Edition du Lundi 29 Août 2011

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Edition du Lundi 29 Août 2011

Editorial

Au-delà des condamnations

Par : Salim Tamani 


Cette position, relayée par certains médias proches des tendances islamo-conservatrices et défendue par certains cercles en haut lieu, semble constituer, en tout cas, une sorte d’appui indirect aux résidus du terrorisme.

Washington, Londres, Paris, Rome, l’Union européenne et l’Union africaine condamnent l’attentat perpétré contre l’Académie interarmes de Cherchell. Au-delà, les grandes puissances ont réaffirmé leur soutien indéfectible à l’Algérie dans son combat contre le terrorisme islamiste avec cet accent mis par Bruxelles sur les nécessaires réformes politiques dont l’UE est prête à apporter la contribution. 
Ainsi, au moment où les pays arabes, qui sont aujourd’hui le théâtre de contestation, sont mis mal à l’aise par la communauté internationale, l’Algérie continue de bénéficier d’un crédit appréciable. Il est vrai qu’en tant qu’allié stratégique de la guerre internationale contre le terrorisme, Alger ne laisse pas indifférent, d’autant qu’une conférence internationale sur ce dossier sensible est prévue les 7 et 8 septembre prochain au Palais des nations.
Le département d’ةtat a été clair. Tout en rendant hommage aux sacrifices de l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme qui dure depuis plus de 20 ans, il réaffirme son engagement de soutenir le pays dans son combat “contre ceux qui cherchent à nuire à la démocratie et la liberté”.
ہ quelques jours de la commémoration du 10e anniversaire des attentats du 11 Septembre 2001 contre les Twin Towers, Washington ne peut tenir un autre discours que celui de l’éradication, après avoir d’ailleurs chèrement payé son ancien soutien à l’islamisme. 
Mais en Algérie, force est de constater que certains cercles tentent encore de noyer le débat en demandant la réintégration de radicaux islamistes dans le jeu politique ou carrément la réhabilitation du parti dissous comme étant une fin en soi de toute réforme qui doit s’engager. Cette position, relayée par certains médias proches des tendances islamo-conservatrices et défendue par certains cercles en haut lieu, semble constituer, en tout cas, une sorte d’appui indirect aux résidus du terrorisme.
Il est vrai aussi que la guerre en Libye et l’intervention de l’Otan ont galvanisé les groupuscules du GSPC au moment où ils n’arrivaient plus à recruter. C’est dire la complexité de la situation qui appelle en urgence une attitude claire face au phénomène du terrorisme.

www.liberte-algerie.com


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A LA VEILLE DE L'AÏD

Les gâteaux sur commande séduisent les Algériennes

Par 
Un gâteau fait à la maison vaut mille gâteaux
Un gâteau fait à la maison vaut mille gâteaux

Les femmes actives n'ont plus le temps de préparer les gâteaux de l'Aïd à la maison.

A partir de la dernière décade du mois de Ramadhan, femmes actives ou au foyer se donnent rendez-vous dans des magasins spécialisés dans la confection de gâteaux traditionnels sur commande. L'ère de la préparation les gâteaux de l'Aïd à la maison dans une ambiance bon enfant, dans toutes les maisons algériennes, commence à disparaître devant ces centaines de magasins qui proposent des gâteaux traditionnels. Cette nouvelle tendance a pris de l'ampleur depuis l'année dernière.
De plus en plus nombreuses, ces dernières années, les femmes actives n'ont plus le temps de préparer les gâteaux de l'Aïd à la maison.
«J'arrive à peine à préparer le f'tour que je rate parfois, faute de temps. Préparer les gâteaux de l'Aïd, c'est encore pire. L'unique solution est de passer commande de trois ou quatre modèles de gâteaux juste pour marquer cette fête», avoue Karima, employée dans un bureau d'études privé et maman de deux garçons. Karima nous a fait savoir qu'elle peine à demander une journée à son employeur pour aller acheter des vêtements pour l'Aïd pour ses deux petits qui l'attendent chaque soir.
Safia, secrétaire dans une entreprise étatique, partage parfaitement l'avis de Karima. Nous l'avons croisée devant l'une des vitrines de gâteaux la plus connue de la ville des Roses.
«Il est clair que la préparation des gâteaux spécial Aïd El Fitr demande du temps et de la patience, chose dont je ne dispose pas du tout. On est trois filles, toutes actives et comme notre maman n'est plus capable de le faire, nous avons décidé de cotiser pour acheter trois modèles de gâteaux traditionnels», a-t-elle décidé, avant de passer commande d'une cinquantaine de pièces de trois modèles différents.
Pour Leïla, avocate, le prétexte est tout autre. «Si je suis ici, c'est parce que tout simplement je ne sais pas faire des gâteaux. Quand j'étais célibataire, j'étais plus occupée à réussir professionnellement qu'autre chose. Mon mari le savait avant notre mariage et l'a accepté. Et depuis deux années de vie commune, chaque Aïd, je commande quelques modèles, au moins pour les offrir à ma belle-famille ou aux amis qui viendront nous rendre visite. Ajoutons à cela, les nouveaux modèles qui ne laissent aucune femme indifférente. Une panoplie de couleurs et de goûts qui donnent, croyez-moi, l'eau à la bouche», explique-t-elle en demandant au spécialiste de lui préparer 50 pièces de makrout ellouz, baklawa et aârayeche.
Une commande qui lui revient à environ 6000 DA, à raison de 40 DA pièce. Toutes ces femmes étaient alors obligées de réunir le ban et l'arrière-ban de leurs budgets pour payer ce qui peut être un luxe pour d'autres.
«Franchement, je préfère de loin préparer mes gâteaux moi-même, même s'ils sont ratés, mais au moins, je gagne de l'argent et je fais plaisir à mes enfants. En plus, c'est ça qui fait le charme dans les préparatifs de l'Aïd», pense Farida, femme au foyer rencontrée au niveau d'un magasin spécialisé dans la vente de produits pour la confection des gâteaux.
Justement, les prix s'envolent d'année en année. Même si le prix de la farine ou de la semoule demeure abordable, celui des arachides laisse les ménages sans défense. Les amandes sont inabordables avec plus de 800 DA le kilo, la noix de coco est cédée à 700 DA et les cacahuètes, arachide fétiche des bourses moyennes, se font désirer cette année avec pas moins de 400 DA le kilo.
Boudjemaâ, un professionnel du rouleau, installé dans la ville des Roses et dont la réputation a fait le tour de sa wilaya et même de la capitale, s'en réjouit avec quelques réserves par rapport à cette nouvelle tendance. «Depuis le début de la troisième semaine de Ramadhan, les commandes n'en finissent pas. Il y a même des clientes qui viennent commander des gâteaux pour les envoyer à leurs parents vivant à l'étranger. On a même réussi à faire connaître «el blidia» un nouveau modèle de gâteau spécialement créé dans notre magasin et que vous ne trouvez nulle part ailleurs», se vante Boudjemaâ qui offre une galerie de modèles de gâteaux traditionnels, modernes plus savoureux les uns que les autres et qui nous captivent avec leurs motifs et leurs couleurs.
«Pour moi, commander des gâteaux de l'Aïd est synonyme de paresse, d'incapacité et de manque de sens de responsabilité», critique el Hadja Fatma-Zohra, grand-mère qui a toujours veillé à faire respecter les traditions.
Une bande de jeunes hommes regroupés pas très loin du magasin de Boudjemaâ partageaient l'avis d'El Hadja. «Je suis encore célibataire, mais le jour où je me déciderai à me marier, je ne voudrais surtout pas voir ma femme passer ici pour commander les gâteaux de l'Aïd. Si elle ne sait pas faire, elle finira par apprendre et ce ne sera pas une excuse. J'ai besoin de vivre la même ambiance de l'Aïd dans mon foyer conjugal que celui qui a bercé mon enfance et ma jeunesse», a décidé Djaâfar, jeune agent commercial de 30 ans.
Le témoignage de Djaâfar a laissé perplexe Assia, jeune mariée qui nous a annoncé qu'avant son mariage, elle ignorait tout du monde culinaire, mais elle a trouvé une solution pour honorer son futur époux en cuisine. «Je venais de finir mes études de droit et je devais me marier en moins d'une année après et comme je ne savais ni cuisiner ni faire des gâteaux, j'ai pris la décision de m'inscrire dans un centre de formation professionnelle spécialité cuisine et gâteaux. Après 6 mois, j'ai décroché mon diplôme en art culinaire et j'avoue modestement qu'aujourd'hui, je ne suis pas loin d'offrir des plats que préparent les grands chefs dans des grands restaurants», se vante-t-elle.

Entre celles qui préfèrent montrer ce qu'elles savent faire et celles qui préfèrent le repos, le choix n'est pas trop difficile.

 
 


31/08/2011
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