Edition du Dimanche 13 Février 2011

 

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Dilem du Dimanche 13 Février 2011 | Vu 17548 fois

 


Edition du Dimanche 13 Février 2011

Editorial

Le temps de l’autisme est révolu
 

Mais est-ce que le pouvoir saura décortiquer cette passe d’armes qui ne fera que s’amplifier pour devenir ingérable ? L’autisme observé à ce jour risque de lui coûter cher demain s’il devait se poursuivre.

Indiscutablement, il y a une différence entre la marche du 22 janvier et celle d’hier. La première  a été outrageusement réprimée par les forces de sécurité. Du sang a même coulé. Celle d’hier, en revanche, même interdite, a pu se transformer en un rassemblement. L’impressionnant dispositif mis en place n’a pas eu à intervenir avec autant de violence que lors de la première. C’est dire que quelque chose a changé depuis.
En premier lieu, c’est qu’après la chute de Ben Ali et surtout celle de Moubarak, tous les regards sont braqués sur nous. Et c’est être mauvais élève que de refaire les erreurs des autres. Pour une lecture plus précise, les dirigeants ont compris que la répression ne peut plus constituer la solution.
Sur un autre registre, la marche d’hier a réuni, pour un même objectif, des personnalités qui ont dépassé ou laissé de côté les conflits personnels au profit d’un objectif commun et d’un projet fédérateur.
D’un côté comme de l’autre, l’air est à l’optimisme pour peu que la dynamique enclenchée par la Commission nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) trouve son rythme de croisière, fasse boule de neige et entraîne les citoyens organisés en associations et les partis politiques à laisser de côté leurs divergences.
Ces rassemblements (celui d’hier a touché d’autres villes) ont démontré que les revendications dépassent le cadre du social.
Mais est-ce que le pouvoir saura décortiquer cette passe d’armes qui ne fera que s’amplifier pour devenir ingérable ? L’autisme observé à ce jour risque de lui coûter cher demain s’il devait se poursuivre. Car demain est pour le changement avec ou sans l’approbation de ceux qui gèrent le pays depuis l’indépendance, soit depuis cinquante ans, car ils ne peuvent aller contre le cours de l’histoire.
Après la Tunisie et l’égypte, personne ne pourra dire qu’il n’était pas au courant de la pauvreté endémique et des attentes d’ouverture politique de sa population, des dégâts de la concentration de tous les pouvoir et des conséquences du pillage des richesses du pays.

O.A
abrousliberte@gmail.com

 


Edition du Dimanche 13 Février 2011

Actualité

Le festin se termine toujours en queue de poisson
30 années de dictature moubarakienne

Tout comme Ben Ali, il a fait des concessions allant jusqu’à démissionner de la tête du Parti national démocrate (PND), le parti au pouvoir et retirer son projet de se faire remplacer par son rejeton à la tête de l’Égypte.

Trop tard et les Égyptiens sont allés jusqu’au bout de leur revendication. Lui qui s’était pensé le dernier pharaon, achève sa vie dans la poubelle de l’histoire.  Rapide portait du dictateur d’une civilisation vieille de 7 000 ans. Hosni Moubarak est la caricature même des dictatures contemporaines arabes soutenues et alimentées par les puissances occidentales. En contrepartie de soi-disant lutte contre les intégrismes, ces présidents ont cadenassé leur société selon des méthodes qui relèvent de la Cour pénale internationale, et mis à sac leur pays. 
Lâché par son armée, Moubarak qui croyait pouvoir compter sur ses militaires, dont les gradés sont les privilégiés de la République, est tombé lui aussi comme un fruit mûr. Mohammed Hosni Moubarak est né le 4 mai 1928 dans une localité du delta du Nil à Kafr El-Meselha et toute sa vie se confond avec l’armée à qui il doit son règne de 30 années. En 1950, il entame sa carrière de militaire au sein de l’Académie militaire du Caire où il se liera avec Anouar Sadate qui succédera à Nasser, le père du coup d’État des “jeunes officiers” en 1952. 
Moubarak est général de l’armée de terre, il joue un rôle dans la guerre d’Octobre 1973 (guerre du Kippour). Fait d’armes dont il s’est paré tout au long de ses 18 journées de bras de fer avec les manifestants de la place Tahrir. 
Auparavant, à en croire des historiens, il aurait participé aux côtés des Algériens contre l’invasion marocaine en 1963 (la guerre des sables entre le Maroc et l'Algérie) il aurait été capturé par les Marocains à la suite de la chute de son avion militaire dans le désert marocain. Et puis, c’est la voie lactée pour lui : après 1973, il fut ministre des Affaires militaires, deux années plus tard, vice-président de la République et, en 1978, il est choisi comme vice-président du Parti national démocratique (PND). 
Sadate l’aurait désigné à ses côtés parce que, disait-on, il n’était pas le plus brillant parmi ses pairs militaires. Lorsque Sadate est assassiné par des islamistes qui lui ont reproché sa trahison en signant la paix avec Israël à Camp David (États-Unis), Moubarak, son dauphin désigné, prend sa place. Il se présente à l'élection présidentielle, la remporte en tant que candidat unique en octobre 1981 et prend la tête du Parti national démocratique qu’il transforme en sa machine à voter. Moubarak, réélu successivement en 1987, 1993 et 1999, remporte la première élection pluraliste le vendredi 9 septembre 2005. La validité de cette dernière élection a été discutable, sachant qu'aucun autre concurrent ne s'est présenté, de peur de représailles. 
Les élections à la mode Moubarak n’avaient pour fonction que d’entériner le régime de parti unique, la dictature. Bien que la popularité de Moubarak ait augmenté avec le temps et que son rôle de leader du monde arabe se soit solidifié dans les années 1980 et 1990, il perdait  graduellement le soutien populaire égyptien à partir du milieu des années 1990, lorsqu’il s’était mis à réprimer à tour de bras, sous prétexte qu’il était le garant de la stabilité et le rempart contre l’extrémisme islamiste. 
Les assistances américaine et européenne lui ont permis de tenir le coup jusqu’au 25 janvier dernier. Moubarak était devenu la pièce stratégique dans le puzzle américain dans la région, l’intercesseur de la politique israélienne auprès de la Ligue arabe et des Palestiniens. En fait, depuis 2005, la baraka de Moubarak n’opérait plus au sein des populations égyptiennes dont il a encouragé la réislamisation par le bas dans l’espoir de garder son prestige. 
Son nouveau gouvernement, rajeuni sous le conseil de son fils Gamal, n'est pas perçu positivement et les conditions économiques du pays ne s'améliorent pas. Sa politique largement impopulaire et de surcroît répressive lui attire, outre la condamnation de milieux religieux, musulmans et coptes, celles des classes populaires puis des classes moyennes lassées par la corruption systématique de son régime et ses ambitions de fonder une république dynastique en préparant son fils à lui succéder. Sa chute de popularité s'accélère avec la mise en lumière de la corruption de son fils Alaâ, lors d'affaires de marchés publics et de privatisations. Un quotidien britannique révèle en janvier 2011 que la fortune des Moubarak s’élève à plus de 50 milliards de dollars ! Mais le festin se termine toujours en queue de poisson, comme on en a eu la preuve ces derniers temps. À qui le tour ?                           
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Edition du Dimanche 13 Février 2011

Dossier

La marche violemment réprimée
Arrestations par dizaines, insultes et brutalités

 

Par : Karim Kebir 


Alors qu’il pensait être à l’abri d’oreilles baladeuses, un élu de l’APC de Sidi-M’hamed appelle un haut responsable, probablement le ministre  de l’Intérieur et lui lance : “On  a lâché un groupe, on a besoin  de renforts.”

Il est un peu plus de 9h30, ce samedi, 12 février. Le soleil, comme depuis quelques jours maintenant, enveloppe de sa lumière Alger la Blanche. D’ordinaire assez dense, la circulation est curieusement fluide, notamment sur l’autoroute Nord qui longe la baie d’Alger. Mais la place du 1er-Mai, rebaptisée depuis quelques années place de la Concorde nationale, d’où devait s’ébranler la manifestation à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, elle, a viré au… bleu et connaît déjà quelques frémissements. Un impressionnant dispositif sécuritaire y est déjà en place. Des colonnes de CRS, mais aussi de flics en civil quadrillaient déjà cette place. Quelque peu nerveux et excités, des agents de l’ordre pressent les automobilistes. 
Des passants curieux se regroupent sur les trottoirs tandis que des grappes humaines se forment déjà près des arrêts de bus, non loin du ministère de la Jeunesse et des Sports. Les premiers slogans fusent en arabe : “Chaâb yourid esqat ennidham”, “Le peuple veut la chute du régime”, “y en a marre de ce pouvoir”. Les premières arrestations sont aussitôt opérées. Député du RCD, Mohcine Bellabès, parle déjà de plusieurs dizaines d’arrestations parmi lesquelles des avocats, des animateurs d’associations et des parlementaires. Quelques figures dont Me Bouchachi, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh), mais aussi d’hommes politiques à l’image de Abdelkader Merbah, ancien député et responsable du Majd, de Djamel Zenati, ancienne figure de proue du FFS, des syndicalistes, des artistes, des cinéastes se mêlent à la foule qui scande des slogans hostiles au pouvoir et appelle au changement. Quelques minutes plus tard, c’est Saïd Sadi qui fait son apparition. Il tente laborieusement de se frayer un chemin pour rejoindre le groupe de manifestants.

Saïd Sadi : “Le changement se fera pacifiquement ou dans le chaos”
Très vite, les forces antiémeutes, sans doute bien instruites, l’entourent et l’empêchent de gagner le rassemblement. Voyant que toutes les issues sont bloquées, il monte sur un banc pour haranguer la foule. La presse présente en nombre l’assaille : “L’histoire est en marche”, clame-t-il. “Le changement aura lieu pacifiquement ou dans le chaos.” “Que chacun prenne ses responsabilités”, met-il en garde. à l’adresse de la foule, il lance : “Ne vous laissez pas intimider, vous avez le droit de marcher. Il dit qu’il est élu avec plus de 90% (allusion à Bouteflika), pourquoi a-t-il peur ? Pourquoi mobilise-t-il tous ces policiers ?”, s’interroge Sadi. “Où va-t-on comme ça ?”. “Nous avons marché et nous marcherons”. Réponse de la foule : “Y en a marre de ce pouvoir, 50 ans barakat”. 
Image saisissante : Arezki Aït Larbi, tenant Me Ali Yahia Abdenour par la main, le président d’honneur de la Laddh, rejoint Sadi. Anciens compagnons de lutte pour avoir créé ensemble la première Ligue des droits de l’Homme en 1985, ce qui leur vaudra leur emprisonnement, les trois hommes, que les péripéties de la politique ont séparé un temps, se retrouvent enfin. Parallèlement, des flics en civil s’emploient à des arrestations sélectives et brutalisent, avec des méthodes d’un autre temps, certains manifestants. Témoignage d’un député, Leïla Hadj Arab : “Je voulais intercéder pour une étudiante, quatre flics m’ont suivie et m’ont brutalisée”. “Va-t-en espèce de chienne”, lui a lancé un policier, selon elle. Boubkeur Derguini, un autre député du RCD, sera roué de coups de pied avec une rare violence alors qu’il s’égosillait à leur expliquer qu’il était député. D’autres manifestants suivront. Les journalistes dont un caméraman d’une chaîne étrangère, n’échapperont pas à cette violence. En tout, ils seront plus d’un millier, selon Saïd Sadi, à être arrêtés, brutalisés, avant d’être relâchés.

“Nous vous libérerons 
de Bouteflika”
Alors qu’il pensait être à l’abri d’oreilles baladeuses, un élu de l’APC de Sidi-M’hamed appelle un haut responsable, probablement le ministre de l’Intérieur : “On a lâché un groupe, on a besoin de renforts”, lui demande-t-il.  Les manifestants tentent de forcer le cordon pour avancer, mais les forces antiémeutes s’y opposent. à une journaliste de l’agence officielle qui l’interroge, le président du RCD réplique : “Nous sommes là pour faire en sorte que l’APS soit restituée à la volonté du peuple algérien. Nous vous libérerons de Bouteflika qui aura à rendre des comptes. On va récupérer l’APS, la radio et la télévision. Les journalistes vont travailler librement. C’est pour bientôt, cela ne fait que commencer, écrivez-le !” Vers 15h, des dizaines d’éléments de CRS s’avancent et quadrillent toutes les issues pour empêcher une jonction entre les manifestants confinés dans le rassemblement et des jeunes de Belcourt venus les rejoindre. 
Quelques heurs plus tard, un mouvement de panique se produit, visiblement provoqué. Une occasion pour les policiers de s’avancer et de vider les lieux. Quelques jets de projectiles et de bouteilles s’abattent, mais sans gravité, sur les CRS qui progressent en dispersant la foule. Hormis quelques syndicalistes et députés, bientôt l’essentiel des figures de proue quitte les lieux. Mais les plus réfractaires dont des jeunes réunis par la Toile campent encore. “On décidera des suites à donner demain (aujourd’hui, ndlr)”, affirme Ali Yahia. Les initiateurs de la manifestation se sont fait entendre. Et la mayonnaise risque de prendre…


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Actualités : LA MARCHE SE TRANSFORME EN RASSEMBLEMENT
Le film d’une journée pas comme les autres

 

Place du 1er-Mai, 10 h du matin, les premiers manifestants ayant appelé à la marche du 12 février sont au rendez-vous. Le dispositif de sécurité, impressionnant comme prévu, ne dissuade pas les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie de se rassembler et tenter une marche. Ils ne réussiront pas à le faire, mais un rassemblement en rangs dispersés a été cependant improvisé tout au long de la journée durant lequel les manifestants ont scandé leurs slogans sans relâche.
F-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Des banderoles sont brandies et les slogans fusent déjà. Réunis autour de Saïd Sadi, président du RCD, et de Ali Yahia Abdennour, président d’honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, les membres de la coordination et des représentants de mouvements de jeunes criaient leurs revendications. De petits groupes de manifestants sont encerclés par les membres des brigades anti-émeutes et, soudain, les premières arrestations sont opérées, touchant des membres de la coordination qui sont entraînés par des policiers. Parmi eux, des militantes qui se débattent, en vain. La manifestation se poursuit pacifiquement et la marche empêchée se transforme en plusieurs rassemblements par petits groupes de manifestants. 11h, heure prévue pour le départ de la marche. Mais il est impossible de dépasser les alentours de la place du 1er-Mai. L’étau se resserre autour des manifestants. Des jets de pétards perturbent, cependant, aussi bien les manifestants que les membres des services de sécurité. Soudain, un mouvement de foule projette Saïd Sadi et Ali Yahia Abdennour à terre. Si le premier est rattrapé de justesse par les membres de sa garde personnelle, le deuxième se blesse en chutant. Ses compagnons tentent de le persuader de quitter la manifestation, mais il refuse. Des groupes de jeunes ont, pour leur part, pris place sur les abris-bus et les barrières autour de la place, faisant face aux manifestants et scandant leur soutien au président de la République. Imperturbables, les organisateurs de la manifestation continuent, eux, de crier leur rejet du pouvoir et leur appel à plus de libertés démocratiques. A 11h 30, Saïd Sadi et ses compagnons tentent de faire quelques pas, ils réussissent à avancer de quelques mètres, avant d’être de nouveau encerclés. Les manifestants se sont scindés en plusieurs groupes, brandissant leurs banderoles suivis de près des forces antiémeutes qui tentent de les confiner aux alentours de la place du 1er Mai. Une bande de jeunes, dont des membres de la coordination ayant appelé à la libération de Mohamed Gharbi avancent en rangs serrés en chantant cette fois-ci leurs revendications sur fond de musique karkabou. Ils rejoignent le centre de la place. Un hélicoptère de la police survole les lieux depuis le début de la matinée. Du côté des arcades, et vers le début de la rue Belouizdad, un groupe de jeunes discute à bâtons rompus avec des policiers dont leur chef. Ils tentent d’expliquer leurs motivations. La circulation automobile n’a pas été interrompue autour de la place, mais les véhicules se frayent difficilement un passage. Des manifestants ont même choisi de venir en famille brandir leurs banderoles. 12h 30 mn, une cinquantaine de jeunes courent et s’engouffrent rapidement au milieu des manifestants en criant «y’en a marre mel hogra». Ce sont ceux-là même qui, une heure auparavant, criaient leur soutien au pouvoir. Ils se joignent aux manifestants. Saïd Sadi et les leaders de la Coordination quittent les lieux. Les arrestations se poursuivront jusqu’à la fin de l’après-midi. La manifestation se poursuit pacifiquement et même, commenteront certains, dans une ambiance bon enfant. Des jeunes s’installent à même le sol et discutent à bâtons rompus, le dispositif sécuritaire est moins dense au milieu de la place, occupée par les manifestants, et les membres des brigades antiémeutes se sont installés, plutôt, autour de la place et au niveau des principales artères qui mènent vers cette dernière. 14 heures. La place du 1er-Mai et ses alentours sont noirs de monde et les manifestants continuent d’affluer. Ils sont toutefois empêchés de se rassembler et se contentent donc de scander leurs slogans entre eux en petits groupes. Toutefois, ceux qui ont réussi à occuper le milieu de la place, près d’une centaine, réussissent à rester soudés, entourés par la brigade anti-émeutes. 16 heures, la place du 1er-Mai s’est vidée de ses manifestants au terme d’une journée pas comme les autres.
F.-Z. B.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/02/13/article.php?sid=112817&cid=2

 

 

 



Actualités : ELLES SONT VENUES REVENDIQUER LE CHANGEMENT
«L’Algérie nous appartient tous»


Myriam était sur les lieux à 9h du matin. «Le changement et la démocratie», lit-on sur la grande pancarte qu’elle tenait dans les mains. «La marche est prévue à 11h mais la foule a été dispersée bien avant l’heure. Les policiers qui encerclaient la place ont commencé les provocations», dit-elle.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Présidente du bureau national du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) depuis quelques années, Myriam est habituée aux manifestations publiques. «J’ai dû me cacher pour ne pas être reconnue par les policiers postés partout.» Accompagnée d’amis et de quelques collègues, Myriam dit ne pas représenter son syndicat qui a déclaré officiellement ne pas prendre part à cette marche. «Chacun assume ses responsabilités ! Hier, au journal télévisé, les manifestants ont été traités de hors-la-loi ! Mais que croient ces politiques ? Que l’Algérie leur appartient, qu’on y a pas droit ? Ils sont fous !» Enseignante depuis huit ans, la jeune militante est toujours contractuelle. «J’ai passé plusieurs concours, sans succès. Il faut être pistonné ! Aujourd’hui, je suis sortie crier ma colère. Ras-le-bol de ce système injuste qui ne nous offre rien ! Où vont les milliards dont dispose le pays grâce à la rente pétrolière ?» A 35 ans, comme beaucoup d’Algériens, Myriam n’a pas de logement, elle vit encore chez ses parents à El-Harrach. «Le dialogue avec les autorités ne sert à rien. Nous avons tenu plusieurs réunions avec le ministre de l’Education nationale sans résultats. On annonce l’ouverture de nouveaux postes budgétaires sans que notre situation s’améliore ! Où va-t-on comme ça ?» affirme la militante avec détermination. Elle regarde tristement autour d’elle, le dispositif de sécurité a réussi à éparpiller les manifestants. Des badauds regardent la foule, l’air absent, sans se sentir concerné. «Beaucoup de citoyens ont très peur, ils n’osent pas. Je suis ici pour revendiquer le changement. Ça doit changer !», lâche-t-elle. Fadéla est restée accrochée à Myriam et ses collègues. Agée de 26 ans, elle est venue de Bouira pour participer à sa première marche. «Papa était inquiet. Au début, il a refusé de me laisser partir, il a eu peur, j’ai insisté et j’ai réussi à le convaincre.» Licenciée en droit, elle est au chômage depuis deux ans. Ce n’est qu’en septembre qu’elle a déniché un job dans une bibliothèque municipale. Fadéla n’a pas encore touché son salaire. «Je ne suis pas la seule, beaucoup de gens sont dans la même situation que moi», confie-t-elle, ajoutant que son salaire n’excède pas les 10 000 DA par mois. La colère et la déception la rongent. Fadéla a entrepris plusieurs démarches pour trouver un travail dans la justice, mais en vain. «J’ai passé des concours dans ma spécialité, à peine l’examen écrit terminé, l’administration vous renvoie ! Avant même de passer l’examen oral qui fait pourtant partie du concours. C’est incroyable !». La jeune fille a pris ses dispositions pour marcher à Alger. Elle est descendue vendredi chez sa tante pour être sûre d’y arriver. «C’est fou ! Tous ces barrages de sécurité ! La fouille des passagers ! J’avais l’impression de vivre dans un pays en guerre, on aurait dit l’Afghanistan ou l’Irak, c’est de la provocation !» Seule la rupture avec ce système remettra, selon elle, l’Algérie sur les rails du développement et de la démocratie. «Qu’ils ouvrent la voie aux jeunes. Nos politiques ont entre 70 et 80 ans, qu’ils dégagent ! Nous avons de jeunes compétences qui sont capables de relever les défis, qu’ils les laissent travailler», dit-elle, avec beaucoup de ferveur, avant de nous quitter et de rejoindre ses camarades manifestants.
I. B.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/02/13/article.php?sid=112815&cid=2


Actualités : UNE HEURE AVANT LA MARCHE DE LA CNCD
Présence policière massive et interpellations

 

Une heure avant le début de la marche, la capitale a été quadrillée dans tous les sens. Toutes les artères et autres grands boulevards d’Alger sont dominés par une seule couleur : le bleu. La police, dont le nombre aurait dépassé toutes les prévisions, a pris position dans tous les coins de la capitale.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Au niveau de la place du 1er-Mai, on a assisté à une véritable démonstration de force. Matraque et bouclier à la main, ils s’étaient positionnés le long de la place de la Concorde. Les barrages de police installés aux entrées de la capitale ont été également renforcés. A moins d’une heure du début de la manifestation, la tension est fortement ressentie. Toutes les rues menant à la place du 1er-Mai sont bloquées par une armada policière empêchant les manifestants d'y accéder. Des centaines de personnes sont tout de même parvenues à passer, scandant des slogans dont «Bouteflika dehors!», «Algérie libre et démocratique», «Non à l'Etat policier». Parmi les premiers arrivés à la place du 1er-Mai, des hommes politiques mais aussi des artistes venus exprimer leur soutien et dénoncer leur fragile statut. Des syndicalistes, des élus locaux, des associations, dont celle des familles de disparus, avaient déjà investi la rue. Vêtus de blanc en position de mime, deux d'entre eux, avec une croix rouge dessinée sur les lèvres, ont été interpellés. Il n’est que 10h passées de quelques minutes et déjà les services de police entrent en action. Les premières interpellations surviennent. Plus loin, au niveau de la rue Hassiba-Ben-Bouali, la circulation routière est presque inexistante. La circulation ferroviaire est suspendue depuis six heures du matin. Tous les trains de la banlieue sont à l’arrêt pour éviter toute arrivée vers la capitale. Les autorités ont pris des mesures draconiennes avec près de 30 000 policiers déployés dans la capitale sur le parcours des marcheurs prévu de la place du 1er-Mai à la place des Martyrs, soit sur une distance d'environ 4 km. A une quinzaine de minutes du rendez-vous, des renforts de police antiémeutes continuent d’arriver à la place du 1er-Mai. Les policiers poursuivent le bouclage de tout le périmètre où devait se tenir le rassemblement de la CNCD. Du siège du ministère de la Jeunesse et des Sports jusqu’aux arrêts de bus, la présence policière est totale et massive. La foule est dense. Des milliers de personnes scandent par intermittence des slogans hostiles au pouvoir et en faveur du changement et de la démocratie. Il est 11h. Le coup d’envoi de la marche est donné. La tension est extrême. L’heure de vérité a sonné.
A. B.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/02/13/article.php?sid=112816&cid=2


Edition du Dimanche 13 Février 2011

Sport

L’aventure continue pour les Verts
CHAN-2011 (3e journée) : ALGÉRIE 0 - SOUDAN 0


Par : Mohamed B. 


L’équipe nationale A' de football s'est adjugé,  hier, le billet qualificatif pour les quarts de finale du Championnat d'Afrique des nations, Chan-2011, suite au point du nul récolté hier (0-0) face au Soudan dans le cadre de la 3e journée du groupe A. 
Grâce à cette bonne opération, les coéquipiers de Djabou achèvent cette première phase à une position honorable, deuxièmes au classement avec cinq points dans l’escarcelle, soit à deux longueurs derrière le Soudan, leader de la poule A. Le Gabon, quant à lui, termine troisième, et est donc éliminé de la course malgré sa victoire obtenue face à l'Ouganda (2-1). En quart de finale, les Verts, qui connaîtront leur adversaire aujourd’hui, joueront, vendredi prochain, devant le premier du groupe B. La partie débute à cent à l’heure avec une légère domination des Algériens. Ces derniers n’ont pas tardé, d’ailleurs, à annoncer la couleur par l’entremise de Metref. Ce dernier exécute un coup franc direct et oblige le gardien soudanais à étaler toute sa classe pour dévier le cuir en corner. Sentant le danger, les Soudanais vont sortir de leur torpeur pour aller titiller la citadelle algérienne. D’ailleurs, sur un contre bien mené, Careca, bien embusqué sur le côté gauche, tente un centre-tir que Zemmamouche dégage difficilement. Puis, c’est au tour de Maïza de se mettre en évidence, esseulé au deuxième poteau, Maïza, dans un angle fermé, voit sa tentative repoussée par le montant droit du keeper soudanais. Les Algériens vont par la suite augmenter la pression sur leur adversaire. Ils étaient d’ailleurs à deux doigts de trouver le chemin des filets lorsque Djabou, dans ses œuvres, brûle la politesse à la défense soudanaise et se présente seul face au keeper soudanais. Malheureusement, il rate son duel, à la plus grande frustration de la délégation algérienne. Il faut dire que l’Algérie aurait pu achever la première période en sa faveur, en témoigne le nombre d’occasions ratées. D’ailleurs, avant la pause, Soudani, bien servi par Yekhlef, d’un heading, voit son essai passer au-dessus du cadre. Et c’est sur ce score vierge que l’arbitre siffle la fin de la première période. Au retour des vestiaires, les Verts reviennent sur le terrain avec la ferme intention de prendre à défaut la défense soudanaise. Bien que les joueurs étaient animés d’une volonté de fer pour prendre le meilleur sur le pays organisateur, toujours est-il que cela n’a pas suffi pour approcher des buts adverses avec un gardien qui veillait au grain. Il aura fallu attendre la 75’ pour voir les Algériens inquiéter la défense soudanaise. En effet, bien lancé, Soudani, à l’approche des 18 yards, décoche du pied gauche une frappe qui passe légèrement à côté. Dans la minute qui suit, le même Soudani, d’un tir puissant, trouve le gardien adverse à la parade. Avant cela, il est utile de signaler que Djabou a été bousculé dans la surface de vérité, mais l’arbitre n’a pas bronché. La suite des débats n’apportera aucun changement au tableau d’affichage, et c’est sur ce score vierge de zéro partout que l’arbitre des Seychelles, Eddy Maillet, siffle la fin de la rencontre.

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13/02/2011
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