comportement et au châtiment
Selon des enseignants de Aïn Defla
Le comportement de certains élèves pousse au châtiment
De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzedine
Personne ne peut nier que les différents châtiments, y compris corporels, continuent d'être pratiqués en milieu scolaire. Bien que différents d'un enseignant à un autre, ils dépendent également de nombreux facteurs. Si cet inquiétant phénomène existe depuis bien longtemps, a-t-on vraiment cherché à connaître les raisons qui incitent les enseignants à agir de la sorte ?
La surcharge des classes, un programme révisé par la tutelle, incompréhensible pour l'enseignant et les parents d'élèves, un volume horaire insupportable, un nombre de matières excessif et des livres qui alourdissent le cartable de l'élève et l'empêchent également de se concentrer, sont les principaux facteurs qui influent sur le comportement de l'élève et de l'enseignant. Le premier perd son sérieux et sa concentration en classe alors que le second, devant la pression qui pèse sur lui, sera obligé, par la suite, de changer de comportement et finira, avec le temps, par développer plus de concentration et intéresser les élèves par tous les moyens qu'il juge nécessaires. Cette transformation de l'enseignant et de l'élève, induite par les réformes du système éducatif national, n'est autre qu'un signe de l'échec de ces mêmes réformes ; le niveau des élèves étant révélateur de cette réalité.
Selon des enseignants, interrogés à ce sujet à travers la wilaya de Aïn Defla, le comportement de certains élèves pousse
certains enseignants à opter pour divers châtiments, y compris corporels. D'après ces mêmes enseignants, bon nombre d'élèves n'ont pas reçu une éducation de base, le plus souvent à cause du laxisme des parents, lesquels ne donnent aucune importance au comportement de leurs enfants au sein de l'école.
D'autres enseignants trouvent que les nouvelles générations, qui semblent être affectées par les répercussions, négatives, dans certains cas, de modèles sociaux occidentaux découverts à travers les chaînes de télévision étrangères, ne ressemblent aucunement aux précédentes, qui affichaient respect et dévouement envers leurs enseignants et faisaient preuve de discipline en classe. Du côté des parents, il semble que le constat est le même puisqu'il soulève des problèmes liés à la surcharge des classes, une situation qui ne facilite guère la tâche de l'enseignant. Dans ce même volet, un autre parent d'élève considère qu'il faut diminuer le nombre d'élèves par classe afin que l'enseignant puisse parvenir à les suivre rigoureusement, évaluer régulièrement leurs connaissances, sachant que les nouveaux programmes exigent une bonne concentration, et effectuer un suivi de qualité pour transmettre le savoir aux élèves.
Par ailleurs, d'autres parents d'élèves, conscients du fait que la loi interdit les châtiments corporels, préfèrent que leurs enfants soient «punis» autrement, s'ils ont une mauvaise conduite, car il arrive souvent qu'une punition corporelle risque, selon eux, d'avoir des conséquences graves sur la santé de l'enfant. Ces mêmes parents savent que les enseignants souffrent du comportement des élèves, et ce, pour les raisons qu'ils viennent de citer. Cependant, ils demandent une application stricte de la loi relative à l'interdiction des châtiments corporels à l'école. Pour eux, la note d'application de cette loi a été communiquée par la tutelle depuis un certain temps déjà ; elle est certes appliquée à travers l'ensemble des établissements scolaires de la wilaya de Aïn Defla, mais il arrive qu'un enseignant outrepasse ses prérogatives et agit de façon violente envers les élèves.
En somme, dans cette wilaya, la plupart des enseignants appliquent les instructions de la tutelle concernant les châtiments corporels, mais en revanche, bon nombre d'entre eux demandent que la révision des programmes, la surcharge des classes et l'implication des parents d'élèves soient prises en compte pour que les élèves puissent bénéficier d'un enseignement de qualité et que les enseignants arrivent à jouer pleinement leur rôle, celui de former les générations futures.
est-ce la seule solution.?