Edition du Dimanche 06 Mars 2011
Dilem du Dimanche 06 Mars 2011 | Vu 10389 fois
Editorial Le rĂ©gime dâAlger, dĂ©jĂ accusĂ© ouvertement par lâopposition libyenne dâavoir participĂ© au transport de mercenaires africains Ă Tripoli pour protĂ©ger Kadhafi, nâa pas fini de rĂ©vĂ©ler ses attributs qui, sâavĂšre-t-il, vont comme un gant Ă ces pays que lâon qualifie dâĂtats voyous. Comme lâon sây attendait, les marches de la Coordination nationale pour le changement et la dĂ©mocratie, programmĂ©es hier Ă Alger, Oran et Batna, ont connu le mĂȘme sort que les prĂ©cĂ©dentes : des blocus policiers, renforcĂ©s par des contingents de baltaguia, ont empĂȘchĂ© les partisans du changement de se rassembler et de manifester pour une transition pacifique, Ă mĂȘme dâĂ©viter au pays de sombrer dans le chaos.
Edition du Dimanche 06 Mars 2011
Les faits enregistrĂ©s hier Ă Oran, Ă Batna, Ă AĂŻn BĂ©nian, Ă Hussein-Dey et, surtout, les mĂ©faits Ă peine croyables qui ont Ă©maillĂ© la manifestation qui devait sâĂ©branler de Salembier vers le siĂšge de lâENTV rĂ©vĂšlent, si besoin est, que câest bien le chaos, et non une quelconque mutation ordonnĂ©e, qui est inscrit sur les tablettes du rĂ©gime. Des renforts de CNS, venus empĂȘcher des AlgĂ©riens de sâexprimer librement, ont tout bonnement laissĂ© faire des escouades de dĂ©linquants, cette fois, ouvertement assumĂ©s puisque vĂȘtus de tee-shirts frappĂ©s de lâeffigie de Bouteflika, qui ont agressĂ© et insultĂ© les manifestants, en usant de propos racistes. Pis, ils ont pu sâapprocher dâun dirigeant de lâopposition, SaĂŻd Sadi en lâoccurrence, et mĂȘme lui porter un coup de couteau. Le rĂ©gime dâAlger, dĂ©jĂ accusĂ© ouvertement par lâopposition libyenne dâavoir participĂ© au transport de mercenaires africains Ă Tripoli pour protĂ©ger Kadhafi, nâa pas fini de rĂ©vĂ©ler ses attributs qui, sâavĂšre-t-il, vont comme un gant Ă ces pays que lâon qualifie dâĂtats voyous. Non, la rĂ©gression nâa pas Ă©tĂ© fĂ©conde, elle est cauchemardesque.
On le sait, le rĂ©gime est portĂ© par nature sur lâusage de la violence. Mais pour ne pas avoir Ă en rĂ©pondre, il en confie la pratique Ă ses propres mercenaires, locaux ceux-lĂ , et mĂȘme trĂšs locaux, puisquâils ne se revendiquent pas de lâAlgĂ©rie mais de leurs quartiers. Et câest au nom de cette appartenance au ghetto oĂč ils sont enfermĂ©s aux sens physique, social et sociologique par le rĂ©gime quâils sâen prennent Ă des manifestants, Ă coups de couteau, dâinsultes racistes, voire mĂȘme antisĂ©mites.
Dans cette âjungle politiqueâ quâest devenue lâAlgĂ©rie, il nây a apparemment de place que pour ceux des quartiers qui protĂšgent âleur territoireâ et ceux du pouvoir qui ont aussi leur citadelle Ă dĂ©fendre, celle dâEl-Mouradia-Club des Pins. Nâest-il pas temps, dĂšs lors, de laisser les uns aller Ă la rencontre des autres ? SaĂŻd Sadi, Ali Yahia et autres militants de la dĂ©mocratie ne devraient-ils pas songer, en dĂ©finitive, Ă laisser la rue Ă sa mission obligĂ©e : servir dâarĂšne oĂč, inĂ©luctablement, se jouera la finale entre le pouvoir et ses baltaguia ?
On aurait pu dire âvivementâ nâĂ©tait la tournure sanglante quâun tel scĂ©nario impliquerait.
Chronique La rĂ©pression par lâinsĂ©curitĂ©
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Chaque semaine, la méthode est rééditée contre les marches programmées à Alger. à Oran, chasse préventive aux activistes potentiels par des policiers munis de leurs photos, arrestation de journalistes⊠M. H. |
Dossier Communiqué de la CNCD
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La CNCD tient Ă saluer les citoyennes et les citoyens qui ont rĂ©pondu Ă lâappel des trois marches (Hussein-Dey, El-Madania et AĂŻn BĂ©nian) malgrĂ© les interdictions, la dĂ©sinformation des mĂ©dias lourds et les recrutements ostentatoires des baltaguis. Ces marches sont un message de dĂ©termination des citoyens qui activent quotidiennement sur le terrain. Le pouvoir algĂ©rien ne peut Ă©chapper Ă la marche de lâhistoire. |