Lâeffroyable boucherie qui se dĂ©roule actuellement en Palestine avec la vague dâĂ©motion quâelle soulĂšve en AlgĂ©rie, oĂč la cause palestinienne âfait partie des constantes nationalesâ, offre Ă lâislamisme un prĂ©texte idĂ©al pour tenter de se redonner une visibilitĂ© sur la scĂšne politique.
Lâislamisme âhardâ nâest pas soluble dans la rĂ©conciliation nationale. Pour ceux qui ont des doutes sur ce postulat, et visiblement ils sont de plus en plus nombreux, ce qui sâest passĂ© ce week-end en apporte largement la preuve. Au niveau de trois mosquĂ©es dâAlger, situĂ©es Ă Belcourt, Kouba et Bab El-Oued, des fiefs de lâex-Fis, des tentatives de marches, en soutien Ă la population palestinienne de Gaza, ont eu lieu. Il aura fallu lâintervention prompte de la police, forte de la loi interdisant les manifestations publiques, pour que les choses rentrent rapidement dans lâordre.
Câest que cet islamisme dormant est Ă lâaffĂ»t de la moindre opportunitĂ© politique pour tenter de relever la tĂȘte. Et lâeffroyable boucherie qui se dĂ©roule actuellement en Palestine, avec la vague dâĂ©motion quâelle soulĂšve en AlgĂ©rie, oĂč la cause palestinienne âfait partie des constantes nationalesâ, lui offre un prĂ©texte idĂ©al pour tenter de se redonner une visibilitĂ© sur la scĂšne politique. Le jeu vaut pour eux dâautant plus la chandelle que nous sommes Ă trois mois de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, une Ă©chĂ©ance sur laquelle ils voudraient Ă tout le moins peser.
Faut-il pour autant leur faire grief de cette tentative de rĂ©cupĂ©ration qui fait fi certes de la moralitĂ© politique la plus Ă©lĂ©mentaire ? Que nenni, bien entendu. Mais encore une fois, lâerreur vient des autoritĂ©s qui montrent Ă nouveau leur incapacitĂ© de gĂ©rer intelligemment une Ă©motion collective.
Il est vrai quâen raison du maintien de lâĂ©tat de siĂšge, les manifestations de rue sont interdites, mais les autoritĂ©s auraient dĂ» penser Ă mettre en place des cadres lĂ©gaux pour permettre aux AlgĂ©riens, comme leurs frĂšres tunisiens, marocains, libyens, dâexprimer leur indignation, leur colĂšre, face au drame Ă ciel ouvert de Gaza.
On comprend dâautant moins lâattitude restrictive des autoritĂ©s Ă lâĂ©gard des marches de solidaritĂ© quâelles sont les premiĂšres Ă apporter de lâeau au moulin de la colĂšre des citoyens, Ă travers des prĂȘches dans certaines mosquĂ©es et Ă travers aussi la tĂ©lĂ©vision nationale qui presque, toutes autres Ă©missions cessantes, focalise sur le drame palestinien. Dans cette affaire, câest une question de cohĂ©rence, Ă dĂ©faut dâintelligence politique.