DRAME en BIRMANIE
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Cyclone en Birmanie: plus de 22.000 morts et 41.000 disparus
AFPTV/DVB/MRTV ¦ Bilan des débgats en Birmanie après le passage du cyclone Nargis ce week-end. Durée: 1mn14 Les forces de sécurité birmanes ont tué 36 détenus d'une prison proche de Rangoun à la suite d'une mutinerie déclenchée au passage de Nargis. C'est ce qu'a annoncé lundi l'Association d'assistance aux prisonniers politiques de Birmanie (AAPPB). Hla Hla Haty AFP ¦ Une rue de Rangoun après le passage du cyclone Nargis, le 4 mai 2008 La ville de Bogalay est de loin la plus touchée avec 10.000 morts dans cette seule localité du sud-ouest du pays où 95% des habitations ont été détruites. Le cyclone a dévasté la principale région rizicole de Birmanie où vivent 24 millions de personnes, soit près de la moitié de la population totale du pays. L'association World Vision, une des rares ONG à être autorisé à opérer en Birmanie, est très pessimiste après avoir pu survoler en hélicoptère le pays dévasté. «Les conséquences de la catastrophe pourraient être pires que celles du tsunami car elles sont aggravées par le manque de moyens disponibles et les difficultés de transport», a déclaré à l'AFP un conseiller de l'ONG. L'ONU déplore le défaut d'alerte des autorités birmanes Devant l'ampleur de la catastrophe les autorités birmanes, très fermées à l'aide extérieure, «ont manifesté leur disposition à recevoir de l'aide internationale [...] mais les modalités restent à déterminer», a indiqué lundi l'ONU. La mobilisation internationale se met actuellement en place. L'agence de l'ONU pour la prévention des catastrophes a déploré mardi l'absence d'alerte précoce qui aurait permis d'épargner de nombreuses vies humaines lorsque le cyclone Nargis a frappé la Birmanie. Une critique qu'avait formulé lundi Laura Bush, la femme du président des Etats-Unis. Pas de victime française Une source sûre a précisé à 20minutes.fr qu'aucune victime française n'était à déplorer. 234 expatriés français sont «immatriculés» auprès de l'ambassade de France de Rangoun et de nombreux touristes visitent le pays chaque année. Mais la plupart des sites touristiques se situent dans le nord du pays, épargné par le cyclone. Selon le porte-parole de la Fédération internationale de la Croix Rouge, contacté par 20minutes.fr, la priorité des secours est de trouver un logement aux villageois de la côte dont les habitations ont été «ravagées complètement». Autre «priorité»: la distribution d'eau potable et de moustiquaires alors que les risques de propagation du paludisme grandissent. La Croix-Rouge, l'une des principales ONG en Birmanie, a débloqué dimanche soir 122.000 euros d'aide humanitaire. Difficile d'obtenir des informations Mais les informations tombent au compte goutte car la plupart des lignes téléphoniques ont été coupées par la catastrophe. L'ONG «Médecins du monde» a ainsi expliqué à 20minutes.fr n'avoir aucune nouvelle de ses équipes sur place. «Il nous est pour l'instant impossible d'évaluer les besoins médicaux», explique la structure humanitaire. «Nous savons qu'il y a plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont besoin d'un abri et d'eau potable, mais nous ne savons pas exactement combien», a confirmé à Reuters Richard Horsey, qui coordonne à Bangkok les réponses de l'ONU aux situations d'urgence. A Rangoun, 70% des arbres sont tombés, selon la presse officielle, tandis que les unités de cardiologie et de cancérologie de l'hôpital général ont été détruites. Un homme de 60 ans, dans un abri de fortune, raconte qu'il se trouvait dans le centre de Rangoun quand le cyclone est arrivé. «De nombreux toits volaient au dessus de ma tête et j'ai dû me cacher derrière un bâtiment. C'était épouvantable. J'ai marché pendant quatre heures pour rejoindre ma maison qui a été à moitié détruite.» Le référendum maintenu La junte militaire en Birmanie a décidé de maintenir pour samedi un référendum. Le scrutin est cependant reporté dans 47 localités affectées par le cyclone, a indiqué mardi la télévision d'état. |
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![]() Débat : Pourquoi la Birmanie ne vous intéresse-t-elle pas?
AFPTV/DVB/MRTV ¦ Bilan des débgats en Birmanie après le passage du cyclone Nargis ce week-end. Durée: 1mn14 Face à l’ampleur des événements, la junte birmane autorise l’aide internationale à rentrer sur son territoire. Est-ce une première? Pas tout à fait. Les ONG sont présentes sur le territoire birman depuis plusieurs années mais elles ont beaucoup de difficultés à opérer car le gouvernement, méfiant, est extrêmement tatillon. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est qu’il semble que la junte ait accordé des visas d’urgence à des membres d’ONG. Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités birmanes se sont résolu à répondre «oui» du bout du lèvres aux propositions d’aide de la communauté internationale. C’est une première car ce n’est pas du tout dans leur culture. La situation politique empêche-t-elle les autorités birmanes d’être efficaces pour venir en aide à la population? Depuis les événements de septembre 2007 (des manifestations de moines bouddhistes avaient été sévèrement réprimées par l’armée), il y a une forte tension entre le gouvernement et la population qui reproche à la junte d’avoir tiré sur les bonzes. Cette fragilisation du pouvoir rend difficile pour le gouvernement d’organiser les secours. Pourquoi la junte s’obstine-t-elle à organiser le référendum sur la Constitution samedi, alors que Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'ONU, demande son report? Ce référendum est très important pour la Birmanie. Il constitue une première étape de ce que l’on appelle la «feuille de route», un processus de démocratisation à pas d’escargot du régime autoritaire. Cette Constitution marque quelques timides avancées comme l’organisation d’élections législatives dans deux ans. Le régime politique répond ainsi aux sanctions infligées par les Etats-Unis et l’Union européenne qui demandent plus de démocratie. Cela étant, il sera difficile d’organiser ce référendum et il n’est pas impossible qu’ils finissent par le repousser (la junte a déjà ajourné le scrutin dans 47 localités touchés par le cyclone, ndlr). Mon sentiment est que pour le moment, les autorités nagent. Est-ce que cette catastrophe naturelle pourrait amener d’une manière ou d’une autre plus de démocratie en Birmanie? Difficile de se prononcer à l’heure qu’il est. Mais ce n’est pas impossible, on a déjà vu cela ailleurs. Par exemple, dans la province nord d’Aceh, en 2005, à l’issue du désastre du tsunami, le gouvernement indonésien et des séparatistes ont signé un accord de paix qui a mis fin à 30 ans de guerre. AFPTV/DVB/MRTV ¦ Bilan des débgats en Birmanie après le passage du cyclone Nargis ce week-end. Durée: 1mn14
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