DIMANCHE 28 JUIN 2009
RADAR Lycée Amirouche : pépiniÚre des cadres de la Révolution
Il a été débaptisé le 29 juin 1963 par Ahmed Boumedjel | |||||||||||||
Jusquâen juin 1963, il portait le nom de lycĂ©e mixte de Tizi Ouzou. À cette date, Les leçons devront ĂȘtre tirĂ©es par nos promoteurs et hommes dâaffaires sur les Ă©checs dâun certain nombre dâentreprises privĂ©es et publiques. Il ne sâagit plus de se contenter de rappeler Ă lâinfini la nĂ©cessitĂ© de la mise Ă niveau. Cela, je crois, tout le monde en convient mais ne suffit plus. Il faudra en vĂ©ritĂ© changer de âcarte mentaleâ car, paradoxalement, je pense que le secteur privĂ© a finalement hĂ©ritĂ© de la mĂȘme culture entrepreneuriale que le secteur public Ă©conomique. Nos entreprises ont presque toutes une culture productiviste dĂ©connectĂ©e souvent du marchĂ© et considĂšrent Ă tort quâil suffit de produire pour ĂȘtre efficaces et viables. La pĂ©riode de lâĂ©conomie administrĂ©e pendant laquelle le critĂšre de succĂšs Ă©tait de rĂ©aliser les âobjectifs planifiĂ©s de productionâ, mĂȘme si câĂ©tait pour stocker, a laissĂ© sa trace. Dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, rappelons les lamentables Ă©checs des mĂ©ga-complexes industriels publics de verre et de tuyaux spĂ©ciaux de TĂ©bessa fermĂ©s dĂšs leur mise en production par manque de marchĂ©. La banque lĂ aussi a dĂ» en supporter lâardoise. La semaine derniĂšre, le tribunal de Blida a prononcĂ© la mise en faillite du grand complexe privĂ© de papier et emballage de Bou IsmaĂŻl, Tonic Emballage. Câest le mĂȘme syndrome de la taille sans rapport avec les capacitĂ©s de vente concurrentielle sur les marchĂ©s que lâon retrouve. Dans les deux cas, câest leur âbusiness modelâ qui est en cause. Les capacitĂ©s dâingĂ©nierie financiĂšre des banques Ă©tant elles aussi faibles, ces projets ont Ă©tĂ© malheureusement rendus Ă©ligibles en lâĂ©tat au financement bancaire avec les suites que lâon sait. Pour Tonic, continuer lâexploitation dans les mĂȘmes conditions au motif de lâexistence dâune garantie des dettes Ă hauteur de 120% du fait des actifs matĂ©riels disponibles Ă©tait une option bien difficile Ă tenir. En effet, le problĂšme structurel rĂ©side dans lâasymĂ©trie entre les faibles niveaux des chiffres dâaffaires rĂ©alisĂ©s et les volumes importants des exigibilitĂ©s, essentiellement celles des charges financiĂšres de lâemprunt. Câest ce qui a justifiĂ© probablement, en derniĂšre analyse, le recours aux articles 235 et 240 du code du commerce, malgrĂ© lâavis contraire de quelques organisations patronales et de quelques observateurs pour qui il fallait sauver coĂ»te que coĂ»te lâoutil et les emplois. Un telle alternative sâĂ©tait Ă©galement glissĂ©e lors du scandale de la banque Khalifa, dont certains estimaient quâil fallait la sauver compte tenu de lâampleur des consĂ©quences nĂ©gatives pouvant rĂ©sulter de sa liquidation. En vĂ©ritĂ©, câest dans la douleur que lâĂ©conomie algĂ©rienne et son tissu dâentreprises feront leur vĂ©ritable transition vers lâĂ©conomie de marchĂ© dans laquelle beaucoup dâentreprises, petites et grandes, sont crĂ©Ă©es mais aussi un certain nombre dâentre elles disparaĂźtront. Ă lâinverse, il existe des entreprises qui ont rĂ©ussi le pari non seulement de gagner des parts de marchĂ© en AlgĂ©rie et Ă lâĂ©tranger, mais aussi dâasseoir, pour une part importante, leur nouvelle croissance sur les cash flows ainsi gĂ©nĂ©rĂ©s. En marge du dernier Salon sur les exportations organisĂ© par Algex, un certain nombre dâentre elles ont mĂȘme obtenu des oscars et des accessits de meilleures entreprises exportatrices. Ces entreprises sont dans des branches diverses : industries manufacturiĂšres, boissons, pharmacie. Ă la base de leur succĂšs, nous trouverons dans tous les cas un âbusiness modelâ assis sur leur capacitĂ© de vente et de construction de parts de marchĂ©. Câest pour toutes ces raisons que jâai trouvĂ© moi aussi extrĂȘmement intĂ©ressante lâinitiative du Forum des chefs dâentreprise (FCE) dâorganiser une journĂ©e dâĂ©tude consacrĂ©e au modĂšle japonais de management, âKaizen Managementâ, basĂ© sur les critĂšres QCD âQuality, Cost, Deliveryâ, qui amĂ©liore la compĂ©titivitĂ© par la qualitĂ©, la rĂ©duction des coĂ»ts et la vitesse de livraison. En ce qui me concerne, jâaurais commencĂ© ce programme de confĂ©rences par une Ă©tape prĂ©liminaire en revenant dâabord aux fondamentaux souvent oubliĂ©s du management : il sâagit des cinq zĂ©ros qui mesurent lâefficacitĂ© de lâentreprise japonaise. Dans ces cinq zĂ©ros, il y a zĂ©ro stock (tout est vendu en flux tendu), zĂ©ro frais financiers (endettement en rapport avec les capacitĂ©s de remboursement) et zĂ©ro dĂ©faut de fabrication (pas de retour de produits source de problĂšmes dâimage et de surcoĂ»ts). Ă bien voir, câest la mĂ©connaissance de ces cinq zĂ©ros qui est Ă la source des problĂšmes de nos entreprises. Mais câest en forgeant quâon devient forgeron. |
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