EDITION du -Lundi 23 Mai 2011

TÉMOIGNAGES SUR CE PHÉNOMÈNE QUI SÈME LA PSYCHOSE EN KABYLIE
«Oui, j’ai kidnappé des gens!»
Idir TAZEROUT  - Lundi 23 Mai 2011 - Page : 2

 La Une du 23/05/2011 La Une du 23/05/2011La Une du 23/05/2011

 
Un «commerce» qui rapporte gros
Les propos de ce jeune versé dans le «business» du kidnapping renseignent sur la détresse de toute une région.

 

Ces aveux froids ont été recueillis en exclusivité dans le sous-sol du tribunal d’Azazga en présence du procureur de la République et des victimes de ce kidnappeur, à présent sous les verrous. Retour sur les détails de l’affaire la plus médiatisée en Kabylie, à savoir le kidnapping puis, l’assassinat de l’entrepreneur Hend Slimana. Le prévenu se tient en face du procureur. Un criminel sans cagoule, les yeux froids, un regard glacial et un visage impassible. Sans sourciller, il réplique froidement au point de déstabiliser le procureur. «Oui, c’est moi qui ai tué Hend Slimana!».
Dévisagé par ses victimes, il a les mains nouées derrière le dos. Il incline doucement la tête après avoir regardé tous ses ex-otages. C’est un jeune. Un jeune homme de 23 ans qui a rejoint l’un des plus puissants groupes de kidnappeurs en Kabylie.
Il vient d’être arrêté ainsi que six de ses acolytes. Dans ce tribunal d’Azazga, au centre de cette paisible ville située au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, les auteurs des tout derniers kidnappings perpétrés en Kabylie, sont présentés devant le procureur de la République. «C’est toi qui as tiré sur Hend?» interroge d’un ton sec le procureur s’adressant à l’inculpé, ajoutant sans transition: «Pourquoi as-tu tiré sur lui? L’as-tu reconnu? Raconte-nous tout ce qui s’est passé?» Nul n’a osé faire le moindre bruit.
Le silence devient pesant. Comme si le temps s’était figé. Les victimes traumatisées, le perforent du regard, comme pour lui soutirer la moindre parole qui les renseignerait sur le pourquoi d’une telle barbarie. Il hoche la tête et expire. Le prévenu réagit enfin: «C’est moi qui ai tiré sur lui. J’ai eu si peur, sans me rendre compte, j’ai appuyé sur la gâchette. Le voyant tomber à terre, j’ai compris que je l’avais touché. J’ai vite lâché mon kalachnikov au sol». Le procureur revient à la charge: «Combien et quel genre d’opérations auxquelles as-tu participé?». C’est la stupeur: «Quatre. deux kidnappings, un faux barrage, une attaque à main armée». Combien d’argent as-tu empoché? «Pour les kidnappings, j’ai touché 110 millions et 45 millions pour l’attaque à main armée». Qu’as-tu fait de cet argent? «J’ai réalisé une plate-forme pour une maison que je construis au village.» «C’est bon, sors», ordonne le procureur. C’est l’histoire du 57e enlèvement en Kabylie perpétré le 14 novembre 2010.
Slimana Hend dit Hidouche, de retour d’Azazga où il avait dîné avec un parent, tombe dans un faux barrage nez à nez avec trois individus armés de kalachnikovs sur la route d’Aghribs. Tentant de se sauver il sera atteint de plusieurs balles et laissé pour mort. Les ravisseurs ont alors emmené avec eux son cousin Omar. Ce dernier passera une semaine de captivité puis libéré sous la pression de la population.
Entre-temps, Hend succombera à ses blessures. Les membres du groupe, auteur présumé des kidnappings en Kabylie, sont sous les verrous.


 L'Expression

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PROTESTATIONS À TIZI OUZOU CONTRE LES ENLÈVEMENTS
La grève générale suivie à 100%
Kamel BOUDJADI  - Lundi 23 Mai 2011 - Page : 3

 

 
Le temps s’était arrêté et la ville était figée, pour la journée
Une requête sera remise au wali pour l’alerter sur l’inquiétante dégradation de la situation sécuritaire dans la wilaya.

 

La ville de Tizi Ouzou était hier une ville fantôme durant toute la journée. La grève générale à laquelle a appelé la Coordination des comités de villages de Béni Douala a eu un large écho auprès de la population. Toute l’activité était à l’arrêt dans la cité des Genêts. Dès les premières heures de la journée, les allées et trottoirs vides donnaient l’impression que le temps s’était arrêté et la ville était figée, pour la journée. La grève a été suivie à 100%. Tous les commerçants ont baissé rideau. L’avenue Abane Ramdane, axe principal de la ville, habituellement grouillante de monde, était quasiment déserte. En fait, toutes les artères étaient vides. Les piétons qui circulaient difficilement les autres jours étaient rares. L’on ne pouvait voir que de rares passants visiblement des voyageurs qui ont dû transiter par la ville. Même les automobilistes n’étaient guère nombreux à venir en ville.
En effet, les commerçants étaient unanimes dans ce mouvement de solidarité avec les familles des victimes. Chacun de nous est une proie potentielle pour les kidnappeurs. Tout le monde est concerné, semblait étre le mot d’ordre partagé unanimement par l’ensemble de la population. Un fait qui explique que l’appel de la coordination spontanément constituée après l’enlèvement du jeune Bilek à Béni Douala et de Hammour à Mechtras quelques jours plus tard, soit aussi suivi. Au sujet de la grève, justement, les initiateurs affirmaient que cette action n’est qu’un prélude. La grève n’était qu’une espèce de sondage du degré de solidarité des populations. C’est aussi le passage à la vitesse supérieure. Alors que les actions précédentes étaient locales, celle d’hier s’étendait au chef-lieu de wilaya. A Béni Douala, les populations ont déjà largement manifesté leur adhésion aux actions de la Coordination des comités de villages. Des marches, des sit-in et des appels aux ravisseurs ont déjà été lancés. La grève d’hier, selon les proches des victimes, est un signal fort que les populations de la wilaya de Tizi Ouzou ne sont pas prêtes à céder au chantage ou à abdiquer devant le banditisme. Dans les jours qui viennent, le taux de suivi l’indique si bien, les actions seront élargies à toutes les communes de la wilaya.
Les mêmes voix affirmaient hier qu’une réunion est attendue aujourd’hui avec le wali. Une requête lui sera remise pour alerter les pouvoirs publics sur l’inquiétante dégradation de la situation sécuritaire dans la wilaya de Tizi Ouzou. Dans les prochains jours, des contacts seront établis entre la Coordination des comités de villages de Béni Douala et ceux de Mechtras en vue de coordonner des actions de plus grande envergure. Cette propension à l’élargissement du cadre des actions se trouve d’autant plus confortée par la grande solidarité affichée par les autres communes.
En effet, les citoyens rencontrés hier exprimaient leur entière solidarité avec les familles des victimes et se disaient prêts à répondre aux appels de la Coordination des comités de villages de Béni Douala et de Mechtras. rappelons dans le même sillage, que toute la classe politique locale partage l’inquiétude des populations qui font face à ce phénomène depuis 2006. Ce sont en effet pas moins de 64 personnes qui ont été enlevées durant cette période. Les ravisseurs visent essentiellement les entrepreneurs, les commerçants, les opérateurs et même des citoyens qui affichent une certaine aisance. Le nombre pourrait être plus grand car ce ne sont pas toutes les victimes qui en parlent. D’autres, affirment certaines sources, auraient payé des rançons pour leur libération mais dans le secret. L’omerta aura surtout régné durant les premières années. Ce n’est que ces derniers temps que les populations victimes, excédées, ont commencé à réagir face au diktat de cette forme de banditisme. L’appel aux différentes formes de solidarité ancestrale a suivi avant de voir des villages entiers refuser de céder au chantage. Cela a commencé à Iflissen lorsque les populations ont décidé de ne pas payer de rançon et de s’opposer aux ravisseurs par tous les moyens et même par les armes. La victime, un commerçant, avait été relâchée sans condition.


) L'Expression

 

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الإثنين 23 ماي 2011م الموافق لـ 20 جمادى الثاني 1432ه
الإثنين 23 ماي 2011م
الإثنين 23 ماي 2011م
الإثنين 

INSÉCURITÉ, RAPTS ET RACKET
La Kabylie en otage
Idir TAZEROUT  - Lundi 23 Mai 2011 - Page : 4

 

 
Le phénomène n’a fait que prendre de l’ampleur
Rien n’a changé sur le plan sécuritaire. Les habitants de la région l’ont bien compris. Livrés à eux-mêmes, ils décident de combattre à mains nues ceux qui sèment la terreur et la mort.

 

«Nous allons ramener Mourad Bilek sain et sauf et sans payer la moindre rançon», crient les personnes rassemblées à Beni Douala, Beni Aïssi, Aït Mahmoud, Beni Zmenzer, lors d’une grève observée à travers les quatre communes de cette daïra. «Stop aux kidnappings. Libérez Mourad», c’est ce que demande toute une région d’une seule voix.
Sur un ton agressif et déterminé: «Le kidnapping frappe une nouvelle fois. Tue une seconde fois. Je suis horrifié. Je ne sais plus comment qualifier les auteurs de ce crime. Y en a marre. Laissez-nous tranquilles», a crié Mohand, présent sur les lieux de la découverte du cadavre de la fille de 16 ans enlevée la veille. Originaire de Chaïb, portée disparue depuis qu’elle a quitté son domicile le matin, son cadavre a été retrouvé dans un oued, à proximité de la commune d’Aghribs, à une trentaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou. Au même moment, deux autres jeunes ont été kidnappés en l’espace d’une semaine dans la même wilaya. L’un d’entre eux, est un jeune entrepreneur de Mechtras, à 35 km au sud de Tizi Ouzou kidnappé samedi dernir près de son domicile.
L’autre, Mourad Bilek, le frère d’entrepreneurs aisés, a été enlevé le mercredi 11 mai au soir, sur la route de Beni Douala, précisément à Tala Bounane. Tous deux demeurent séquestrés et sans nouvelles depuis. Tous deux, s’ajoutent ainsi à cette longue liste de victimes de kidnappings, d’attentats, d’embuscades, d’assassinats, de faux barrages, d’enlèvements,... en un mot, de la terreur. Ils portent ainsi leur nombre à 63 personnes enlevées depuis 2005, date de l’apparition de ce phénomène qui se concentre essentiellement autour de quatre wilayas du centre du pays: Tizi Ouzou, Boumerdès, Béjaïa et Bouira. Il s’ajoute au terrorisme qui y règne déjà depuis qu’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), a envahi cette région.
Contrairement à ce qu’annoncent les services de sécurité, le phénomène n’a fait que prendre de l’ampleur. Il a pris les allures d’un vrai business. De l’argent à n’importe quel prix!

Une délégation d’Ath Douala chez le wali

Abdelkader Bouazghi, wali de Tizi Ouzou, recevra, aujourd’hui, lundi, dans son bureau, une délégation de la coordination des comités de villages d’Ath Douala, a-t-on appris hier de sources sûres. La délégation comprendra les représentants des villages des communes d’Ath Douala, Ath Mesbah, Ath Zmenzer et Ath Aïssi ainsi que des membres de la famille de Bilek Mourad. Notre source n’a pas précisé si la délégation comprendra des représentants de la région de Mechtras également concernée par le problème des enlèvements puisque l’un des leurs est toujours en captivité, en l’occurrence Hamour Ali.

Aomar MOHELLEBI


Bien sûr, dans ce business qui prospère à une vitesse vertigineuse, chaque groupe se taille une part. Terroristes, criminels, trafiquants, voyous et bandits de toutes espèces, tout le monde apporte sa pierre pour instaurer un vrai climat de terreur. Les victimes, quant à elles, n’ont pas vraiment le choix. «Soit elles paient, soit elles meurent».
Pourtant, après le démantèlement par les services de sécurité du groupe présumé auteur de l’assassinat de l’entrepreneur Hend Slimana et l’enlèvement de son cousin Omar, dans la commune d’Aghribs, un semblant de sérénité commençait à se profiler à l’horizon des populations de cette région.
Pour rappel, le procureur général près la cour de Tizi Ouzou, a annoncé le mois de février dernier, lors d’une conférence de presse animée au siège de cette même instance, que les membres du groupe auteur présumé des kidnappings en Kabylie sont placés sous mandat de dépôt. Pour les services de sécurité, il s’agissait d’annoncer l’arrestation des auteurs des nombreux enlèvements ayant visé essentiellement des entrepreneurs et autres industriels de la région de Kabylie.
Ce n’est qu’après 60 kidnappings enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis l’apparition de ce phénomène, que les services de sécurité mettent pour la première fois la main sur des malfaiteurs, présumés auteurs des différents rapts et enlèvements.
Nombre de ces kidnappings se sont soldés par le paiement de fortes rançons. Mais la mobilisation de la population a fini par payer, puisque les derniers rapts se sont soldés par la libération des otages sans versement de rançon. Pour les populations de Kabylie, il s’agissait de tourner la page de la terreur et d’amorcer une vie normale. Ce groupe démantelé est spécialisé dans les kidnappings et les faux barrages. Il sévissait dans la partie nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, selon les affirmations du procureur général.
Avant lui déjà, en mai 2007, l’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, indiquait que les autorités algériennes avaient recensé 375 rapts au cours de l’année 2007: 115 liés au terrorisme et 260 au droit commun. A l’époque, «ces rapts avaient rapporté à leurs auteurs la bagatelle de 6 milliards de dinars», avait-il précisé.
Décembre 2011, c’est au tour du président de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, d’interpeller le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, au sujet «de la récurrence des actes de kidnapping et de l’insécurité de manière générale», dans cette région. «Même si l’ex-ministre Zerhouni n’avait pas répondu à notre interpellation, lors du débat général sur la situation sécuritaire engagé par notre assemblée, nous allons revenir à la charge en saisissant l’actuel ministre de l’Intérieur», a déclaré M. Belabbas au cours d’une conférence de presse animée à Tizi Ouzou. «L’insécurité grandissante et l’aggravation des enlèvements d’opérateurs économiques endeuillent des familles entières et découragent l’investissement», a-t-il soutenu.
Au mois de mars, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, accompagné du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Hamel Abdelghani, a fait un état des lieux de la situation sécuritaire à la lumière des données fournies.
Le directeur général de Sûreté nationale a annoncé une série de mesures de renforcement de la sécurité par l’affectation de policiers supplémentaires, et bien d’autres décisions. Tout compte fait, rien n’a changé sur le plan sécuritaire. Les habitants de cette région l’ont bien compris. Livrés à eux-mêmes, ils décident de combattre à mains nues ceux qui sèment la mort et la terreur.
Car, pour eux, la mobilisation des citoyens est le seul choix qui est laissé aux familles des victimes dans l’espoir de faire plier les ravisseurs en libérant l’otage sans la moindre rançon.
En novembre dernier, Omar Slimana et un autre commerçant enlevé quelque mois avant lui, ont été libérés sans paiement de rançon, après neuf jours de captivité grâce au soutien de la population.
Aujourd’hui, ce sont tous les villages de la Kabylie qui se sont mobilisés pour libérer ces deux jeunes qui demeurent séquestrés par leurs ravisseurs.

 


L'Expression

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POUR DÉNONCER LES KIDNAPPINGS À TIZI OUZOU
Grève générale aujourd’hui
Kamel BOUDJADI  - Dimanche 22 Mai 2011 - Page : 6

 

 
Faire de Tizi Ouzou une ville morte en signe de solidarité avec les familles des victimes
L’appel a été, en effet, lancé en direction de la population locale.

 

La ville de Tizi Ouzou connaîtra aujourd’hui une grève générale pour dénoncer la recrudescence des kidnappings et des enlèvements. Cette action, initiée par la Coordination des comités de villages de Beni Douala, vise d’abord à mobiliser les populations de la wilaya pour des actions de solidarité avec les victimes. C’est aussi un message pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de trouver une solution à l’insécurité qui règne dans la région.
L’appel à la grève d’aujourd’hui a été, en effet, lancé en direction de la population locale après de multiples actions au niveau de la daïra de Beni Douala et de Mechtras. Une marche et une grève ont été organisées au niveau local sans pour autant faire réagir les ravisseurs. Pour rappel, un ultimatum a été donné pour dimanche, la semaine dernière, mais les victimes demeurent encore en captivité. L’autre point sur lequel campent les comités de villages des deux communes de Beni Douala et Mechtras est le refus catégorique de céder à un quelconque chantage ou payer une éventuelle rançon.
Aujourd’hui, les initiateurs mesureront le degré de suivi de leur appel avant de passer à d’autres actions. Hier, une grande campagne d’affichage de l’appel a été organisée à travers les rues de la ville de Tizi Ouzou. Les commerçants sont appelés à fermer pendant la journée pour faire de Tizi Ouzou une ville morte en signe de solidarité avec les familles des victimes et manifester la détermination des populations de la région à se prendre en charge et ne pas abdiquer devant le banditisme. Cette action sera suivie demain par une rencontre d’une délégation accompagnée des familles des deux victimes enlevées avec le premier responsable de la wilaya. L’insécurité et les kidnappings seront au menu de ces discussions.
Pour rappel, Bilek Mourad, âgé de 18 ans, a été la première victime tombée entre les mains des ravisseurs à Tala Bounane près de Beni Douala. Ce fut ensuite Hammour Ali qui sera kidnappé, alors qu’il rentrait chez lui à Mechtras. Deux citoyens qui restent en captivité malgré la mobilisation des populations locales.
Notons enfin, que l’exaspération des populations de la wilaya est à son comble, car les enlèvements ne datent pas d’hier. La région fait, en effet, face à l’insécurité depuis plusieurs années.
Plus de 60 personnes ont été kidnappées depuis 2006. Ce sont, en général, des entrepreneurs et des opérateurs industriels qui sont visés si bien que la wilaya connaît une véritable saignée en matière d’investissements économiques.

L'Expression

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23/05/2011
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