle devrait, au contraire, permettre de lancer un débat national, multidisciplinaire, sur la notion de pauvreté par rapport à des objectifs de citoyenneté en ce XXIe siècle.
Abdelkader Djalil
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Retour au week-end universel
Quel impact sur l’économie ?
« Le retour au week-end universel est une nécessité économique.» C’est l’argument des partisans du retour au samedi-dimanche. Le problème n’est pas dans le changement du repos hebdomadaire, mais plutôt dans les raisons évoquées. Que l’on passe au week-end dominical soit, mais de grâce qu’on trouve des justifications plus palpables et rationnelles pour que le changement ne soit pas à caractère idéologique comme l’a été celui de 1976. Sinon, ce ne sera qu’une affaire de lobbying qui risque de basculer du jour au lendemain.
La rencontre-débat organisée récemment par le Forum des chefs d’entreprise (FCE) sur la question du retour au week-end universel a permis au moins d’arriver à un consensus, celui d’aller vers une étude sectorielle sur les répercussions et les effets du week-end actuel (jeudi-vendredi) sur l’économie nationale. Il y a, peut-être, des entreprises ou des secteurs qui seraient intéressés par le maintient du repos hebdomadaire en vigueur, comme l’ont suggéré deux intervenants (dont un Français) lors de la soirée ramadanesque organisée par le FCE sur cette question.
Jusque-là , il n’y a aucune estimation sérieuse et chiffrée sur le manque à gagner qu’on évoque généralement pour revendiquer le retour au week-end dit «universel». Le patronat privé estime, à juste titre, qu’il est «inconcevable d’avoir uniquement trois jours par semaine de contacts économiques et commerciaux avec les pays européens».
Cette seule lecture ne permet pas d’avoir une explication complète de notre incapacité à émerger en tant que puissance économique régionale. Le fait que nous ne travaillions pas le jeudi-vendredi n’explique pas que nous ne soyons pas en mesure de conquérir des marchés extérieurs pour nos produits. Il doit y avoir d’autres explications et d’autres réponses à donner afin d’aborder la question du week-end universel avec honnêteté.
Car comment expliquer que les milliers d’importateurs algériens arrivent à réaliser un volume de transactions de l’ordre de 18 milliards de dollars (en 2005) avec seulement trois jours de connexion économique et commerciale avec le monde ? Pourquoi sommes nous aussi actifs quand il s’agit de faire le tour des supermarchés du monde, alors que nous sommes incapables de vendre nos produits ? Qu’est-ce qui empêche les autres opérateurs économiques (les exportateurs en l’occurrence) d’en faire autant – ou au moins le dixième – que les importateurs ?
C’est dire que la nature du week-end en Algérie n’a rien à voir avec l’inefficacité de notre économie ni avec les difficultés que nous avons à placer nos produits à l’étranger. Pour convaincre du contraire, il faut montrer, chiffres à l’appui, quels sont les secteurs les plus touchés par le décalage des week-ends avec l’Europe. Oui, l’Europe uniquement, car avec le reste du monde c’est le décalage horaire qui nous pose problème (à nous seulement et pas aux pays qui désirent vraiment relancer leurs économies). Car le problème qui se pose vraiment, c’est de considérer nos relations économiques qu’avec l’Union européenne. Entretenir des relations commerciales avec la Chine, le Japon, l’Australie, le Singapour, les Etats-Unis, le Mexique, le Brésil, l’Argentine où les décalages horaires varient de GMT-8 à GMT+8 demande une toute autre organisation du travail des services concernés par les contacts avec l’étranger au sein des entreprises mais aussi, et surtout, au niveau des banques algériennes. On a certainement tort de penser que du simple retour au samedi-dimanche découlerait un fonctionnement normalisé de nos banques.
C’est surtout cette mauvaise impression qu’il faut éviter de donner lorsqu’on milite pour l’abandon du week-end actuel pour passer au week-end universel. Il y a d’autres choses encore plus importantes à régler avant de changer de repos hebdomadaire. Revoir nos méthodes de travail, se mettre aux langues étrangères (pas uniquement le français), obtenir des banques un minimum d’efficacité, réduire autant que possible les entraves à l’investissement (banques, bureaucratie, foncier) et rendre plus transparente notre économie (institution d’une véritable Bourse). Après cela, nous passerons au samedi-dimanche avec une plus grande facilité. A noter l’existence d’un «risque» important que tous les Algériens se découvrent des âmes de «prieurs du vendredi» afin de bénéficier d’un… long week-end !
Abdelkader Djalil
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Calculs astronomiques et dates hégiriennes
L’exemple viendra-t-il d’Amérique ?
La question des dates hégiriennes, notamment pour déterminer deux périodes dans la vie religieuse des musulmans, le ramadan et le pèlerinage, se pose chaque année avec cette propension au folklore qui soumet, en apparence, les institutions de la République aux pouvoirs chamaniques de quelques vieux imams scrutant le ciel comme au bon vieux temps des caravanes, contredisant, au vu et au su de tous, une des valeurs essentielles de l’islam, une religion valable en tous lieux et en tous temps.
Des musulmans américains ont pris, cette année, la décision historique de se fier aux seuls calculs astronomiques pour fixer les début et la fin du ramadan. Il ne s’agit pas de musulmans réunis dans un quelconque mosquée de quartier du New Jersey, mais de l’honorable association Islamic Society of North America (ISNA). Se fondant sur les recommandations du Fiqh Council of North America, une des plus importantes – mais néanmoins indépendante –concentrations en Amérique du Nord d’érudits musulmans et de spécialistes de l’exégèse et des études islamiques, ces croyants ont décidé de suivre les calculs astronomiques dans la détermination des mois lunaires en Amérique du Nord. Le madjlis ash-shura de l’ISNA, instance suprême de cette association, a décidé de suivre la résolution du Fiqh Council. Ainsi, l’Aïd El-Fitr, le premier jour de chawwal, est prévu en Amérique du Nord le 23 octobre 2006. Il est intéressant de noter dans ce contexte que l’autorité «scientifique» ne peut ignorer toute la rigueur qui sied à une telle fatwa et la responsabilité religieuse qui lui revient si l’avis est fondé sur une erreur d’appréciation car, de toute évidence, le Fiqh Council a pris un gros risque du point de vue religieux. Mais n’y a-t-il pas dans cet exemple matière à chercher ce qui a motivé la décision du Fiqh Council et, dès lors, instaurer le débat à ce sujet dans les autres pays musulmans et essayer de faire prévaloir la raison et l’intérêt collectif ? Il faut bien se rendre à l’évidence que la décision de soumettre les fêtes religieuses à l’observation effective du croissant est une décision éminemment politique.
L’unanimité loin d’être atteinte
Il reste que ces décisions et résolutions américaines ont eu du mal à faire l’unanimité, si bien que le Fiqh Council a publié un communiqué dans lequel il précise que sa démarche vise la compréhension et l’harmonie et que ses avis restent des recommandations et non pas des décisions définitives dans la mesure où cette association n’exerce aucun pouvoir sur les musulmans d’Amérique. Prévoyant le coup, le Fiqh Council a d’ailleurs conseillé aux musulmans de suivre l’avis de l’imam de leur mosquée et surtout de ne pas entrer dans des polémiques et des débats inutiles.
Quant à l’ISNA, loin de recueillir l’assentiment de tous, elle passe aux yeux de certains pour une institution de laïques et de progressistes (avec tout ce que ces mots comportent comme connotations négatives chez des intégristes) et, qui plus est, élit une femme* (qui porte le voile) à sa tête. L’ISNA n’est pas digne de confiance aux yeux de quelques rigoristes musulmans aux Etats-Unis même, qui n’ont pas manqué de critiquer ouvertement l’option de cette institution et du Fiqh Council de privilégier le calcul astronomique pour fixer les dates hégiriennes.
Cette accusation de laïcisme est autant valable pour la Turquie où la détermination des dates est fixée à l’avance par le biais des calculs astronomiques.
Si le but est d’unir les musulmans au moment de leurs rites les plus importants, il reste que l’on donne chaque année à l’humanité l’image d’une nation de plus d’un milliard d’être humains incapables de se mettre d’accord sur une date de jour férié.
A quand un calendrier unifié ?
Ailleurs, des musulmans qui s’interrogent à propos de l’unification des dates et qui essayent de trouver des réponses aux questions des prévisions des dates sont légion. Il est vrai que la difficulté de l’exégèse, notamment des hadiths et de la Tradition, est de savoir quand s’attacher à la lettre du message et quand il faut parler d’allégories, d’images ou de principes généraux. La question a été débattue lors de plusieurs sommets de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Si les recommandations tendent à unifier les dates des rites musulmans, on préconise toutefois l’observation physique du croissant pour décider du jour du début de ramadan, des mois de chawwal et de dhou el-hidja.
Un ingénieur en télécommunications marocain, amateur d’astronomie, a aussi écrit un ouvrage particulièrement intéressant et novateur sur le Calendrier lunaire islamique unifié (CLIU).
Djamel Eddine Abderrazik a démarré du fait qu’un calendrier lunaire dont les débuts de mois sont tributaires d’une observation effective et physique du croissant ne peut être considéré comme un véritable calendrier dans la mesure où un calendrier a une dimension prévisionnelle fondamentale. Cette même observation n’est valable et légale qu’en fonction de méthodes de légalisation qui diffèrent d’un pays à un autre. Cette situation fait qu’aujourd’hui, les musulmans ne jeûnent pas tous le même jour et tous, à la veille du ramadan ou de l’Aïd, ne savent pas s’ils vont jeûner ou pas le lendemain. Quant aux différences, elles peuvent atteindre jusqu’à deux jours d’un pays à un autre. Abderrazik a ainsi revu tous les projets de calendriers unifiés et même certaines démarches particulièrement audacieuses, puisqu’on prévoyait de lancer un satellite d’observation du croissant de lune qui unifierait ainsi les dates des musulmans hors du territoire d’un Etat ou d’un pays. Le livre passe au crible les aspects religieux de la question en interrogeant les spécialistes de la question tout en mettant en évidence trois questions relevant de la jurisprudence (fiqh) et sept critères de validité d’ordre astronomique, esquissant un début de réponse religieuse à une question finalement fondamentalement terrestre. Les conclusions de Abderrazik, qui présente également un calendrier lunaire unifié unique, sont sans détours. Sans recours au calcul, et au calcul seul, et sans volonté de consacrer le principe de «transfert de la visibilité» dans les conditions énoncées et sans l’adoption du système international du temps, les musulmans risquent d’attendre longtemps un calendrier lunaire islamique unifié, et mettre une croix (il n y’a aucune allusion religieuse dans ces propos) sur leur espoir de voir les fêtes et célébrations musulmanes unifiées.
En Algérie, «le rite» de la nuit du doute semble désuet tant la raison a du mal à céder aux contraintes aussi mal expliquées que mal comprises d’une référence à la lettre du message du Prophète (SAWS) quand on sait toute l’importance des dates et du temps à l’ère de l’horloge atomique. Si cette question taraude les esprits, elle est aussi le sujet d’un passionnant débat qui associe savants religieux, scientifiques, sociologues, politiques et certainement la société dans son ensemble. Mais on sait que ce qu’on sait faire le moins, c’est bien débattre de ce qui nous concerne le plus.
Amine Esseghir
* Le 23 août, The Islamic Society of North America a élu le Dr Ingrid Mattson en tant que présidente et première femme à occuper ce poste au sein de cette organisation. Cette enseignante universitaire canadienne, convertie à l’islam, possède un PhD en études islamiques de l’université de Chicago ; elle est professeur d’études islamiques au centre MacDonald des études islamiques et des relations entre musulmans et chrétiens au séminaire de Hartford, dans le Connecticut. Cette élection n’a pas manqué de soulever des critiques dans la communauté musulmane américaine. Il reste que l’ISNA est l’organisation la plus représentative des musulmans en Amérique du Nord ; elle active depuis 1963 et regroupe annuellement 40 000 personnes pour sa convention annuelle.
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