Les Fennecs au centre de la polémique

Les Maliens, les Béninois et même les Rwandais pourraient aussi, s'avérer plus coriaces que par le passé.

Au terme du dernier tirage au sort effectué samedi dernier au Brésil, qualificatif au prochain Mondial, les Verts ont finalement bénéficié d'un groupe qui n'a rien d'insurmontable. Il est vrai que contrairement à d'autres groupes, notamment celui qui a associé le Maroc aux Eléphants de la Côte d'Ivoire, la poule dans laquelle évoluera l'Algérie est abordable. Il n'en demeure pas moins que lors du dernier tirage en date, qualificatif à la CAN 2012, beaucoup d'observateurs avaient à l'époque, donné comme principaux favoris les Fennecs d'Algérie, et à un degré moindre les Lions de l'Atlas, reléguant au rang de faire- valoir la Tanzanie, et surtout la République de Centrafrique.
Aujourd'hui, après quatre journées, la réalité est tout autre, et l'EN bien qu'elle ne soit pas encore mathématiquement éliminée pour l'instant, a très sérieusement compromis ses chances de participation à la prochaine CAN.
Mieux encore, des nations considérées de dernier rang sur le continent comme la République Centrafricaine, notamment, sont aujourd'hui en tête du groupe en compagnie du Maroc, et peuvent même créer une nouvelle sensation, en cas de victoire à Bangui aux dépens des Lions de l'Atlas. En filigrane, le Bénin, au même titre que le Mali, en attendant de savoir qui du Rwanda ou de l'Erythrée complètera bientôt le groupe H, n'ont en réalité rien à perdre, même si les spécialistes placent les Verts en pole position.
Les trois prochains adversaires qu'aura à affronter l'EN, n'ont jamais réussi par le passé à prendre part à une phase finale de Coupe du Monde, mais ces pays sont aujourd'hui de loin supérieurs à la Tanzanie et aux Léopards de la Centrafrique. On peut même estimer que le niveau actuel des Béninois dont le coach n'est autre que le Français Alain Giresse, est proche de celui du Maroc. Les Maliens ne sont pas aussi en reste, malgré leur dernière participation ratée durant la CAN 2010.
Les Aigles du Mali sont toujours aussi redoutables, et possèdent des joueurs de talent capables de rivaliser avec n'importe quelle nation africaine. Il y a enfin le Rwanda qui reste de son côté intraitable à Kigali, et ce n'est pas les Verts qui diront le contraire. Pour rappel, l'EN, version Rabah Saâdane, avait débuté la phase qualificative à la CAN 2010 et au dernier Mondial, en se contentant d'un piètre 0 à 0 à Kigali, après avoir durement sué sur le terrain face aux coriaces Rwandais. Il est vrai que le groupe dont a bénéficié l'EN est abordable, à première vue. Mais dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue que les Verts drivés par le Franco-Bosniaque Vahid Halilhodzic, sont tout simplement au plus bas de leur forme. C'est même, selon certains spécialistes en la matière, une équipe d'Algérie en quête de reconstruction.
D'ailleurs, le dernier terrible camouflet essuyé par les Verts à Marrakech, a mis à nu toutes les incapacités réelles de certains joueurs professionnels, habituels titulaires, et qu'il va falloir mettre de côté aujourd'hui.
Les Antar Yahia, Yebda, Karim Ziani, et autres Nadir Belhadj, ont tous donné le meilleur d'eux-mêmes à une certaine époque. Même un défenseur de la trempe de Madjid Bouguerra, peut aujourd'hui perdre à tout moment sa place de titulaire au sein de la défense algérienne. Certes, les spéculations et autres supputations en tous genres, ont déjà emboîté le pas au dernier tirage au sort qui mènera au Mondial brésilien prévu dans deux ans.
Cependant, quel nouveau visage compte donner aux Verts, le nouveau patron technique et sélectionneur de l'EN? Halilhodzic a bel et bien convoqué à son tour l'ensemble des joueurs qui ont régulièrement porté le maillot de l'EN entre 2008 et 2010, et même au cours de la CAN 2004, mais va-t-il enfin oser mettre à l'écart plusieurs éléments, et non des moindres, qui viennent d'opter pour les pays du Golfe? Les Maliens, les Béninois, et même les Rwandais pourraient aussi enfin, s'avérer plus coriaces que par le passé, sachant pertinemment que quelque part, la chance s'offre souvent aux équipes de second plan. Comme quoi, les spéculations déjà en cours relatives aux chances de qualification des Verts au Mondial 2014, peuvent s'avérer fausses avec le temps, et le coach Halilhodzic, le premier en tête, attend de voir d'abord sur quelle composante il compte s'appuyer réellement durant les mois à venir.