R O U I B A - ville......

Depuis 1980, le secteur de l’éducation a connu une ébullition qui n’a engendré que des effets négatifs. Les premières réformes introduites par le ministre de l’époque n’ont entraîné que des résultats juste en dessous de la moyenne. On s’acheminait en ce temps là à encombrer les classes et les préaux des écoles pour se vanter des mérites de telles réformes sans se soucier un moindre peu des résultats. Tout le monde est sûr d’avoir son baccalauréat et de franchir le seuil des universités quelque soit ses connaissances. Les Sciences sont au même échelon que la mathématique qui se retrouve rétrograder au même palier que la philosophie… Tout a été chamboulé sans peser le poids et les méfaits à venir. Rien n’a été prévu pour faire évoluer notre école dans le sens du savoir et de la rationalité. Le hasard et les « à peu près » sont les seules références pour mener à bien cette mission qui n’a tenu guère des règles scientifiques. Le tâtonnement, le laisser-aller, la fantaisie, le recrutement tous azimuts des enseignants, le recours aux exclus de l’école, la refonte des contenus des programmes avec toutes les imperfections, les incompétences qui ont glané des postes inespérés et avec eux le recrutement des membres de leur famille… sont autant d’ingrédients qui ont mené notre système éducatif à la faillite. Nos enfants ne savent plus écrire leur nom. Nos enfants sont devenus des «analphabètes », l’intelligence et la science ont déserté nos bancs d’écoles, les professeurs sont mal payés, mal logés, mal considérés…tous ces aléas ont rendu caduque toute forme de réforme et quels que soient les moyens mis sur place, les échecs perdurent et plongent le secteur dans ce marasme contradictoire et insoluble. Aujourd’hui, plus que jamais la périnée du ministre à la tête du secteur semble amené quelques points positifs et nous acheminons vers cette école digne de celle héritée de nos maîtres. Après plus d’une décennie, comme responsable de cette institution des plus fondamentale pour une société de demain, pour un investissement des plus justes et des louables, l’actuel équipe qui dirige le secteur de l’éducation tente de briser le carcan mais aussi, de faire une rupture avec certaines pratiques néfastes. Les premiers jalons de cette réforme -voir là, une seule réforme globale pour tout le secteur de l’éducationont commencé à donner leurs fruits. L’examen de sixième pour passer au palier du collège est revenu à ses débuts, à savoir trois matières seulement sont obligatoires pour nos chérubins. Trois matières essentielles pour mesurer le degré d’assimilation, de compréhension et surtout permettre à ce jeune enfant de respirer. Le bourrage de crâne est une pratique révolue. Les autres paliers ont connu des réformes allégées mais bien pensées. Les collégiens et les lycéens sont plus attirés par le contenu, fort intelligent que par ces « récitations » d’autrefois. Aujourd’hui avec les moyens technologiques tels l’informatique, l’Internet, le visuel, la télévision… notre jeune n’est pas dépaysé et affronte ses leçons avec facilité et beaucoup d’abnégation. La réforme entreprise peut et doit apporter du nouveau. Telle qu’elle est menée actuellement, les chances d’avoir un secteur de l’éducation plus performant sont à mettre à cette stabilité d’un ministre qui ne lésine sur aucun moyen pour arriver à cette école d’hier mais «mariée » avec la pensée nouvelle d’aujourd’hui. Notre enfant suivra ce chemin encourageant mais refusera d’être ce cobaye. Les parents aussi doivent jouer leur rôle en intervenant d’une manière à amener du positif et non de s’ingérer dans la prise de décision en s’érigeant comme censeur.

Fini les examens, c’est les vacances. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Du côté du département de l’Éducation nationale, c’est maintenant que ça commence, c’est la période d’évaluation et notamment celle de la préparation de la prochaine année scolaire. Dans ce cadre, Boubekeur Benbouzid, a réuni ses 48 directeurs de l’Éducation, hier, à l’Institut de formation et de perfectionnement du maître d’école fondamentale à Alger. Lors de son intervention, le ministre « se dit satisfait des résultats obtenus cette année, comme il a tenu à rendre un grand hommage à tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin quant à la réussite de l’année scolaire et l’obtention de ces résultats très encourageants». Cette rencontre était une occasion pour les participants, qu’ils soient enseignants, ou inspecteurs d’enseignement et parents d’élèves de revenir sur les manques enregistrés ici et là, afin de les prendre en charge et de les éviter l’avenir. Comme il serait question, après une journée de travaux d’ateliers d’apporter les solutions et les modalités d’allégement des programmes d’enseignement. En voyant sortir nos enfants de chez eux le matin et se rendre à l’école, on dirait que leurs cartables contiennent autres choses que les affaires scolaires, avec cet allégement, ils pourront respirer. Dans ce sens, Benbouzid, revient à la charge et dira que, «cet allégement que nous avons envisagé ne pourrait être que du côté du scolarisé» et d’ajouter que, «notre souci majeur est celui de mettre à la disposition de nos enfants tous les moyens nécessaires quant à une meilleure manière d’enseignement, ce qui irait dans l’amélioration de leurs capacités. Le livre scolaire est d’une importance capitale pour l’élève, il n’a pas été omis lors de cette rencontre et l’intervenant affirme par ailleurs que, «nous avons dépensé cette année pas moins de 650 milliards de centimes pour le livre scolaire seulement, et son prix baissera de 10 pour cent pour l’année prochaine». Apparemment on ne veut rien laisser au hasard du côté du département de l’Éducation nationale, on fait tout pour que la prochaine année scolaire sera une réussite à tous les points de vue, et comment ! Puisque l’on compte réviser même le volume horaire.Avant de clôturer son intervention, le ministre a beaucoup insisté sur la généralisation de la scolarisation de tout enfant ayant atteint l’âge de 6 ans, «je l’ai dit et je le répéterai à chaque fois qu’il le faut, nos enfants ont le droit d’être scolarisés, nous n’empêcherons pas d’appliquer la loi même par voie de justice» a-t-il martelé. Pour les équipements des écoles notamment primaires, à compter de la rentrée scolaire prochaine, « le traditionnel tableau serait remplacé, et la craie serait bannie de nos établissements » a eu à préciser l’orateur. De l’avis de tous, l’enseignant des zones les plus reculées, particulièrement le grand Sud a toutes les peines du monde pour exercer sa noble mission dans de bonnes conditions. À cet effet le ministre rassure que, « parmi les solutions entreprises afin d’encourager les enseignants à aller travailler dans ces zones, nous avons décidé de mettre à leur disposition 2 400 logements de fonction». Du nouveau pour l’année scolaire 2009- 2010, en effet, le ministre ne décolère pas, il n’a plus envie d’entendre parler des vacances avant la fin du mois de mai, il appelle l’inspecteur général de son département de veiller personnellement à ce que les examens soient fixés pour début juin. En marge de la réunion qu’il a eue avec les directeurs de wilayas, Benbouzid a tenu à répondre à quelques questions des journalistes. En réponse à une question relative au port obligatoire du tablier pour l’année prochaine, il dira que, le choix des couleurs été étudié », et que, « la couleur noire n’arrangerait pas nos élèves du Sud » et d’ajouter que, « ça entre dans un cadre organisationnel sans plus ». Pour les infrastructures, Benbouzid rassure ! «nous avons franchi un grand pas et le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme est conscient, et de son côté, en faisant le maximum d’efforts pour qu’on puisse réceptionner le plus grand nombre d’établissements dans les délais requis.»

 

Le ministère de l’Éducation nationale se penche, désormais, sur la question des programmes surchargés. Une question qui a toujours provoqué l’ire non seulement des enseignants mais surtout des élèves. En observant les mouvements de protestation de ces derniers, on remarque que la base de leurs revendications demeure l’allègement des programmes pédagogiques. Si pour le département de Benbouzid, la procédure est à inscrire dans le registre des acquis, il n’en est pas de même pour les syndicats autonomes activant dans le secteur. Et pour cause, ceux-ci estiment qu’elle est venue trop en retard : « Pourquoi le ministère a-til attendu six ans pour y procéder. Pourquoi tout ce retard alors que tout le monde sait qu’il n’y a pas d’équilibre entre, d’une part le volume global des horaires d’enseignement et de l’autre côté le programme », nous a déclaré, hier Meziane Meriane, le secrétaire général du Syndicat national Autonome des Professeurs de l’Enseignement Secondaire et Technique (SNAPEST). Et d’expliquer davantage : « tout programme pédagogique doit se baser sur trois axes et non des moindres à savoir : le savoir, évolution des connaissances et respect des valeurs pédagogiques »,a-t-il dit. Or, ajoute encore la même voix, les pédagogues ayant procédé à l’opération d’allégement n’ont pas pris en considération le deuxième axe et, c’est là la faille»Pour ces raisons et bien d’autres, soutient-il, « nous dirons qu’il y a une «avancée mais dans les erreurs.» En tout état de cause, la procédure telle qu’elle est conçue aujourd’hui n’est pas à l’abri des critiques ». À quelques différences près, le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Éducation et de la Formation (SATEF), par la voix de son secrétaire général, Mohamed Salem Sadali a fait savoir que les syndicalistes ne sont pas associés ni de près ni de loin dans l’élaboration de cette opération. Selon lui, par cet agissement, le ministère a démontré une fois de plus son échec. « L’allégement n’est qu’un point parmi d’autres constituant le maillon faible des réformes éducatives lancées tambour battant par le département de Benbouzid. D’autres points aussi importants les uns que les autres méritent réflexion et révision », a-t-il dit. Lesquelles ? « Il s’agit entre autres de la nécessité de formation des enseignants, l’amélioration de contenu des programmes. En sommes il faut mettre en place de véritables réformes permettant d’instaurer un vrai système éducatif performant et de qualité », a-t-il expliqué. Cette manière de percevoir les choses, ne semble pas surpris pour autant le syndicaliste qui a indiqué que le ministère est habitué à faire cavalier seul dont les résultats, on ne peut plus médiocres, en sont les conséquences de sa politique », a-t-il souligné, non sans indiquer : « On a l’impression que ces réformes n’en finissent pas dans le temps. Nos écoles sont devenues depuis une décennie des «labos» sans aucun résultat tangible, et l’école algérienne s’est plongée, bon gré mal gré, dans un gouffre qui ne dit pas son nom .» Pour sa part, Idir Achour, chargé de la communication de la Coordination des Lycées d’Algérie (CLA) a souligné que l’allégement des programmes ne mettra pas fin aux problèmes, ô combien nombreux, du système éducatif. « Il ne faut pas se leurrer. Beaucoup reste à faire pour arriver à élaborer un véritable programme mais aussi un système fiable qui répond aux attentes de toute la famille éducative à commencer par les parents d’élèves, les enseignants, les élèves eux-mêmes et bien évidemment les syndicats autonomes », a-t-il fait savoir. Selon notre interlocuteur, la formation des inspecteurs, des enseignants est une condition préalable pour un meilleur système qui aura pour effet de hisser le niveau de l’enseignement tous paliers confondus. Enfin, le chargé de l’information au sein du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaouad Boudiba, a déclaré que cet allégement est le bienvenu car il sert avant tout l’intérêt de l’élève mais cela reste de loin insuffisant selon ce dernier .