Les non jeûneurs, quelque vingt personnes au plus, n’ont pas eu le temps de déplier leurs banderoles, empêchés par prés d’une centaine d’autres personnes parmi lesquelles on pouvait distinguer des barbus. Pris en étau, le groupe de non jeûneurs a été passé à tabac et certains de ses membres ont été ensanglantés, tandis que d’autres ont du fuir pour sauver leurs vies. 

Quelques-uns ont été même poursuivis jusque dans les rues. L’attaque a eu lieu en l’absence des forces de l’ordre ce qui a fait craindre le pire. S’étant sortis avec des blessures, le groupe de non jeûneurs a finalement pu quitter les lieux que les assaillants promettent de réinvestir en fin de journée pour y accomplir la prière du Maghreb et y rompre le jeûne.

En attendant, ils ont exigé des responsables de la Maison de la Culture l’annulation sur le champ de toute activité se déroulant sur l’esplanade, à commencer par le festival du rire qu’organise sur les lieux et depuis le 15 juillet le comité des fêtes de la ville de Béjaïa (CFVB). Décision a été prise et vite communiquée aux responsables concernés de répondre à cette exigence qui est un précédent à Béjaïa et dont il faut remonter au début des années 1990 pour trouver un exemple d’annulation d’activités culturelles dans le pays sous la pression salafiste.

L’annulation nous a été confirmée par le président du CFVB, Malek Bouchebah, qui croit, toutefois, pouvoir délocaliser les festivités pour les deux jours qui restent de ce festival. Tout le matériel mis en place pour l’organisation de cette édition du festival de rire a en tout cas été démonté dans l’après midi d’hier.