Boumerdès a tremblé
UNE SECOUSSE DE MAGNITUDE 3,4 ENREGISTRÉE HIER
«Ce qui m’a vraiment fait peur, c’est la deuxième secousse. J’ai pensé que le pire allait se produire», a raconté Hakim, étudiant en 1re année de master en sciences et techniques. Une secousse tellurique de magnitude 3,4 sur l’échelle ouverte de Richter s’est produite dimanche à 1h25 dans la wilaya de Boumerdès. C’est ce qu’a annoncé le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) dans un communiqué, rendu public hier. Selon la même source, l’épicentre de la secousse a été localisé à 4 km au nord-est de la ville de Boumerdès. Pas assez fort pour causer des dégâts humains et matériels, ce tremblement de terre a néanmoins provoqué une véritable panique chez les citoyens de Boumerdès et ceux des régions limitrophes. «Je pensais que je ne reverrai plus mes enfants et ma femme. La secousse nous a tirés de notre sommeil sans savoir ce qui nous arrivait réellement.» Nassim, locataire d’un logement sis à la cité des 800 Logements au chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, était sous le choc. Joint hier par téléphone, il s’exprime d’une voix angoissée. Originaire de Bouira, il semble perdre ses mots. Il ne compte pas vivre longtemps à Boumerdès, ni d’ailleurs dans une autre région à forte sismicité. «Dès qu’une opportunité de travail me sera offerte, je rentre chez moi», précise-t-il. Les stigmates du séisme dévastateur du 21 mai 2003, sont vivaces. A chaque mouvement tectonique, les citoyens se tiennent le ventre. Ce jour-là, le bilan était des plus macabres. Des milliers de personnes ont été ensevelies sous les décombres. D’autres ont mobilisé plusieurs jours durant les ser-vices d’urgence des hôpitaux. Depuis cette date funeste, les tremblements de terre font partie de la vie quotidienne des populations issues de ces régions. Pour Hakim, inscrit en 1re année de master en sciences et techniques, qui n’a pas vécu ce drame, se dit surpris par cette secousse alors qu’il révisait ses cours. «Etant en pleine concentration, la table de mon PC a bougé, la fenêtre et la porte de ma chambre aussi. J’avais peur, car pour moi un séisme, c’est dire adieu au monde. C’est mourir dans des conditions les plus atroces», souligne l’étudiant. «Ce qui m’a fait peur, c’est la deuxième secousse. J’ai pensé que le pire allait se produire. Mes frères et mes parents s’étaient, eux aussi, réveillés», raconte le jeune Hakim. La wilaya de Boumerdès n’était pas la seule à revivre les terribles moments de 2003. Une autre réplique de 3,5 sur l’échelle ouverte de Richter a secoué la ville de M’sila, samedi, vers 5h30. C’était au moment où les fidèles accomplissaient la prière du Fadjr. Ce sont les familles habitant dans des bâtiments, aux étages supérieurs, qui ont ressenti la secousse. Beaucoup parmi ces derniers étaient inquiets. Les services hospitaliers ont déclaré à l’APS, qu’aucune évacuation ou admission dans leurs services n’ont été enregistrées. Dans ce même ordre d’idées, une soixantaine de secousses telluriques ont été enregistrées depuis le début du mois courant dans certaines régions du nord du pays, a-précisé samedi, le Craag. La magnitude des secousses a oscillé entre 1 et 4 degrés environ. L'Expression |