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Actualités : GOUVERNEMENT ET MAJORITÉ PARLEMENTAIRE 10 jours pour changer
De quoi sera fait l’après-10 mai ? «Rien ne changera, au plan institutionnel, avant une dizaine de jours et l’installation officielle de la nouvelle Assemblée», nous confie une source bien informée. En fait, il y a une procédure constitutionnelle qui impose un calendrier bien précis à respecter. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - En premier lieu, il faut attendre la première intervention du Conseil constitutionnel, sous la forme «d’une déclaration annonçant les résultats», dans les soixante-dix heures suivant le jour de l’élection. Une intervention qui aura donc lieu aujourd’hui, dimanche. «Suite à quoi s’ouvre immédiatement la période légale de dépôt des recours pour les candidats ou les partis s’estimant lésés ou ayant à dénoncer des anomalies lors de l’opération électorale.» Aussi, «l’installation officielle de la nouvelle Assemblée doit intervenir au dixième jour à compter de la date de déclaration du Conseil constitutionnel, soit, en l’espèce, le mercredi 23 mai». Entre-temps, pas un seul changement n’aura lieu à la tête des institutions et, de ce fait, Abdelaziz Ziari restera toujours le troisième personnage de l’Etat et Ouyahia continuera, durant la même période, à assurer, avec son gouvernement, la gestion des affaires courantes. En d’autres termes, les choses sérieuses ne commenceront qu’après l’installation de la nouvelle Assemblée et la validation des mandats des nouveaux députés, entre autres les quelques ministres élus. «A partir de ce moment, Ouyahia remettra la démission du gouvernement au président. Il pourrait même le faire avant l’installation de l’Assemblée mais ce serait juste pour la forme.» C’est dire que Bouteflika aura tout le temps de prendre les décisions inhérentes au futur gouvernement ainsi que la «suggestion» d’un nom pour présider la future Assemblée. Mais, d’ores et déjà, une question se pose : quel sera le sort que le pouvoir réservera à celui qui était, jusqu’en janvier 2012, membre de l’Alliance présidentielle et l’encore membre du gouvernement avec quatre portefeuilles, le MSP de Aboudjerra Soltani ? Le successeur de Mahfoud Nahnah, qui croyait dur comme fer à l’avènement, en Algérie, d’un scénario à l’égyptienne ou à la tunisienne qui en ferait un «Ghanouchi» algérien, avait, rappelons-le, anticipé les événements en annonçant avec fracas, le 1er janvier 2012, le retrait de l’ex- Hamas de l’Alliance présidentielle ! Laquelle alliance qu’il affronte frontalement depuis, tout en gardant ses quatre ministres dans le gouvernement. Mieux, il créa une nouvelle alliance, «l’Alliance de l’Algérie verte», islamiste comme son nom l’indique bien sûr, en y associant deux squelettiques formations intégristes, El Islah et Ennahda. Les «coalisés verts», grossièrement soutenus par les régimes théocratiques du Golfe, étaient tellement convaincus que le pouvoir était à portée de main qu’ils avaient préparé une équipe qui devait faire office de gouvernement algérien après les élections ! Le cas MSP, ex Hamas, est vraiment atypique et n’a pas son pareil à travers le monde. Le parti de Aboudjerra est, en effet, dans le gouvernement et ne l’a plus jamais quitté depuis 1995. Sous Zeroual déjà, le pouvoir avait misé sur la formation de Nahnah pour en faire «son» parti islamiste dans l’objectif de faire face aux terribles pressions internationales exigeant la réhabilitation de l’ex-FIS. La coalition tripartite, FLN, RND, MSP, stratégique pour le pouvoir, survivra même à l’ère Zeroual et sera héritée par Abdelaziz Bouteflika qui ne l’a jamais remise en question, treize ans durant, même s’il n’a pas tenté de cacher son aversion pour le parti de Nahnah et Soltani qu’il n’a jamais reçus en audience. Bouteflika savait qu’il devait gérer des équilibres qu’exige la réalité nationale et internationale. L’islamisme, disait-on, étant une tendance lourde dans la société algérienne, le pouvoir était contraint à une sorte de concession complice où tout le monde trouvait son compte. Or, depuis le 1er janvier 2012 mais surtout au sortir des législatives de jeudi dernier, le pouvoir est spectaculairement affranchi de cette contrainte. D’abord par la décision du MSP lui-même de quitter l’Alliance, puis par la médiocrité du score de l’ensemble des islamistes aux élections et, enfin, en raison des réactions internationales soulignant, de manière unanime, la régularité du scrutin du 10 mai. Bouteflika est désormais d’autant plus à l’aise pour sévir, que les deux autres partis de l’Alliance sortis vainqueurs des élection, le FLN et le RND, ne cachent plus leur souhait de se séparer d’avec un partenaire «renégat». Et d’ailleurs, les deux partis peuvent gouverner à deux, eux qui détiennent une majorité écrasante à l’Assemblée. K. A.
Par Maamar Farah En tenant compte des bulletins nuls (à étudier par les psychologues : cette photo de Kadhafi glissée dans l’urne par beaucoup d’Algériens ?!), le nombre des votes exprimés est de 7 millions ! En faisant une opération simple, cela représenterait 30% du corps électoral. Autrement dit, 70% des Algériens ont rejeté les législatives et leurs partis, soit en s’abstenant de voter, soit en glissant un bulletin nul ! Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser d’autant plus que les grands changements promis, les réformes profondes, les signes d’un printemps algérien spécifique vont se traduire par le… retour de M. Belkhadem à la tête du gouvernement ! En attendant, bien sûr, que M. Ouyahia lui succède ! Les regards vont se tourner désormais vers les redresseurs et les opposants à l’actuel SG du FLN. Encore une fois, un éventuel changement ne viendra pas des urnes, mais des coulisses. C’est une tradition bien algérienne… maamarfarah20@yahoo.fr «Démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois que nous avons besoin de lui.» (Robert de Flers)
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Zut ! C’est raté d’un poil ! Mais d’un gros poil ! |
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Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
Législatives. Comment ont réagi les leaders de l’Alliance islamiste ?
Verts de rage !
A l’heure où la zerda du FLN fait vacarme, et à l’heure où nous devons presque notre salut républicain à… Belkhadem – ce qui est un comble, je vous le concède — moi, je préfère marquer une halte en forme d’hommage et de compassion. Oui ! Une halte de commisération même ! J’éprouve en ce moment précis une pitié sincère et une affliction encore plus sincère (si ! si ! j’te jure !) pour les membres du gouvernement islamiste qui était en formation aux dires de Soltani et de ses alliés. Eh oui Souvenez-vous de cette interview dans laquelle le Raqi affirmait à quelques heures seulement du scrutin législatif, sans ciller d’un poil dru, sans rougir du kanoun et sans trembler de l’amulette, que «pour l’Alliance Verte, l’heure était déjà à la formation du futur gouvernement». Aïe ! Aïe ! Aïe ! Le gouvernement vert a fort pâli depuis ! Et j’imagine d’ici la mine maussade des frères barbus promis à un maroquin, un portefeuille ministériel. Certains en avaient déjà parlé autour d’eux, Macha Allah Les femmes et les enfants s’étaient chargés du merchandising de l’info, de vendre la future promotion du papa dans le quartier et plus loin encore. Il se dit même que les futurs-ex-ministres de l’Alliance pour une Algérie Verte s’étaient engagés, avaient promis des machins à des personnes bien précises une fois installés dans les ministères de la République. Ça fait désordre aujourd’hui que cette Alliance se prend une veste, un râteau mémorable. Et vous me connaissez, amis lecteurs ! Je ne suis pas du genre à tirer sur une ambulance. Encore moins sur un corbillard bondé d’espoirs ministériels et gouvernementaux inassouvis. Je me contente juste de voir passer l’ambulance, avec, derrière elle, le corbillard. Et je remarque ce truc énorme, cette traînée liquide à la suite de ce cortège de fin du monde salafiste. Des larmes ! Des hectolitres de larmes ! Soubhan Allah ! Même les morts peuvent encore pleurer ici-bas. Si c’est pas miraculeux, ça ! Dieu est grand ! Et il faut accepter ce qu’il nous envoie. Si Dieu avait voulu que le gouvernement soit formé de ministres de l’Alliance, il y aurait pourvu ! Il ne l’a pas permis, c’est donc qu’il ne le voulait pas ! Mais ce n’est pas une raison pour rire de la détresse des vaincus. Noooooon ! D’ailleurs, pour les consoler de ce gouvernement avorté (l’avortement la yadjouz), je leur signale juste un truc que je trouve assez intéressant. Les islamistes n’ont eu de cesse toutes ces dernières années de dénoncer l’interruption du processus électoral en 1991. Eh ben voilà, mes frères barbus. Ce fameux second tour vient d’avoir lieu. Et vous avez perdu ! Dont acte ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
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