BILAN terrible pour le LIBAN

Actualités : CE MONDE QUI BOUGE
Liban, le mépris de Bush
Par Hassane Zerrouky

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/08/17/article.php?sid=42090&cid=2


La guerre ne devait durer qu’une semaine, voire deux au plus. Finalement, elle a durĂ© 34 jours. Le bilan est dĂ©sastreux et il faudra du temps et de l’argent bien sĂ»r pour que le Liban reconstruise ce qui a Ă©tĂ© dĂ©truit.
Qu’on en juge ! La destruction de 630 km d’autoroutes et de routes, de 145 ponts et bretelles, de 900 usines, supermarchĂ©s, commerces et fermes, de 7 000 logements et de 29 installations vitales — aĂ©roport de Beyrouth, ports, rĂ©servoirs d’eau, stations d’épurations et centrales Ă©lectriques —, s’élĂšvent Ă  6 milliards de dollars selon les estimations de l’économiste libanais, Marwan Iskandar. Ce Ă  quoi s’ajoutent la destruction des relais de tĂ©lĂ©vision, de radio et de tĂ©lĂ©phonie, des sites religieux musulmans et chrĂ©tiens. En plus, sur le million de personnes ayant fui les bombardements israĂ©liens, ils sont plusieurs dizaines de milliers dont les logements ont Ă©tĂ© totalement dĂ©truits. Les pertes humaines — plus d’un millier de civils tuĂ©s — et 3700 blessĂ©es, laisseront des traces profondes dans ce pays qui, en 33 ans, a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre principal de la confrontation avec IsraĂ«l. Le cessez-le-feu, acceptĂ© sous la contrainte par IsraĂ«l, ne signifie pas que ce pays a renoncĂ© Ă  la guerre. La rĂ©solution 1701 du Conseil de sĂ©curitĂ© ne condamne pas son agression, ne lui impose pas de se retirer du Sud-Liban et, pire, elle n’exige pas d’IsraĂ«l de lever le blocus maritime, terrestre et aĂ©rien qu’il a imposĂ© au Liban. Pis, Ehud Olmert a dĂ©clarĂ© devant le Parlement israĂ©lien qu’il se rĂ©serve le droit de traquer les dirigeants du Hezbollah. Autrement dit, en dĂ©pit du cessez-le-feu, il n’hĂ©sitera pas Ă  appuyer sur la gĂąchette pour liquider les responsables du «Parti de Dieu». Le chef du gouvernement israĂ©lien est d’ailleurs confortĂ© par le soutien exprimĂ© lundi par George Bush pour qui le Liban «est l’un des trois fronts de la guerre contre le terrorisme» et que cette guerre fait partie d’«un combat plus vaste dans toute la rĂ©gion entre la libertĂ© et le terrorisme». Dans ces conditions, la trĂȘve observĂ©e de part et d’autre, car au fond il ne s’agit que de cela, demeure bien prĂ©caire. D’autant que sur le terrain, les positions militaires israĂ©liennes et du Hezbollah sont imbriquĂ©es Ă  un point tel, qu’il faudrait un miracle pour que le cessez-lefeu, jusque-lĂ  globalement respectĂ© depuis son entrĂ©e en vigueur, ne soit pas violĂ©. De plus, la force internationale d’interposition, que l’ONU se propose de mettre en place, ainsi que le dĂ©ploiement de l’armĂ©e libanaise restent tributaires du bon vouloir d’IsraĂ«l. Ce dernier pose comme prĂ©alable Ă  son retrait du Sud-Liban celui des forces du Hezbollah et leur dĂ©sarmement. Qui plus est, l'armĂ©e israĂ©lienne a dispersĂ© des tracts mardi en tirant un obus depuis la mer sur la ville de Tyr, appelant les Libanais Ă  ne pas regagner les villages du sud du pays «avant le dĂ©ploiement de l'armĂ©e » libanaise. Autrement dit, elle souhaite maintenir ce bout de territoire libanais sous contrĂŽle militaire, crĂ©ant ainsi une sorte de «No man’s land». Or, de son cĂŽtĂ©, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui crie victoire, parce qu’IsraĂ«l a Ă©chouĂ© dans son entreprise de le vaincre militairement et de le dĂ©manteler, estime qu’il est hors de question que son mouvement soit dĂ©sarmĂ© tant qu’IsraĂ«l ne se retirera pas du Sud-Liban. Mieux, il a mis en garde ceux, parmi le gouvernement libanais, qui lui ont demandĂ© de dĂ©sarmer. Et il en appelle aux Libanais de le soutenir. VoilĂ  qui ne prĂ©sage rien de bon sur le proche avenir. D’autant que les pays arabes, qui ont envoyĂ© une dĂ©lĂ©gation Ă  New York pour convaincre le Conseil de sĂ©curitĂ© de prendre en compte les «amendements» du gouvernement libanais, ont lamentablement Ă©chouĂ©. George Bush, dont le pays use du droit de veto, dĂšs lors qu’il s’agit de condamner IsraĂ«l, voire de l’obliger Ă  appliquer une quelconque rĂ©solution le concernant, fait montre Ă  l’égard de ces mĂȘmes pays arabes d’un mĂ©pris qu’aucun de ses prĂ©dĂ©cesseurs, ni Bush pĂšre ni Clinton, n’a fait. H. Z.

 

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Liban Sud
Dans la douleur, la fierté
http://www.infosoir.com/edit.php?id=51795


Courage n «Nous avons gagné», lance Yehya, un adolescent libanais de 14 ans, s'armant de bravoure pour surmonter sa douleur au moment oĂč il enterrait son frĂšre et sa sƓur.

StoĂŻque, dĂ©terminĂ©, agrippant un drapeau jaune et vert du Hezbollah, Yehya Mouanis, 14 ans, est restĂ© debout aux cĂŽtĂ©s de son frĂšre et de sa sƓur jusqu'Ă  ce que les derniĂšres pelletĂ©es de terre recouvrent leur tombe.
Sa sƓur Attica, 9 ans, et son frĂšre Mohammad, 12 ans, sont parmi les onze villageois tuĂ©s sous les bombardements israĂ©liens le 24 juillet sur Halousiya, dans le Sud du Liban. Leurs corps ont passĂ© 23 jours sous les dĂ©combres, avant d'ĂȘtre inhumĂ©s. La foule Ă©tait venue dire adieu Ă  des familles entiĂšres. Aux cĂŽtĂ©s des enfants Mouanis, Marriam Hamed, 44 ans, et ses quatre enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s, tout comme Khalthoum Haji Ali, sa fille et sa petite-fille. Beaucoup portaient des masques, pour se protĂ©ger de l'odeur de dĂ©composition.
La mĂȘme scĂšne se rĂ©pĂšte ces jours-ci Ă  l'infini Ă  travers le Sud Liban, au fur et Ă  mesure que les corps sont dĂ©gagĂ©s des ruines des maisons bombardĂ©es, ou rĂ©cupĂ©rĂ©s par les familles, entassĂ©s dans les camions frigorifiques qui font office de morgue dans la ville portuaire de Tyr. A Halousiya, un village chiite isolĂ© Ă  l'est de Tyr, oĂč vivaient 4 000 personnes, pour la plupart des fermiers qui cultivent des grenadiers, du tabac, des oliviers, les habitants sont fiers de leur histoire de rĂ©sistance. Quand les IsraĂ©liens ont assiĂ©gĂ© le village en 1983, ils ont entamĂ© une grĂšve de la faim. «L'histoire de ce village n'est que rĂ©sistance», raconte Adel Mahmoud, un chef du Conseil de cette ville, oĂč les drapeaux de la milice chiite du Hezbollah flottent sur les toits. «Toutes les villes du Sud ont des combattants», lance Mahmoud. Beaucoup d'habitants de Halousiya ont fui quand IsraĂ«l a agressĂ© le Liban le 12 juillet. Ceux qui sont restĂ©s, dormaient profondĂ©ment ce matin du 24 juillet, Ă  6 heures, quand deux missiles israĂ©liens se sont abattus sur la modeste ferme de pierre des Mouanis, et sur l'Ă©table tout Ă  cĂŽtĂ©. Attica est morte dĂšs la premiĂšre explosion. Le reste de la famille a pu s'enfuir, mais dans la confusion et la pĂ©nombre, ils se sont rapidement sĂ©parĂ©s. Yehya est allĂ© se rĂ©fugier chez un voisin. Il a survĂ©cu. Son frĂšre Mohammad a couru chez un autre voisin. Quelques minutes plus tard, la maison a Ă©tĂ© pulvĂ©risĂ©e par deux autres missiles. Anis Saloum, le grand-pĂšre, ĂągĂ© de 60 ans, a Ă©tĂ© blessĂ© Ă  la jambe. Pendant 10 heures, il a perdu son sang avant de mourir. A l'enterrement, hier, un jeune homme pleurait, il Ă©tait inconsolable. «Ma mĂšre, ma mĂšre», sanglotait-il. Incapable de tenir debout, il a dĂ» ĂȘtre emportĂ© sur les Ă©paules d'un ami, avant de s'effondrer. Aux cris de «Il n'y a pas de Dieu sauf Dieu», les hommes, portant les corps, se sont frayĂ© un passage Ă  travers le village, parsemĂ© de drapeaux proclamant «Hezbollah, ils ont gagné».

R. I. / Agences

N



17/08/2006
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