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Justement, l’AlgĂ©rie reste l’un des rares pays Ă  soutenir le droit de l’Iran de disposer de la technologie nuclĂ©aire Ă  des fins civiles. Le rĂŽle de l’AlgĂ©rie, dans ce qui est convenu d’appeler la diplomatie de l’ombre, n’est pas nĂ©gligeable.

L’escale du prĂ©sident iranien, Mahmoud Ahmadinedjad,  samedi Ă  Alger, fera date. Cette escale technique du dirigeant iranien, en route pour New York, n’est pas comme les autres escales. Elle intervient au moment oĂč le rĂ©gime iranien fait face Ă  un pressing occidental sans pareil, en raison du programme nuclĂ©aire iranien. Toutes les sanctions prises et toutes les menaces occidentales n’ont pas rĂ©ussi Ă  faire flĂ©chir la position iranienne.
Justement, l’AlgĂ©rie reste l’un des rares pays Ă  soutenir le droit de l’Iran de disposer de la technologie nuclĂ©aire Ă  des fins civiles. Le rĂŽle de l’AlgĂ©rie, dans ce qui est convenu d’appeler la diplomatie de l’ombre, n’est pas nĂ©gligeable, dans la mesure oĂč elle a toujours essayĂ© de faire l’intermĂ©diaire entre TĂ©hĂ©ran et les capitales occidentales, pour tenter de rapprocher les vues et Ă©viter l’irrĂ©parable.
Contrairement au prĂ©sident Abdelaziz Bouteflika, le chef d’état iranien prendra part Ă  la 65e Ă©dition de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU. C’est Mourad Medelci qui reprĂ©sentera l’AlgĂ©rie. La diplomatie algĂ©rienne Ă©tant grippĂ©e ces derniers mois, en attendant de voir le rĂ©sultat du mouvement dans le corps diplomatique annoncĂ© depuis des mois, tout porte Ă 
croire que l’AlgĂ©rie compte se
redéployer sur la scÚne internationale à travers une nouvelle approche, dont les contours restent à clarifier.
Le prĂ©sident Bouteflika ne sort plus, ou trĂšs rarement. Hormis sa participation, passĂ©e inaperçue, au dernier G20, il brille par son silence sur la scĂšne internationale, et avec lui, tout l’appareil diplomatique de l’AlgĂ©rie, donnant l’air que le pays se replie sur lui-mĂȘme, au moment oĂč les ennuis ont commencĂ©, d’abord en raison du climat Ă©conomique jugĂ© en dĂ©faveur des investisseurs Ă©trangers, mais aussi des brouilles, notamment avec Paris, le principal et traditionnel partenaire Ă©conomique. Et ce n’est pas par hasard que Rabat sort ses griffes pour enclencher une vaste opĂ©ration diplomatique visant Ă  imposer sa solution d’autonomie au Sahara occidental, profitant de la lĂ©thargie de la diplomatie algĂ©rienne. Et ce n’est pas non plus par hasard que des pays occidentaux profitent des difficultĂ©s que connaissent les pays du Sahel pour y prendre pied, sous le couvert de la lutte contre le terrorisme et autres versements de rançons. En dĂ©roulant le tapis rouge au prĂ©sident iranien, pour une escale technique, avec fanfare, en prĂ©sence du chef de l’état, du Premier ministre, du chef de la diplomatie et du prĂ©sident de l’APN, c’est la relation entre les deux pays que l’on hisse Ă  un niveau supĂ©rieur, tranchant particuliĂšrement avec la tiĂ©deur d’antan. L’Iran, de son cĂŽtĂ©, vient de nommer une grosse pointure pour occuper le poste d’ambassadeur Ă  Alger, preuve que TĂ©hĂ©ran compte dĂ©velopper davantage sa coopĂ©ration avec l’AlgĂ©rie. En recevant le prĂ©sident iranien, en ce moment prĂ©cis, Alger tient Ă  afficher clairement qu’elle compte peser dans le dossier nuclĂ©aire iranien, mais pas seulement. Les capitales occidentales savent qu’elles doivent passer par Alger pour traiter avec TĂ©hĂ©ran.

Mme Anne-Marie Idrac a rappelĂ© que le prĂ©sident Nicolas Sarkozy est venu Ă  deux reprises en AlgĂ©rie et que “son projet est de construire une relation durable et de confiance”.

“Nous voulons investir en AlgĂ©rie. Nous voulons investir sur le long terme”, c’est le message que la secrĂ©taire d'État français, chargĂ©e du Commerce extĂ©rieur, Mme Anne-Marie Idrac, arrivĂ©e hier Ă  Alger pour une visite de deux jours, veut vĂ©hiculer aux autoritĂ©s algĂ©riennes. InvitĂ©e Ă  l’École supĂ©rieure des affaires d’Alger, pour parler des prioritĂ©s de la prĂ©sidence française G20-G8, Mme Anne-Marie Idrac a indiquĂ© que les projets des entreprises françaises qui l’accompagnent, “sont tout Ă  fait en Ă©cho” de ce que dit le gouvernement. Mme Idrac est accompagnĂ©e d'une importante dĂ©lĂ©gation Ă©conomique composĂ©e du prĂ©sident de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, d'un reprĂ©sentant du Medef et des responsables des sociĂ©tĂ©s Total, Lafarge, saint-Gobain, Cristal Union, Sanofi-Aventis et Alstom. “Nos amis du gouvernement algĂ©rien nous disent qu’ils veulent diversifier leur Ă©conomie, rĂ©duire la dĂ©pendance du marchĂ© algĂ©rien vis-Ă -vis des produits importĂ©s. C’est tout Ă  fait normal. C’est tout Ă  fait lĂ©gitime. Quel meilleur moyen de rĂ©duire les importations que de dĂ©velopper sur place les industries de ciment, de pharmaceutique, de matĂ©riel de transport, de sucriĂšres, de l’emballage pour les produits agroalimentaire”, souligne la secrĂ©taire d'État français, chargĂ©e du Commerce extĂ©rieur. “Ce sont des projets sur lesquels nous pensons que nous pouvons faire du gagnant-gagnant”, a estimĂ© Mme Anne-Marie Idrac. “Nous pensons que c’est intĂ©ressant de dĂ©velopper un tissu industriel et de profiter, le plus vite possible, des transferts technologiques”, a ajoutĂ© Mme Idrac. La secrĂ©taire d’État français, chargĂ©e du Commerce extĂ©rieur, a rappelĂ© que le prĂ©sident Nicolas Sarkozy est venu Ă  deux reprises en AlgĂ©rie. “Son projet est de construire une relation durable et de confiance. Il y a de nombreux partenariats, l’idĂ©e est de les faire vivre de maniĂšre pragmatique”, a-t-elle affirmĂ©. Mme Anne-Marie Idrac a Ă©voquĂ© aussi les nombreux accords signĂ©s par les administrations des finances des deux pays. “Il est question de crĂ©er une Ă©cole du TrĂ©sor. Nous avons des coopĂ©rations dans le domaine des ports”, a-t-elle indiquĂ©, parlant de la coopĂ©ration institutionnelle. Sur le plan Ă©conomique, la secrĂ©taire d'État français chargĂ©e du Commerce extĂ©rieur a soulignĂ© que la France est le premier investisseur hors hydrocarbures en AlgĂ©rie. La ministre s’est fĂ©licitĂ©e qu’“environ 400 entreprises françaises activent en AlgĂ©rie. Et que 35 000 emplois directs et environ 100 000 emplois indirects ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s”. Mme Anne-Marie Idrac annonce qu’elle rencontrera aujourd’hui le premier ministre pour Ă©voquer avec lui des projets d’investissements dans diffĂ©rents secteurs. La secrĂ©taire d'État français chargĂ©e du Commerce extĂ©rieur a indiquĂ© avoir rencontrĂ© les entreprises françaises implantĂ©es en AlgĂ©rie, qui ont exprimĂ© leur souhait d’élargir leurs investissements en AlgĂ©rie. Mme Anne-Marie Idrac se rĂ©jouit aussi de l’engagement de l’AlgĂ©rie, rĂ©itĂ©rĂ© par le ministre du commerce, d’adhĂ©rer Ă  l’OMC.
Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui a demandĂ©, dans ce cadre, le soutien de l’UE, en particulier la France. La secrĂ©taire d'État français chargĂ©e du Commerce extĂ©rieur a, dans la foulĂ©e, annoncĂ© la tenue, durant le 1er semestre 2011, d’un forum algĂ©ro-français.
QuestionnĂ©e sur les mesures de la loi de finances complĂ©mentaire 2009, confirmĂ©es dans la loi de finances 2010, Mme Anne-Marie Idrac a rĂ©pondu qu’elle n’est pas lĂ  “pour apprĂ©cier la politique Ă©conomique du gouvernement algĂ©rien”.

La police n’a pas retenu de charge contre eux. Ils auraient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s sur la base d’une plaisanterie

Comme annoncĂ© dans notre Ă©dition de samedi dernier, les cinq agents de nettoyage algĂ©riens et un sixiĂšme d’origine soudanaise ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s, hier matin, par la police britannique, aprĂšs 48 heures de garde Ă  vue dans le cadre d’une enquĂȘte sur une tentative d’attentat prĂ©sumĂ© contre le pape BenoĂźt XVI, actuellement en visite officielle en Grande-Bretagne. Scotland Yard n’a pas retenu de charges contre eux. Selon certaines sources, les officiers de la section antiterroriste ont procĂ©dĂ© Ă  l’interpellation des agents de nettoyage sur la base d’informations farfelues. L’intention de ces derniers de cibler le chef de l’église catholique serait en rĂ©alitĂ© une blague. Quelqu’un les aurait entendus Ă©voquer le sujet avec plaisanterie au cours d’une pause-dĂ©jeuner, sur leur lieu de travail, et s’est empressĂ© d’avertir les services de sĂ©curitĂ©. Cette derniĂšre rĂ©vĂ©lation met la police mĂ©tropolitaine dans une mauvaise posture. AccusĂ©e d’avoir agi avec lĂ©gĂšretĂ©, elle se dĂ©fend en affirmant que toute information d’attentat doit ĂȘtre prise au sĂ©rieux. Vendredi Ă  l’aube, un raid musclĂ© a ciblĂ© le dĂ©pĂŽt de la sociĂ©tĂ© de nettoyage, Veolia, Ă  Westminster, au centre de Londres. Les cinq employĂ©s algĂ©riens ont Ă©tĂ© interpellĂ©s au moment oĂč ils s’apprĂȘtaient Ă  commencer leur journĂ©e de travail. Ils ont Ă©tĂ© conduits au commissariat limitrophe de Paddignton Green pour des interrogatoires et ont Ă©tĂ© rejoints quelques heures plus tard par un collĂšgue soudanais arrĂȘtĂ© dans un local commercial au nord de la ville. Il paraĂźt clair aujourd’hui que la police a compris qu’elle avait Ă  faire Ă  de faux coupables, mais elle s’est gardĂ©e de le reconnaĂźtre. Pendant deux jours, elle a distribuĂ© des communiquĂ©s faisant Ă©tat de la poursuite de l’interrogatoire des suspects.
Leurs domiciles respectifs ont Ă©tĂ© passĂ©s au peigne fin. Les enquĂȘteurs se sont Ă©galement intĂ©ressĂ©s Ă  leurs origines. Certains journaux Ă  sensation, comme le Sun, ont aussitĂŽt fait un parallĂšle entre l’identitĂ© des suspects et Al-QaĂŻda Maghreb. Les scĂ©narios les plus invraisemblables ont laissĂ© penser que les agents de nettoyage allaient profiter de leur prĂ©sence sur l’itinĂ©raire du dirigeant pontife pour l’attaquer. Dans leur zone d’activitĂ© Ă  Westminster se trouvent, en effet, les lieux oĂč BenoĂźt XVI s’est rendu au cours de son sĂ©jour Ă  Londres. Il a prononcĂ© un discours au palais de Westminster et a cĂ©lĂ©brĂ© une messe dimanche en dĂ©but de soirĂ©e Ă  Hyde Park devant des dizaines de milliers de fidĂšles. Hier, il quittait la capitale pour la ville de Birmingham, au moment oĂč les cinq algĂ©riens et leur collĂšgue soudanais recouvraient leur libertĂ©.
L’hostilitĂ© Ă  la visite du pape Ă  Londres avait Ă©tĂ© surtout exprimĂ©e par une foule nombreuse scandalisĂ©e par l’ampleur du phĂ©nomĂšne de la pĂ©dophilie chez les prĂȘtres ainsi que par les groupes anti-IVG et d’homosexuels. Pour les musulmans, la morale de toute cette histoire consiste Ă  ne pas profĂ©rer des menaces contre le pape ou son Ă©glise, mĂȘme en plaisantant ! Outre les camĂ©ras de surveillance qui pullulent Ă  Londres, Scotland Yard et le MI5 (services de renseignements) ont Ă©galement dĂ©cidĂ© de mettre les habitants de la ville sur Ă©coute.