BAC 2011 Les suspicions gagnent du terrain

 

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BAC À BOUIRA

Les suspicions gagnent du terrain

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La rumeur a sérieusement déstabilisé les candidats
La rumeur a sérieusement déstabilisé les candidats

Fuite ou pas fuite, le Bac 2011 aura été entouré de suspicions comme les précédents.

Ils étaient abattus à la sortie du centre d´examen du lycée Seddik-Benyahia. Les candidats du Bac, éreintés par quatre jours de durs efforts ont subi de face cette rumeur qui fait état d´une fuite des sujets d´éducation islamique, mais surtout de physique. Pour la première matière, secondaire par son volume horaire et son coefficient, des faits avérés confirment la sortie du sujet, certains parlent de sa publication sur Internet, d´autres jurent avoir eu écho des questions avant l´épreuve. Pour la composition d´hier matin, rien n´a confirmé la fuite.
On nous parle du sujet de 2008. Dans la lancée des propos, il fait état, aussi du sujet de philo, d´espagnol... l´état de psychose qui entache depuis avant-hier l´examen a fait réagir les parents.
Devant le lycée Mira où compose sa fille, M. Amar Abbas ne retient pas sa colère. «Si réellement ces fuites sont confirmées, il faut refaire le Bac au mois de septembre. Pendant toute l´année nous sous sommes mobilisés autour de notre fille pour lui permettre d´atteindre l´objectif d´avoir son Bac avec une très bonne moyenne. Elle s´est donnée à fond pour relever ce défi. Aujourd´hui, elle est démoralisée à l´idée de voir des cancres réussir avec des moyennes supérieures, sans avoir fourni d´effort toute l´année. C´est injuste et scandaleux», nous affirmera ce parent d´élève qui, depuis le début des examens, pointe devant l´établissement pour assister sa fille. Pour les candidats aussi, le sentiment d´être les dindons de la farce est pressenti et même exprimé surtout parmi les meilleurs élèves. «Cette situation avantage les cancres», nous lance Hakim candidat pour un Bac sciences de la nature.
Pour Amine, qui repasse son Bac pour avoir une bonne moyenne: «Il faut que les pouvoirs réagissent sévèrement et rétablissent chacun dans son droit.»
Pour Ahcène, un enseignant, père d´un candidat, la réaction est plus philosophique. «Les conséquences de cette situation sont catastrophiques. Maintenant et même s´il n´ y a pas de fuite le mal est fait. Les candidats vont douter et peuvent ne pas récupérer toute leur énergie pour bien travailler. La situation mérite des mesures et des sanctions extrêmes, puisqu´il s´agit de la crédibilité de tout un pays.» Du côté des personnels et plus particulièrement des syndicalistes, ces fuites si elles venaient à être confirmées, ne sont pas anodines.
Pour Rabah, un adhérent au Cnapest, la situation s´apparente à celle vécue par l´ex-ministre Ben Mohamed. «Parce qu´il (l´ex-ministre) a touché aux oeuvres sociales, on lui a monté ce coup des fuites au Bac. Peut-être que Benbouzid est visé de la même façon surtout que récemment, le ministre a décidé de retirer la gestion des oeuvres sociales aux syndicats». Fuite ou pas fuite, le Bac 2011 aura été entouré de suspicions comme les précédents. L´année dernière on avait parlé d´une correction large pour augmenter le taux de réussite, parce que c´était l´année qui ponctuait les réformes. «Au lieu de s´empresser de démentir dans les journaux, le ministre doit assumer ses responsabilités, diligenter une enquête et démissionner parce qu´au fond, les seuls perdants restent les bons élèves qui voient les efforts de toute une jeunesse réduits à néant», nous confiera notre syndicaliste.


 



16/06/2011
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