DIMANCHE 08 MARS, 2009
Ses 30 membres représentent 25 partis politiques et les 6 candidats en lice
Installation de la Commission de surveillance des élections présidentielles
ParKarima Mokrani
La Commission politique nationale de surveillance des Ă©lections prĂ©sidentielles (CPNSEP) vaque Ă son travail. Son prĂ©sident, lâancien ministre de la Justice, Mohamed Teguia, lâa installĂ©e officiellement hier, au siĂšge de lâex-CPVA, Ă Alger. Ses membres, au nombre de 30, reprĂ©sentent 25 partis politiques agrĂ©Ă©s et, bien sĂ»r, les 6 candidats en lice pour la prĂ©sidentielle dâavril 2009. Aucune organisation nationale nây prend part. Aucun reprĂ©sentant des partis politiques qui ont dĂ©cidĂ© de boycotter le rendez-vous Ă©lectoral, non plus. «Les portes de la Commission restent ouvertes pour tous les partis politiques, y compris ceux qui ont annoncĂ© leur dĂ©cision de boycotter les Ă©lections», dira toutefois son coordonnateur.
M. Teguia rappelle que câest conformĂ©ment au dĂ©cret 09-61 du 7 fĂ©vrier 2009 que la crĂ©ation de cette commission a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e
par les pouvoirs publics. Une commission qui est toutefois indĂ©pendante -elle ne dĂ©pend, officiellement, dâaucune institution Ă©tatique ou autre- devrions-nous le souligner. Son rĂŽle est de veiller au bon dĂ©roulement des Ă©lections prĂ©sidentielles, du premier jour de la campagne Ă©lectorale au jour de lâannonce des rĂ©sultats dĂ©finitifs du scrutin. «Notre travail consiste Ă vĂ©rifier que les Ă©lections se dĂ©roulent dans les conditions de transparence et de rĂ©gularitĂ© requises par les textes de loi. Nous travaillons de façon Ă ce quâil nây ait pas de dĂ©passements le jour du scrutin et pendant toute la pĂ©riode de la campagne Ă©lectorale», tient Ă prĂ©ciser son reprĂ©sentant. Quâen est-il des observateurs Ă©trangers dont certains sont dĂ©jĂ en AlgĂ©rie ? «Leur travail est un plus. Ce qui compte, câest notre travail
Ă nous, les membres de la commission», insiste encore M. Teguia. Rappelons Ă ce propos que, sur invitation du gouvernement algĂ©rien, la commission de lâUnion africaine (UA) a envoyĂ© Ă Alger certains de ses membres pour se renseigner sur les conditions de dĂ©roulement du scrutin. Ces derniers ont dĂ©jĂ rencontrĂ© des reprĂ©sentants de partis politiques et leur ont demandĂ© des enseignements sur les prĂ©paratifs de lâĂ©lection prĂ©sidentielle.
Abdelkader Malki du RND le confirme : «Ils nous ont posĂ© des questions sur les prĂ©parations pour le scrutin, les prĂ©visions en ce qui concerne le taux de participation, les raisons du boycottâŠÂ» Ainsi, Ă quelques jours du lancement officiel de la campagne Ă©lectorale pour la prĂ©sidentielle dâavril prochain, fixĂ© pour le 19 mars, les institutions de la RĂ©publique semblent ne mĂ©nager aucun effort pour le bon dĂ©roulement de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. Du ministĂšre de lâIntĂ©rieur et des CollectivitĂ©s locales et de celui des Affaires Ă©trangĂšres, tous deux occupĂ©s Ă assurer la bonne rĂ©vision des listes Ă©lectorales, Ă dâautres ministĂšres et organismes publics qui se sont rapprochĂ©s directement des citoyens pour les convaincre dâaller voter le jour J⊠en passant par la direction gĂ©nĂ©rale de la SĂ»retĂ© nationale qui sâengage Ă dĂ©ployer plus de 160 000 policiers pour la sĂ©curitĂ© des candidats aussi bien que celle des centres et des bureaux de vote, les pouvoirs publics mettent en place tout un ensemble de dispositifs Ă mĂȘme de rĂ©ussir le scrutin. Un rendez-vous Ă©lectoral jugĂ© dĂ©cisif pour tout le pays malgrĂ© les appels au boycott lancĂ©s par des partis politiques et des personnalitĂ©s nationales. PrĂ©sent Ă la cĂ©rĂ©monie dâinstallation officielle de cette commission, Ramdane Taazibt du PT fait part de ses doutes quant Ă son efficacitĂ© : «Des commissions de surveillance des Ă©lections ont toujours existĂ© mais cela nâa pas empĂȘchĂ© la fraude. Le PT demande Ă ce que ses militants aient la possibilitĂ© de siĂ©ger dans les commissions administratives au niveau des communes.» Le reprĂ©sentant du PT juge par ailleurs quâil est normal que les trois partis de lâAlliance prĂ©sidentielle (FLN, RND et MSP) soient membres de cette commission mais pas les autres : «Certains partis nâapparaissent que lors des Ă©lections. Je ne vois pas pourquoi ils participent Ă la commission, alors quâils nâont mĂȘme pas de candidat.» Et M. Taazibt dâĂ©voquer une des raisons de «cet engouement» pour une commission censĂ©e garantir la
transparence et la lĂ©galitĂ© du scrutin : «En 2004, des membres de la commission de lâĂ©poque ont demandĂ© des primes de 80 000 DA la journĂ©e. Câest inadmissible. Câest pourquoi le PT est contre la rĂ©munĂ©ration des membres de la commission.» Et pourquoi donc le PT participe-t-il Ă cette commission sâil nâest pas dâaccord avec ses principes ? «LĂ oĂč nous avons la possibilitĂ© de nous battre, nous le faisons. Nous nous battons pour que le choix du citoyen algĂ©rien soit respecté», affirme-t-il.