CONTADOR NE LÂCHE RIEN

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CONTADOR NE LÂCHE RIEN

L'étape reine du Tour de France, courue mercredi entre Bourg-Saint-Maurice et le Grand-Bornand, a permis à Alberto Contador d'asseoir sa suprématie sur la course. Le maillot jaune, le plus fort dans les cols, a répondu à toutes les attaques des frères Schleck avec lesquels il a franchi la ligne d'arrivée, laissant à Frank la victoire. Derrière le trio, Andreas Klöden et Lance Armstrong, ainsi que Vincenzo Nibali et Bradley Wiggins, ont limité la casse dans la perspective du podium.

Alberto Contador contrôle dans les roues des Schleck. (Reuters)

Coincé entre Andy et Frank Schleck dans la montée finale du col de la Colombière, Alberto Contador est emmené dans un fauteuil. Le seul à pouvoir répondre aux accélérations des deux frères de la formation Saxo Bank dans la dernière des cinq difficultés de l'étape reine du Tour de France, l'Espagnol a conforté sa place de leader, et ce à quatre jours de l'arrivée du peloton sur les Champs-Elysées. Jusque-là le plus fort sur des ascensions sèches, comme ce fut le cas à Arcalis et Verbier, Contador a aussi démontré qu'il supportait mieux que quiconque l'enchaînement des cols. C'est d'ailleurs en seigneur, alors qu'il était sans doute plus rapide que les deux Luxembourgeois, qu'il a laissé la victoire d'étape à Frank, l'aîné des Schleck, ce mercredi au Grand-Bornand. 

Pour le Madrilène, l'important était ailleurs. En reléguant à plus de deux minutes sur une seule étape ses coéquipiers d'Astana, Andreas Klöden et Lance Armstrong, mais aussi Bradley Wiggins et Vincenzo Nibali, il a repoussé quatre concurrents directs pour la victoire finale. A la veille du contre-la-montre d'Annecy, le vainqueur du Tour 2007 possède 2'26" d'avance sur Andy Schleck et 3'25" sur Frank, ses deux nouveaux compagnons de podium, auxquels il devrait prendre du temps demain sur les 40 kilomètres d'efforts solitaire autour du lac de Haute-Savoie. Cette 17e étape de la Grande Boucle, semée de cinq cols, dont quatre de première catégorie, a donc fait les affaires de celui qui fait plus que jamais office de grand favori à la succession de Carlos Sastre. Sastre, c'est justement lui qui a lancé la grande bagarre dès les premiers hectomètres du terrible col de Romme. 

Le maillot jaune se relève pour attendre Klöden...

Avant cela, une vingtaine de coureurs, dont Thor Hushovd, lequel a réussi un sacré numéro sur un terrain qui n'est pas le sien en prenant au passage 12 points, sans doute décisifs, dans la course au maillot vert, avaient animé les ascensions du Cormet de Roselend et du col des Saisies. Mais une fois la jonction effectuée avec le groupe maillot jaune après la descente de la côte d'Arâches, à quelques bornes des premières rampes du col de Romme, tout est allé très vite. Sastre était donc le premier à passer à l'attaque. Mais l'accélération du grimpeur d'Avila faisait presque peine à voir tant le vainqueur sortant s'employait sans réussir à creuser un écart. Ce pétard mouillé eut pour effet de lancer la grande offensive des Saxo Bank. Andy Schleck plaçait une banderille à laquelle seuls Contador, son frère Frank et Andreas Klöden parvenaient à répondre. Derrière, Armstrong, Nibali, Wiggins et Christian Vandevelde restaient plantés. 

Le premier quatuor passait au sommet de l'avant-dernier col du jour avec une minute d'avance sur le second, où Vandevelde donnait tout ce qu'il lui restait pour ramener son leader Wiggins. Des efforts que l'Américain payait dès les premiers lacets de la Colombière où l'écart entre les deux groupes ne cessait de grandir sous l'impulsion des Schleck. A défaut de pouvoir distancer Contador, les Luxembourgeois maintenaient un tempo élevé dans l'optique du podium. Usés, ils étaient incapables de répondre à l'attaque du voltigeur Contador à trois kilomètres du sommet. Mais voyant Klöden lâcher prise, le dossard 21 se rasseyait, la jouant collectif quand la possibilité d'assommer le Tour pour de bon lui était offerte. 

Une tactique pour le moins discutable de la part d'un coureur pourtant pas aidé par son équipe, et notamment par l'Allemand, depuis le départ de Monaco. Armstrong s'empressant de son côté, une fois la ligne d'arrivée franchie, d'émettre, par réseau Twitter interposé, des réserves sur l'intérêt de l'attaque de son meilleur ennemi. Pourtant, Klöden n'allait jamais revenir sur le trio. Pire, l'Allemand se faisait même reprendre par Armstrong et Nibali dans la descente vers Le Grand-Bornand. Contador aurait donc sans doute dû la jouer plus individuelle. D'autant que désormais coincé entre les Schleck au moment de basculer au sommet, il ne pouvait plus rien tenter. Regrettera-t-il de ne pas avoir appuyé son effort pour grappiller quelques précieuses secondes, mais aussi s'adjuger un deuxième succès d'étape trois jours après celui de Verbier ? Nul ne peut le dire à présent, mais le meilleur coureur de ce 96e Tour de France, encore loin d'avoir rallier toute l'équipe Astana à son panache, en dépit des apparences et des déclarations de bonnes intentions, ferait bien de ne pas trop jouer avec le feu.



24/07/2009
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