EDITION du -Lundi 23 Mai 2011
TÉMOIGNAGES SUR CE PHÉNOMÈNE QUI SÈME LA PSYCHOSE EN KABYLIE
Ces aveux froids ont été recueillis en exclusivité dans le sous-sol du tribunal d’Azazga en présence du procureur de la République et des victimes de ce kidnappeur, à présent sous les verrous. Retour sur les détails de l’affaire la plus médiatisée en Kabylie, à savoir le kidnapping puis, l’assassinat de l’entrepreneur Hend Slimana. Le prévenu se tient en face du procureur. Un criminel sans cagoule, les yeux froids, un regard glacial et un visage impassible. Sans sourciller, il réplique froidement au point de déstabiliser le procureur. «Oui, c’est moi qui ai tué Hend Slimana!». L'Expression |
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PROTESTATIONS À TIZI OUZOU CONTRE LES ENLÈVEMENTS
La ville de Tizi Ouzou était hier une ville fantôme durant toute la journée. La grève générale à laquelle a appelé la Coordination des comités de villages de Béni Douala a eu un large écho auprès de la population. Toute l’activité était à l’arrêt dans la cité des Genêts. Dès les premières heures de la journée, les allées et trottoirs vides donnaient l’impression que le temps s’était arrêté et la ville était figée, pour la journée. La grève a été suivie à 100%. Tous les commerçants ont baissé rideau. L’avenue Abane Ramdane, axe principal de la ville, habituellement grouillante de monde, était quasiment déserte. En fait, toutes les artères étaient vides. Les piétons qui circulaient difficilement les autres jours étaient rares. L’on ne pouvait voir que de rares passants visiblement des voyageurs qui ont dû transiter par la ville. Même les automobilistes n’étaient guère nombreux à venir en ville. ) L'Expression |
INSÉCURITÉ, RAPTS ET RACKET
«Nous allons ramener Mourad Bilek sain et sauf et sans payer la moindre rançon», crient les personnes rassemblées à Beni Douala, Beni Aïssi, Aït Mahmoud, Beni Zmenzer, lors d’une grève observée à travers les quatre communes de cette daïra. «Stop aux kidnappings. Libérez Mourad», c’est ce que demande toute une région d’une seule voix.
Bien sûr, dans ce business qui prospère à une vitesse vertigineuse, chaque groupe se taille une part. Terroristes, criminels, trafiquants, voyous et bandits de toutes espèces, tout le monde apporte sa pierre pour instaurer un vrai climat de terreur. Les victimes, quant à elles, n’ont pas vraiment le choix. «Soit elles paient, soit elles meurent». Pourtant, après le démantèlement par les services de sécurité du groupe présumé auteur de l’assassinat de l’entrepreneur Hend Slimana et l’enlèvement de son cousin Omar, dans la commune d’Aghribs, un semblant de sérénité commençait à se profiler à l’horizon des populations de cette région. Pour rappel, le procureur général près la cour de Tizi Ouzou, a annoncé le mois de février dernier, lors d’une conférence de presse animée au siège de cette même instance, que les membres du groupe auteur présumé des kidnappings en Kabylie sont placés sous mandat de dépôt. Pour les services de sécurité, il s’agissait d’annoncer l’arrestation des auteurs des nombreux enlèvements ayant visé essentiellement des entrepreneurs et autres industriels de la région de Kabylie. Ce n’est qu’après 60 kidnappings enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis l’apparition de ce phénomène, que les services de sécurité mettent pour la première fois la main sur des malfaiteurs, présumés auteurs des différents rapts et enlèvements. Nombre de ces kidnappings se sont soldés par le paiement de fortes rançons. Mais la mobilisation de la population a fini par payer, puisque les derniers rapts se sont soldés par la libération des otages sans versement de rançon. Pour les populations de Kabylie, il s’agissait de tourner la page de la terreur et d’amorcer une vie normale. Ce groupe démantelé est spécialisé dans les kidnappings et les faux barrages. Il sévissait dans la partie nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, selon les affirmations du procureur général. Avant lui déjà, en mai 2007, l’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, indiquait que les autorités algériennes avaient recensé 375 rapts au cours de l’année 2007: 115 liés au terrorisme et 260 au droit commun. A l’époque, «ces rapts avaient rapporté à leurs auteurs la bagatelle de 6 milliards de dinars», avait-il précisé. Décembre 2011, c’est au tour du président de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, d’interpeller le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, au sujet «de la récurrence des actes de kidnapping et de l’insécurité de manière générale», dans cette région. «Même si l’ex-ministre Zerhouni n’avait pas répondu à notre interpellation, lors du débat général sur la situation sécuritaire engagé par notre assemblée, nous allons revenir à la charge en saisissant l’actuel ministre de l’Intérieur», a déclaré M. Belabbas au cours d’une conférence de presse animée à Tizi Ouzou. «L’insécurité grandissante et l’aggravation des enlèvements d’opérateurs économiques endeuillent des familles entières et découragent l’investissement», a-t-il soutenu. Au mois de mars, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Hamel Abdelghani, a fait un état des lieux de la situation sécuritaire à la lumière des données fournies. Le directeur général de Sûreté nationale a annoncé une série de mesures de renforcement de la sécurité par l’affectation de policiers supplémentaires, et bien d’autres décisions. Tout compte fait, rien n’a changé sur le plan sécuritaire. Les habitants de cette région l’ont bien compris. Livrés à eux-mêmes, ils décident de combattre à mains nues ceux qui sèment la mort et la terreur. Car, pour eux, la mobilisation des citoyens est le seul choix qui est laissé aux familles des victimes dans l’espoir de faire plier les ravisseurs en libérant l’otage sans la moindre rançon. En novembre dernier, Omar Slimana et un autre commerçant enlevé quelque mois avant lui, ont été libérés sans paiement de rançon, après neuf jours de captivité grâce au soutien de la population. Aujourd’hui, ce sont tous les villages de la Kabylie qui se sont mobilisés pour libérer ces deux jeunes qui demeurent séquestrés par leurs ravisseurs.
L'Expression |
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POUR DÉNONCER LES KIDNAPPINGS À TIZI OUZOU
La ville de Tizi Ouzou connaîtra aujourd’hui une grève générale pour dénoncer la recrudescence des kidnappings et des enlèvements. Cette action, initiée par la Coordination des comités de villages de Beni Douala, vise d’abord à mobiliser les populations de la wilaya pour des actions de solidarité avec les victimes. C’est aussi un message pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de trouver une solution à l’insécurité qui règne dans la région. L'Expression |
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