Actualités : ÉLECTIONS SÉNATORIALES Le RND tacle rudement le FLN
Le Rassemblement national démocratique (RND) doit une fière chandelle au Parti des travailleurs (PT), grâce auquel il est parvenu à tenir, à l'issue des sénatoriales d'avant-hier mardi, la dragée haute au Front de libération nationale (FLN). Avec 20 sièges de récoltés, il est autorisé à affirmer qu'il a fait jeu égal avec le FLN qui n'en a récolté que 22, si l'on comptabilise trois de ses élus qui se sont présentés en indépendants.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - C'est une performance certaine que vient de réaliser, en effet, le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Un parti qui, passées les premières années de sa création où il a connu une ascension vertigineuse, devenant en juste quelques mois la première force politique du pays, raflant toutes les mises électorales, a ployé face à un Front de libération nationale redevenu mastodonte politique. Juste retour des choses ? Le renouvellement partiel du Sénat, dont l'opération intéressant le collège des grands électeurs s'est déroulée mardi, a consacré un RND prétendant à plus qu'au rôle de dauphin. Aux biceps électoraux du FLN, il a opposé la ruse de l'alliance. La stratégie s'est avérée payante, l'essai concluant. Indubitablement, c'est grâce au soutien électoral du Parti des travailleurs que le RND a ratissé large. La moisson aurait, d'ailleurs, dû être plus grande si le Parti des travailleurs ne s'était pas résolu à le sevrer de son appui dans les deux wilayas d'Alger, d'Oran et dans deux autres wilayas. Rappelons que, pour Alger et Oran, Louisa Hanoune a appelé ses élus à voter pour les candidats du FLN, et que, dans deux autres wilayas, la décision a été prise en faveur d'un vote à blanc. Le RND aurait pu prétendre à au moins deux sièges supplémentaires si le soutien électoral était intégral. Auquel cas, la donnée statistique aurait changé. Le RND se serait adjugé 22 sièges de sénateurs contre 20 pour le FLN. Le parti de Abdelaziz Belkhadem doit sa très légère avance sur le RND à l'appui du PT dans les deux wilayas d'Alger et d'Oran. On comprend mieux, après promulgation des résultats, pourquoi le FLN s'est montré excessivement irascible, à la suite de la conclusion de l'accord politique entre le RND et le PT. Le deal, on l'a vérifié, a eu pour première conséquence, de balayer la suprématie électorale du FLN. Le RND ne fait, par ailleurs, pas que talonner de près son partenaire dans l'Alliance présidentielle, il améliore du coup sa position au niveau de la Chambre haute du Parlement. De cela, il s'est vite félicité, au demeurant. Dans un communiqué rendu public hier, le RND a affirmé «que l'excellent résultat obtenu agira, en ce qu'il améliore la position du parti au sein du Sénat, en incitateur pour la réalisation du programme du président de la République». Le parti a estimé que ce sont à la fois la probité et les compétences des candidats présentés et le partenariat politique qui a rendu possible un tel résultat, inattendu, écrit-il. A l'occasion, le RND a rassuré ses partenaires politiques, le PT, surtout, même s'il ne le cite pas, quant à la poursuite de la collaboration. Le FLN chute de son piédestal, le MSP fait de la figuration A l'irritation qu'il doit couver après qu'il ait perdu la chefferie du gouvernement, et par la suite le Premier ministère, au profit du Rassemblement national démocratique, le Front de libération nationale est allé chercher une campagne : l'infortune électorale. Les sénatoriales du 29 décembre l'ont dépouillé de sa superbe. En le forçant au partage quasiment de la récolte, le RND prétend sérieusement à redéfinir l'équilibre au sein de la coalition parlementaire. Ceci d'autant que le troisième de la coalition, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), devenu rachitique, voit son poids tendre vers l'infiniment léger. Le parti d'Aboudjerra Soltani, victime d'une profonde et large fracture organique et en mal d'alliances partisanes, n'a réussi que la maigre récolte de 2 sièges au Sénat. Perte sèche. On peut dire que le MSP est devenu l'ombre de lui-même, scorant avec peine et petitement. Avec sa maigre moisson, il devra, au niveau de la Chambre haute du Parlement, se résigner à un rôle de figurant. Le parti islamiste a de quoi s'alarmer. Il n'aura même pas droit au filet de bonheur que la disposition d'un groupe parlementaire pourrait procurer. Durs lendemains pour un parti qui peine à stopper sa chute libre vers l'abîme. Un sénateur opposant, un seul Les sénatoriales de ce mardi n'ont retenu qu'un seul sénateur sorti des rangs de l'opposition. C'est le candidat du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) pour la wilaya de Tizi-Ouzou. Une voix qui, même si elle ne pourra pas influer sur le cours des choses au Sénat, rompra la monotonie et les discours monocordes auxquels a habitué le Sénat. Le RCD a récolté donc un seul siège de sénateur. Le Front national algérien (FNA) n'a fait que légèrement mieux, en dépit d'une accointance électorale avec le MSP. Le FNA s'est adjugé deux sièges de sénateurs. Ceci pendant que Saïda a choisi de faire l'expérience d'un sénateur indépendant. S. A. I.
Résultats préliminaires des sénatoriales du 29 décembre FLN : 22 élus (dont 3 élus FLN qui se sont présentés en candidats indépendants). RND : 20 élus. HMS : 2 élus. FNA : 2 élus (dont un élu FNA qui s'est présenté en candidat indépendant). RCD : 1 élu. INDEPENDANTS : 1 élu parrainé par le FLN. Les résultats définitifs seront proclamés par le Conseil constitutionnel dans les 72 heures.
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