Dimanche 23 Octobre 2011
La voie ouverte vers la démocratieLes Tunisiens éliront aujourd’hui l’Assemblée constituante dans le cadre des premières élections libres de... |
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Tizi Ouzou : Incursion terroriste à Redjaouna
Un groupe terroriste, dont le nombre n'a pas été déterminé a opéré, ce samedi, 22 octobre, aux.
Un groupe terroriste, dont le nombre n'a pas été déterminé a opéré, ce samedi, 22 octobre, aux environs de 12h, une incursion à l'entrée du village Redjouna, sur les hauteurs de la commune de Tizi Ouzou, précisent des sources locales.
Les mêmes sources ajoutent que les assaillants ont procédé à un acte de sabotage. Ils ont scié un poteau électrique à la limite entre le village Redjaoua et Boukhalfa, une banlieue de la ville de Tizi Ouzou, et ce avant de prendre la fuite vers les forêts environnantes.
A l'heure où nous mettons en ligne, Redjaouna, ce village de plus de 10 000 habitants, est toujours sans électricité.
Hafid Azzouzi
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Actualité
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Le musc du jasmin…
le 23.10.11 |
Les Tunisiens vont se rendre aux urnes ce matin. C’est un jour historique. Historique, parce que c’est la première fois depuis l’indépendance de leur pays qu’ils iront voter sans connaître les résultats du scrutin. C’est surtout la première fois qu’ils sentiront vraiment qu’ils tiennent leur destin et l’avenir de leur pays entre leurs mains. Ce 23 octobre sera donc à marquer d’une pierre blanche par les Tunisiens qui ont tant souffert sous la botte du président déchu Ben Ali.
C’est, toute proportion gardée, un scrutin équivalent au référendum d’autodétermination de l’Algérie en 1962. Un peuple qui renaît, des langues qui se délient, une liberté qui s’exprime – par un bulletin – et, au bout, la joie incommensurable d’un peuple qui acquiert enfin la citoyenneté. Il faut avoir vécu sous Ben Ali pour comprendre le sens de ce 23 octobre dans la jeune histoire de ce pays. «Nous sommes heureux, excités et confiants», s’exclamait comme un enfant le président de la Commission électorale tunisienne, Kamel Jendoubi. Et pour cause ! Certains ne croyaient même pas les Tunisiens capables de couronner leur révolution par une élection au suffrage universel tant les contre-révolutionnaires, internes et externes, étaient, depuis janvier, à l’affût pour faire foirer le processus démocratique.
Mais il était dit quelque part que ces Tunisiens, qui ignoraient presque tout de la politique et ses subtilités, allaient transformer – certes laborieusement – leur pays en un exemple in vivo de démocratie dans le Monde arabe. Et c’est incontestablement le premier fruit, le premier musc de la Révolution du jasmin. Au-delà du (ou des) vainqueur(s) du scrutin que seules les urnes vont désigner, comme l’a assuré le chef de la mission des observateurs de l’Union européenne, Michael Gahler, il faut déjà se réjouir de ce que la Tunisie ait osé et réussi l’élection d’une Assemblée constituante. Il faut se féliciter aussi de ce qu’aucun dépassement n’a été signalé durant la campagne, mis à part la fausse note cathodique de Nessma TV.
Il reste juste à confirmer que le fantôme islamiste de Ghannouchi n’est qu’un épouvantail brandi opportunément par ceux qui sont déjà nostalgiques de la délicieuse vie sous le parapluie de Ben Ali. Pour le reste, les Tunisiens auront aujourd’hui le privilège d’écrire ou de réécrire une page glorieuse d’un Monde arabe sorti de son arriération politique dans laquelle l’avaient plongé ses dirigeants un demi-siècle durant.
Ironie de l’histoire, les Tunisiens cueilleront en ce jour béni les fruits de leur révolution pendant que leurs voisins libyens proclameront, le même jour, la libération de leur pays et le succès de la leur… Puisse donc le jasmin répandre son parfum sur la Tunisie, la Libye et tous les peuples arabes qui souhaitent ôter les baillons et briser les chaînes de l’asservissement qui les empêchent de découvrir autre chose que leurs tyrans narcissiques.
Hassan Moali
Karim Tabou à Bouira : « Le pouvoir algérien est très mauvais, il a détruit la société»
Le premier secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS), Karim Tabou, qui a animé, dans l'après-midi de ce samedi 22 octobre, un meeting à Bouira, est revenu sur sa rencontre avec le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, qui a effectué mardi dernier une visite de travail en Algérie.
«C’était une occasion de lui expliquer que cela fait 20ans que le pouvoir algérien vend un discours qui garantit les intérêts des étrangers», dira-t-il.
Ainsi, Tabou aurait soufflé à son interlocuteur que « le régime en place est basé sur des personnes». Le premier secrétaire du FFS a accusé le pouvoir d'être derrière le climat d’insécurité qui règne dans le pays, estimant que «cela fait 20ans qu’il(le pouvoir, ndlr) passe son temps à détruire la société».
«C’est un pouvoir très mauvais», a lâché le secrétaire national du plus vieux parti d’opposition. Pour étayer ses propos, Karim Tabou cite les derniers attentats ayant ciblé ces dernières années Alger et ses environs, notamment celui qui a visé l’académie militaire de Cherchell.
« Soit c’est eux (le pouvoir ndlr), qui font de la violence, soit ils sont incompétents», dénonce-t-il. Ainsi, le retour de l’islamisme inquiète le FFS. Selon l’orateur, « les plus grands marchés de l’informel sont aujourd’hui détenus par des islamistes et des repentis».
Il n’a pas manqué de fustiger également certaines formations politiques, en les qualifiant, de « faux partis qui ont aidé le régime à maintenir le statu quo».
Amar Fedjkhi
Saïd Khelil à Tizi Ouzou : «Si le pays ne se réforme pas, ce sera l’implosion»
le 23.10.11 | 01h00 Réagissez
Hier, lors d’une conférence animée à la Maison des droits de l’homme et du citoyen, à Tizi Ouzou, Saïd Khelil a déclaré : «Si le pays ne se réforme pas, il s’acheminera inéluctablement vers l’implosion.» Dans son intervention, ce militant de la démocratie et de la cause amazighe a retracé la vie politique, économique et sociale de l’Algérie de 1962 à ce jour.
Juste après l’Indépendance, le pays a opté pour une politique tétanisée et dirigée, en choisissant, d’emblée, le bloc socialiste», a-t-il dit, estimant que ce mode de fonctionnement a montré ses limites, surtout après la mort du président Boumediène.
«Chadli Bendjedid avait essayé de faire des réformes économiques, mais rien n’a été fait sur le plan politique. Donc c’était l’impasse. C’est pour cela qu’il a dirigé un système lourd et très bureaucratisé qui s’est essoufflé, notamment en 1988, où le peuple commençait à s’appauvrir à cause d’une économie rongée par la corruption et la chute du prix du baril de pétrole», a affirmé cet ancien détenu des événements d’avril 1980. Pour étayer ses dires, il a ajouté que le régime était dans l’incapacité de contenir une révolte inattendue : «Face à ce raz-de-marée populaire, le pouvoir était dépassé. Il a répliqué par une répression atroce, des arrestations, des tortures et une violence à grande échelle.»
Et de poursuivre : «Chadli annonce des réformes. Plusieurs partis politiques voient le jour et ceux qui travaillaient dans la clandestinité ont été agréés à la faveur du multipartisme. Il y avait deux blocs, à savoir la revendication berbère avec un ancrage puissant, surtout en Kabylie, et les islamistes qui étaient déjà organisés. Ils avaient d’ailleurs mené, en 1985, un mouvement armé dirigé par Bouyali.» L’orateur a également évoqué l’arrêt du processus électoral de 1991, qui a été, a-t-il précisé, soutenu par certaines forces et dénoncé par d’autres. «Après l’arrêt du processus électoral, la violence s’installe. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, avec les révolutions que connaissent les pays arabes, le régime algérien, affaibli par ses contradictions, essaye d’anticiper les choses en annonçant des réformes», a-t-il fait remarquer.
Hafid Azzouzi
Que fera Alger de la famille El Gueddafi ?
Safia El Gueddafi a refait le coup de sa fille Aïcha. Elle a, à partir de sa résidence à Alger, appelé la chaîne de télévision syrienne Al Raï pour dire que son époux, Mouammar El Gueddafi, est mort en «martyr».
Basée à Damas, cette station, qui n’a aucun lien avec Al Raï TV qui émet à partir du Koweït, a pris le relais de la chaîne de propagande libyenne Al Jamahiria, déconnectée des satellites depuis la prise de Tripoli par les rebelles du Conseil national de transition (CNT). Elle sert de déversoir aux déclarations des partisans de l’ex-tyran libyen et amis des dictatures arabes (un choix qui l’a mise déjà en difficulté avec l’opérateur européen Eutelsat). Mouammar El Gueddafi a intervenu à trois reprises, en septembre, sur Al Raï Damas pour traiter les rebelles de «bande de chiens». Sa fille Aïcha, entrée en Algérie fin août 2011 avec sa mère Safia, ses frères Mohamed et Hannibal, ses neveux, nièces et domestiques, a téléphoné à cette station, dans des conditions encore inconnues, pour appeler à la résistance contre les rebelles qualifiés de «traîtres» et à soutenir son père qui était caché à Syrte.
Aïcha El Gueddafi a intervenu 24 heures après la décision d’Alger de reconnaître le CNT comme pour torpiller la diplomatie algérienne. nUne déclaration qui lui aurait dû au moins coûter une reconduction aux frontières. Il n’en fut rien. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, avait tenté de rattraper le coup en déclarant que les propos d’Aïcha El Gueddafi étaient inacceptables : «Je ne peux qu’exprimer ma surprise devant une telle déclaration qui vient d’une dame que l’Algérie a accueillie avec le reste de sa famille pour des raisons humanitaires et qui transgresse les devoirs qui sont les siens vis-à-vis du pays qui l’a accueillie (…). Des décisions seront prises pour qu’à l’avenir, des comportements de ce type-là ne puissent plus avoir lieu.» Or, il y a lieu de s’interroger aujourd’hui quelles sont ces «mesures» qui auraient été «prises» puisque Safia El Gueddafi a pu prendre la parole à partir du territoire algérien ? Mourad Medelci maîtrise-t-il le dossier de la famille de l’ex-dictateur ou a-t-il tenu cette déclaration pour «une consommation» externe ? Après la mort du colonel libyen, l’Algérie est aujourd’hui dans un autre embarras.
Que faire de la famille El Gueddafi ? «Les membres de la famille El Gueddafi sont sous la responsabilité des Algériens. Les Libyens eux-mêmes l’ont affirmé et nous ont demandé de les considérer comme des Algériens», a déclaré Ahmed Ouyahia, Premier ministre, début octobre 2011. Que veut dire exactement «sous la responsabilité des Algériens» ? Que se passera-t-il si le CNT demande l’extradition des enfants d’El Gueddafi pour les juger ? Il a été dit qu’une délégation du CNT devrait venir en visite à Alger dans les prochains jours pour discuter de cette question et d’autres dossiers liés à la sécurité aux frontières. Aucune date n’a été fixée pour ce déplacement. Dans une précédente déclaration, Moustapha Abdeljalil, président du CNT, a précisé que la présence de la famille El Gueddafi en Algérie ne doit pas constituer «un danger» pour les Libyens. «Nous souhaitons qu’ils soient extradés en Libye lorsque des poursuites pénales et civiles seront engagées contre eux. Et je pense que l’Algérie ne va pas les maintenir sur son sol longtemps. Ils ne font que se reposer pour aller ailleurs», a-t-il souligné.
Des responsables algériens ont soutenu que la résidence algérienne du clan El Gueddafi est temporaire. La mort de Mouammar El Gueddafi va, inévitablement, accélérer la procédure. L’Algérie pourra chercher une autre terre d’accueil pour Aïcha et ses frères. Mais quel pays voudra d’eux ? Le Venezuela ? La Russie ? L’Afrique du Sud ? Les conditions violentes de la capture et de l’exécution de Mouammar El Gueddafi peuvent plaider en faveur de l’Algérie et du maintien de la famille de l’ex-maître de Tripoli sur son territoire.
L’argument sera simple, voire recevable : Aïcha et ses frères risquent l’exécution extrajudiciaire dans le cas d’une extradition vers la Libye. A ce niveau-là, la diplomatie algérienne devra déployer des efforts pour négocier avec le CNT, le convaincre de sorte à ce que ce dossier ne pèse pas plus sur les relations, déjà fragiles, entre les deux pays. Cela peut être facilité par le fait qu’aucun des membres de la famille n’est poursuivi par la justice internationale.