Edition du Mercredi 10 Novembre 2010
Actualité
Madrid appelle Ă lâintervention du Conseil de sĂ©curitĂ©
Alors que lâinstance onusienne dĂ©plore lâattaque marocaine
Par : Merzak Tigrine
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La sanglante intervention des forces armĂ©es marocaines contre les Sahraouis du camp de Gdeim-Izik Ă al-Ayoune, devenue un sujet de prĂ©occupation de la communautĂ© internationale, a fait rĂ©agir de nombreuses instances et capitales, dont Madrid qui a appelĂ© lâorgane exĂ©cutif de lâONU Ă intervenir.
Alors que la situation sur le terrain est encore floue, car Rabat a verrouillĂ© le passage vers al-Ayoune en empĂȘchant tous les mĂ©dias ou observateurs dĂ©sireux de sây rendre, notamment les journalistes espagnols et le dĂ©putĂ© français Jean-Paul Lecocq refoulĂ©s de lâaĂ©roport de Casablanca, lâONU sâest saisie du dossier dâautant plus que cette agression des forces marocaines contre les civils sahraouis a coĂŻncidĂ© avec le nouveau round de discussions informelles entre le Maroc et le Front Polisario. Mais avant mĂȘme que lâinstance onusienne ne rĂ©agisse, la ministre espagnole des Affaires Ă©trangĂšres, Mme Trinidad Jimenez, a appelĂ©, lundi depuis La Paz oĂč elle effectue une visite officielle, Ă âlâintervention du Conseil de sĂ©curitĂ©â de lâONU dans la crise provoquĂ©e par lâagression perpĂ©trĂ©e lundi par les forces armĂ©es marocaines contre le camp sit-in de Gdeim-Izik causant des morts et des centaines de blessĂ©s parmi les sahraouis. âIl sâagit dâune question d'Ă©tendue internationale que le gouvernement (espagnol) ne peut traiter bilatĂ©ralement avec Rabat et pour laquelle on doit convoquer le Conseil de sĂ©curitĂ©â, a dĂ©clarĂ© la nouvelle chef de la diplomatie espagnole dans une dĂ©claration Ă la presse en Bolivie, appelant au passage les parties en conflit au âcalme et au dialogueâ. Par ailleurs, le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres a indiquĂ© hier que la France a regrettĂ© la âsurprenanteâ dĂ©cision marocaine de refoulement lundi d'un dĂ©putĂ© français qui voulait se rendre au Sahara occidental et a demandĂ© des explications Ă Rabat. Le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a dĂ©clarĂ© lors dâun point de presse : âNous regrettons cette dĂ©cision de refoulement et nous en avons informĂ© l'ambassadeur du Maroc en France.â âNous lui avons demandĂ© des explications sur cette dĂ©cision surprenante envers un membre de notre reprĂ©sentation nationaleâ, a-t-il affirmĂ© avant dâajouter que : âLe directeur de cabinet du ministre s'est entretenu avec le dĂ©putĂ© communiste Jean-Paul Lecoqâ, a prĂ©cisĂ© le porte-parole. Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, il a ajoutĂ© : âNous dĂ©plorons les heurts qui ont opposĂ© les forces de l'ordre marocaines hier Ă un groupe de civils Ă al-Ayouneâ, et ânous soulignons l'importance qui s'attache Ă tout mettre en Ćuvre pour Ă©viter de nouvelles violencesâ. Le responsable français estimera que âplus que jamais, il convient d'accĂ©lĂ©rer les efforts en vue d'une solution politiqueâ. Ă New York, oĂč sâouvrait une rĂ©union de deux jours pour discuter de l'avenir du territoire du Sahara occidental, les Nations unies ont regrettĂ© lâ âincident meurtrierâ dans un camp au Sahara occidental, et ont appelĂ© les parties Ă faire preuve de retenue. âLes informations disponibles actuellement sur les raisons de cette opĂ©ration, le niveau de force employĂ©, la rĂ©action des personnes du camp, le nombre de victimes parmi les manifestants et les forces de sĂ©curitĂ©, sont vagues et contradictoires. Manifestement, il y a un certain nombre de morts et de blessĂ©s que nous regrettonsâ, a dit, lundi lors d'une confĂ©rence de presse, le porte-parole du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, Martin Nesirky. âNous appelons les parties impliquĂ©es Ă faire preuve de la plus grande retenue dans les heures et les jours qui viennentâ, a-t-il ajoutĂ©. La mĂȘme source a soulignĂ© quâil Ă©tait âhautement fĂącheuxâ que l'opĂ©ration ait affectĂ© âl'atmosphĂšre dans laquelle ces pourparlers sont menĂ©sâ.
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Edition du Mercredi 10 Novembre 2010
En toute liberté
Développement industriel : priorité au secteur pharmaceutique ?
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Devant la nĂ©cessitĂ© admise par tous dâun redĂ©ploiement industriel rapide et significatif, pourquoi en effet devrait-on donner la prioritĂ© au secteur pharmaceutique ? Autant pour des raisons Ă©conomiques que pour des raisons politiques et sociales. Il sâagit de contribuer Ă Ă©loigner le spectre de la pĂ©nurie dans lâaspect le plus sensible des besoins sociaux, celui de lâaccĂšs aux soins. Tout le monde se rappelle la grave crise financiĂšre quâa traversĂ©e lâAlgĂ©rie au dĂ©but de la dĂ©cennie 1990. Ce qui subsiste des effets de cette crise dans lâinconscient collectif, aprĂšs le chĂŽmage massif, aura Ă©tĂ© lâincapacitĂ© temporaire du pays Ă payer la facture de lâimportation des mĂ©dicaments de premiĂšre nĂ©cessitĂ© et celle des cĂ©rĂ©ales. Câest pourquoi le dĂ©veloppement dâune production locale de mĂ©dicaments revĂȘt un caractĂšre stratĂ©gique et mĂȘme urgent. Sur un marchĂ© estimĂ© actuellement Ă 2 milliards de dollars pour atteindre 3 milliards de dollars en 2015, avec un taux de croissance annuelle de 10%, la production nationale publique et privĂ©e ne couvre en valeur que 25% de la demande, selon une Ă©tude prĂ©sentĂ©e derniĂšrement par le docteur Rachid Guebbi. NĂ©anmoins, la branche pharmaceutique peut, dans une perspective dynamique, ĂȘtre un des moteurs de la croissance industrielle globale prĂ©vue de participer, rappelons-le, Ă 10% du PIB en 2014, contre 5% actuellement. Il sâagira de fixer pour cette branche une sĂ©rie dâobjectifs intermĂ©diaires. Par exemple, celui de faire passer la production nationale publique et privĂ©e en tĂȘte dans la couverture des besoins nationaux en mĂ©dicaments. Actuellement, câest le laboratoire français Sanofi Aventis qui est le premier fournisseur de notre marchĂ© des mĂ©dicaments avec 320 millions de dollars. Le groupe public algĂ©rien Saidal ne vient quâen troisiĂšme place, avec 149 millions de dollars. Lâobjectif suivant pourrait ĂȘtre celui de passer de 20% de couverture actuellement Ă 50%, en y ajoutant des quantitĂ©s exportables sur les marchĂ©s arabes et africains. Cet objectif me paraĂźt dâautant rĂ©aliste que lâUnion nationale des opĂ©rateurs pharmaceutiques (UNOP) avait annoncĂ©, il y a quelque temps, quâil Ă©tait possible de couvrir les besoins nationaux Ă hauteur de 65% en 2012. Mais, pour ce faire, la politique publique du mĂ©dicament devra ĂȘtre non seulement lisible et stabilisĂ©e, mais validĂ©e par les professionnels et les acteurs de la branche dans un dialogue permanent avec les pouvoirs publics. Des avancĂ©es ont Ă©tĂ© faites dans ce domaine lorsque ces derniers ont pris la dĂ©cision dâinterdire lâimportation des mĂ©dicaments fabriquĂ©s localement. Mais il faut rappeler que les hĂ©sitations et les changements de cap en matiĂšre dâobligation faite aux importateurs dâavoir Ă investir dans la production ont freinĂ© le dĂ©veloppement de la branche. Il faut Ă©galement noter les lenteurs persistantes en matiĂšre de procĂ©dures dâenregistrement des mĂ©dicaments, lenteurs que signalent de façon rĂ©currente les investisseurs locaux. Certains de ces derniers ajoutent mĂȘme que quelquefois, les procĂ©dures dâenregistrement des mĂ©dicaments importĂ©s aboutissent plus rapidement. Dans tous les cas, il faudra amĂ©liorer la rĂ©activitĂ© des administrations en charge de ces dossiers. La mise en place annoncĂ©e dâune agence du mĂ©dicament devrait promouvoir la rĂ©gulation dâun marchĂ© sensible en termes de fixation et de respect des rĂšgles du jeu, mais aussi en termes de veille et de surveillance. Dâautres mesures dâaccompagnement du secteur ont Ă©tĂ© prises. On peut citer, par exemple, la suppression de la taxe sur lâactivitĂ© professionnelle (TAP). On peut ajouter Ă©galement les garanties dâĂtat pour accompagner les investissements importants du groupe public Saidal pour les cinq prochaines annĂ©es. Mais, en vĂ©ritĂ©, cette branche souffre des mĂȘmes problĂšmes que ceux de lâensemble du secteur industriel. Il sâagira dâen identifier les plus importants pour les rĂ©duire progressivement mais fermement. De ce point de vue, lââĂtude sur la compĂ©titivitĂ© du monde arabe 2010â, publiĂ©e rĂ©cemment par le World Economic Forum (WEF), est riche en enseignements pour nous. Ainsi, on peut y relever, sâagissant de lâAlgĂ©rie, les trois principaux freins Ă la pratique des affaires sur les 16 indiquĂ©s. Par ordre dĂ©croissant de gravitĂ©, il y a âlâinefficience de lâadministration publiqueâ (21,1 sur une base de 30), ensuite âlâaccĂšs au financementâ (16,4 sur une base de 30) et enfin la âcorruptionâ (13,8 sur une base de 30). La poursuite et lâintensification du traitement de ces trois contraintes, Ă la portĂ©e des pouvoirs publics, amĂ©lioreront notre indice de compĂ©titivitĂ© globale. Cela de sorte Ă passer, pour utiliser les concepts des auteurs du rapport en matiĂšre de stade de dĂ©veloppement, dâune Ă©conomie tirĂ©e par les facteurs Ă une Ă©conomie tirĂ©e par lâefficience. La derniĂšre Ă©tape Ă©tant de devenir une Ă©conomie tirĂ©e par lâinnovation. Cela paraĂt bien loin. Mais, en conclusion, jâai quand mĂȘme le sentiment que, de toutes les branches industrielles, celle de la pharmacie est celle qui peut arriver le plus rapidement au dernier stade de dĂ©veloppement, car elle implique obligatoirement âefficience et innovationâ, et aussi intĂ©rĂȘts croisĂ©s des partenariats dans un monde globalisĂ©.
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Edition du Mercredi 10 Novembre 2010
11 morts, 723 blessés et des dizaines de disparus
Bilan sahraoui de lâagression contre le camp de Gdeim-Izik
Par : R. I./Agences
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Le bilan âencore provisoireâ de lâagression violente contre le camp sit-in de Gdeim-Izik fait Ă©tat de â11 morts, plus de 723 blessĂ©s et 159 disparusâ parmi les Sahraouis, a indiquĂ© un communiquĂ© du ministĂšre sahraoui des territoires occupĂ©s et de la diaspora, publiĂ© hier. Le bilan provisoire ârisque de sâalourdir vu les dimensions de lâagression barbare exĂ©cutĂ©e par les forces armĂ©es royales appartenant Ă plusieurs corps, notamment les DĂ©tachements dâintervention rapide (DIR) venant du mur de la honte et appartenant au secteur de Guelta, de Haouza et du sous-secteur dâAmgala en plus de 6 bataillons des mĂȘmes troupes marocaines et de la gendarmerie de guerre en plus des unitĂ©s de Mokhaznis (gardes mobiles) et des forces de la policeâ, a dĂ©plorĂ© le communiquĂ© parvenu Ă SPS. Par ailleurs, aussi Ă©trange que cela puisse paraĂźtre, une source officielle Ă Rabat a annoncĂ© la mort d'une autre personne, portant Ă six le nombre des victimes marocaines dont cinq parmi les forces de l'ordre, dans lâattaque contre les civils sahraouis.
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