Edition du Jeudi 17 Mars 2011
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Dilem du Jeudi 17 Mars 2011 | Vu 12548 fois
Chronique Fictive âcommunautĂ© internationaleâ
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Du cĂŽtĂ© du rĂ©gime ici et du cĂŽtĂ© du peuple lĂ -bas, les pays du Golfe poussent Ă une zone dâexclusion aĂ©rienne et envoient leurs troupes aider Ă la rĂ©pression de la rĂ©volte au BahreĂŻn ! M. H.
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ActualitĂ© Ămeutes Ă El-Madania
Le quartier a vĂ©cu sa deuxiĂšme nuit dâaffrontements Par : Nabila Afroun |
De violents affrontements entre les jeunes manifestants et la brigade antiĂ©meutes ont Ă©clatĂ© mardi soir et se sont poursuivis jusqu'Ă hier, faisant plusieurs blessĂ©s. Tout semble calme en cette matinĂ©e de mercredi, au lendemain dâune nuit dâĂ©meutes qui a embrasĂ© le quartier de Diar El-Mahçoul, dans la commune dâEl-Madania (ex-Salembier), Ă Alger. Hormis les rĂ©sidus des pneus brĂ»lĂ©s et les gravats qui jonchent encore les rues, rien nâindique que ce quartier Ă©tait le thĂ©Ăątre dâune nuit dâaffrontements. Une nuit oĂč des jeunes sont sortis pour exprimer leur ras-le-bol et rĂ©clamer leur âdroit au relogementâ. Les heurts entre les manifestants et la brigade antiĂ©meutes ont dĂ©butĂ© mardi soir vers 19 heures et se sont poursuivis jusquâĂ hier, enregistrant des dizaines de blessĂ©s. Lâodeur du gaz lacrymogĂšne imprĂ©gnait encore les cages dâescalier des immeubles. Selon les citoyens rencontrĂ©s hier sur place, des bombes lacrymogĂšnes ont Ă©tĂ© tirĂ©es sans discernement et certaines ont atterri mĂȘme Ă lâintĂ©rieur dâappartements riverains, comme ce fut le cas du domicile sis au bĂątiment 10 escalier 4. Cet appartement portait encore les traces de la bombe qui a traversĂ© la fenĂȘtre, brĂ»lant sur son passage le rideau ainsi quâune couette qui couvrait un jeune homme dans son sommeil. âIl Ă©tait environ minuit, soudain une odeur inhabituelle mâa rĂ©veillĂ© et jâai trouvĂ© la bombe juste devant le lit. Nous avons passĂ© toute la nuit Ă lâhĂŽpital Mustapha-Pacha car certains membres de ma famille sont asthmatiquesâ, dĂ©plore le propriĂ©taire du domicile. Les jeunes de la citĂ© Diar El-Mahçoul ne dĂ©colĂšrent toujours pas et menacent de rĂ©Ă©diter leur manifestation. âĂ ce stade, nous nâavons plus rien Ă perdre, maintenant ils (les responsables) nous poussent Ă ĂȘtre violents pour faire valoir nos droitsâ, disent-ils. Et dâajouter : âNous ne voulons plus de promesses, mais des solutions. Cela fait trop longtemps quâon vit dans ces cages Ă poules.â |
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Actualité Les recteurs se substituent à la tutelle
Alors que la grĂšve des Ă©tudiants se poursuit Par : MALIKA BEN |
Le ministĂšre de lâenseignement supĂ©rieur communique avec les Ă©tudiants par le biais de plateaux tĂ©lĂ©visĂ©s oĂč des recteurs et des Ă©tudiants se confrontent sans parvenir pour autant Ă se convaincre mutuellement. La grĂšve des Ă©tudiants de diffĂ©rents cycles et Ă©tablissements de formation supĂ©rieure va en se durcissant. Les efforts de certains dĂ©lĂ©guĂ©s de convaincre leurs camarades de reprendre les cours ne trouvent point dâĂ©chos. La majoritĂ© des Ă©tudiants nâont pour rĂ©plique : âNous voulons du concret pas des promesses et des dĂ©bats.â Mais le concret, lâĂ©crit noir sur blanc, ne peut pas venir des recteurs et directeurs dâĂ©cole mais du ministĂšre de lâEnseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique. Seule institution habilitĂ©e Ă pondre les dĂ©cisions officielles, la tutelle semble sâĂȘtre dĂ©chargĂ©e de la gestion de la crise qui secoue lâuniversitĂ© depuis dĂ©jĂ deux mois. Timide au dĂ©but de la contestation estudiantine, le dĂ©partement de Rachid Harraoubia sâest confinĂ© dans un mutisme total dont il dĂ©tient le record et le secret. Ce nâest quâĂ la troisiĂšme semaine de la paralysie des grandes Ă©coles du pays que la confĂ©rence nationale des chefs dâĂ©tablissement du supĂ©rieur a daignĂ© se rĂ©unir et ârecommander lâabrogation du dĂ©cret prĂ©sidentielâ dĂ©clencheur de la protestation, âlâĂ©laboration des textes rĂ©gissant les passerelles entre le LMD et le systĂšme classiqueâ et âdemander au ministre de soumettre ces recommandations aux hautes autoritĂ©sâ. Et câest Ă partir de lĂ que le Conseil des ministres, du 22 fĂ©vrier, a annoncĂ© lâabrogation du dĂ©cret contestĂ© et la nĂ©cessitĂ© de lancer des dĂ©bats sur les passerelles. Ă peine 24 heures aprĂšs, le dĂ©partement de Harraoubia a instruit les chefs dâĂ©tablissement dâouvrir des discussions. Mais ni lâabrogation ni le lancement du dialogue nâont rĂ©ussi Ă apaiser la colĂšre des Ă©tudiants. Bien au contraire. La contestation a fait boule de neige et a gagnĂ© dâautres universitĂ©s et facultĂ©s. Les Ă©tudiants, qui se sont structurĂ©s pour mieux dĂ©fendre leurs revendications, ont Ă©tĂ© jusquâĂ porter la contestation aux portes de la tutelle en y tenant quotidiennement des rassemblements, en bravant la matraque et le bĂąton des forces antiĂ©meutes. Mais ceci ne fera point rĂ©agir le ministĂšre de lâEnseignement supĂ©rieur. Rachid Harraoubia est imperturbable. Mieux, mis Ă part envoyer des notes aux recteurs et autres directeurs, la tutelle ignore complĂštement les Ă©tudiants. Ces derniĂšres semaines, le dĂ©partement de Harraoubia communique par le biais de plateaux tĂ©lĂ©visĂ©s oĂč des recteurs et des Ă©tudiants se confrontent sans parvenir pour autant Ă se convaincre mutuellement. Seul point positif : les invitĂ©s de la 3 ou de Canal-AlgĂ©rie donnent des informations en citant la tutelle. Pourquoi recourir Ă des intermĂ©diaires ? Pourquoi ne pas recevoir les dĂ©lĂ©guĂ©s et dialoguer directement avec eux ? Venant directement de responsables de la tutelle, le message et les promesses auraient pu mieux convaincre les grĂ©vistes qui ne demandaient quâĂ ĂȘtre Ă©coutĂ©s. Les deux parties en conflit auraient pu trouver un compromis si la tutelle avait pris la peine dâouvrir des nĂ©gociations sĂ©rieuses et directes avec les Ă©tudiants. RejetĂ©s par leur propre dĂ©partement, les Ă©tudiants se sont tournĂ©s vers le premier magistrat du pays en âdĂ©plaçantâ leur colĂšre au siĂšge dâEl-Mouradia. Seront-ils mieux considĂ©rĂ©s ? Les jours Ă venir nous le diront. |
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