R O U I B A - ville......

«Tout cela est du blabla pour moi, vous croyez vraiment que l'interdiction de transporter des produits liquides pourrait fléchir les frappes des groupes terroristes s'ils le décidaient vraiment. Moi je n'y crois pas. Quand il veulent frapper, ils ont mille et une méthodes de le faire», nous a confié hier, une dame de 50 ans, qui s'apprêtait à prendre le vol Alger- Paris, à l'aéroport international d'Alger.
«Tout cela est du blabla pour moi, vous croyez vraiment que l'interdiction de transporter des produits liquides pourrait fléchir les frappes des groupes terroristes s'ils le décidaient vraiment. Moi je n'y crois pas. Quand il veulent frapper, ils ont mille et une méthodes de le faire», nous a confié hier, une dame de 50 ans, qui s'apprêtait à prendre le vol Alger- Paris, à l'aéroport international d'Alger. Notre interlocutrice va au bout de sa pensée : «Je pense qu'il y a de la politique dans tout ce qui se passe en ce moment sur le niveau sécuritaire. Il se trouve peut-être que le président américain veut maintenir sa force, en usant de l'alibi sécuritaire, à l'approche des élections aux USA», dit-elle en ajoutant que «les dernières mesures de sécurité sont exagérées et sont trop médiatisées». Convaincue de l'abus exercé par les forces sécuritaires dans toutes les villes du monde, notamment dans les aéroports, la passagère ne se sent pas du tout en sécurité. Un avis partagé par d'autres voyageurs qui n'ont pas hésité à nous exprimer leurs inquiétudes suite à ces dernières mesures. «Le fait d'interdire de l'eau minérale, du déodorant, et autres liquides, nous interpelle davantage sur la sécurité dans les avions. Il y a certainement une situation plus grave qu'on refuse de nous communiquer », conclut une jeune fille voyageant en Tunisie. Apostrophée, une autre passagère déclare ne pas être au courant de ces mesures. Elle ne s'est pas encore présentée au guichet d'enregistrement. Elle est revenue vers nous, un quart d'heure plus tard avec ces propos : «J'ai dû me débarrasser de mon parfum. C'est très strict. Heureusement que je n'avais pas envoyé mon bagage dans la soute.» Ainsi, l'application des toutes dernières mesures de sécurité dans les aéroports, suite au démantèlement d'un réseau terroriste à l'aéroport de Londres, n'est pas limitée aux seules destinations de Londres et des Etats-Unis.

Vigilance… vigilance chez les compagnies aériennes
Depuis deux jours, les services sécuritaires de l'aéroport international d'Alger, ainsi que le personnel travaillant aux guichets des enregistrements des bagages, mènent une véritable campagne de sensibilisation des passagers. Désormais, l'interdiction de transporter des produits liquides, des gels et des pâtes dans les bagages à main (cabines), concerne toutes les destinations, que ce soit vers l'Europe ou les autres pays de l'Afrique et du monde arabe. «Pas d'exception, quand il s'agit de sécurité, chaque fois que de nouvelles mesures sont prises, nous les appliquons au même titre que les autres aéroports internationaux », nous a-t-on signalé hier, dans les salles d'embarquement. Au niveau des différentes compagnies aériennes (Aigle Azur, Air Algérie, Air France) que nous avons visitées, la vigilance est au point. «Nous informons chaque passager de la nécessité de se soumettre à ces mesures et lui éviter la saisie des produits interdits, au niveau de la PAF», fait remarquer un responsable d'encadrement de la compagnie Air Algérie. Un prospectus est même distribué aux passagers dans les fils d'attentes afin qu'ils se renseignent le plus largement possible sur les mesures de sécurité imposées dans les aéroports et avions. Ce responsable se plaint, par ailleurs, du refus affiché par certains voyageurs, qui réagissent avec mépris et négligence aux instructions qui leur sont transmises. «Il reste que la plupart d'entre eux sont compréhensibles et sont conscients que la prévention est obligatoire pour leur protection», signale t-on. La mise en application de ces mesures sécuritaires, ajoutée aux perturbations enregistrées avant-hier dans les vols, suite au débrayage enregistré par le personnel d'Air Algérie, a créé un chamboulement à l'aéroport d'Alger, qui enregistre un afflux particulier de voyageurs, en cette période estivale. Un renforcement des équipes de sécurité a été sensiblement ressenti dans l'enceinte de l'aéroport, semant une certaine angoisse au sein des passagers qui n'ont pas manqué de remarquer cette présence massive d'agents de sécurité. «J'ai l'impression que quelque chose d'anormal s'est produit ou est prévisible ici», fait constater un voyageur. «Sinon, pourquoi un tel dispositif sécuritaire», s'interroge-t-il. Autre mesure de sécurité, les documents des voyageurs n'échappent plus au contrôle. Désormais, aucun passager n'est autorisé à franchir les limites de la police des frontières si son passeport n'est pas avalisé par le guichet du «contrôle documents». «Dans le passé, le contrôle se faisait sans cachet, c'est de là que des cas de falsification de documents ont été détectés et signalés», a affirmé un responsable de sécurité, en ajoutant qu'une amende de 5000 euros est requise contre l'aéroport, pour chaque cas de falsification déclaré.
Quel avenir pour le free-shop ?
Interrogé sur la vente des produits liquides à bord des avions, un responsable d'Air Algérie nous a effectivement confirmé que la vente est autorisée, à partir du moment que ces produits sont certifiés, contrairement aux produits transportés par les passagers dont la provenance reste inconnue. Néanmoins, il est important de s'interroger, dans le sillage de ces événements et de ces nouvelles restrictions, sur le devenir de la free-shop au niveau des aéroports. Les produits liquides vendus dans les boutiques des aéroports à des prix hors taxes, comme les parfums, les gels, les crèmes, risquent d'enregistrer une stagnation, en raison des nouvelles mesures sécuritaires. Il en va de même pour les liqueurs que les passagers ne peuvent, dans tous les cas, pas envoyer en soute. Même si ce genre d'activité commerciale n'est pas très dynamique pour ce qui est de l'Algérie, il reste que pour beaucoup de pays, notamment en Europe, c'est toute une industrie qui assure ce marché.
Rosa Mansouri

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/08/16/article.php?sid=42046&cid=2

L'appareil avait signalé un problème de moteur avant de s'écraser Trois morts dans le crash d'un avion cargo algérien en Italie Source : La Tribune Les pilotes de la compagnie aérienne Air Algérie étaient hier sous le choc. Trois de leurs collègues ont péri dans un crash survenu, mercredi dernier, en Italie, aux environs de 19h15, heure algérienne (20h15, heure italienne). L'avion, un cargo de type Lockheed L-382, se rendait à Francfort lorsqu'il s'est écrasé près de Piacenza, une zone inhabitée de Besurica, au sud de Milan. L'appareil avait signalé un problème de moteur avant de s'écraser aux portes de la ville de Piacenza. «Le pilote a évité une catastrophe», a affirmé un journaliste de la télévision italienne. De fait, afin de ne pas causer d'importants dégâts dans la zone urbaine survolée, le pilote a délibérément orienté son appareil vers un terrain désert où l'accident n'a engendré aucune perte humaine. Un geste de bravoure qui mérite l'admiration. Les victimes sont le pilote, le copilote et un mécanicien. L'un d'eux était un jeune marié et l'autre était sur le point de partir à la retraite. «Nous ne voulons plus enterrer nos collègues», criaient des pilotes en colère dont certains ont observé un arrêt de travail durant toute la journée. Ce qui a causé des perturbations et des retards indéterminés sur les vols, suscitant la grogne des passagers. «Nous sommes usés,fatigués, nous n'avons plus la force de travailler dans ces conditions précaires. Ni notre sécurité ni celle des passagers ne sont assurées. Ni même celle de la compagnie qui risque de sombrer bientôt… Y en a marre du bricolage», dénonçaient-ils. Les pilotes interpellent les pouvoirs publics pour «faire face à la situation avant qu'elle ne devienne insurmontable». Aucune information n'a filtré jusqu'à hier soir sur les causes de ce drame. Une commission d'enquête a été mise en place par les autorités italiennes à laquelle participent un pilote et un mécanicien d'Air Algérie. Les deux boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées, indique une source du ministère des Transports. Karima Mokrani