Sports : CET APRÈS-MIDI (13H) AU STADE «KONKOLA» : ZAMBIE- ALGÉRIE Alger-Johannesburg via hililabombwe
Treize jours après la soirée inoubliable du stade Tchaker, les Verts reprennent leur bâton de pèlerin pour tenter de s’offrir un autre bain de jouvence. A quelques encablures des terres de Mandela, où elle avait trouvé refuge pour préparer son rendez-vous d’aujourd’hui, la troupe à Saâdane a fait le serment de ne plus rater la marche. Le 20 juin 2009 pourrait être un autre jour sacré dans l’histoire du football algérien. Comme il est possible que cette date s’inscrive parmi celles ayant jalonné la très longue traversée du désert de nos Fennecs. Chililabombwé, ville zambienne de la province de Copperbelt, accueille, cet après-midi (13h), le rendez-vous attendu par tout un peuple. Un match pas comme les autres, quoi qu’en disent les techniciens et les «beaux parleurs». Les trois points du duel d’aujourd’hui pèseront tout le cuivre de l’ancien Bancroft. Saâdane le sait : un succès aujourd’hui au stade de la mort, Konkola pour les intimes, et c’est le retour assuré pour les Algériens en Afrique du sud dans 355 jours. Une affaire difficile, mais pas impossible à réaliser, par Ziani et ses coéquipiers qui, le 7 juin dernier, ont prouvé qu’ils ont franchi une autre dimension. Celle de ne compter que sur leurs qualités morales, physiques et techniques pour triompher d’adversaires de la taille des Pharaons et, pourquoi pas, des Chipolopolo dignes héritiers des Kenneth Kaunda 11 emmenés par Kalusha Bwalya. Un adversaire que l’Algérie n’a pas rencontré depuis belle lurette. Un adversaire qui rappelle, aux nostalgiques, de très beaux souvenirs mais qui demeure cet invité qui a longtemps constitué un morceau dur à cuire. Gagner à Chililabombwé devient impératif pour Djebbour et compagnie. Une victoire, et le ticket pour Johannesbourg serait dans la poche. Comment ? En jouant juste, et avec cœur. Comme savent le faire Belhadj, Matmour, Bezzaz et autre Gaouaoui en pareilles situations. C’est vrai que l’EN a un mal fou à négocier positivement ses sorties continentales. Le Konkola Stadium n’a rien à voir avec le Camp Nou de Barcelone, là où les Verts ont forcé au respect Messi et les génies de la sélection d’Argentine. C’est moins qu’un champ de patates qu’il faudrait fouler sans se briser le crâne, la cheville, ou perdre son sang et son temps. Le Zambie-Algérie de ce 20 Juin 2009 est vital car, derrière, l’Egypte en tenue de parade à l’occasion de la coupe des confédérations est en train de se refaire une santé morale. Le moindre faux pas des Algériens et le destin de Saâdane et de ses poulains en sera lié à leur dernier déplacement dans ses éliminatoires, en novembre prochain, au Cairo Stadium. Pour retourner en phase finale d’un mondial, l’Algérie n’a plus le droit à l’erreur. La victoire acquise de haute lutte face aux Pharaons, le 7 juin dernier à Blida, doit être bonifiée en terre zambienne. L’histoire retiendra que la dernière qualification des Verts en coupe du Monde (1986) est passée par une double victoire, le 13 juillet 1985 à Alger (buts de Bensaoula et Madjer) et à Lusaka, le 28 juillet, signée Tedj Bensaoula (0-1), puis une autre double victoire face à nos voisins de l’Est, la Tunisie (1-4 et 3-0). Qu’en sera-t-il 24 ans plus tard ? M. B.
RABAH SAÂDANE À FRANCE FOOTBALL «Mes joueurs m’ont surpris ! » Le sélectionneur national algérien revient sur le beau parcours des Fennecs (4 points en deux matches, et une victoire sur l'Egypte : 3-1), et se projette sur le match d’aujourd’hui (13h) en Zambie... Rabah Saâdane, vous voici pour la cinquième fois de votre carrière sur le banc de l'Algérie... Tout est parti d'une discussion avec le président de la FAF, M. Raouraoua. Au moment où il s'est représenté, il m'a demandé de l'accompagner. J'ai réfléchi quinze jours avant d'accepter. Son idée, c'était de frapper un grand coup dans la course à la CAN et la CM 2010. Je connais bien les fonctions et le contexte, j'ai aussi été DTN. Avant de revenir, je me suis expatrié au Yémen, dont j'étais le sélectionneur, avant de prendre l'Entente de Sétif, avec laquelle j'ai gagné la Ligue arabe des clubs. La FIFA vient d'adopter, à l'initiative de votre fédération, un nouveau texte qui permet aux binationaux de changer d'équipe nationale, sans limitation d'âge comme auparavant. Où en êtes-vous de ce dossier ? Avant tout, je veux du haut niveau, des joueurs évoluant en D1 européenne. Ensuite, je recherche des joueurs motivés par l'équipe nationale. Le président et moi-même contactons personnellement les joueurs susceptibles de renforcer le groupe. Je me renseigne évidemment sur la mentalité et l'intégralité de ces joueurs. On a un groupe sain et on veut le conserver. Aujourd'hui, on songe à Mourad Meghni et à Hassan Yebda, dans un premier temps. Comment avez-vous préparé cette victoire historique contre l'Egypte (3-1) à Blida le 7 juin dernier ? On a gagné pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on a pu s'isoler en France et se préparer, sans la pression de notre public. La deuxième, c'est qu'on connaissait bien l'Egypte. On a bien travaillé tactiquement à Aubagne et Gemenos, notamment sur coups de pied arrêtés. Ensuite, c'est vrai qu'après une mi-temps moyenne où l'on a commis des erreurs défensives, mes joueurs m'ont surpris ! Je m'attendais à un match et un score serrés, et à un moment, on menait (3-0) ! On a produit de belles choses sur le plan du jeu offensif, c'est intéressant. Vous vous déplacez aujourd’hui à Chililabombwe pour affronter la Zambie à 14 heures. Etes-vous inquiet ? Croyez-moi, on ne néglige pas la Zambie. Son nul au Caire (1-1) a prouvé que cette équipe jouait la qualification, elle aussi. C'est un pays proche de l'Afsud, ses joueurs ont envie d'y être l'an prochain. Ils ont un vrai potentiel. Ce match, de même que le retour en septembre chez nous, à Alger ou à Blida, seront décisifs, c'est évident. La qualification se jouera autour de 13-14 points, je pense. » Propos recueillis par Frank Simon, à Pretoria
Le Camerounais Divine Evehe au sifflet La Fédération internationale de football (Fifa) a désigné des arbitres camerounais pour diriger la rencontre Zambie- Algérie prévue aujourd’hui (13h) au stade de Konkola à Chililabombwe. La rencontre sera dirigée par le directeur du jeu Divine Evehe, assisté de ses deux compatriotes Yanoussa Moussa et Joseph Lambi. Le quatrième arbitre est un autre Camerounais, Mal Souley Mohamadou.
IL ÉTAIT LE HÉROS DES VERTS EN 1985 Bensaoula Tedj : «L’EN peut revenir avec un résultat positif»
L'ex-baroudeur des Verts des années quatre-vingt et buteur lors des deux rencontres de l'équipe nationale contre la Zambie en 1985, estime que les protégés de Saâdane peuvent revenir du stade de Chililabombwe avec une victoire s'ils jouent avec la même hargne et le même cran qui les ont caractérisés face à l'équipe d'Egypte. Tedj qui a inscrit un but à l'aller à Alger (2-0) et l'unique but du retour dans le chaudron stade de Kenneth-Kwanda (0-1), ajoute que «la mission de nos capés est difficile dans la mesure où, en plus de la température et l'altitude, il faut ajouter la terrible pression qui devrait peser sur les Verts, du fait de la présence dans les tribunes du président zambien. Il y a aussi la mauvaise qualité du terrain qui n'aide pas nos joueurs à pratiquer un football de qualité». Ceci dit, l'ex-entraîneur de l'EN au temps de Madjer, n'exclut pas «une réaction positive des coéquipiers de Ziani pour continuer sur la lancée de l'euphorie du match contre d'Egypte, car les Verts se sont bien adaptés au climat de la Zambie à travers le stage effectué en Afrique du Sud et moralement, ils sont gonflés à bloc après l'excellente victoire face aux Pharaons, et si réellement les joueurs algériens ont envie de disputer le prochain mondial, ils devront arracher un bon résultat de la Zambie, car ceci est dans leurs cordes» et de conclure : «Nous, à notre époque, on l'a fait, pourquoi les joueurs actuels ne le feront pas ?» S. B.
ALORS QUE LA PRESSE ZAMBIENNE RESTE TRÈS MESURÉE Hervé Renard promet l’enfer aux Algériens Les Zambiens n’ont pas attendu trop longtemps pour se mettre dans le bain de ce match tant ils savent que l’enjeu est très précieux. Un faux pas chez eux serait lourd de conséquences face à des Algériens qui auront l’immense avantage de recevoir deux fois de suite lors des deux prochaines journées. Les Chipolopolo savent donc qu’un revers face à Ziani et ses frères et c’est la voie royale qui s’ouvre pour ces derniers. Une situation qui, apparemment, les met sous forte pression. Du moins c’est ce qui se lit à travers les «nerveux» commentaires et autres avertissements dont se fend, tout de même la, très mesurée presse locale depuis pratiquement l’issue des deux matches de la deuxième journée des éliminatoires. Ainsi, aux déclarations plutôt pas très «conciliantes» d’Hervé Renard, le sélectionneur français des Chipolopolo, qui finira tout de même par reconnaître dans le Times of Zambiade mercredi dernier «(que) les Algériens sont bons, mais ce n’est pas un problème pour nous», on est passés aux propos mesurés même dans les appels aux supporters tels ceux lancés à travers le canal du Zambia Daily Mail de mercredi à travers lequel le même Renard affirmait : «Avec le soutien de nos supporters, les Algériens ne survivront pas». Mais, au fur et à mesure que le match approche, le ton offensif du sélectionneur zambien a baissé de plusieurs crans comme l’illustrent ses propos rapportés dans l’édition d’hier du Daily Mail sur laquelle Hervé Renard s’est surtout attardé sur les «curiosités» du football en disant : «Personne ne doit avoir peur. Les Algériens ont battu l’Egypte, nous avons fait match nul contre cette même Egypte qui a livré un match d’un bon niveau contre le Brésil. Qui aurait pu penser que le Brésil ne battrait l’Egypte que sur un penalty ? Le football est difficile». Reste à savoir quel lien le Français veut faire entre le match d’aujourd’hui et sa réflexion au Daily Mail qu’il clôturera en répliquant aux réserves formulées par les nôtres au sujet de la pelouse du Konkola stadium en lançant : «Le terrain n’est pas aussi mauvais que les Algériens le pensent». Quoi qu’il en soit, du côté des joueurs, le ton est, en revanche, beaucoup plus mesuré comme le montrent les propos de l’attaquant Jacob Mulenga qui déclarait hier sur le Times«conscient que le match sera dur (…) Il est important de jouer ce match comme s’il s’agissait d’une finale (…) Aussi bien la Zambien que l’Algérie ont remporté leur dernier match, alors, il est clair pour tout le monde que le vainqueur se rapprochera encore un peu plus de la qualification». Un avis très pondéré qui tranche avec l’optimisme ouvert du «petit» milieu de terrain Félix Katongo qui, lui, a une idée bien arrêtée sur les Algériens. «Nous avons les meilleures chances de l’emporter parce que les Algériens voyagent mal (…) Les Algériens aiment balancer haut le ballon et marquer sur les corners. Nous n’avons pas peur d’eux, même s’ils ont battu l’Egypte 3-1. Notre style de jeu diffère de celui pratiqué par les Arabes et les 90 minutes le démontreront.» Ce sont donc à des Zambiens aux avis plutôt «éparpillés» que les Verts auront à faire cet après-midi sur la pelouse du Konkola stadium. Avis partagés chez l’adversaire, et ambiance plutôt détendue si l’on se fie à ce que rapporte la presse locale, informations moins «chaudes» que celles que les Algériens ont été habituées à lire lorsqu’il s’agissait de rendez-vous avec la plupart des sélections du continent ou de la région. M. Azedine
LA TROISIÈME JOURNÉE DOMINÉE PAR L’AFFICHE TUNISIE-NIGERIA Pleins feux sur Radès
La troisième journée des éliminatoires jumelées (CANCM 2010) sera dominée par l’affiche Tunisie- Nigeria, ce soir au stade de Radès à Tunis.
Des sélections comme le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso ou encore la Tunisie, en cas de succès, feront un pas décisif vers une qualification en Coupe du monde. En revanche, des équipes comme le Maroc et le Mali qui, en cas de défaite, voire de match nul, pourront dire adieu à leurs rêves de Coupe du monde. L'affiche principale est, sans aucun doute, la rencontre devant opposer la Tunisie au Nigeria au stade de Radès de Tunis. Les Tunisiens, leaders du groupe B avec quatre points, tenteront d'écarter leur plus sérieux concurrent, qui reste sur une large victoire face au Kenya. Les Aigles de Carthage devront composer sans leur meilleur buteur, Issam Jemaâ, et Lassad Nouioui, tous deux blessés. «Nous voulons battre la Tunisie là-bas à Tunis», a indiqué le capitaine des Super Eagles, Nwankwu Kanu, 32 ans, dont la première sélection remonte à il y a...16 ans. L'autre pôle d'attraction sera le stade de Ouagadougou, qui accueillera le match des co-leaders du groupe E Burkina Faso-Côte d’Ivoire. Une rencontre classée à haut risque par la Fifa. A Conakry, la Guinée, qui demeure sur deux défaites, reçoit le Malawi, également battu lors de ses deux sorties. La sélection algérienne tentera aujourd’hui au stade de Konkola à Chililabombwe, face à la Zambie, de confirmer la belle victoire remportée contre l'Egypte (3-1) lors de la deuxième journée des qualifications jumelées de la Coupe du Monde et Coupe d'Afrique des nations 2010 de football. Leaders du groupe C, avec quatre points, et une meilleure différence de buts (+2) que la Zambie (+1), les hommes de Rabah Saâdane sont conscients de la difficulté de la mission qui les attend en terre zambienne. Après une semaine de stage en Afrique du Sud, les Verts ont rallié, jeudi, la ville zambienne de N'dola. Les partenaires du capitaine Yazid Mansouri effectueront une seule séance d'entraînement, hier, à l'heure du match. La Zambie, auteur d'un nul au Caire face à l'Egypte (1-1) et difficile vainqueur du Rwanda (1-0) attend de pied ferme les Verts. En prévision de cette rencontre, le sélectionneur zambien, Hervé Renard, a renforcé l'équipe en convoquant Chintu Kapamba tandis que l'expérimenté attaquant Collins Mbesuma n’a pas été appelé, pour la 2e fois en trois mois. L'autre match du groupe C, entre l'Egypte et le Rwanda, a été programmé pour le 5 juillet au Caire en raison de la participation des Pharaons d'Egypte à la Coupe des Confédérations en Afrique du Sud. Dans le groupe A, un seul match est prévu. Il va opposer, à Rabat, le Maroc au Togo. Le match Gabon- Cameroun a été reporté au 5 septembre prochain en raison d’une période de deuil national décrétée au Gabon à la suite du décès du président du Gabon, Omar Bongo Ondimba. En quête d’une première victoire, le Soudan accueille à Omdurman le Ghana pour le compte du groupe D. Pour cause de suspension, l’arrière droit ghanéen, John Paintsil, ne fait pas partie du groupe des Black Stars, en stage actuellement au Kenya. Victoire impérative pour les Aigles du Mali, qui reçoivent à Bamako les Ecureuils du Bénin, s’ils veulent encore rêver d’une qualification pour la Coupe du monde. Le premier de chaque groupe sera qualifié pour la Coupe du monde tandis que les trois premiers, dans chaque groupe, disputeront la Coupe d'Afrique des nations prévue en janvier 2010 en Angola.
La Guinée tend les bras à Camara Trois ans après avoir raccroché les crampons, Aboubacar «Titi» Camara, 36 ans, a été nommé par la Fédération guinéenne directeur technique national et entraîneur du Syli National. Sa mission ? Redorer le blason d'une équipe qui végète à l'avant-dernière place de son groupe de qualification pour la Coupe du monde. «Titi», les deux syllabes les plus célèbres du football guinéen, doivent leur origine à une petite fille qui n'arrivait pas à prononcer «mon tout petit», le surnom que maman Camara avait donné à son frère Aboubacar. Depuis, Titi a bien grandi après un parcours qui l'a vu se former pratiquement tout seul au football au milieu du Massif central. Interne dans un collège d'Ambert, il entame des études pour devenir ingénieur informatique. Mais la passion du ballon rond prend rapidement le dessus et à 17 ans, il répond favorablement aux sollicitations de Saint-Etienne. C'est le début d'une carrière de 16 années durant lesquelles il connaîtra huit clubs avant de se retirer des terrains en juin 2006. Président de l'AS Kaloum Star, le club de ses débuts en Guinée, tout en dirigeant une entreprise de téléphonie, Camara avait jusqu'à présent un agenda chargé qui ne laissait que peu de temps pour d'autres occupations. Avant que sa bonne étoile ne s'en mêle... «Je n'ai jamais postulé, c'est le destin qui me rattrape,» explique l'ancien capitaine du Syli. «Depuis ma retraite, dans ma tête, j'étais un homme d'affaires en étant P-dg d'une entreprise et président d'un club. Mais quand la nation vous demande, impossible de dire non». Ancien attaquant réputé pour son exceptionnelle pointe de vitesse, qui a fait des merveilles notamment à Marseille et Liverpool, Camara n'a cependant aucune expérience d'entraîneur. Mais il aborde ce nouveau challenge sans crainte. «Ça se passe bien pour l'instant, même si je commence à peine à me rendre compte que c'est un métier difficile», reconnaît le successeur de Robert Nouzaret. «Quand tu es joueur, tu ne te rends pas compte de cette tension. Après le match contre l'Angola, j'ai pris des calmants ! (rires) L'approche des matches, les discours, les entraînements, les conseils aux joueurs, ce sont des choses nouvelles et pas faciles. Surtout qu'avec mon caractère, j'ai du mal à me contrôler...» «Beaucoup à transmettre» Pour résister à cette pression, l'ancien Lensois a de sérieux atouts à faire valoir, acquis notamment lors de ses années sur le rectangle vert. «J'ai joué dans des grands clubs, donc forcément ça aide. En plus, je suis bien entouré avec deux assistants qui ont de l'expérience, c'est un excellent staff. Nous trouverons des solutions pour bien préparer les matches et placer les joueurs dans les meilleures conditions. Je connais les joueurs et j'ai beaucoup à transmettre, que ce soit sur ou en dehors du terrain». Il est vrai que la sélection n'a plus beaucoup de secrets pour Camara. Entre 1992 et 2004, il a porté le maillot du Syli à 56 reprises, inscrivant 23 buts, dont trois lors de la CAN 2004. «L'objectif, c'est d'abord la CAN 2010», tempère le nouveau sélectionneur, conscient que la première place qualificative pour l'Afrique du Sud est pratiquement hors de portée. «Il a fallu dresser le bilan et avec quatre défaites et un nul sur les cinq derniers matches. C'est évident qu'il y a du travail. Les priorités sont défensives car on prend trop de buts.» L'instinct du buteur Tout n'est pourtant pas à jeter dans une sélection réputée pour sa qualité technique, mais aussi son irrégularité, à l'image de son fer de lance Pascal Feindouno. «Je suis satisfait du 0-0 en Angola et des efforts défensifs fournis, notamment par Pascal, que l'on dit parfois dilettante dans ce domaine. On a déjà corrigé des choses. Maintenant, il faut aussi améliorer le secteur offensif, car on manque de maturité et d'instinct du buteur». Mais le temps presse, car la victoire sera impérative le 21 juin prochain à Conakry contre le Malawi, tant sur le plan comptable que pour redonner confiance à une équipe qui reste sur deux échecs au Burkina Faso (2-4) et à domicile face à la Côte d'Ivoire (1-2). «Je dois m'appuyer sur des joueurs prêts physiquement et mentalement car on n'a plus que quatre matches à jouer et 9 points à prendre. Il me faut des gars prêts pour le défi», analyse Camara qui espère déjà que sa rage de vaincre se transmettra à ses protégés. «Se qualifier pour une phase finale c'est bien, mais sur son potentiel et son effectif, la Guinée doit avoir plus d'ambition. Pour entrer dans l'histoire, il faut être dans les trois premiers de telles compétitions.» Un discours qui permettra peut-être à «Titi» de faire depuis le banc ce qu'il a fait en tant que joueur : porter toute la Guinée à bout de bras.
TUNISIE - NIGERIA À quitte ou double
La Tunisie abattra une carte importante dans la course à la qualification pour le Mondial-2010 contre le Nigeria ce soir, au stade de Radès, lors d'un match crucial des éliminatoires zone Afrique (groupe B), présenté comme un «quitte ou double» par les Tunisiens. Leader de son groupe, la Tunisie a fait le plein lors de ses deux premières sorties, en s'imposant au Kenya (2-1) puis en battant le Mozambique 2-0). Les Aigles de Carthage sont ainsi favoris pour arracher un billet pour le premier mondial organisé en Afrique. Le Nigeria, deuxième à deux longueurs, n'a plus droit à l'erreur après avoir laissé filer des points précieux à Maputo contre le Mozambique (0-0) lors de la première journée. Les hommes de Shaibu Amodu, arrivés jeudi à Tunis, après un stage de préparation de cinq jours à Malte, se présentent avec une superbe victoire (1-0) décrochée le 2 juin contre la France à Saint- Etienne. Pourtant, malgré un potentiel impressionnant avec la vieille gloire (32 ans) d'Arsenal, Nwankwu Kanu, Taye Taiwo, de Portsmouth et Obafemi Martins (Newcastle), les Super Eagles sont condamnés à faire la course derrière les Tunisiens, des rivaux qu'ils connaissent parfaitement. Battus par la Tunisie aux penalties au stade de Radès en 2004 lors de la CAN remportée par les Aigles de Carthage, les Nigérians allaient prendre leur revanche, toujours aux penalties, en 2006 à Port-Saïd en quart de finale de la CAN-2006. Lourdes absences Présente aux trois dernières éditions de la Coupe du monde, la Tunisie entend continuer sur sa lancée. Son sélectionneur, le Portugais Humberto Coelho, mesure l'importance de l'enjeu de la rencontre, qualifiée de «match couperet». «Une troisième victoire d'affilée dans notre poule nous permettra de prendre le large et de mettre au moins un pied en Afrique du Sud», avance-t-il. Mais l'ancien coach du Portugal, du Maroc et de la Corée du Sud n'a pas toutes les armes : le latéral gauche Yassine Mikari (Sochaux, France), suspendu, les attaquants Lassaâd Nouioui (Deportivo la Corogne, Espagne) et, surtout, le meilleur buteur de l'équipe Issam Jemaâ (Lens, France), blessés, manqueront à l'appel. Ammar Jmel, un arrière central qui avait néanmoins assuré avec bonheur la couverture du flanc gauche de la défense lors de la victoire à Nairobi (2-1), et Sami Allagui (2e meilleur buteur de la 2e division allemande) ou Ali Zitouni, l'attaquant d'Antalyaspor (1re division turque) pourraient les remplacer. Revenus d'un stage d'une semaine à Praia, au Portugal, les coéquipiers du vétéran Radhi Jaidi (34 ans, 106 sélections) comptent sur le soutien de leur public et sur un collectif mieux rodé face aux coups d'éclat des solistes nigérians. «Ils ont les individualités, nous possédons un formidable esprit de corps», résume Coelho, qui joue gros pour son véritable premier examen depuis qu'il a pris les commandes de la Tunisie, le 1er juillet 2008.
COUPE DES CONFÉDÉRATIONS Les Blancs sud-africains découvrent timidement le football
Jakobus De Vries souffle maladroitement dans sa vuvuzela, une longue trompette qui fleurit dans les stades de la Coupe des Confédérations en Afrique du Sud. Il assiste pour la première fois de sa vie à un match de football, le sport de la majorité noire. «Je ne suis jamais allé à un match de football, je suis accroc au rugby. Mais je pense que c'est une bonne opportunité pour se familiariser avant la Coupe du monde l'année prochaine», dit-il. Cet agriculteur, accompagné de sa famille, fait partie des nombreux supporteurs blancs qui ont pris place dans le stade de Rustenburg, au nord de Johannesburg, pour assister mercredi soir à la première victoire de l'Afrique du Sud, face à la Nouvelle- Zélande (2-0). «J'aime l'ambiance qu'il y a ici. C'est festif et vivant. Les gens sont extraordinaires, c'est super !» se réjouit-il. Sous le régime d'apartheid tombé en 1994, M. De Vries, comme toute autre personne de couleur blanche, n'aurait pu s'asseoir avec des supporteurs noirs ou métis, même dans un stade. La loi l'interdisait. La nation arc-en-ciel Jusqu'au début des années 1990, le rugby et le cricket étaient des sports assimilés à la minorité blanche, alors que le football était privilégié par les Noirs, qui n'avaient accès ni au financement ni aux équipements. Un premier pas a été franchi en 1992 lorsque l'Afrique du Sud a de nouveau été admise à participer aux événements sportifs internationaux. La nation arc-en-ciel a pris toute sa symbolique trois ans plus tard lorsque le premier président noir sudafricain, Nelson Mandela, vêtu du maillot des Springboks, a remis au capitaine François Pienaar le trophée de la Coupe du monde de rugby, remportée par l'Afrique du Sud en 1995 dans le stade d'Ellis Park à Johannesburg, l'un des sites du Mondial- 2010. Cette union entre Noirs et Blancs s'est retrouvée lors du deuxième sacre des Springboks à la Coupe du monde de rugby en 2007. Mais l'élan ne s'est pas répercuté dans le monde du football. Pour les matchs de foot locaux, les supporteurs blancs, nombreux aux rencontres internationales où ils viennent voir des équipes européennes, jouent les abonnés absents. Depuis le début de la Coupe des Confédérations le 14 juin, la tendance semble toutefois commencer à s'inverser dans un pays qui souffre encore des blessures de la ségrégation. «Le football transcende les races» Dans les stades de Rustenburg, Pretoria, Johannesburg (nord-ouest) et Bloemfontein (centre), Blancs et Noirs viennent soutenir les Bafana Bafana (les Garçons, en zoulou), le Onze national. Tous arborent avec fierté Tshirts et drapeaux aux couleurs de l'Afrique du Sud, même si les Noirs l'emportent largement en termes de créativité dans leur tenue de supporteurs. Et l'équipe nationale a beau avoir déçu lors du match d'ouverture le 14 juin contre l'Irak (0-0), les stades ont beau ne pas être remplis, les Bafana Bafana «ont le soutien de tout le pays», affirme son ancien capitaine, le métis Shaun Bartlett. «Le football transcende les races. C'est pour tout le monde. Le sport, pas seulement le foot, a le pouvoir d'unir, en particulier dans notre pays», souligne- t-il. Dans un an, le Mondial devrait encore accentuer ce phénomène. «Les Sud-Africains, toutes races confondues, adorent le football. On l'a vu lors des matches», lance le directeur général du Comité local d'organisation, Danny Jordaan. «Si vous n'êtes pas convaincus, attendez 2010.»
CÔTE D’IVOIRE BOUSCULADE MEURTRIÈRE D'ABIDJAN Le procès des responsables présumés le 10 juillet
Le procès des responsables présumés de la bousculade du 29 mars au stade d'Abidjan qui a fait 20 morts, devant s'ouvrir hier, a été reporté au 10 juillet en raison d'un «match important» de l'équipe nationale de football au Burkina, a annoncé hier le parquet. Les mis en cause, dont un haut dirigeant de la Fédération ivoirienne de football (FIF), sont poursuivis pour «homicide et blessures involontaires», «complicité de faux et usage de faux» et «escroquerie». Les Eléphants, l'équipe nationale de football, disputeront aujourd’hui à Ouagadougou, un match contre le Burkina Faso, en qualifications combinées pour le Mondial-2010 et la Coupe d'Afrique des nations 2010. L'absence de certains membres de la FIF impliqués dans cette affaire qui ont quitté Abidjan depuis jeudi pour la capitale burkinabé, justifie le report de ce procès, selon le parquet. «Nous souhaitons qu'ils (les membres de la FIF, ndlr) finissent leur travail en toute tranquillité et après le procès aura lieu» a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Abidjan, Raymond Tchimou. Albert Kacou Anzouan, président du Comité d'organisation des compétitions à la FIF, ainsi qu'une dizaine d'autres personnes, devaient comparaître devant le tribunal correctionnel d'Abidjan à partir de vendredi. Vingt personnes avaient trouvé la mort le 29 mars, piétinées dans une bousculade provoquée par des supporteurs qui forçaient les accès du stade Houphouët-Boigny de la capitale économique ivoirienne. Le précédent bilan officiel faisait état de 19 morts mais un des blessés n'a pas survécu, a précisé M. Tchimou. 132 personnes ont été blessées. Ce «drame sans précédent dans l'histoire» ivoirienne, selon l'expression du président Laurent Gbagbo, avait eu un fort retentissement dans le pays. Un «deuil national » de trois jours avait été observé. Drogba et Kolo Touré créent l'Association des footballeurs ivoiriens Didier Drogba (Chelsea) et Kolo Touré (Arsenal) ont créé l'Association des footballeurs ivoiriens (AFI), dont ils occuperont les postes de vice-président, a annoncé hier le syndicat international des joueurs (FIFPro). La présidence est assurée par Cyrille Domoraud, ancien capitaine de la sélection et aujourd'hui retraité, et Aruna Dindane (Lens) assume les rôles de secrétaire général et de trésorier. Stéphane Dimy, autre viceprésident, est l'unique membre du bureau évoluant en Côte d'Ivoire (Sewe Sport San Pedro). «Nous n'agissons pas pour la gloire, nous n'agissons pas pour que l'on dise du bien de nous, nous agissons parce que nous sommes conscients des réalités quotidiennes auxquelles les footballeurs ivoiriens sont confrontés », a déclaré Drogba. «Nous ne partons pas en guerre, nous voulons juste faire entendre notre voix et, par le dialogue, faire évoluer positivement les choses et le statut du footballeur professionnel dans notre pays», a-t-il ajouté. Les revendications de l'AFI portent notamment sur un contrat type, un minimum salarial ou encore une assurance pour les joueurs.
START (EN HEURE ALGÉRIENNE) Groupe A Samedi 20 juin A Rabat (20h) : Maroc - Togo Dimanche 5 juillet A Libreville (15h) : Gabon- Cameroun Groupe B Samedi 20 juin A Nairobi (15h) : Kenya - Mozambique A Tunis (20h10) : Tunisie - Nigeria Groupe C Samedi 20 juin A Chililabombwe (13h
) : Zambie 00- Algérie 02 Dimanche 5 juillet Au Caire (18h) : Egypte- Rwanda Groupe D Samedi 20 juin A Omdurman (19h30) : Soudan - Ghana Dimanche 21 juin A Bamako (21h) : Mali - Bénin Groupe E Samedi 20 juin A Ouagadougou (20h) : Burkina Faso - Côte d'Ivoire Dimanche 21 juin A Conakry (19h) : Guinée - Malawi
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