Edition du Dimanche 06 Mars 2011

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Par : Arab Chih 
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RepoussĂ© de l’artĂšre principale de AĂŻn BĂ©nian, jouxtant le stade municipal d’oĂč il devait prendre part Ă  la marche de la CNCD


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La CNCD tient Ă  saluer les citoyennes et les citoyens qui ont rĂ©pondu Ă  l’appel des trois marches (Hussein-Dey,  El-Madania et AĂŻn BĂ©nian) malgrĂ© les interdictions


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 Une demi-heure avant l’horaire fixĂ© de la marche Ă  laquelle a appelĂ© la CNCD-Oran, une centaine de personnes ont Ă©tĂ© interpellĂ©es, dont une dizaine de journalistes exerçant dans diffĂ©rents organes de presse privĂ©e. (...)


Par : Nabila Afroun 
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La situation a failli  dĂ©gĂ©nĂ©rer quand les  “contre-manifestants”  s’en sont pris Ă  SaĂŻd Sadi, Ă  son arrivĂ©e sur les lieux  de la manifestation. “C’est les policiers en civil qui l’ont remis aux baltaguia, il a Ă©tĂ© sauvĂ© du lynchage par des manifestants”, a dĂ©clarĂ© le dĂ©putĂ© Arezki 0AĂŻder.

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Par : Arab Chih 
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 SaĂŻd Sadi a Ă©chappĂ©, hier, Ă  un lynchage en rĂšgle quand, arrivĂ© Ă  El-Madania pour prendre part Ă  la marche de la CNCD, il a Ă©tĂ© encerclĂ© par un groupe de jeunes mobilisĂ©s pour chahuter cette manifestation.


Par : K. REGUIEG-YSSAAD
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La marche pacifique, qui devait avoir lieu hier Ă  Oran, Ă  l’initiative de la Coordination nationale pour le changement et la dĂ©mocratie (CNCD)


Dilem du Dimanche 06 Mars 2011 | Vu 10389 fois


Edition du Dimanche 06 Mars 2011

Editorial

Sanglante sera la finale

Le rĂ©gime d’Alger, dĂ©jĂ  accusĂ© ouvertement par l’opposition libyenne d’avoir participĂ© au transport de mercenaires africains Ă  Tripoli pour protĂ©ger Kadhafi, n’a pas fini de rĂ©vĂ©ler ses attributs qui, s’avĂšre-t-il, vont comme un gant Ă  ces pays que l’on qualifie d’États voyous.

Comme l’on s’y attendait, les marches de la Coordination nationale pour le changement et la dĂ©mocratie, programmĂ©es hier Ă  Alger, Oran et Batna, ont connu le mĂȘme sort que les prĂ©cĂ©dentes : des blocus policiers, renforcĂ©s par des contingents de baltaguia, ont empĂȘchĂ© les partisans du changement de se rassembler et de manifester pour une transition pacifique, Ă  mĂȘme d’éviter au pays de sombrer dans le chaos.
Les faits enregistrĂ©s hier Ă  Oran, Ă  Batna, Ă  AĂŻn BĂ©nian, Ă  Hussein-Dey et, surtout, les mĂ©faits Ă  peine croyables qui ont Ă©maillĂ© la manifestation qui devait s’ébranler de Salembier vers le siĂšge de l’ENTV rĂ©vĂšlent, si besoin est, que c’est bien le chaos, et non une quelconque mutation ordonnĂ©e, qui est inscrit sur les tablettes du rĂ©gime. Des renforts de CNS, venus empĂȘcher des AlgĂ©riens de s’exprimer librement, ont tout bonnement laissĂ© faire des escouades de dĂ©linquants, cette fois, ouvertement assumĂ©s puisque vĂȘtus de tee-shirts frappĂ©s de l’effigie de Bouteflika, qui ont agressĂ© et insultĂ© les manifestants, en usant de propos racistes. Pis, ils ont pu s’approcher d’un dirigeant de l’opposition, SaĂŻd Sadi en l’occurrence, et mĂȘme lui porter un coup de couteau. Le rĂ©gime d’Alger, dĂ©jĂ  accusĂ© ouvertement par l’opposition libyenne d’avoir participĂ© au transport de mercenaires africains Ă  Tripoli pour protĂ©ger Kadhafi, n’a pas fini de rĂ©vĂ©ler ses attributs qui, s’avĂšre-t-il, vont comme un gant Ă  ces pays que l’on qualifie d’États voyous. Non, la rĂ©gression n’a pas Ă©tĂ© fĂ©conde, elle est cauchemardesque.
On le sait, le rĂ©gime est portĂ© par nature sur l’usage de la violence. Mais pour ne pas avoir Ă  en rĂ©pondre, il en confie la pratique Ă  ses propres mercenaires, locaux ceux-lĂ , et mĂȘme trĂšs locaux, puisqu’ils ne se revendiquent pas de l’AlgĂ©rie mais de leurs quartiers. Et c’est au nom de cette appartenance au ghetto oĂč ils sont enfermĂ©s aux sens physique, social et sociologique par le rĂ©gime qu’ils s’en prennent Ă  des manifestants, Ă  coups de couteau, d’insultes racistes, voire mĂȘme antisĂ©mites.
Dans cette “jungle politique” qu’est devenue l’AlgĂ©rie, il n’y a apparemment de place que pour ceux des quartiers qui protĂšgent “leur territoire” et ceux du pouvoir qui ont aussi leur citadelle Ă  dĂ©fendre, celle d’El-Mouradia-Club des Pins. N’est-il pas temps, dĂšs lors, de laisser les uns aller Ă  la rencontre des autres ? SaĂŻd Sadi, Ali Yahia et autres militants de la dĂ©mocratie ne devraient-ils pas songer, en dĂ©finitive, Ă  laisser la rue Ă  sa mission obligĂ©e : servir d’arĂšne oĂč, inĂ©luctablement, se jouera la finale entre le pouvoir et ses baltaguia ?
On aurait pu dire “vivement” n’était la tournure sanglante qu’un tel scĂ©nario impliquerait.


Edition du Dimanche 06 Mars 2011

Chronique

La rĂ©pression par l’insĂ©curitĂ©

Chaque semaine, la mĂ©thode est rĂ©Ă©ditĂ©e contre les marches programmĂ©es Ă  Alger. À Oran, chasse prĂ©ventive aux activistes potentiels par des policiers munis de leurs photos, arrestation de journalistes
 
En quatre rendez-vous, les institutions chargĂ©es d’organiser la rĂ©pression ont fini par former, dans la capitale, une armĂ©e de contremanifestants du samedi.
Nul ne sait si la CNCD aurait pu rassembler, dans ses marches, un quorum significatif d’un rejet du systĂšme. Puisqu’on ne lui a pas laissĂ© le loisir de se tester, sa force de mobilisation et celle de ses mots d’ordre restent Ă  Ă©valuer. 
Ces rassemblements, invariablement jugulĂ©s par le procĂ©dĂ© devenu classique de l’obstruction, de l’intimidation, de la violence publique et dĂ©linquante associĂ©es, n’expriment plus rien sinon que le pouvoir est prĂȘt Ă  repousser les limites de la loyautĂ© de ses moyens de rĂ©pression.
Le ministre de l’IntĂ©rieur a grossiĂšrement tentĂ© de lĂ©gitimer cette alliance contre nature de l’ordre et du dĂ©sordre : les adolescents ont dĂ©fendu leur droit Ă  “la quiĂ©tude” en chassant de leurs quartiers les manifestants
 “qui appartiennent Ă  des milieux diffĂ©rents et sont d’origines diffĂ©rentes” ! De plus, les commerçants ont demandĂ© “à n’ĂȘtre pas dĂ©rangĂ©s, surtout en week-end”.
Ould Kablia nous a habituĂ©s Ă  ses argumentations scolaires, mais dans cette intervention radiophonique de la semaine derniĂšre, il s’est surpassĂ©. Maintenant que les espaces publics urbains appartiennent Ă  leurs riverains et que les AlgĂ©riens de “milieux diffĂ©rents et d’origines diffĂ©rentes peuvent en ĂȘtre expulsĂ©s” par le voisinage, il ne reste aux mĂ©contents qu’à aller
 prĂȘcher dans le dĂ©sert.
Le pouvoir peut se fĂ©liciter de l’efficacitĂ© tactique de gestion de l’expression populaire, dans la capitale notamment. Car, comme on le voit, en usant du blocage des voies d’accĂšs aux lieux de rassemblements, du dĂ©ploiement ostensible des forces, du “baltaguisme”, il a peut-ĂȘtre rĂ©ussi Ă  dĂ©courager cette expression. Quand on promet, en plus de la rĂ©pression, l’insĂ©curitĂ© aux citoyens qui ont l’intention de manifester, il a, en effet, une chance de les en dissuader. S’ils souhaitent marcher, ils ne souhaitent peut-ĂȘtre pas en dĂ©coudre avec des jeunes, parfois dotĂ©s d’armes blanches.
Mais, probablement grisĂ© par cette “rĂ©ussite”, il ne semble pas mesurer les effets Ă  terme de cette pĂ©dagogie du mercenariat. Apprendre Ă  des jeunes Ă  toucher le salaire de la violence, mĂȘme quand elle est exercĂ©e au profit du pouvoir, n’est pas la vocation d’un État. Ceux qui sont rĂ©guliĂšrement appelĂ©s Ă  sĂ©vir contre les avis opposĂ©s au rĂ©gime peuvent y prendre goĂ»t, d’une part, et prendre conscience de leur fonction politique, d’autre part.
Le pouvoir pourrait avoir à subir les effets de cet apprentissage de la violence payante, à plus brÚve échéance que ses initiateurs ne le pensent.
Ce jour-lĂ , sa stratĂ©gie se sera retournĂ©e contre lui. Et il sera dans l’obligation de jouer au plus violent. C’est, dĂ©cidĂ©ment, la seule rĂšgle que notre systĂšme sait appliquer, celle que les stratĂšges appellent la loi de “la montĂ©e aux extrĂȘmes”. 
La violence apprivoisĂ©e d’aujourd’hui prĂ©figure de la violence dĂ©bridĂ©e de demain. Les leçons sanglantes du passĂ© n’auront pas servi.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr
    


Edition du Dimanche 06 Mars 2011

Dossier

Communiqué de la CNCD

La CNCD tient Ă  saluer les citoyennes et les citoyens qui ont rĂ©pondu Ă  l’appel des trois marches (Hussein-Dey,  El-Madania et AĂŻn BĂ©nian) malgrĂ© les interdictions, la dĂ©sinformation des mĂ©dias lourds et les recrutements ostentatoires des baltaguis. Ces marches sont un message de dĂ©termination des citoyens qui activent quotidiennement sur le terrain. Le pouvoir algĂ©rien ne peut Ă©chapper Ă  la marche de l’histoire.
Les activitĂ©s programmĂ©es par la CNCD le 5 mars ont Ă©tĂ©, une fois de plus, empĂȘchĂ©es et rĂ©primĂ©es, notamment Ă  El-Madania, oĂč le prĂ©sident du RCD a Ă©tĂ© livrĂ© Ă  un groupe de baltaguis avant mĂȘme d’arriver Ă  la place d’oĂč devait dĂ©marrer la marche. Un coup de couteau lui a Ă©tĂ© assĂ©nĂ©, heureusement sans gravitĂ©. Deux femmes, membres de la direction du PLD, ont Ă©tĂ© agressĂ©es. Certains manifestants ont Ă©tĂ© menacĂ©s par des armes blanches (couteaux, sabres
).
Tous ces actes ont Ă©tĂ© commis avec la complicitĂ© active de nombreux policiers en tenue et en civil prĂ©sents sur les lieux. Les grossiĂšres manƓuvres de corruption, de provocation ou de dĂ©sinformation sont l’expression d’un pouvoir aux abois qui refuse de tirer les leçons de l’histoire. Les AlgĂ©riens n’accepteront plus de voir le dĂ©tournement de leur mobilisation et de leur sacrifice, comme ce fut le cas au lendemain du 5 octobre 1988.
Ce dĂ©tournement a coĂ»tĂ© cher Ă  la nation. Il est Ă  l’origine de l’impasse actuelle. Faute d’avoir une alternative, le pouvoir mafieux joue des violences et des rĂ©pressions qui sĂ©vissent dans les pays arabes pour justifier sa politique d’immobilisme. Pour les patriotes algĂ©riens, c’est le statu quo et non la rupture avec le systĂšme qui mĂšnera la nation au chaos dont l’une des consĂ©quences les plus dramatiques peut ĂȘtre l’implosion de l’AlgĂ©rie.
La continuitĂ© de la lutte pour Ă©radiquer le systĂšme qui sĂ©vit depuis 1962 est un impĂ©ratif de l’histoire et un devoir qui s’impose Ă  toutes les gĂ©nĂ©rations soucieuses d’honorer les sacrifices d’hier et les aspirations d’aujourd’hui et de demain. Alger, le 5 mars 2011




06/03/2011
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