Feue BENAZIR BHUTTO
Comment est morte Benazir Bhutto?
Aamir AFP ¦ Benazir Bhutto, lors d'un meeting à Rawalpindi, peu avant l'attentat suicide qui lui a coûté la vie, le 27 décembre 2007 Que faisait Benazir Bhutto quand elle a été assassinée? Accompagnée des autres dignitaires de son parti, Benazir Bhutto était en train de quitter les lieux quand le kamikaze s’est approché. La candidate est montée dans sa voiture blindée et saluait la foule à travers le toit ouvrant quand le kamikaze aurait tiré quelques coups de feu, avant de faire sauter la bombe qu’il portait sur lui. Benazir Bhutto a-t-elle été tuée par une balle ou par la bombe? Dans un premier temps, la chaîne de télévision Ary-One a affirmé que Benazir Bhutto avait été touchée par une balle dans le cou, avant l’explosion. Le ministère de l’Intérieur a expliqué vendredi qu’elle n’avait pas été atteinte par une balle, mais qu’elle était décédée des suites d’une fracture à la tête, projetée par le souffle contre le toit de la voiture. «Le levier l'a heurtée près de l'oreille droite et a fracturé son crâne», a expliqué le général Cheema, porte-parole du ministère de l'Intérieur. «On n'a pas trouvé de balle ni d'éclat de métal dans la blessure». Une version crédible? Pas pour Farooq Naik, qui était le principal avocat de Benazir Bhutto et est un haut responsable de sa formation politique, le Parti du peuple pakistanais (PPP). «C'est sans fondement. C'est un tas de mensonges». «Deux balles l'ont frappée, une dans l'abdomen et une dans la tête», a affirmé Farooq Naik à l'AFP. Une version réaffirmé, samedi, par le porte-parole de la défunte: «J'ai vu qu'elle avait une blessure par balle à l'arrière de la tête et une autre, causée par la sortie de la balle, de l'autre côté de la tête», a déclaré à l'AFP Sherry Rehman, assurant avoir lavé le corps de Bénazir Bhutto avant l'enterrement. Son corps exhumé? Alors que la polémique se pousuivait samedi sur l'origine du décès de Benazi Bhutto, le gouvernement pakistanais s'est dit prêt samedi à exhumer son corps, si son parti le souhaite, pour déterminer les causes exactes de sa mort, mais a reconnu qu'elle était de toute manière la conséquence de l'attentat. «Mais le plus important n'est pas de savoir ce qui l'a tuée, une balle, l'explosion ou autre chose, mais bien qui l'a tuée», a ajouté le porte-aprole du ministère de l'Intérieur. Qui l’a tué? Al-Qaida, selon le ministère de l’Intérieur, qui affirme avoir intercepté un appel téléphonique dans lequel l'homme qui est considéré comme le principal responsable du réseau terroriste Al-Qaida pour le Pakistan, Baitullah Mehsud, félicitait un activiste après la mort de Benazir Bhutto. Il y a «une preuve irréfutable qu'Al-Qaida, ses réseaux et ses troupes tentent de déstabiliser le Pakistan», a expliqué le général Cheema. . Les islamistes étaient depuis jeudi les premiers suspects. Benazir Bhutto n’avait jamais caché qu’elle était décidée à lutter contre eux. Elle proposait par exemple d’autoriser les Américains à bombarder les zones tribales frontalières avec l’Afghanistan. Les islamistes «essaient de s’emparer de mon pays et nous devons les en empêcher», avait-elle expliqué avant son retour. Les services secrets, très liés aux islamistes, pourraient aussi être les auteurs de l’attentat. D’autant que ce dernier s’est déroulé à Rawalpindi, une ville-garnison réputée la plus sûre du pays. Mais, samedi, Baïtullah Mehsud, chef présumé d'Al-Qaïda au Pakistan, a démenti avoir fait tuer jeudi l'ex-Premier ministre et opposante Benazir Bhutto. C'est ce qu'a annoncé à l'AFP l'un de ses porte-parole, par téléphone satellitaire. Une enquête internationale? Alors que la communauté internationale suit de près l'évolution de la situation au Pakistan, le ministère de l'Intérieur pakistanais a fait savoir samedi que le pays n'a pas besoin d'aide étrangère pour l'enquête sur la mort de l'opposante Benazir Bhutto. Qui était Benazir Bhutto? Pourquoi est-elle revenu au Pakistan? Les réponses sont ici. Aamir AFP ¦ Benazir Bhutto, lors d'un meeting à Rawalpindi, peu avant l'attentat suicide qui lui a coûté la vie, le 27 décembre 2007
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Benazir BhuttoUn article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Benazir Bhutto (en ourdou : بینظیر بھٹو - /beːnəziːr bɦʊʈːoː/), née à Karachi le 21 juin 1953 et morte dans un attentat à Rawalpindi le 27 décembre 2007, est une femme politique pakistanaise. Première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays musulman[1], elle exerce deux mandats de Premier ministre de 1988 à 1990 puis de 1993 à 1996, se terminant l'un et l'autre par un ordre de destitution du président de la République (Ghulam Ishaq Khan en 1990 et Farooq Leghari en 1996), sur la base d'accusations de corruption. Afin d'échapper à la justice, elle s'exile à Dubaï et à Londres en 1998. Ayant obtenu du président Pervez Musharraf une amnistie et un accord de partage du pouvoir après les élections prévues pour janvier 2008, elle rentre au pays le 18 octobre 2007[2]. Elle est en campagne pour le Parti du peuple du Pakistan, affilié à l'Internationale socialiste[3], lorsqu'elle est mortellement victime d'un attentat-suicide[4].
Jeunesse et éducation [modifier]Benazir Bhutto est née à Karachi le 21 juin 1953 dans une grande famille de politiciens et propriétaires terriens du Sind où la famille Bhutto possède de vastes terres [5]. Elle est la fille aînée de l'ancien président de la République, puis Premier ministre Zulfikar Alî Bhutto, pakistanais d'origine sindhi, et de la Bégum Nusrat Ispahani Bhutto, iranienne d'origine kurde [6] ainsi que la sœur de Murtaza Bhutto. Son éducation commence dans des pensionnats d'anciennes missions catholiques[7]. Elle fréquente les écoles de la Congrégation de Jésus et Marie à Karachi puis à Murree (Pendjab) et de nouveau à Karachi [8] où elle obtient son O-level à l'age de 15 ans. Elle passe ensuite son A-level à la Karachi Grammar School[9]. En 1969, à 16 ans, après ses études secondaires, elle part pour les États-Unis où elle étudie à Radcliffe College, un college de l'université Harvard. Elle obtient un Bachelor of Arts en gouvernement comparé en 1973 avec la mention cum laude [10]. Elle est membre de la sorrorité Phi Beta Kappa. Elle poursuit son cursus au Royaume-Uni, au college Lady Margaret Hall (Oxford), où elle étudie la philosophie, la politique et l'économie en parallèle avec le droit international et la diplomatie[9]. En décembre 1976, elle devient la première femme originaire d'Asie à être élue présidente de l'Oxford Union[11]. En 1977, une fois diplômée, elle rentre au Pakistan pour entamer une carrière diplomatique. Quelques jours après son retour, le gouvernement de son père est renversé par le général Zia ul-Haq. Famille [modifier]Son père, l'ancien Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, est démis de ses fonctions après un coup d'État militaire en 1977, dirigé par l'ancien chef militaire, le général Muhammad Zia-ul-Haq, qui impose la loi martiale mais promet de tenir des élections générales dans les trois mois. Mais au lieu de tenir sa promesse, le général Zia fait inculper l'ancien Premier ministre pour conspiration dans l'assassinat d'Ahmed Raza Kasuri, qui est alors condamné à mort par la cour martiale. En dépit d'un motif considéré comme douteux et malgré de nombreux appels à la clémence de dirigeants étrangers, Bhutto est pendu le 4 avril 1979. Benazir Bhutto et sa mère sont détenues dans un camp jusqu'à mai 1979. En 1985, son frère Shahnawaz Bhutto est tué dans des circonstances suspectes en France. L'assassinat d'un autre de ses frères, Murtaza Bhutto, en 1996, a contribué à déstabiliser son deuxième mandat de Premier ministre[12],[13]. Le 18 décembre 1987, elle épouse à Karachi, Asif Ali Zardari dont elle aura trois enfants Bilawal, Bakhtwar et Aseefa. Début de carrière politique [modifier]Benazir Bhutto revenue au Pakistan en 1977, après avoir achevé ses études, emprisonnée sous le régime du général Zia puis assignée à résidence surveillée en 1979 avant d'être chassée vers l'exil[réf. nécessaire] au Royaume-Uni en janvier 1984 et devient leader du Parti du peuple pakistanais (PPP), parti fondé par son père. Elle exercera de façon autoritaire jusqu'à sa mort une fonction de présidente à vie du PPP, aucune élection n'ayant jamais été organisée au sein du parti[14]. Elle revient au pays en 1986 accueillie triomphalement. De nouveau emprisonnée quelques jours après une manifestation interdite contre le général Zia, elle échappe à un attentat en janvier 1987. Premier ministre [modifier]Le 17 août 1988, Zia ul-Haq meurt dans un mystérieux accident d'avion et le 16 novembre 1988, dans le premier scrutin ouvert depuis plus d'une décennie, son parti remporte d'une faible majorité les élections législatives. Elle prête serment en tant que Premier ministre d'un gouvernement de coalition, le 2 décembre, à l'âge de 35 ans et devient la plus jeune personne et la première femme élue démocratiquement à la tête d'un pays musulman[1]. En 1989, elle reçoit le Prix pour la liberté de l'Internationale libérale. Son gouvernement est démis par le président Ghulam Ishaq Khan sous l'accusation de corruption et d'abus de pouvoir en août 1990, elle comparaît devant des tribunaux spéciaux de septembre 1990 à mai 1991 pour abus de pouvoir, malversations et détournement de fonds public, accusations dont elle sera innocentée en 1994. Son époux, Asif Alî Zadari, est maintenu en détention de 1990 à 1993, puis est acquitté, mais le parti de Bhutto perd les élections de 1990. En 1993, cependant, elle devient à nouveau Première ministre. Elle agit maintenant en politicienne plus chevronnée, fait des alliances, y compris avec des militaires, ce qui lui permet de traiter certains des problèmes de façon plus efficace que lors de son premier mandat, mais elle doit faire face à la montée du fondamentalisme musulman. En 1994, elle s'allie pourtant aux islamistes du Jamiat Ulema-e-lslami (JUI), qui dirige la plupart des madrassas où seront formés les futurs taliban. En 1996 son frère Murtaza est tué dans une fusillade avec la police à Karachi. Elle accuse le président Farooq Leghari d'être impliqué dans sa mort et ce dernier la chasse du pouvoir au milieu d'allégations de dysfonctionnements.[réf. nécessaire] En novembre 1996, son parti perd à nouveau les élections au profit de la Ligue musulmane. Politique afghane [modifier]Lors de son arrivée au pouvoir en 1993, elle confie la politique afghane à son ministre de l'intérieur, le général Nasrullah Babar. En novembre 1994, les Talibans libèrent un convoi pakistanais qui traversait l'Afghanistan pour se rendre au Turkménistan, révélant l'existence d'une alliance stratégique entre les Talibans et le Pakistan, ce dernier souhaitant avoir à sa frontière un Afghanistan stable pour pouvoir développer ses relations avec les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale[15]. Les talibans prennent Kaboul en septembre 1996. Des documents déclassifiés datés du 22 octobre 1996 ont montré que les services secrets américains disposaient d'informations sur des fournitures pakistanaises de nourriture, de carburant et de munitions destinées aux Talibans[16]. Exil à l'étranger [modifier]Afin d'échapper à la justice, elle s'est exilée à Dubai en 1998. Les poursuites judiciaires restent pour l'essenntiel en suspens le temps de son exil et jusqu'à l'amnistie décrétée par Musharraf en octobre 2007. En 1999, Bhutto et Zadari sont condamnés pour corruption ; Bhutto, en exil en Angleterre et aux Émirats arabes unis, conteste ce jugement. En 2002, ne s'étant pas présentée au procès en appel, elle est condamnée à ne plus pouvoir pénétrer sur le territoire pakistanais. De plus, le président pakistanais Pervez Musharraf fait voter cette même année un amendement à la constitution interdisant de faire plus de deux mandats de Premier ministre, ce qui lui interdit tout retour au pouvoir. Cette décision est largement considérée comme une attaque directe contre les anciens Premiers ministres Bhutto et Nawaz Sharif.[précision nécessaire] Le 5 août 2003, elle devient membre du Minhaj ul Quran International, une organisation d'obédience soufie fondée par le professeur Muhammad Tahir-ul-Qadri. Elle voyage beaucoup et participe à de nombreuses conférences dans plusieurs pays. Le 27 janvier 2007, elle est invitée par les États-Unis à prendre la parole devant le président George W. Bush, le Congrès et les responsables du Département d'État. Retour d'exil et préparation des élections [modifier] |
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