Edition du Jeudi 08 Juillet 2010---

 


Edition du Jeudi 08 Juillet 2010

Chronique

Zohra Drif, les harragas et le bilan du systĂšme

Cela s’explique peut-ĂȘtre par le beau temps. À en juger par les colonies de harragas interceptĂ©es ces derniers jours, les vagues de fugueurs ont repris de plus belle.
Ce qui ne doit pas surprendre la sĂ©natrice Zohra Drif qui disait rĂ©cemment : “Nous sommes bien obligĂ©s de constater qu’au moins une partie de notre jeunesse souffre Ă  tel point que certains, issus de toutes les couches de la sociĂ©tĂ©, prĂ©fĂšrent fuir le pays. Tous les jours, des richesses agressives, clairement et impunĂ©ment mal acquises, narguent la majoritĂ© de la population qui peine dans des difficultĂ©s sociales.” C’est dire qu’il n’y pas que la misĂšre qui pousse Ă  l’exode.
Il paraĂźt que mĂȘme le statut d’ancien moudjahid et de parlementaire n’a pas empĂȘchĂ© certains de liquider leur patrimoine local pour aller s’installer en Tunisie ! Comment en est-on arrivĂ© lĂ  oĂč le salut n’est plus que dans le partir ?
Et pas que pour les paumĂ©s. Le systĂšme a rĂ©ussi Ă  rendre le pays invivable mĂȘme pour ses rentiers.
“Certains, issus de toutes les couches de la sociĂ©tĂ©, prĂ©fĂšrent fuir le pays”, comme le dit justement Zohra Drif, mais pas tous pour la mĂȘme raison ni dans les mĂȘme conditions. Les dĂ©sespĂ©rĂ©s, pionniers attardĂ©s, tentent d’aborder les rivages sud-mĂ©diterranĂ©ens, en quĂȘte d’un illusoire far west ; les autres, â€œĂ©lus” du systĂšme, font le far west inversĂ©. Du temps de la conquĂȘte de l’Ouest, on se ruait vers le couchant en espĂ©rant y faire fortune ; nos chercheurs d’or noir amassent fortune, en partageant les recettes de Sonatrach pour aller vivre Ă  l’Ouest ou dans ces parcelles d’Ouest posĂ©es Ă  Djerba, Charm Echeikh ou DubaĂŻ.
Leurs enfants, Ă©claireurs de luxe, les y attendant dans les Ă©coles et les quartiers huppĂ©s de l’Occident dont nous, restĂ©s au pays, devons nous mĂ©fier. MĂȘme les professeurs d’universitĂ© domestiques doivent prendre autorisation et avis de la tutelle avant de se risquer Ă  tout contact extĂ©rieur. Les enfants sont prioritairement orientĂ©s dans la filiĂšre des “sciences islamiques” dont l’épistĂ©mologie ne soupçonnait mĂȘme pas l’existence avant cette dĂ©couverte qu’on doit aux rĂ©formes Benbouzid. Ici aussi, Mme Drif, qu’on ne peut pas soupçonner de subversion, convient que “nous ne devons pas distribuer des diplĂŽmes sans valeur qui risquent de nourrir le ressentiment des victimes de cet enseignement, de menacer la cohĂ©sion nationale et de handicaper notre pays face Ă  la concurrence Ă©trangĂšre”. Mais le ministĂšre de l’Éducation, prodigue en diplĂŽmes au rabais, se pĂąme du fruit de la rĂ©forme. Le message est que l’obstination autoritaire a eu raison de la contestation, ne fut-elle que pĂ©dagogique et sociale ! À 61,23% de rĂ©ussite au bac — un taux prĂ©sidentiel — toute remise en cause devrait s’évanouir.
En dĂ©pit de toutes les urgences, Mme Drif s’en tire en nous signalant qu’aprĂšs 1962, c’est tout de mĂȘme mieux qu’avant 1962 : “Une AlgĂ©rie oĂč je ne mangerai que du pain sec sera toujours meilleure que l’AlgĂ©rie colonisĂ©e.” Comme si le choix ne peut se faire qu’entre le joug colonial et la prĂ©dation autoritaire. Pour les “dĂ©tails”, on a tout son temps lĂ -haut. Le systĂšme, dĂ©cidĂ©ment persistant, se projette en termes gĂ©ologiques.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr 

www.liberte-algerie.com

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Dilem du Jeudi 08 Juillet 2010 | Vu 4935 fois

RADAR

100% de réussite pour la Marjolaine
L’école se distingue Ă  l’examen de l’ex-6e

L’école privĂ©e la Marjolaine, sise Ă  Kouba (Alger), s’est brillamment distinguĂ©e cette annĂ©e dans l’examen de l’ex-6e en enregistrant grĂące Ă  ses Ă©coliers d’excellentes performances dont un 9,8/10 qui semble difficile Ă  battre. Avec un taux de rĂ©ussite de 100%, les rĂ©sultats de cette Ă©cole illustrent parfaitement les efforts consentis par l’encadrement pĂ©dagogique et dĂ©note Ă©galement l’intĂ©rĂȘt accordĂ© par les parents d’élĂšves dans le suivi de leur progĂ©niture.
D’ailleurs, la directrice de l’établissement, Nadia MĂ©zache, n’a pas manquĂ© de rendre hommage Ă  tous ceux qui ont contribuĂ© Ă  cette rĂ©ussite.

Les tĂ©moins convoquĂ©s pour un complĂ©ment d’enquĂȘte
Le procùs Matoub n’aura finalement pas lieu samedi
Par : Rubrique Radar
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 Alors que l’on pensait que le procĂšs de l’assassinat de LounĂšs Matoub allait ĂȘtre de nouveau rouvert le samedi 10 juillet par la cour criminelle de Tizi Ouzou, il n’en est, finalement, rien puisqu’il ne figure mĂȘme pas au programme affichĂ© par l’instance judiciaire. Renseignements pris, la famille Matoub et de nombreux tĂ©moins dans cette affaire ont Ă©tĂ© convoquĂ©s pour samedi par le juge d’instruction chargĂ© du dossier auprĂšs de la cour de Tizi Ouzou pour un complĂ©ment d’enquĂȘte.


Edition du Jeudi 08 Juillet 2010

Actualité

Les Ă©tudiants boycottent les examens de rattrapage
École nationale supĂ©rieure des sciences politiques

Par : MALIKA BEN


Fin d’annĂ©e sous haute tension Ă  l’École nationale supĂ©rieure des sciences politiques de Ben Aknoun. Le torchon brĂ»le, en effet, entre les Ă©tudiants de 1er annĂ©e master et l’administration, Ă  sa tĂȘte le directeur des Ă©tudes de ce nouvel Ă©tablissement supĂ©rieur.
La situation de conflit est telle que les futures diplĂŽmĂ©s de l’ENSSP ont dĂ©cidĂ© de boycotter les examens de rattrapage prĂ©vus cette semaine.
EntamĂ©s le 3 juillet dernier, ces examens consistent Ă  donner une nouvelle chance aux Ă©tudiants pour refaire tous les modules qu’ils ont ratĂ©s en obtenant moins de 10/20. Il faut prĂ©ciser, Ă  ce propos, que l’obtention au minimum d’une note de 10/20 Ă  chacun des 14 modules enseignĂ©s est la condition sine qua non pour le passage d’un semestre Ă  l’autre, et ce quelle que soit la moyenne gĂ©nĂ©rale obtenue par l’étudiant. Et c’est lĂ  oĂč le bĂąt blesse.
À en croire la requĂȘte (signĂ©e par 52 Ă©tudiants) adressĂ©e par les concernĂ© Ă  la PrĂ©sidence, Ă  la tutelle et aux deux chambres parlementaires, “sur les 74 Ă©tudiants qui y poursuivent leurs Ă©tudes, pas moins de 48 sont touchĂ©s par les examens de rattrapage alors qu’ils ont pu dĂ©crocher une moyenne de plus de 10/20”. Selon le mĂȘme document, les Ă©tudiants se sont, tout au long du cursus, rapprochĂ©s de l’administration en vue de connaĂźtre le systĂšme pĂ©dagogique appliquĂ© et les conditions de passage d’un semestre Ă  l’autre. “Mais l’administration a toujours refusĂ© de nous en informer.” Ce n’est que ces derniers jours et Ă  l’occasion des examens de rattrapage qu’ils sont revenus Ă  la charge. “Et, surprise. Le directeur des Ă©tudes nous rĂ©torque que tous ceux qui ne parviendraient pas Ă  dĂ©crocher un 10/20 pour chaque module sera automatiquement exclu de l’école, et ce, sans aucune exception.” Et d’ajouter : “Le systĂšme de passage ou de rĂ©ussite avec des dettes ne sera aucunement appliquĂ©.” Alors que, prĂ©cise encore la mĂȘme requĂȘte, “cette formule est un droit accordĂ© par le systĂšme LMD”.
Et sa non-application “pourrait menacer l’avenir de nombreux Ă©tudiants. D’autant que nous sommes en post-graduation”. Avant de dĂ©cider du boycott des examens de rattrapage, les Ă©tudiants de la premiĂšre promotion de l’École nationale supĂ©rieure des sciences politiques ont tentĂ© de discuter avec l’administration et ont tenu “un rassemblement pacifique dans l’enceinte de l’école”. 


Edition du Jeudi 08 Juillet 2010

Actualité

“Un rĂ©el potentiel Ă  l’exportation”
FiliÚre des boissons gazeuses en Algérie

Le marché algérien des boissons gazeuses et jus de fruits est en nette évolution au regard de la consommation moyenne des boissons rafraßchissantes.

La filiĂšre boissons gazeuses et jus de fruits est l’un des secteurs les plus dynamiques du marchĂ© algĂ©rien de l’agroalimentaire avec une production estimĂ©e Ă  prĂšs de 20 millions d’hectolitres et un chiffre d’affaires de 45 milliards de DA Ă  fin 2008, a indiquĂ© hier, Ă  Alger, un expert en stratĂ©gie marketing. Lors d’une rencontre organisĂ©e par le Programme de renforcement des capacitĂ©s exportatrices des PME algĂ©riennes (Optimexport) et l’Agence nationale de promotion du commerce extĂ©rieur (Algex) au profit des professionnels de la filiĂšre boissons gazeuses et jus de fruits afin de les informer sur les opportunitĂ©s de dĂ©veloppement de la filiĂšre Ă  l’international, M. Abdelkrim Boudra a soutenu que “la filiĂšre se porte bien et dispose d’un rĂ©el potentiel Ă  l’exportation”. Le marchĂ© algĂ©rien des boissons gazeuses et jus de fruits est en nette Ă©volution au regard de la consommation moyenne des boissons rafraĂźchissantes sans alcool (BRSA), a fait savoir M. Boudra, soulignant que cette consommation est passĂ©e de 35 litres par habitant et par an en 2005 Ă  49l/hab/an en 2007. “La marge de progression des jus de fruits et des boissons plates est la plus importante, en termes de chiffre d’affaires, avec une hausse annuelle de 30%, suivie des eaux embouteillĂ©es avec 15% et les boissons gazeuses de 2 Ă  5%”, a-t-il prĂ©cisĂ©. La quasi-totalitĂ© des besoins nationaux sont couverts par la production nationale et que les importations dans ce segment “sont marginales”. Cependant, 24% seulement des entreprises de la filiĂšre couvrent l’ensemble du pays, 12% de ces producteurs rayonnent sur la rĂ©gion alors que 63% distribuent leurs produits seulement sur la wilaya. Les exportations algĂ©riennes des eaux embouteillĂ©es et des boissons gazeuses sont, selon cet expert, en progression, passant de 1,18 million de litres en 2000 Ă  36 millions de litres en 2008 vers une cinquantaine de pays situĂ©s principalement en Afrique et vers la France. “Les eaux embouteillĂ©es reprĂ©sentent 98% des exportations algĂ©riennes des BRSA”, a-t-il encore prĂ©cisĂ©. S’agissant des perspectives pour l’exportation, M. Boudra a mis l’accent sur l’importance d’étudier les facteurs structurants le marchĂ© international de la boisson, notamment les tendances du marchĂ©, avant de se lancer dans l’export. Il a insistĂ© Ă©galement sur la nĂ©cessitĂ© d’avoir une stratĂ©gie marketing, de faire preuve de crĂ©ativitĂ© sur le conditionnement et de bien nĂ©gocier son rĂ©seau de distribution pour rĂ©ussir son entrĂ©e sur le marchĂ© international.
En dĂ©pit de la crise financiĂšre mondiale, le marchĂ© des BRSA n’a pas connu un dĂ©croissement dans la mesure oĂč les boissons font partie des produits qui n’ont pas subi les effets de la crise sur le plan de la consommation, a indiquĂ© M. Boudra. Il a fait savoir, Ă  ce titre, que la consommation mondiale des boissons, toutes catĂ©gories confondues, a atteint 613 milliards de litres en 2008.

www.liberte-algerie.com


 

 



08/07/2010
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