Séisme moyen à l’est d’Alger
L'enjeu de l'aide aux sinistrés algériens
Par RG, le 04 juin 2003 à 07h00, mis à jour le 04 juin 2003 à 16:37
Le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a rencontré Jacques Chirac, mercredi, à l'Elysée. Mardi, il a également exprimé devant le Parlement Européen, ses remerciements pour l'assistance lors du séisme du mois dernier, et les besoins urgents de son pays.
Le président Jacques Chirac, a déjeuné mercredi avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, et lui a une nouvelle fois exprimé la solidarité de la France après le séisme meurtrier (10.000 blessés et 2.300 morts) du 21 mai dans la région d'Alger. Cette rencontre qui s'est déroulée en "tête à tête", n'a donné lieu à aucune déclaration. Cet entretien, qui se situait dans le cadre de la concertation régulière entre la France et l'Algérie, a permis de faire le point sur les relations bilatérales après la visite d'Etat de Jacques Chirac en Algérie, début mars. Au delà de ces accords, l'Algérie a besoin d'une aide financière massive, et urgente, pour faire face aux conséquences du tremblement de terre du mois dernier.
Selon les premières estimations algériennes, celui-ci qui aurait provoqué des dégâts nécessitant plus de 2 milliards d'euros, pour la seule reconstruction des logements effondrés.La communauté internationale semble décidée à aider financièrement, l'Algérie. Lundi, c'est Jacques Chirac qui avait évoqué "une aide à moyen et à long terme" à "l'Algérie blessée" par le séisme du 21 mai, puis précisé que les ministres des Finances des huit avaient "un mois maximum, pour émettre des propositions concrètes". Sans entrer dans le détail de ces aides, il a alors évoqué un allègement ou une conversion de la dette (via le "Club de Paris"), des investissements, et des aides au développement. Ces aides financières directes ou indirectes, s'ajouteront au prêt bonifié " de 30 à 50 millions d'euros", déjà annoncé samedi dernier, par Jean-Pierre Raffarin et le ministre algérien des Finances Abdelatif Benachenhou.
Il y a urgence
Les flux financiers, quelle que soit leur provenance, seront le bienvenue, et aideront le pouvoir algérien qui est désormais engagé dans une course contre la montre, pour loger les sinistrés. Avec des élections présidentielles en 2004, l'enjeu est humanitaire, et politique. La gestion de cette crise majeure par le gouvernement actuel, sévèrement critiquée par la rue, sera sans aucun doute un paramètre important de la future campagne électorale. Les islamistes l'ont bien compris, et ont comblé le vide laissé par le pouvoir algérien en aidant très concrètement les sans abris, dès le lendemain du tremblement de terre. Les autorités ont alors réagi, et interdit aux associations, et à tout particulier de collecter des dons pour les sinistrés. Seul le Croissant rouge a encore le feu vert des autorités pour collecter des fonds, et organiser l'aide quotidienne.
Sur place, le spectre d'une nouvelle montée en puissance du Front Islamique du salut (FIS, interdit depuis) récupérant à son profit, en 1989, le mécontentement de la population, à la suite d'un tremblement de terre à Tipaza (70 Km d'Alger), est dans tous les esprits. Cette envolée de la cote d'amour des candidats islamistes, sur fond de crise, avait en effet abouti à leur triomphe aux législatives de 1991. Craignant l'instauration d'une république islamique, les militaires avaient alors annulé les résultats du scrutin. Cette décision avait plongé le pays dans une interminable crise qui a coûté la vie à des dizaines de milliers d'algériens, laisse l'économie exsangue, et provoque encore des victimes civiles et militaires. Mardi soir, selon les services de sécurité algériens, douze personnes ont été assassinées à un "faux barrage dressé par des islamistes armés" à Boumedefaa près d'Aïn Defla (160 km à l'ouest d'Alger).
La BAD prête 76,85 millions de dollars à l'Algérie |
Un accord de prêt d'un montant de 76,85 millions de dollars a été signé entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et l'Algérie pour un projet autoroutier. Le prêt servira à financer la construction d'un tronçon d'autoroute de 13 km de long, dans le cadre d'un programme autoroutier de contournement de la métropole de Constantine. Selon la BAD, ce projet favorisera l'intégration entre les régions Est, Centre et Ouest du pays avec les pays de l'Union du Maghreb Arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie). Il permettra également la création de 3.000 emplois dans la région de Constantine.
Photo AFP : foule algerienneLa rédaction vous recommande
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