Fausse monnaie et contrefaçon

    

Fausse                       monnaie :
Un trafic qui prend de l’ampleur
Par Aziz Zamèche

La fausse monnaie en Algérie est en passe de devenir un délit économique courant. «Uneconséquence directe de la mondialisation des mœurs et de la criminalité, mais aussi d’une sophistication de plus en plus performante du matériel technologique en Algérie», explique le chef de la brigade de Gendarmerie de Aïn Benian.

Périodiquement, les journaux font état de coups de filet et d’arrestations dans le milieu desfaux monnayeursun peu partout en Algérie. Les auteurs, pour le moment, sont souvent des ressortissants étrangers, notamment des Africains, mais nos compatriotes commencent à figurer, ne serait-ce que comme «bradeurs» de ces faux billets et coupures, selon les nombreux témoignages de victimes.
Cependant, le phénomène reste toujours «marginalisé», vu la vigilance des services de sécurité et de quelques citoyens victimes de ces escroqueries. Ces derniers ne sont malheureusement pas nombreux. «Ils n’osent pas faire de déclarations de peur d’être mêlés à ces affaires», explique le chef de la brigade.

Aziz Zamèche

Un phénomène en évolution

Opération n

 51 millions de dinars en faux billets, en coupures de 1 000 DA, ont été saisis le 12 septembre dernier à Oran par les éléments de la Gendarmerie nationale qui ont arrêté quatre individus.

Cette affaire, importante de par le montant de la somme saisie, n’est pas la première en Algérie et ne sera pas la dernière, puisque, un groupe de faussaires, spécialisé dans la contrefaçon de billets de banques, a été placé le 22 septembre sous mandat de dépôt par le procureur de la République du tribunal d’El-Affroun, localité située à 18 km à l’ouest de Blida. Les services de la Gendarmerie nationale, qui ont agi sur renseignement, ont réussi à mettre la main sur l’un desmembres du réseauen possession de 200 000 DA, en faux billets de 1 000 DA dissimulés dans du papier journal. A la suite des déclarations de ce faussaire, les gendarmes ont réussi à appréhender deux autres membres du réseau en possession de 110 000 DA authentiques dissimulés dans un véhicule de tourisme immatriculé à Oran.
Originaires de la commune de Benfréha à Oran, ils avoueront qu’ils travaillent sous la coupe d’une autre personne âgée de 23 ans résidant également à Oran. Arrêté dans cette même ville, ce dernier ne tardera pas à livrer le cerveau du groupe qui est appréhendé à son tour par la brigade de Boufatis à Oran. Les perquisitions au domicile de ce faussaire ont permis de découvrir 38 000 DA en faux billets. A l’est du pays, à Jijel, deux faux monnayeurs ont été arrêtés, il y a quelques semaines en possession de faux billets de banque. Le principal mis en cause a été appréhendé en possession de 73 500 DA en coupures de 1 000 DA, 500 DA et 200 DA. Depuis un certain temps, l’arrivée en masse et en toute liberté de ressortissants africains – des Nigérians et des Camerounais notamment qui ont formé des véritables réseaux de trafiquants un peu partout à travers le territoire national — a accentué cette activité. Pour le seul mois d’août 2006, 20 affaires ont été traitées et 27 personnes arrêtées. 51 faux billets de 1 000 DA, 4 billets de 500 DA, 12 billets de 200 DA ainsi que 29 faux billets de 500 euros, représentant la somme de 14 500 euros, ont été saisis. Pour le premier semestre 2006 , plus de 61 893 000 DA et 63 780 euros en fausse monnaie ont été saisis. Ces affaires représentent une augmentation de 35% par rapport à la même période de l’année 2005, selon un rapport de la Gendarmerie nationale. 231 individus ont été arrêtés en 2006 contre 156 en 2005.
Ces chiffres ne représentent, peut-être pas la réalité du terrain de la contrefaçon en Algérie puisque c’est quotidiennement que la présence de faux billets est signalée un peu partout dans le pays et les chiffres officiels ne représentent que les affaires traitées et rendues publiques.

Aziz Zamèche

 

Ressortissants africains : premiers suspects

Spécialistes n

 La plupart des personnes impliquées dans les affaires constatées de trafic de faux billets sont d’origine africaine, des pays subsahariens surtout.

Cette tendance trouve son explication dans le fait que ces faussaires africains sont de véritables spécialistes dans le domaine. «Des dizaines de réseaux existent en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. Ces trafiquants ont appris les techniques et les méthodes de trafic sur des manuels envoyés par des trafiquants américains et européens», explique le chef de la brigade de la Gendarmerie de Aïn Benian. «Ce sont de véritables as du clavier...», ajoute-t-il.
Selon lui, les Africains proposent des paquets de papier noir qui seront transformés en euros ou en dollars. Dès que le papier est plongé dans un bain de mercure rouge mélangé avec d’autres composants chimiques, la couche extérieure s’efface pour faire apparaître des billets. Ces ressortissants utilisent aussi des photocopieurs et des imprimantes numériques très sophistiquées. Mais c’est surtout la technique du mercure rouge qui reste largement utilisée. Les faussaires ont souvent de solides connaissances informatique et en infographie. Selon lui, les Algériens préfèrent se spécialiser dans la monnaie locale. Selon le chargé de communication de la Gendarmerie nationale, dans la majorité des cas, les faussaires écoulent leurs faux billets sur les marchés de gros, de voitures ou aux bestiaux. «La technique est simple : dans une liasse de billets, ils mettent une certaine quantité de vraies coupures par-dessus et en dessous les fausses, profitant ainsi de la naïveté, de l’ignorance et de l’inattention des vendeurs.» Les premières victimes des faussaires sont souvent les mouala (revendeurs de bétail) qui tombent à chaque fois dans le piège, mais aussi les petits commerçants sur le bord des routes qui témoignent.
«J’ai été victime d’un receveur de bus qui s’arrêtait à chaque fois à mon niveau, souvent le soir, hâtant le pas, un faux billet de 1 000 ou 500 DA en main, il me disait : SVP, j’ai besoin de la monnaie, le bus attend et je suis pressé. Il m’a eu à maintes reprises et quand j’ai découvert la supercherie je ne l’ai plus revu. Je suis certain que je ne suis ni sa première ni sa dernière victime», témoigne un commerçant d’alimentation générale à Raïs Hamidou. Un autre revendeur d’électroménager a Chéraga a découvert tardivement qu’il avait empoché 33 000 DA de fausse monnaie. «Un jour, un homme très élégant, qui a garé une luxueuse voiture devant mon magasin, m’a acheté un frigidaire géant. Je ne l’aurais jamais soupçonné et ce n’est que le soir, en comptant ma recette que je me suis rendu compte de l'arnaque.»

Aziz Zamèche

La main de la mafia ?

Les faux billets saisi en Algérie seraient conçus à partir de papier ordinaire utilisé dans l’imprimerie, aisément détectable. - 4.4 ko
Les faux billets saisien Algérie seraient conçus à partir de papier ordinaire utilisé dans l’imprimerie, aisément détectable.


Identification n

 Â«Ce sont de petits groupes de ressortissants africains qui sont souvent impliqués dans ces affaires. Même leurs connaissances et leurs techniques sont très limitées.»

Vu la quantité de fausse monnaie saisie et la «limitation» des lieux et des personnes impliquées, rien n’indique que des gros bonnets sont derrière les filières des faussaires en Algérie. Les nombreuses arrestations des faussaires, 231 durant le premier semestre 2006, et les sommes saisies plus de 575 800 DA et plus de 60 000 euros, semblent lever le voile sur un plus grand trafic de fausse monnaie en Algérie.
Le phénomène revient d’ailleurs avec une récurrence alarmante. Les réseaux de fabrication de faux billets se sont bien implantés dans certaines de nos grandes villes, Alger, Oran, Sétif… Les frontières sud et ouest restent des points de passage privilégiés pour ce trafic de fausse monnaie. Les Africains sont les premiers suspects. Mais des Algériens aussi commencent, de plus en plus, à s’impliquer dans les réseaux de trafic de fausse monnaie. «Au terme de démantèlement de réseaux, en août 2006, une trentaine de personnes de nationalité algérienne, a été arrêtée et placée sous mandat de dépôt et ce, après de judicieuses et minutieuses investigations menées à la fois par la Gendarmerie nationale et la police. C’est à peu près au quotidien que des faux billets de 200, 500 et 1000 DA sont signalés çà et là à travers le territoire national», explique M. Ayoub, chargé de communication de la Gendarmerie nationale. Ce dernier nie, cependant, l’existence d’une mafia bien organisée ou des liens avec des réseaux installés à l’étranger ou de l’autre côté des frontières avec les pays voisins. «Ce sont des petits groupes de ressortissant africains qui sont souvent impliqués dans ces affaires. Même leurs connaissances et leurs techniques sont très limitées pour produire une grande quantité de faux billets. Cela ne nous fait pas peur et nous maîtrisons parfaitement la situation», explique M. Ayoub. Mais la dernière saisie record à Oran de plus de 50 millions de dinars de faux billets suscite une interrogation sur les proportions alarmantes que prend ce phénomène, relativement nouveau en Algérie. Ces réseaux locaux ont-ils des liens avec d’autres réseaux mieux organisés ? Sont-ils financés ou aidés par des organisations «terroristes ou autres…» en matière de logistique et de couverture ? Seuls le temps et la réalité du terrain nous apporteront des réponses.

Aziz Zamèche

Portrait d’un faussaire algérien…

Le faussaire algérien est souvent un récidiviste et un repris de justice. Mais nombreux sont ceux qui ont fait des études universitaires. Pour eux, la maîtrise de l’outil informatique et des opérations chimiques est un atout précieux pour leur activité.
D’autres ont étudié les beaux-arts ! Ce qui explique leur maîtrise du dessin quand il s’agit de copier quelques billets à la main. Pour l’âge, «ils ont entre 25 et … 50 ans ! l’expérience joue un grand rôle», explique le chef de la gendarmerie de Aïn Benian.
Mais la plupart des faussaires algériens se spécialisent dans l’écoulement des faux billets sur les marchés et les grandes surfaces. Dans ce cas, le faussaire algérien n’a rien de différent d’un délinquant ordinaire, Il n’a aucun niveau d’instruction et ne fait que liquider «sa marchandise»

… et d’un faussaire africain

Souvent, le faussaire africain est un jeune arrivé clandestinement ou légalement en Algérie. il a entre 25 et 35 ans et a des connaissances solides en informatique et en infographie. Certains faussaires africains ont fait leurs études dans de prestigieuses universités africaines ou en Europe. Ils maîtrisent très bien l’outil informatique et manipulent les imprimantes couleurs et numériques.
Mais ils ont aussi des connaissances en chimie et en électronique. Ici en Algérie, ils coopèrent avec des personnes qui disposent de matériel informatique ou des propriétaires de cybercafés et travaillent avec eux. Ces derniers leur fournissent couverture et sécurité. Le faussaire africain est souvent accompagné d’une femme pour éloigner les soupçons, il se montre en public et a de bons rapports avec les faussaires locaux.

Aziz Zamèche

Trafic de faux billets à Oran. (JPEG)

Comment reconnaître les faux billets
l Il faut être attentif et vigilant même si, en général, les billets contrefaits sont faciles à reconnaître.

 Â«Les faux billets sont souvent de qualité médiocre. Dépourvus de deux éléments de sécurité essentiels : le filigrane et le fil métallique, ils sont donc faciles à reconnaître, en outre la couleur de certaines contrefaçons est très différente du billet original», explique le chef de la brigade de Gendarmerie.

Selon lui, le billet donne, au toucher, une impression de mollesse alors qu’il devrait être rugueux. Pour reconnaître les faux billets, étant donné la mauvaise qualité des contrefaçons, il suffit de les examiner et d’être attentif à la sensation que procure le billet au toucher.
«En cas de doute, on compare le billet proposé avec une vraie coupure. En clair, il faut être attentif au fil de sécurité, au changement de couleur, à la gravure, ce qui signifie que l’image doit être parfaitement identique des deux côtés rectangle sur rectangle. Les inscriptions de la Banque nationale sont imprimées en relief au recto des billets de banque de manière palpable», souligne le chef de la brigade.

Aziz Zamèche

Est ce suffisant poiur déceler le vrai du faux ?je ne suis pas sûr§

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Rencontre littéraire avec Sofiane Hadjadj écrivain et éditeur en Avril 06 à l'occasion de sa résidence littéraire.

Echanges sur sa vie d'écrivain, d'éditeur, sur Alger, sur la nouvelle comme genre littéraire prisé en Algérie, lecture d'extraits de ses oeuvres.

Sofiane Hadjadj nous parle de sa vie d'écrivain et d'éditeur (Editions Barzakh) : il est auteur de recueils de nouvelles. Il n'écrit pas d'après son vécu propre ou son expérience autobiographique.
Il édite et publie une douzaine d'ouvrages de ses compatriotes algériens par an, tels Maïssa Bey, des nouvelles, des romans, des livres d'art.
Il collabore avec de grands éditeurs français, afin que les oeuvres paraissant dans son pays puissent être y vendues à un prix permettant aux algériens de pouvoir les acquérir.

Sofiane Hadjadj travaille un peu chaque jour, le matin de préférence, quelques lignes au moins. Puis un jour entier par semaine et le week-end. Il publie régulièrement dans la presse algérienne.

Sofiane Hadjadj est architecte de formation et sa vision d'Alger est empreinte de sa lecture des volumes, de leurs imbrications. Certaines de ses nouvelles sont une "ode" à cette ville très particulière qui se trouve être ma ville natale.

Sofiane Hadjadj nous parle de l'importance de la "nouvelle" comme genre littéraire en Algérie, et du livre, de la presse quotidienne et des jeunes.

La tradition noveliste est implantée depuis longtemps et se perpétue, on distingue la nouvelle de la très courte nouvelle.
Tradition en feuilleton dans les quotidiens, tradition également assez forte liée à la poésie, où certains poètes peuvent faire salle comble pour leur récital de déclamation de vers. Il y a également organisation de joutes poétiques, et les chanteurs de variété reprennent assez souvent des poèmes d'auteurs classiques, ce qui contribue à faire connaître et aimer la poésie.

Note de KNTHMH, auteur du clip vidéo: Cette nouvelle édition remplace les 4 vidéos précédemment publiées courant avril 06 pour ne se focaliser que sur l'essentiel - le texte (plus haut) complète les propos de Sofiane Hadjadj, il a été écrit d'après les notes prises au cours de l'entretien et reprend le texte accompagnant les vidéos précedentes.



08/01/2007
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