Côte d'Ivoire; Le chaos règne à Abidjan --L'affrontement final?

Le chaos règne à Abidjan

Les deux camps affirmaient samedi soir contrôler la capitale économique.

Qui contrôle réellement Abidjan? La question était plus qu’incertaine hier en fin d’après-midi. Les Forces républicaines (FRCI) d’Alassane Ouattara, entrées à Abidjan après avoir conquis sans trop de difficulté la majorité du pays, rencontrent depuis vendredi une résistance des éléments armés encore fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo. Après une accalmie toute relative dans la nuit de vendredi, les combats ont repris plus vivement hier midi. De fortes détonations étaient perceptibles dans le quartier d’affaires du Plateau, près du palais présidentiel. "On entend des tirs de kalachnikov et des explosions d’obus, racontait un habitant coincé dans son bureau depuis jeudi. Je reste dans la cage d’escalier de l’immeuble pour ne pas prendre de balles perdues." Quatre Casques bleus ont été grièvement blessés par des tirs des forces spéciales de Laurent Gbagbo.

Les violences étaient aussi concentrées à Cocody, au nord-est d’Abidjan. Abritant le siège de la télévision publique – la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) – ainsi que la résidence de Laurent Gbagbo, Cocody est devenu une zone hautement stratégique. La commune se situe non loin également du camp militaire d’Agban, d’où continuaient à provenir hier de fortes déflagrations.

Chacun des deux camps clamait hier contrôler la capitale économique ivoirienne. En réalité, c’est bien la confusion qui régnait à Abidjan. Le rapport de force est très flou, même s’il apparaît certain que Laurent Gbagbo n’a pas dit son dernier mot. Malgré les défections subies à la base et dans les hauts rangs des forces de sécurité, qui lui étaient jusqu’ici acquises, il semble encore avoir le soutien d’un certain nombre d’éléments armés.

Si le Cecos, cette unité d’élite regroupant 1.000 militaires et des policiers, a appelé vendredi à rejoindre les forces de Ouattara, Gbagbo a toujours l’appui des Gardes républicains (2.000 hommes). Il compte aussi sur des mercenaires et des miliciens, dont les Jeunes Patriotes. Certains défilaient hier dans la ville, notamment à Blockhaus, un village de Cocody, très majoritairement pro- Gbagbo. "La plupart des jeunes du quartier sont armés", confiait hier Hervé, un habitant, alors que des Jeunes Patriotes paradaient devant son appartement. "Ils sont nombreux. Ils chantent des mots d’ordre contre la France et le Burkina Faso. Ils disent qu’ils vont défendre Laurent Gbagbo."

Gbagbo a repris le contrôle de la télévision

Les forces de Gbagbo semblaient en effet samedi avoir repris le contrôle de la télévision. Même s’il n’est pas évident que Gbagbo soit maître des locaux, la RTI diffusait hier des images du président sortant, dont elle assurait qu’elles avaient été tournées le jour même. Des militaires ont aussi appelé à la mobilisation à l’antenne, tandis des messages défilaient à l’écran pour demander aux jeunes de se positionner sur les ponts de la ville et autour du palais présidentiel.

Dans cette ambiance explosive, des pillages continuaient dans plusieurs quartiers, suscitant la panique d’habitants claquemurés. "Des miliciens et des jeunes des deux camps sont venus dans le quartier la nuit dernière, ils ont volé des voitures chez nos voisins", raconte Chantal, habitante de Yopougon, un quartier à majorité pro-Gabgbo. "Ils arrivent, ils frappent aux portes ou tirent en l’air et exigent les clefs. Ils ont aussi pillé des villas près de chez moi", dit-elle.

Dans une capitale quasi déserte où la grande majorité des magasins ont fermé, d’autres habitants disent craindre des pénuries de gaz, mais surtout de nourriture. « On a été surpris, du coup on n’a pas fait de provisions, confie Blaise, à Cocody. Tout est fermé autour de moi, et je commence à ne plus avoir beaucoup à manger. »

Côte d'Ivoire: Vers une offensive"rapide"?

MINUTE PAR MINUTE - Les combats entre partisans d'Alassane Ouattara et forces de Laurent Gbagbo se poursuivent en Côte d'Ivoire. Suivez en direct sur le JDD.fr les derniers événements de l'affrontement entre les deux camps ivoiriens.

Le quartier d'affaires d'Abidjan vide

Sur le Plateau d'Abidjan, le quartier d'affaires est vide après de nombreux combats. (Reuters)

11hh40: Des images de Gbagbo tournées dimanche sur la télévision d'Etat
Sur la Radio-télévision ivoirienne (RTI), toujours aux mains des pro-Gbagbo, des images du président sortant, datées de dimanche, ont été diffusées dans un journal d'information vers 11h40. On y voit Laurent Gbagbo recevoir, dans ce qui semble être le palais présidentiel au Plateau, des gradés de l'armée qui lui sont restés fidèles. Dans cette vidéo, il ne s'exprime pas. Si ces images sont véridiques, il s'agirait des premières montrant le président sortant depuis le début de l'attaque des FRCI sur Abidjan. Après le JT, un film retraçant l'itinéraire du Zaïrois Patrick Lumumba, dont Laurent Gbagbo se réclame, était diffusé.

09h40: Un responsable de l'ONU pour les droits de l'homme à Abidjan
L'assistant du secrétaire général de l'ONU chargé des droits de l'homme, Ivan Simonovic, est à Abidjan pour "évaluer la situation générale" après le massacre dans l'ouest de la Côte d'Ivoire de plusieurs centaines de personnes, a indiqué lundi la mission de l'ONU à Abidjan. A son arrivée dimanche, il "a exprimé sa vive préoccupation par rapport à la détérioration de la situation des droits de l'homme entachée de massacres à l'Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles", selon un communiqué de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci). "Lors de son séjour, M. Simonovic rencontrera les autorités, les dirigeants politiques et la société civile du pays. Il s'entretiendra également avec la communauté humanitaire, les agences des Nations Unies et le corps diplomatique. Il envisage également d'effectuer des visites de terrain", ajoute le communiqué.

08h30: "C’est Gbagbo le coupable"
"Laurent Gbagbo a créé une situation difficile, ingérable: le chaos. Il voulait absolument une guerre civile: il l’a préparée minutieusement. Il nous a promis du sang et des larmes. Nous y sommes", a déclaré, lundi matin, sur France Info, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Ali Coulibaly, pro-Ouattara. "Il faut le retrouver et le capturer (...) Il faudra ensuite que Gbagbo réponde de ses crimes de sang (...) C’est lui le coupable", a-t-il assené. L'ambassadeur a également estimé que la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) était aux "abonnés absents" lors des massacres signalés dans l'ouest du pays. "L'Onuci nous dit qu'il y a des massacres mais où l'Onuci était-elle? L'Onuci n'était pas en place quand les forces républicaines (pro-Ouattara, Ndlr) sont arrivées, l'Onuci était aux abonnés absents, on ne peut pas après venir porter des accusations (...), chercher à ternir l'image du président Alassane Ouattara", a-t-il dénoncé.

08h05: "La Côte d’Ivoire est proche du chaos"

"La Côte d’Ivoire est proche du chaos", a estimé, lundi sur Europe 1, Albert Bourgi, professeur des universités et africaniste. Toutefois,"une option militaire serait dévastatrice pour le pays. Il y a encore une place pour l’option politique et diplomatique", a insisté ce spécialiste de la Côte d'Ivoire. Samedi, les forces d’Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, et celles de Laurent Gbagbo, le président sortant qui refuse de céder sa place, se sont affrontées. Abidjan, la capitale, est depuis livrée aux pillages et aux combats.

07h14: "Au nord d'Abidjan, des Français isolés"
Catherine Rechenman, représentante de l'Union des Français de l'Etranger en Côte d'ivoire, a estimé lundi matin sur Europe 1 que le regroupement des Français posait problème pour ceux installés au nord d'Abidjan. "Il y a la zone sud et la zone nord d'Abidjan, avec le franchissement des ponts. Actuellement la zone sud, avec la patrouille de la force Licorne a plus ou moins été sécurisée, mais dans la zone nord, des Français se sentent isolés", a-t-elle indiqué. Elle a ajouté qu'elle ne savait pas encore s'il y aurait une évacuation de tous les Français comme en 2004. "Je ne sais pas s'il y aura évacuation. Le regroupement c'est déjà pour que les gens soient tous ensemble, après y aura-t-il évacuation, cela dépend de comment la situation va évoluer sur Abidjan".

02h12: "Pas d'impunité", dit Guillaume Soro
Des enquêtes sur des massacres signalés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire seront menées et les responsables seront punis, a affirmé dimanche soir Guillaume Soro, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale. "La position du gouvernement ivoirien est claire et nette: il n'y a pas d'impunité. Nous allons mener des enquêtes et ceux qui seront responsables -parce que nous voulons un Etat de droit- seront punis", a-t-il déclaré dans une interview diffusée par la chaîne de télévision internationale francophone TV5monde.

01h53: Le chef d'état-major passe voir Gbagbo, pour reprend du service?
Le chef de l'armée ivoirienne loyale à Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou, a rencontré dimanche le président sortant à sa résidence d'Abidjan, après avoir quitté l'ambassade sud-africaine où il s'était réfugié mercredi, a affirmé le porte-parole du gouvernement Gbagbo. "Le général Mangou s'est présenté à ses autres collègues militaires sur le terrain. Mais on ne sait pas si c'est une volonté de reprendre la tête des affaires. Je n'ai pas suffisamment d'informations", a déclaré à l'AFP Ahoua Don Mello. "Mais je l'ai vu aujourd'hui (dimanche) à la résidence du président Gbagbo avec ses collègues. Il s'exprimera lui-même, peut-être demain (lundi)", a-t-il ajouté.

01h40: Dans l'ouest, les exactions continuent

"Des centaines de personnes ont été massacrées" fin mars à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, et les "exactions continuent", a déclaré dimanche à l'AFP à Paris par téléphone depuis Duékoué, François Danel, directeur général de l'ONG Action contre la faim (ACF). "Je confirme qu'il y a eu des massacres de centaines de personnes à Duékoué" entre le 27 et le 29 mars, a précisé M. Danel, après s'être rendu dimanche dans cette ville de l'ouest de la Côte d'Ivoire. "Les exactions continuent", même si "je n'en ai pas été le témoin", a affirmé le directeur général d'ACF, l'un des premiers responsables d'une ONG occidentale présent à Duékoué.

01h27: Soro précise la stratégie des FRCI et promet une offensive rapide
La situation est "désormais mûre" pour que l'offensive sur Abidjan des forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara "soit rapide", a affirmé dimanche son Premier ministre Guillaume Soro. "La stratégie était d'encercler la ville d'Abidjan, ce que nous avons réussi parfaitement. Nous avons envoyé des soldats à l'intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et mercenaires", a-t-il indiqué sur la télévision du camp Ouattara, la TCI. "Nous constatons à la suite de ce harcèlement une panique généralisée des troupes (du président sortant Laurent) Gbagbo. La situation est désormais mûre pour que l'offensive soit rapide. Ne vous inquiétez surtout pas", a-t-il assuré. "L'opération sera rapide car nous avons découvert exactement le nombre de chars opérationnels (des troupes pro-Gbagbo) sur le terrain. Les Ivoiriens doivent faire confiance aux Forces républicaines" de M. Ouattara, a ajouté M. Soro.

01h00: Blé Goudé, de retour à la télé
Le leader des "patriotes", Charles Blé Goudé, est réapparu dimanche soir sur la RTI après plusieurs jours d'absence ayant alimenté des rumeurs sur son départ. "Non, je ne suis pas un fuyard, Charles Blé Goudé est bel et bien là où il doit être. Car l'assaut final annoncé par les rebelles et qui n'a jamais eu lieu, cet assaut final viendra de l'armée de la Côte d'Ivoire", a-t-il affirmé, filmé dans une petite pièce sombre.

00h03: 52 étrangers arrivent à Dakar
Cinquante-deux étrangers, 48 Français et 4 Belges, sont arrivés dimanche soir par avion à Dakar en provenance d'Abidjan d'où ils ont été rapatriés par l'armée française, a-t-on appris de source militaire française.

DIMANCHE

22h00: Des Abidjanais témoignent de leurs conditions de vie
Pour leJDD.fr, deux habitants de la ville en proie aux combats racontent leur quotidien.

21h00: "46 blessés par balles" en six jours dans l'Ouest
Le directeur de l'hôpital de Man, le plus grand de l'ouest de la Côte d'Ivoire en proie à des violences politico-ethniques, a affirmé dimanche à l'AFP avoir accueilli dans son établissement "46 blessés par balles" depuis le lundi 28 mars. "Depuis le début des hostilités, lundi jusqu’à aujourd’hui, nous avons reçu 46 personnes blessées par balles", a déclaré à l'AFP Guillaume Kouassi, directeur du Centre hospitalier régional (CHR) de Man à un journaliste de l'AFP qui l'interrogeait sur un afflux de blessés dans son établissement évoqué par Médecins sans frontières (MSF).

19h45: 152 corps à Duékoué, non des centaines, selon les pro-Ouattara
Les Forces républicaines du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont "compté" 152 corps à Duékoué (ouest) et non des centaines comme l'affirment plusieurs organisations internationales, a affirmé dimanche à l'AFP un porte-parole.

19h36: Sarkozy et Ouattara se sont parlés trois fois dimanche
Le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu au téléphone dimanche à trois reprises avec le président élu de Côte d'Ivoire Alassane Ouattara, a indiqué l'Elysée à l'AFP.

19h31: La France et l'ONU doivent s'impliquer "davantage"
Le camp d'Alassane Ouattara souhaite une "forte implication de la France" et estime que la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci)"doit s'impliquer davantage", a déclaré dimanche l'ambassadeur de ce pays à Paris, nommé par le président ivoirien reconnu par la communauté internationale.

19h28: Les Français regroupés "sans délai"

Nicolas Sarkozy a décidé "le regroupement sans délai de tous les ressortissants français d'Abidjan afin d'assurer leur protection", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.

19h00: Le rapatriement des Français, une "question qui se pose"
La question de l'éventuel rapatriement des Français de Côte d'Ivoire est une "question qui se pose et qui sera réglée dans les heures qui viennent", a annoncé dimanche le ministre de la Défense Gérard Longuet. "Il appartiendra au ministre des Affaires étrangères de le dire", a indiqué M. Longuet, qui était l'invité duGrand jury RTL/LCI/Le Figaro, après avoir participé à une réunion de crise sur la Côte d'Ivoire à l'Elysée. "Nous n'exposerons pas de Français comme otages ou comme victimes indirectes d'un affrontement entre les forces" du président sortant Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, a souligné le ministre de la Défense. Le Quai d'Orsay évalue à 12.200 le nombre de Français actuellement en Côte d'Ivoire, dont 11.800 à Abidjan. Quelque 7.300 ont la double nationalité.

17h10: Comment la RTI émet? Depuis un camion mobile, estime Reporters sans frontières
La télévision d'Etat émet à nouveau depuis samedi et diffuse de nombreux messages de propagande du camp Gbagbo. mais, pour autant, le siège de la RTI n'a pas été repris par les forces fidèles au président sortant. "La RTI pourrait en fait émettre depuis une villa d’Abidjan, à partir d’un camion mobile", explique dans uncommuniqué Reporters sans frontières, qui s'appuie sur"différentes sources locales".

17h00: La RTI dénonce des arrestations en France
Sur la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), devenue instrument de propagande du camp Gbagbo, les programmes ont repris et des bandeaux défilent pour tenter de rassurer ou de galvaniser les partisans du président sortant. Depuis 15h45 environ, ce message est publié: "Urgent Paris: de nombreux Ivoiriens et Africains arrêtés lors de la manifestation place Trocadéro. Des Africains et des amis de la Côte d'Ivoire en faveur de la légalité constitutionnelle et pour arrêter le coup d'Etat de la France en Côte d'Ivoire". La préfecture de police de Paris n'a communiqué sur aucune arrestation lors d'une éventuelle manifestation ce dimanche.

16h39: La Mission de l'Onu "relocalise" une partie de son personnel 
La Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) "relocalise" son personnel non essentiel d'Abidjan vers Bouaké, dans le centre du pays, en raison des attaques répétées contre les Casques bleus dans la capitale économique ivoirienne, selon un porte-parole.

16h30: La réunion à l'Elysée commence

Nicolas Sarkozy tient une réunion à l'Elysée pour faire le point sur la situation en Côte d'Ivoire avec Gérard Longuet, ministre de la Défense, et Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées. Le Premier ministre François Fillon et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé sont représentés par leurs directeurs de cabinet. Selon l'Elysée, la réunion a pour but de "faire un nouveau point sur la situation en Côte d'Ivoire", de plus en plus tendue avec la poursuite, dimanche, des combats à Abidjan autour des derniers bastions du président sortant Laurent Gbagbo, et des massacres de centaines de personnes dans l'ouest du pays, imputées pour la plupart aux troupes de son rival Alassane Ouattara.

16h20: Quand l'armée française prend le contrôle de l'aéroport d'Abidjan
Les forces françaises de l'opération Licorne ont pris le contrôle dans la nuit de samedi à dimanche de l'aéroport internationl d'Abidjan. Voici une vidéo tournée par le service d'images du ministère de la Défense.

16h19: Evacuations d'étrangers au Togo
Soixante dix-sept étrangers, pour la plupart des Français, ont été évacués d’Abidjan vers Lomé dans la nuit de samedi à dimanche par les autorités françaises, a-t-on appris auprès de l’ambassade de France au Togo. Une trentaine d’enfants figurent parmi les ressortissants évacués qui s'étaient regroupés dans le camp militaire de Port-Bouët de la force Licorne à Abidjan.

16h15: La force française est "une armée d'occupation" pour le camp Gbagbo

La force française Licorne en Côte d'Ivoire "agit comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat" de l'Onu, après sa prise de contrôle de l'aéroport d'Abidjan, a déclaré devant la presse à Paris Alain Toussaint, un conseiller du président sortant Laurent Gbagbo.

14h45: "C'était tueries sur tueries" dans la région de Duékoué
"C'était tueries sur tueries", témoigne un habitant de la région de Duékoué (ouest) où, du 27 au 29 mars, les exactions des partisans des deux rivaux de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, se sont succédé de façon effrénée, faisant des centaines de morts. Duékoué, ville d'environ 75.000 habitants en majorité de l'ethnie guéré, est tombée le 29 mars aux mains des combattants du président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, après deux jours de combats avec les forces fidèles au président sortant Gbagbo. "Avant notre arrivée, les pro-Gbagbo avaient emmené les allogènes (qui ne sont pas originaires de la région, ndlr) dans une maison et s'apprêtaient à les brûler quand nous les avons libérés", affirme une source proche des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) d' Alassane Ouattara. Une fois libérés, "ils ont dit qu'ils savaient où se cachaient" ceux qui les avaient rassemblés dans cette maison et "sont allés les attaquer, il y a eu au moins douze morts", ajoute cette source, sans préciser si les FRCI avaient tenté d'empêcher la vengeance.

14h33: Ban Ki-moon demande à Ouattara et Gbagbo de faire arrêter les massacres
Le secrétaire général de l'ONU demande au président sortant, Laurent Gbagbo, et à celui reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, de faire arrêter les massacres en Côte d'Ivoire.

13h09: Violents messages contre la France de la TV de Gbagbo
La télévision d'Etat ivoirienne contrôlée par le président sortant Laurent Gbagbo, diffusait dimanche de violents messages contre la France. "Le génocide rwandais se prépare en Côte d'Ivoire par les hommes (du président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons massivement et occupons les rues", lançait un bandeau défilant. "L'armée française occupe l'aéroport Félix Houphouët-Boigny (d'Abidjan), nous sommes en danger", affirmait un autre bandeau. La télévision RTI avait brièvement été prise par des combattants pro-Ouattara dans la nuit de jeudi à vendredi, avant qu'ils n'en perdent le contrôle et que le signal ne soit rétabli par le camp Gbagbo.

11h30: Licorne prend le contrôle de l'aéroport d'Abidjan, nouveaux renforts
Les forces françaises de l'opération Licorne ont pris le contrôle de l'aéroport internationl d'Abidjan, et la France a dépêché 300 soldats supplémentaires en renfort en Côte d'Ivoire, a annoncé dimanche l'état-major des armées à Paris. "Licorne, en coordination avec l'ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, NDLR) a pris le contrôle de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny", a déclaré le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major. Il a ajouté que "deux compagnies supplémentaires (soit près de 300 hommes, NDLR) ont été déployées à Abidjan par des appareils de transport Hercules C-130 et Transall".

11h15: Réunion à l'Elysée dimanche après-midi

Nicolas Sarkozy tiendra "dimanche en milieu d'après-midi au Palais de l'Elysée, une réunion pour faire un nouveau point sur la situation en Côte d'Ivoire", a annoncé la présidence dans un communiqué, au moment où les forces françaises ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan.

11h11: Nouveaux renforts français en Côte d'Ivoire 
Le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées à Paris, a annoncé dimanche que la France avait dépêché 300 soldats supplémentaires en renfort en Côte d'Ivoire. Parallèlement, les forces françaises de l'opération Licorne ont pris le contrôle de l'aéroport international d'Abidjan, où la situation reste sensible.

"Licorne, en coordination avec l'ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, NDLR) a pris le contrôle de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny", a déclaré le colonel Thierry Burkhard. Il a ajouté que "deux compagnies supplémentaires (soit près de 300 hommes, NDLR) ont été déployées à Abidjan par des appareils de transport Hercules C-130 et Transall". Le porte-parole n'a pas précisé leurs unités d'origine, ni leur lieu de leur départ. Avant ces nouveaux renforts, les effectifs de Licorne avaient déjà été portés ces derniers jours de 900 à près de 1.100 hommes.

10h30: Accalmie autour des bastions de Gbagbo
La bataille d'Abidjan connait une relative accalmie dimanche matin autour des derniers bastions défendus par des fidèles du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qui tiennent leurs positions depuis plus de trois jours. Dans le Plateau (centre), quartier du palais présidentiel, seuls quelques tirs sporadiques d'arme lourde étaient entendus au loin au matin, alors que pendant une partie de l'après-midi de vendredi les tirs avaient été très intenses. Dans le quartier de Cocody (nord), dans un large périmètre incluant la résidence présidentielle et la télévision d'Etat RTI, "pendant la nuit ça tirait par-ci par-là, à l'arme lourde et légère".

9h30: Pour Clinton, Gbagbo doit se retirer "immédiatement"
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo doit "se retirer immédiatement", a déclaré dimanche la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, estimant que son maintien conduisait le pays à "l'anarchie". "Les Etats-Unis appellent l'ex-président Laurent Gbagbo à se retirer immédiatement", a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans un communiqué. "Gbagbo pousse la Côte d'Ivoire vers l'anarchie", a-telle ajouté, soulignant la "grave préoccupation" de Washington face à la "situation dangereuse et qui se dégrade" dans ce pays ouest-africain, notamment les informations sur des massacres à grande échelle dans l'ouest.

SAMEDI

22h04: Plus de 1.500 étrangers sous protection française
Plus de 1.500 ressortissants étrangers en Côte d'Ivoire, dont 700 français, sont sous la protection des forces françaises dans le camp de Port-Bouët, à Abidjan.

21h12: Quatre casques bleus de l'ONU grièvement blessés par des militaires de Gbagbo
"Une patrouille d'escorte de l'Onuci a une fois de plus été la cible de tirs des forces spéciales de Laurent Gbagbo, le samedi 2 avril 2011, dans les environs du Plateau (centre), alors qu'elle effectuait une mission humanitaire", indique un communiqué de l'ONU. Selon les Nations unies, les soldats ont été grièvement blessés et reçoivent des soins.

20h21: Paris demande l'arrêt des violences contre les civils
Dans un communiqué, la présidence de la République française indique que "des informations très préoccupantes, en cours de vérification, font état de violences graves commises depuis quelques jours à l'encontre des populations civiles en différents points du territoire ivoirien". "Dans ces circonstances, la France, avec le président Ouattara, en appelle solennellement aux parties ivoiriennes pour qu'elles s'astreignent à la plus grande retenue et s'abstiennent strictement de toute violence à l'encontre des civils",dit l'Elysée.

19h15: Londres extrêmement "inquiète"
Le chef de la diplomatie britannique William Hague s'est dit samedi"extrêmement inquiet" des violences en Côte d'Ivoire et a appelé"toutes les parties à faire preuve de retenue", alors que des combats font rage dans la capitale Abidjan et que les ONG font état de nombreuses exactions. "Tous les abus des droits de l'Homme qui pourraient avoir lieu dans la ville et ailleurs en Côte d'Ivoire doivent fait l'objet d'enquêtes, et les responsables doivent être poursuivis", a ajouté William Hague.

17h20: "Plus de 800 exactions à Dueké depuis novembre"
"Plus de 800 personnes ont été exécutées" dans la ville de Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, depuis le second tour de l'élection présidentielle dans ce pays en novembre, affirme samedi dans u communiqué la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH). Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) avait déjà estimé vendredi soir à "au moins 800" le nombre de personnes tuées mardi lors de violences intercommunautaires à Duékoué.

16h30: Juppé: "Gbagbo vit ses derniers jours"

Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que Laurent "Gbagbo vit ses derniers jours de chef d'Etat" de Côte d'Ivoire, samedi à Bordeaux devant quelques journalistes. "Son entêtement est aujourd'hui criminel, il doit partir", a-t-il dit, après avoir participé à un débat de la convention nationale de la Licra."Gbagbo vit ses dernières jours de chef d'Etat, la pression unanime qui s'exerce sur lui va désormais le contraindre au départ, c'est ce que nous souhaitons", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, estimant que Laurent Gbagbo "est aujourd'hui acculé au départ, il est totalement isolé, l'ensemble des pays africains (...) lui ont dit de partir".

15h40: Selon l'ONU, la plupart des morts dans l'Ouest l'ont été par les forces pro-Ouattara
L'ONU estime que 330 personnes ont été tuées dans l'Ouest du pays, "la plupart" par les forces pro-Ouattara. "Il y a eu 330 personnes tuées à Duékoué de lundi à mercredi", "lors des combats" entre forces pro-Ouattara et combattants soutenant le président sortant Laurent Gbagbo, a déclaré à l'AFP Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci, citant des "rapports préliminaires". "Sur les 330 morts, la plupart ont été exécutés par les dozos (chasseurs traditionnels) des FRCI"(Forces républicaines de Côte d'Ivoire, pro-Ouattara), a-t-il indiqué. Le porte-parole militaire des forces pro-Ouattara a réagi ces chiffres: il assure que les victimes sont "des miliciens et non pas des civils".

15h35: 100 personnes tuées par les forces pro-Gbagbo à Duékoué
A Duékoué, 100 personnes ont été tuées par des mercenaires pro-Gbagbo, selon l'ONU. "Plus de 100 personnes ont été tuées par les mercenaires pro-Gbagbo avant la prise de la ville" par les forces armées du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, a déclaré à l'AFP Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci. "Avant la prise de la ville" mardi par les pro-Ouattara, "ce sont les miliciens et mercenaires qui se sont attaqués aux populations du Nord", "les dioulas (grand groupe ethnique du Nord ivoirien, majoritairement musulman dont est issu Alassane Ouattara) et les ressortissants d'Afrique de l'Ouest", a-t-il indiqué.

14h50: Le palais présidentiel pilonné
Des tirs nourris d'armes lourdes étaient entendus samedi à la mi-journée à Abidjan dans le quartier du palais présidentiel. Les tirs, de mortiers notamment, ont commencé vers 12h15 (locales), après une nuit et une matinée relativement calmes, seulement trouées de tirs très sporadiques. Le palais présidentiel est l'un des derniers bastions des forces pro-Gbagbo dans la ville.

14h38: Le rassemblement des Français se poursuit
Les soldats français continuaient samedi à rassembler les expatriés français et étrangers dans un camp militaire à Abidjan pour assurer leur protection, mais aucune évacuation de ressortissants en Côte d'Ivoire n'était, selon Paris, à l'ordre du jour. La force française Licorne poursuivait ses patrouilles en Zone 4, dans les quartiers de Treichville et Marcory (sud), "avec un effectif assez important de quasiment dix patrouilles", soit 300 à 350 militaires engagés en permanence.

14h00: Couvre-feu à Abidjan

Un couvre-feu demandé par les forces pro-Ouattara a débuté à 14h00 locales à Abidjan. Il doit durer jusqu'à 6h00 locales dimanche (8h00 en France). Pour beaucoup, débuterait alors une nouvelle offensive des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Le capitaine Léon Kouakou Alla, porte-parole du ministère de la Défense d'Alassane Ouattara, a affirmé samedi matin que"l'offensive n'a pas encore commencé. Cela ne saurait tarder". Sur la RTI un message de pro-Gbagbo invitait ses partisans à descendre dans la rue.

13h11: L'eau et la nourriture manquent à Abidjan
Selon différents témoignages sur Twitter de personnes sur place, de nombreux secteurs d'Abidjan connaissent des difficultés d'approvisionnement en eau. Dans les quartiers de Riviera Golf (très chic) ou d'Adjamé (plus populaire), impossible de trouver de l'eau. Dans le quartier des 2 Plateaux, au nord de celui de Cocody où de nombreux combats ont lieu, les magasins ont rouverts samedi matin, mais les files d'attentes sont longues, explique un habitant. Selon lui, il est difficile de trouver du pain ou de l'attiéké (semoule de manioc peu cher et très populaire).

12h45: Des fidèles à Gbagbo appellent à la mobilisation
Des militaires fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo ont appelé samedi à la mobilisation des troupes pour la "protection des institutions de la République", dans un message lu sur la télévision d'Etat RTI. La RTI a émis à nouveau samedi matin, diffusant des programmes anciens et un clip musical sur des images de campagne de Gbagbo, mais son signal a été rapidement coupé.

Un militaire, accompagné d'une dizaine d'autres membres des Forces de défense et de sécurité (FDS), a lu dans la matinée un"communiqué numéro 1 du PC du point d'appui" Ã  l'antenne. "Les positions des FDS ont été attaquées par des hordes de combattants de fortune, appuyés notamment par les forces de l'Onuci (mission de l'ONU) et de la (force française) Licorne", a-t-il déclaré. "Les FDS, tenant à réaffirmer leur détermination, à assurer leur devoir régalien de protection des personnes, des biens et des institutions de la République de Côte d'Ivoire" demandent "à l'ensemble des personnels des forces armées" de rejoindre cinq unités situées à Abidjan.

12h39: Des gendarmes français patrouillent à Abidjan
Des gendarmes mobiles français participent à la protection des ressortissants étrangers et en particulier des Français à Abidjan, en proie aux combats depuis 48 heures, a-t-on appris samedi auprès de la gendarmerie. Tout comme leurs camarades de l'armée de terre de la force Licorne, ils ont été à plusieurs reprises visés par des tirs. Deux gendarmes en fonction à l'ambassade de France ont d'ailleurs été blessés mercredi lorsque leur voiture a été la cible d'un tir en rafale par des forces de Laurent Gbagbo.

Le ministère de la Défense a rendu publique une nouvelle vidéo des patrouilles de la force Licorne et de l'accueil des résidents français sur le camp militaire du 43e BIMA:

12h00: 1.400 Français et étrangers regroupés dans un camp militaire français

A Abidjan, quelque 1.400 Français et étrangers ont été regroupés dans le camp militaire français, au sud de la ville et à proximité de l'aéroport, a annoncé l'état-major. "Il n'y a aucune action conduite"par les forces françaises "qui va dans le sens d'une évacuation de ressortissants", a cependant précisé le porte-parole de l'état-major. Les patrouilles françaises se sont poursuivies dans les quartiers sud de la ville durant la nuit de vendredi à samedi "avec un effectif assez important de quasiment dix patrouilles engagées en permanence, soit environ 300 à 350 militaires", a-t-il indiqué.

11h00: Le point sur les combats
Les combats se sont poursuivis samedi dans Abidjan. Dans le quartier populaire d'Adjamé, des habitants faisaient état de fortes déflagrations près de la base d'Agban, principal camp militaire de la ville. "Nous entendons depuis tard hier soir (vendredi) des tirs de mortier autour de la gendarmerie. C'est très puissant et nous nous abritons dans nos maisons", témoigne Jules Konin, qui vit à proximité. "Les gendarmes du camp combattent les insurgés", précise un autre habitant, Adi Saba. La bataille rangée pour le contrôle de la RTI, à Cocody, puissant média aux mains du camp de Laurent Gbagbo qui a repris ses diffusions vendredi soir, est entrée elle dans sa troisième journée. Joint par l'agence Reuters, un employé de la RTI a déclaré que le bâtiment avait été repris dans la nuit par les forces de Ouattara, mais un responsable de l'armée de Gbagbo a démenti l'information.

Ici, une carte détaillée des différentes zones de combats d'Abidjan, du site Abidjan.net.

09h35: Le camp Ouattara affirme avoir découvert des "charniers" dans l'ouest
Le gouvernement d'Alassane Ouattara a affirmé samedi avoir découvert "de nombreux charniers" dans l’Ouest du pays, accusant les partisans du président sortant Laurent Gbagbo d'en être responsables. Le camp du président reconnu par la communauté internationale "tient à informer l’opinion nationale et internationale de la découverte de nombreux charniers dans l’Ouest du pays, notamment à Toulepleu, Blolequin et Guiglo, dont les auteurs ne sont autres que les forces loyales, les mercenaires et les milices de Laurent Gbagbo". Ces accusations du camp Ouattara interviennent juste après l'annonce par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'"au moins 800 personnes" ont été tuées mardi 29 mars lors de violences intercommunautaires à Duékoué, le grand carrefour de l'ouest ivoirien où vit en majorité l'ethnie Wé.

09h00: Au moins 800 personnes tuées mardi à Duékoué
"Au moins 800 personnes" ont été tuées mardi 29 mars lors de violences intercommunautaires à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, a indiqué vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) citant des informations recueillies sur place. " "Il n'y a pas de doute qu'il s'est passé dans cette ville quelque chose d'ampleur sur quoi le CICR continue de récolter des informations", a ajouté une porte-parole du CICR à Genève, Dorothea Krimitsas.

08h45: Les appels à al démission de Gbagbo se multiplient
Les appels à quitter le pouvoir lancés à M. Gabgbo se sont multipliés vendredi, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) au secrétaire général de l'ONU, à la France, aux Etats-Unis et à l'Union européenne.

08h30: Gbagbo "n'a commis aucun crime"
"C’est un démocrate depuis toujours (...), un homme de conviction(...), il est dans le droit constitutionnel", a déclaré Bernard houdin, conseiller spécial de Laurent Gbagbo, samedi sur Europe 1. Selon lui, la nuit dernière a été "relativement calme" Ã  Abidjan, et Laurent Gbagbo était encore, "il y a 36h, dans sa résidence" de la capitale.

VENDREDI

Bernard Houdin, sur Europe 1:


21h21: Des mercenaires venant de Côte d'Ivoire arrêtés
Une centaine de mercenaires libériens armés venant de Côte d'Ivoire ont été arrêtés vendredi au Liberia peu après avoir franchi la frontière pour rentrer dans leur pays, a appris l'AFP de source sécuritaire. Ces mercenaires ont été arrêtés par la police et les services d'immigration libériens dans la province du Maryland (est du Liberia) à bord de véhicules tout-terrain et se trouvaient en possession d'armes et de munitions, selon cette source.

21h00: Où en sont les combats vendredi soir?

Le palais présidentiel, dans la commune du Plateau, et la résidence présidentielle, à Cocody: La situation autour de ces deux lieux reste confuse. Alors que Laurent Gbagbo semble s'être réfugié dans le palais (lire ci-dessous, à 18h10), le porte-parole de son gouvernement, Ahoua Don Mello, a affirmé que l'offensive des pro-Ouattara aurait été repoussée que ce soit à Cocody ou au Plateau. Plus tôt dans la soirée, un porte-parole des "Forces républicaines", les partisans d'Alassane Ouattara, affirmait pourtant que "la résidence était tombée". "La tentative de prise de la résidence a été un échec total", a démenti Ahoua Don Mello.

Le siège de la Radio-télévision ivoirienne (RTI): Dans la nuit de jeudi à vendredi, les pro-Ouattara ont réussi à prendre d'assaut le siège de la RTI, dans le quartier de Cocody. Une prise confirmée par le gouvernement de Laurent Gbagbo. Le signal a d'ailleurs été coupé après la diffusion d'un message d'Alassane Ouattara. Mais des troupes pro-Gbagbo auraient réussi à reprendre le bâtiment en début de matinée. "A 7h30, ils ont été dégagés", a ainsi affirmé Ahoua Don Mello. Des diplomates présents sur place et interrogés par les agences de presse ont confirmé que le siège de la RTI restait un bastion de Laurent Gbagbo.

Les tirs ont fortement baissé en intensité dans l'après-midi et la soirée à Abidjan. Reste certaines zones de combat comme le quartier de Yopougon, où résistent des pro-Gbagbo.

20h46: Sarkozy s'est entretenu vendredi avec Ouattara

Le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu vendredi au téléphone avec Alassane Ouattara, le président élu de Côte d'Ivoire, a annoncé l'Elysée à l'AFP. "Le président de la République s'est entretenu vendredi avec Alassane Ouattara", le président élu de la Côte d'Ivoire et reconnu par la communauté internationale, au sujet de la situation dans son pays, a indiqué l'Elysée. Nicolas Sarkozy a également tenu Alasane Ouattara "informé" de la réunion qu'il a présidée en fin d'après-midi avec François Fillon, Alain Juppé et Gérard Longuet.

20h26: La force Licorne renforcée

La force française Licornebasée à Port-Bouët, le quartier proche de l'aéroport actuellement sous le contrôle de l'ONU, a été renforcée dans la journée de quelque 150 hommes, ce qui porte son effectif global "à environ 1.050-1.100 soldats", a indiqué vendredi le ministère de la Défense sur son site internet. Licorne, dont toutes les unités ont été regroupées à Abidjan, comptait jusqu'alors environ 900 hommes jusqu'à jeudi. Des "patrouilles renforcées" de soldats français sont déployées depuis jeudi en "Zone 4", les quartiers sud d'Abidjan, pour protéger notamment les ressortissants français et d'autres nationalités des groupes de pillards. Au plus fort de la présence militaire française, la force Licorne a compté 5.300 hommes en Côte d'Ivoire en novembre 2004, quand neuf soldats français avaient été tués à Bouaké (centre) dans une attaque de l'aviation loyaliste.

20h12: Washington veut que la force française protège les civils
Les Etats-Unis ont appelé vendredi "les forces de l'ONU et de la France" à agir afin de "protéger les civils et empêcher les pillages" en Côte d'Ivoire. Le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner, a par ailleurs appelé Laurent Gbagbo à "se retirer immédiatement" du pouvoir.

19h32: 700 ressortissants étrangers accueillis sur la base militaire française
Quelque 200 ressortissants français et 500 d'autres nationalités ont désormais rejoint le camp militaire français de Port-Bouët pour échapper aux violences à Abidjan, a-t-on appris auprès de l'état-major des armées à Paris. Les forces françaises, a précisé le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major, ont poursuivi vendredi leurs patrouilles en "Zone 4", un quartier résidentiel d'Abidjan où résident de nombreux expatriés et où persiste selon lui "la menace de groupes de pillards". "La force Licorne [soit plus de 900 militaires français présents sur place en soutien aux casques bleus, Ndlr] met tout en oeuvre pour assurer la sécurité des Français", a-t-il souligné, indiquant ne pas avoir connaissance de blessés parmi eux.

19h09: La France appelle Gbagbo à se retirer

La France appelle Laurent Gbagbo à "se retirer immédiatement" et "faire cesser les violences", a annoncé l'Elysée, au terme de la réunion présidée par Nicolas Sarkozy et consacrée à la situation en Côte d'Ivoire. Paris appelle également "toutes les forces en présence à respecter la sécurité" des civils. "La France exprime son plein soutien aux forces de l’Onuci en vue de veiller à la sécurité de la population civile", poursuit le communiqué de l'Elysée, soulignant que "le moment est venu pour toute la nation ivoirienne de se rassembler autour du président qu’elle a élu et d’ouvrir enfin une nouvelle page de paix, de réconciliation et de développement".

18h10: Laurent Gbagbo est à Abidjan, selon un de ses conseillers
Sur le plateau de France 24, Alain Toussaint, un conseiller de Laurent Gbagbo qui se trouve en France, a affirmé que le président sortant se trouvait bien dans la capitale économique ivoirienne. Rappelant la différence entre la résidence présidentielle, située dans la commune de Cocody, et le palais présidentiel, situé dans le quartier central du Plateau, le conseiller a affirmé que Laurent Gbagbo se trouvait à son palais. Des responsables onusiens affirmaient pourtant qu'il se trouvait à sa résidence. Selon les agences de presse, les deux lieux sont actuellement pilonnés à l'arme lourde.

La déclaration d'Alain Toussaint, qui assure avoir des informations d'Abidjan, met en tout cas fin à de nombreuses rumeurs. Depuis mercredi, et l'accélération de l'offensive terrestre des partisans d'Alassane Ouattara, internautes et journalistes relayaient des hypothèses parfois folles. Laurent Gbagbo aurait ainsi été au Brésil, au Bénin ou refugié dans un bâtiment diplomatique étranger. La rumeur selon laquelle un tunnel relie le palais présidentiel à l'ambassade de France en Côte d'Ivoire a également bonne presse.

Jeudi soir, Alain Toussaint avait appelé à une négociation d'urgence, également sur France 24:

17h50: Un Français tué dans un hôtel de Yamoussoukro

Un ressortissant français a été tué dans un hôtel de la capitale ivoirienne Yamoussoukro, a indiqué un responsable français vendredi. L'homme était professeur français et a été tué par balle, sans que l'on sache si sa mort est liée aux combats dans le pays ou s'il s'agit d'un crime crapuleux.

17h10: Les frontières aériennes rouvertes
Un porte-parole d'Alassane Ouattara annonce la réouverture "immédiate" des frontières aériennes. Les frontières terrestres et maritimes sont en revanche fermées jusqu'à nouvel ordre.

17h00: L'ambassade française à Abidjan met en place un numéro d'urgence
L'ambassade française à Abidjan a mis en place une cellule de crise joignable 24h/24 au (00 225) 20 20 05 44, annonce le ministère des Affaires étrangères.

16h30: Alpha Blondy appelle à déposer les armes
Le chanteur ivoirien, star dans son pays, a appelé, jeudi soir, sur RFI, ses compatriotes à déposer les armes.Il demande également à son "frère Laurent Gbagbo" de quitter le pouvoir car il veut "le voir vivant".


16h15: La fille de Gbagbo soutient son père depuis les Etats-Unis
La fille du président sortant, Marie Singleton, vivant au Maryland aux Etats-Unis, a accordé vendredi une interview à la chaine CBN News (une chaine chrétienne). Elle y défend son père en expliquant que lui et ses partisans "n'abandonneront pas, car c'est leur métier de défendre leur pays et de se battre pour lui". "La foi est un pilier", ajoute-t-elle. "Ce qui se joue en Côte d'Ivoire, c'est la gloire de Dieu".

16h00: Quel est le rôle de l'armée française?
Les soldats de la Force Licorne, présents, sous mandat de l'ONU, dans une base à l'entrée sud d'Abidjan, ont un rôle limité ces jours-ci. Ils ont repris du service pour assurer la protection des ressortissants étrangers. Quelque 500 étrangers -150 Français et 350 d'autres nationalités dont de nombreux Libanais- ont trouvé refuge depuis jeudi soir dans le camp de Port-Bouët. Des hélicoptères français sillonnent le ciel d'Abidjan tandis que des blindés patrouillent en Zone 4.

15h20: Les Gbagbo au Bénin? 
Selon la Lettre du Continent, publication spécialisée sur l'Afrique, Laurent Gbagbo aurait approché le président béninois Boni Yayi pour qu'il accueille son épouse Simone. Contacté par l'AFP, un conseiller de la présidence béninoise s'est pour le moment refusé à tout commentaire, sans toutefois nier l'existence d'un contact. Guy Labertit, conseiller français de Gbagbo, s'est montré très sceptique sur ses informations. L'ancien responsable socialiste a précisé que l'épouse de Laurent Gbagbo, Simone, était toujours avec lui. "Ils sont ensemble", a-t-il dit. Laurent Gbagbo continue de penser qu'"il n'a pas perdu les élections, n'a aucune raison de démissionner, de se retirer" au profit d'Alassane Ouattara, dont la victoire à l'élection du 28 novembre a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale.

15h11: La résidence d'un ancien pro-Gbagbo pillée
Selon l'agence de presse chinoise Xinhua et divers témoignages, la résidence de l'ancien chef d'Etat major Philippe Mangou, qui s'est réfugié dans l'ambassade d'Afrique du Sud, a été pillée par des jeunes de son quartier. La propriété du Premier ministre Affi N'Guessan aurait subi le même sort.

14h30: Psychose à Abidjan: "On n'a pas dormi, on est terrifié"

"Les tirs ont duré toute la nuit, on n'a pas dormi, on est terrifié", raconte à l'AFP Sylvie, une habitante du quartier de Cocody. "Si ça continue encore des jours, ca va être chaud. On entendait de fortes détonations qui s'arrêtaient pendant 30 minutes, 45 minutes avant de reprendre. Et ce matin, ça a repris. C'est assourdissant. On est pris entre les tirs, on est terrifié ici", poursuit-elle, visiblement ébranlée par la violence des affrontements dans cette zone résidentielle.

Sylvie s'angoisse: "le pire, c'est qu'on n'a plus de gaz pour faire la cuisine et le sac de charbon est fini hier. C'est compliqué parce qu'on ne peut pas sortir. Si ça continue encore des jours ça va être chaud". Dans le secteur de la Riviera, à proximité de Cocody, la situation n'est guère meilleure: "On a tous la migraine actuellement à cause des tirs. On a dormi sous les lits tellement ça tirait fort", témoigne Antoine. Mais entre voisins, la solidarité est de mise, raconte Carole: "Ceux qui habitent les maisons situées en bordure de la route viennent s'abriter chez des voisins ou des amis qui sont un peu plus à l'intérieur du quartier. Des gens sont arrêtés devant leur porte. Ils bavardent un peu mais dès qu'il y a une détonation ils courent pour rentrer dans les maisons. On ne sait pas qui tire".

13h45: Le départ de Gbagbo? "Le plus tôt sera le mieux", selon Paris
Les autorités françaises souhaitent le départ de Laurent Gbagbo le plus vite possible afin de mettre fin aux violences à Abidjan, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Le plus tôt sera le mieux", a déclaré Bernard Valero lors d'un point de presse au Quai d'Orsay en réponse à une question sur quand Laurent Gbagbo devait partir. La France ne sait pas où se trouve actuellement Laurent Gbagbo, a-t-il ajouté. Paris n'a "pas d'informations définitives sur ce qui se passe à la présidence et à la résidence" présidentielle où Laurent Gbagbo serait retranché, a-t-il dit.

13h43: Gbagbo "ne démissionnera pas" et "n'en sortira pas vivant"
Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo "ne démissionnera"pas et, qu'il se trouve à sa résidence ou au palais présidentiel, "il n'en sortira pas vivant", a déclaré vendredi un de ses amis les plus proches, l'ancien responsable socialiste français Guy Labertit. Les troupes de son rival Alassane Ouattara "sont autour de la résidence et de la présidence. Quel que soit l'endroit, il n'en sortira pas vivant", a dit à l'AFP Guy Labertit, ancien responsable pour l'Afrique du Parti socialiste (PS) français.

13h33: Gbagbo "va bien" et parlera vendredi après-midi à la nation
Alcide Djedje, ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, a indiqué à la BBC que ce dernier allait "bien" et qu'il se trouvait actuellement dans "sa résidence". Il a ajouté qu'il s'adresserait à la nation cet après-midi. "Nous voulons simplement nous asseoir et trouver un moyen politique de régler cette crise", a-t-il précisé, indiquant que les forces loyales à Gbagbo auraient repris le contrôle de la RTI.

12h53: Où se concentrent les combats à Abidjan?
La bataille d'Abidjan fait rage vendredi et les combats se concentrent en certains points de la capitale économique. Dans le quartier administratif du Plateau (centre), près du palais où se situerait Laurent Gbagbo, les rafales de fusil d'assaut kalachnikov et les tirs d'arme lourde se succédaient à un rythme soutenu, dont certains d'une très forte intensité faisaient trembler les murs des immeubles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les rues du quartier, poumon économique de la ville, sont désertes.

Même intensité des combats dans le quartier chic de Cocody(nord de la ville, à l'est du Plateau), dans un large périmètre proche de la résidence présidentielle et de la télévision d'Etat RTI.

Des tirs à l'arme lourde ont été entendu dans le quartier des 2 Plateaux, au nord de Cocody, selon des témoins. Des combats auraient également lieu à Adjamé (au nord du Plateau). En Zone 4, quartier privilégié des expatriés, situé au sud de la ville, des pillages auraient lieu, tout comme à Yopougon, quartier pro-Gbagbo, situé à l'ouest.

Ici, une carte de la ville montrant les différentes zones de combat, réalisée par la BBC.

Regardez les patrouilles des soldats français de la force Licorne en Zone 4 (source: ministère de la Défense):

12h52: Gbagbo au palais présidentiel?

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, dont les fidèles combattent les forces de son rival Alassane Ouattara, se trouvait vendredi "probablement au palais présidentiel" d'Abidjan, a déclaré à l'AFP l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Jean-Marc Simon. "On a vu hier (jeudi) après-midi au moins un bateau chargé de monde partir de l'embarcadère de la résidence présidentielle(située en bord de lagune, ndlr), en direction du pont Charles-de-Gaulle", proche du palais présidentiel, a-t-il indiqué. "On n'a pas pu reconnaître s'il était à bord ou pas" mais "nous avons de bonnes raisons de penser que le président Gbagbo a rejoint le palais présidentiel", a-t-il poursuivi.

12h39: L'ONU craint des exactions de la part des pro-Ouattara
L'ONU a indiqué vendredi craindre des "graves violations des droits de l'homme" commises par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), les pro-Ouattarra, en particulier dans l'ouest du pays. Le Haut-Commissariat aux Droits de l'homme de l'organisation cite les villes de Daloa et Guiglo, située en pays Bété, ethnie de Laurent Gbagbo.

12h25: Gbagbo ne serait pas dans sa résidence
Selon Libération, qui cite un haut responsable à Paris, les FRCI auraient investi la résidence personelle de Laurent Gbagbo à Cocody dans la nuit. Et le Président sortant ne s'y trouvait plus."Le plus probable est qu'il se cache dans l'agglomération d'Abidjan avec ses partisans", selon ce haut responsable.

12h00: L'UA demande à Gbagbo de "céder immédiatement" le pouvoir
L'Union africaine a demandé vendredi au président sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo de "céder immédiatement le pouvoir" Ã  son rival Alassane Ouattara dont les troupes tentent de le déloger à Abidjan, selon un communiqué reçu par l'AFP à Nairobi.

11h55: Où sont Gbagbo et ses proches?
Difficile de savoir où sont les piliers du pouvoir vacillant à Abidjan. A l'heure actuelle, personne ne sait où se trouve Laurent Gbagbo. Selon l'un de ses représentants en France, Alain Toussaint, il est toujours sur le territoire ivoirien, mais ne sait pas où exactement, a-t-il confié à l'AFP. Il pourrait être dans le palais présidentiel au Plateau. Des rumeurs le disent réfugié dans une ambassade. Même chose pour sa femme Simone Gbagbo.

Nady Bamba, la seconde épouse de Gbagbo et propriétaire d'un groupe de presse, aurait quitté Abidjan jeudi après-midi, explique le site Internet de Jeune Afrique. "Elle a été aperçue à l'aéroport embarquant sur un vol régulier", poursuit le site. Charles Blé Goudé, ministre et chef des Jeunes patriotes, et Pascal Affi N'Guessan, président du parti présidentiel du Front populaire ivoirien et Premier ministre, n'ont pas donné de nouvelles.Mamadou Koulibaly, le président de l'Assemblée nationale, se trouverait à Accra au Ghana. Philippe Mangou, chef d'Etat major, s'est réfugié à l'ambassade d'Afrique du Sud.

11h12: Un panache de fumée s'échappe près du palais présidentiel
Selon l'AFP, un panache de fumée serait visible près du palais présidentiel à Abidjan. Il semblait provenir du secteur d'une esplanade conduisant au palais et est apparu juste après une forte détonation. Des hommes armés étaient visibles à proximité. A 09h15 locales (11h15 en France), les tirs à l'arme lourde et les rafales d'armes automatique se poursuivaient à un rythme soutenu. Le palais se situe dans le quartier des affaires et des institutions du Plateau, à quelques kilomètres au sud du quartier de Cocody.

10h50: Une Suédoise tuée
Une Suédoise employée de l'ONU a été tuée jeudi soir à Abidjan, probablement par une balle perdue, a annoncé vendredi le ministère suédois des Affaires étrangères.

10h45: Gbagbo n'a "pas l'intention d'abdiquer"

Laurent Gbagbo n'a "pas l'intention d'abdiquer" et dénonce un"coup d'Etat", selon l'un de ses représentants à Paris, Alain Toussaint, joint par l'AFP. Le président sortant semble tirailler entre deux options défendues chacune par une partie de son entourage. Les plus modérés l'appellent à accepter sa défaite, les autres, dont son épouse Simone Gbagbo, l'encouragent à se battre jusqu'au bout.

10h42: Pour comprendre, une carte des affrontements
le portail Abidjan.net propose une carte des affrontements en Côte d'Ivoire pour mieux saisir l'avancée dans le pays des troupes des FRCI, pro-Ouattara.

10h40: Amnesty international craint des exactions
Dans un communiqué, l'ONG estime que des violations des droits de l'homme peuvent intervenir. "Abidjan est au bord d’un désastre des droits humains et d’un chaos total", a déclaré Salvatore Saguès, chercheur sur l’Afrique de l’ouest à Amnesty International.

10h30: Appel à la prudence sur Twitter
De nombreux résidents ivoiriens appellent les habitants de Côte d'Ivoire à la vigilance sur Twitter lors de cette journée qu'ils veulent être celle de l'"assaut final". Certains Ã©voquent des risques dans le quartier de Marcory, au sud de la capitale économique. ce quartier est situé sur la route reliant l'aéroport, repris jeudi par les FRCI et l'ONU, et le quartier du Plateau, siège du palais présidentiel.

10h10: 150 étrangers accueillis sur la base française
Quelque 150 ressortissants français et 350 étrangers d'autres nationalités ont été accueillis depuis jeudi soir sur le camp de Port-Bouë des forces françaises à Abidjan, a-t-on appris vendredi auprès de l'état-major des armées à Paris. Depuis le début de l'offensive des FRCI, les ressortissants libanais, notamment, se plaignent d'être la cible de menaces.

10h00: Quels soldats soutiennent encore Gbagbo?
Laurent Gbagbo, combien de divisions? Plus beaucoup à en croire les différentes affirmations de l'ONU ou des généraux des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), qui ont pris d'assaut Abidjan. ce qui est sûr c'est que les forces spéciales de la garde républicaine le soutiennent encore et participent aux combats autour de sa résidence. les jeunes étudiants entrés dans le mouvement des Jeunes Patriotes du ministre Charles Blé Goudé tentent également de se battre, bien qu'ils aient été récemment armés à la hâte et ne bénéficient pas de l'entrainement adéquate.

Pour le reste, dans les rangs des policiers, gendarmes, soldats de l'armée, de nombreux éléments sont passés ou vont passer dans l'autre camp. Ainsi, les policiers du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), il y a peu encore bras armé redoutable de la présidence Gbagbo, auraient rejoint les FRCI et appellent, sur leur site (information à prendre avec des pincettes puisque de nombreux sites officiels auraient été piratés) tous leurs éléments à faire de même. L'armée est complètement désorganisée et le chef d'Etat major, Philippe Mangou, s'est réfugié à l'ambassade d'Afrique du Sud.

9h55:Un témoin raconte les combats autour de la résidence de Gbagbo
"Ça n'arrête pas de tirer. Les hommes de Gbagbo résistent sur l'ensemble de leurs positions", a déclaré à l'AFP un habitant du secteur de la résidence de Laurent Gbagbo, dans le quartier de Cocody (nord d'Abidjan). "On entend des coups très sourds d'artillerie, des (lance-roquettes) RPG-7, des mitrailleuses lourdes", a-t-il ajouté.

09h45: Les dernières images de Laurent Gbagbo
Avant la prise de contrôle de la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), devenue "télé Gbagbo" pour les Ivoiriens depuis quatre mois, la télévision officielle diffusait jeudi soir en boucle des images de Laurent Gbagbo, selon le portail Abidjan.net. On y voit le président sortant dans les rues d'Abidjan, discutant avec des passants. SurYou Tube, les commentaires montrent bien l'ampleur des divisions dans le pays.

09h30: Les combats à l'arme lourde continuent dans Abidjan 
Des combats à l'arme lourde entamés dans la nuit de jeudi à vendredi à Abidjan dans le quartier central du Plateau, abritant le palais présidentiel, symbole du pouvoir du président sortant Laurent Gbagbo, se poursuivent ce matin.

07h30: La chute de Gbagbo, "une question d'heures"

La chute de Laurent Gbagbo pourrait n'être qu'une question d'heure, c'est en tout cas ce que pense Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique, interrogé vendredi matin sur Europe 1. Il estime "que la manière dont les forces d'Alassane Ouattara sont descendues sur Abidjan est bien organisée".

01h00: La résidence de Gbagbo attaquée
Les pro-Ouattara ont attaqué le palais présidentiel et de la résidence de Gbagbo, où ce dernier se trouvait en principe. "Sa maison est attaquée, c'est certain. Il y a de la résistance, mais elle est attaquée", a déclaré à Reuters Patrick Achi, porte-parole du gouvernement mis sur pied par Alassane Ouattara.

Regardez un reportage de LCI sur la nuit de combats à Abidjan:

JEUDI

24h00: La télévision d'Etat sous contrôle
Le porte-parole du ministère de la Défense de Ouattara, le capitaine Léon Kouakou Alla, a affirmé à l'AFP que ses forces avait pris le contrôle de la télévision d'Etat RTI."Nous nous sommes emparés de la RTI, les Forces républicaines sont à la RTI", a-t-il déclaré. Plusieurs habitants interrogés par l'AFP ont confirmé la coupure du signal.

23h27: Fermeture des frontières
Le gouvernement d'Alassane Ouattara a ordonné la fermeture jusqu'à nouvel ordre des frontières terrestres, aériennes et maritimes, "jusqu'à nouvel ordre".

22h50: Les casques bleus prennent l'aéroport
Les forces des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan jeudi, a indiqué un responsable de l'ONU.

22h00: Couvre feu nocturne jusqu'à dimanche
Un couvre-feu a été instauré à Abidjan, à partir de jeudi et jusqu'à dimanche, de 21H00 à 06H00, a indiqué Anne Ouloto, porte-parole du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara.

Côte d'Ivoire: L'affrontement final?

Les pro-Ouattara affrontent désormais les factions de l'armée fidèles à Laurent Gbagbo au sein même d'Abidjan. Alors que les forces onusiennes ont pris le contrôle de l'aéroport, le camp Ouattara a annoncé, peu avant 22h30, la fermeture de toutes les frontières du pays.

Alassane Ouattara Laurent Gbagbo

Laurent Gbagbo (à gauche) est plus que jamais en difficulté face à Alassane Ouattara. (Reuters)

Tout pourrait se jouer dans la nuit. Le camp d'Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, multiplie les annonces depuis quelques heures. Après avoir lancé un ultimatum, fixé à 21h, intimant à Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite, les proches d'Alassane Ouattara ont annoncé peu avant 22h30 un couvre-feu général, jusqu'à dimanche, ainsi que la fermeture de toutes les frontières du pays "jusqu'à nouvel ordre".

En quatre mois, depuis l'élection présidentielle contestée de novembre dernier, Laurent Gbagbo n'a jamais été autant isolé. La gendarmerie, des généraux et plusieurs factions de l'armée qui le soutenaient sont passés dans le camp adverse. Isolé au cœur d'Abidjan, il a dû lever le blocus autour de l'Hôtel du Golfe où était retenu Alassane Ouattara. Restent de nombreuses troupes de jeunes pro-Gbagbo qui sillonnent la capitale économique du pays et mènent, dans certains quartiers, une guérilla de rue face aux "Forces républicaines", pro-Ouattara.

Les casques bleus se déploient

"Il faut que Laurent Gbagbo se rende pour éviter un bain de sang. On espère qu'il le fera, sinon on viendra le chercher là où il est", a déclaré Guillaume Soro à l'AFP, ajoutant qu'en cas de démission, le président sortant, au pouvoir depuis 2000, ne sera pas traduit devant la justice internationale. En prévision d'un durcissement des combats dans une métropole de quatre millions d'habitants, les forces onusiennes se sont déployées. Ainsi, environ 950 soldats français ont verrouillé les quartiers où résident le plus d'Occidentaux. Pour éviter les pillages principalement.

Les casques bleus ont également pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan. Choi Young-jin, chef de la mission onusienne en Côte d'Ivoire (Onuci), a annoncé sur France Info que "seules les forces spéciales de la Garde républicaine et les Cecos (commandos de forces spéciales)" entourent désormais le président sortant. Au quatrième jour de l'offensive éclair lancée par les partisans d'Alassane Ouattara, la fin de règne de Laurent Gbagbo n'a donc jamais été aussi proche.

 

Côte d'Ivoire: Les pro-Ouattara prennent San Pedro

Mercredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité la résolution n° 1975 qui impose des sanctions contre le président Laurent Gbagbo, et exige son départ immédiat. Après avoir facilement pris le contrôle de Yamassoukro, la capitale administrative du pays, les partisans d'Alassane Ouattara se sont emparés de San Pedro, premier port d'exportation de cacao au monde, dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Des fusillades ont éclaté mercredi vers 21h lorsque nous avons aperçu des véhicules rebelles entrer en ville, a raconté un habitant qui a requis l'anonymat par peur de représailles. Nous sommes tous restés cloîtrés chez nous tout en entendant des tirs nourris".Seydou Ouattara, porte-parole militaire des Forces républicaines de Côte d'Ivoire a confirmé la prise de San Pedro à l'agence Reuters:"Les forces de Gbagbo sont toutes parties. Nous le contrôlons en totalité."

Selon le récit d'habitants et de combattants des deux camps, les insurgés contrôlent désormais cette localité stratégique pour la filière cacao. "Ils ont le contrôle total de la ville depuis 4h. Ils ont lancé une offensive de 22h à 1h, et après ils ont procédé à des ratissages. Actuellement, ils patrouillent dans la ville à bord de 4X4, armés de Kalachnikov et de lance-roquettes", rapporte un habitant. Les rebelles patrouillent désormais dans les rues de San Pedro où le calme est en grande partie revenu, hormis quelques tirs sporadiques.

Un revers de plus pour Gbagbo

Un nouveau revers pour le président sortant Laurent Gbagbo, après la chute de Gagnoa dans le centre-ouest du pays, symbolique car au cÅ“ur de sa région natale. Suivie de la prise de Yamassoukro, et le vote de la résolution 1975 par le Conseil de sécurité de l'ONU. Ce sont autant de signes de son affaiblissement grandissant. Après un silence de plusieurs semaines, Laurent Gbagbo devait s'adresser à la Nation dans la soirée, selon la télévision d'Etat. Mais ce discours très attendu a été reporté.

Un communiqué laconique lu par le porte-parole du gouvernement Ahoua Don Mello informe que Laurent Gbagbo "suit avec la plus grande attention l'évolution de la situation et reporte à plus tard son adresse à la Nation", sans donner plus de précision. Guillaume Soro, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, président reconnu vainqueur par l'ensemble de la communauté internationale, a lancé un avertissement: "M. Gbagbo a encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan. Et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui."



04/04/2011
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