Fruits et légumes: "La grande distribution abuse"
IDEM DANS NOTRE PAYS et avec l'APPROCHE du RAMADHAN.......
Fruits et légumes: "La grande distribution abuse"
mis à jour le 21/08/2008 17:26:00 - publié le 21/08/200
En supplément
Fruits et légumes, la colère des producteurs
Par Georges Dupuy, mis à jour le 21/08/2008 - publié le 21/08/2008
es prix à la consommation ont connu une hausse spectaculaire en 2008. Alors que les ménages boudent les étals, les producteurs accusent la grande distribution.
Raymond Girardi tonne : « Vendre des fraises gariguettes à 19,50 euros le kilo, c'est une véritable escroquerie ! » Alors, pour « expliquer aux Parisiens la vérité des prix », le président du Modef de Tarn-et-Garonne a réédité, le 21 août, son opération commando de 2007.
AFP
Des personnes achètent des fruits et des légumes, le 21 août 2008, place de la Bastille à Paris, lors d'une vente organisée par la fédération de Paris du PCF et le syndicat paysan MODEF, avec des producteurs du Sud-Ouest. Salades, pommes de terre, tomates, melons, pommes, poires, brugnons, prunes seront proposés à prix coûtant pour "protester contre les prix pratiqués dans la grande distribution et faire acte de solidarité entre producteurs et consommateurs", selon le PCF.
Au total, 60 tonnes de primeurs ont été acheminées dans la capitale par ce syndicat paysan d'origine communiste. En vrac, des nectarines à 2 euros le kilo, des prunes à 1,50 euros le kilo et des melons à 1,40 euros la pièce.
C'est ici que le consommateur - qui a payé, ailleurs, ces produits de 1,50 à 2 euros plus cher - a la vague impression de s'être fait avoir. Un sentiment renforcé quand il apprend que, conséquence d'une production pléthorique, les prix d'achat du melon à l'exploitant n'ont jamais été aussi bas depuis 2005. A tel point que les fruiticulteurs ont obtenu l'autorisation d'organiser des ventes en direct les deux derniers week-ends du mois d'août.
Car, cet été, les Français ont boudé les étals. Les fruits ont connu une hausse des prix sans précédent. Selon le Modef, elle atteindrait 25 % depuis 2006. L'observatoire de l'association Familles rurales chiffre, lui, à + 15 % l'écart entre 2007 et 2008. Sans parler des légumes en augmentation, en 2008, de 10 %. Conséquence : un couple avec un enfant de moins de 10 ans, qui voudrait manger ses cinq fruits et légumes frais par jour, devrait débourser près de 82 euros par mois.
A qui la faute ? Certes, cette année, la production d'abricots, de pêches et, probablement, de mirabelles a été limitée par la mauvaise météo. Ce qui a fait grimper les prix. Par ailleurs, la filière a encaissé la flambée de la facture énergétique. Mais ces deux éléments n'expliquent pas, à eux seuls, la grande danse de l'anse du panier.
A Marmande, Raymond Girardi aligne les prix de revient. On se pince : 1,10 euros, en moyenne, le kilo d'abricots ; de 0,80 à 1 euros pour la nectarine ; 0,60 euros pour le melon ; 3 euros pour la gariguette ; 2 euros pour la cerise ; de 0,70 à 0,80 euros pour la prune et 0,40 euros pour la pomme ou la poire. Il faut y ajouter de 1 à 1,50 euros par kilo correspondant à la rémunération de l'exploitant et au coût des opérations de tri, de présentation et de transport. La différence avec le prix consommateur constitue la marge brute des distributeurs. Un expert explique : « Aujourd'hui, les grandes enseignes récupèrent 60 % du prix de vente final, avec des marges nettes jusqu'à 25 %. » « Les fruits et légumes sont une véritable vache à lait », confirme un opérateur anonyme. Ce que la grande distribution nie avec force, sans vraiment convaincre.
« Rien ne justifie le niveau des prix actuels, qui empêchent les Français d'accéder à une alimentation saine », accuse Thierry Damien, président de Familles rurales. En écho, Bruno Dupont, patron de la Fédération nationale des producteurs de fruits, constate : « Les prix ne peuvent pas augmenter indéfiniment. Même si nous expliquons, sans nous lasser, que, à l'unité, un fruit est encore moins cher qu'une barre chocolatée, il y a une limite à ne pas dépasser. » Les ménages ont déjà réagi : depuis 1960, leur budget fruits et légumes a diminué de moitié et les producteurs français, durement concurrencés par les Espagnols, les Grecs et les Italiens - en attendant les Roumains et les Bulgares - ont de moins en moins la pêche.
Raymond Girardi tonne : « Vendre des fraises gariguettes à 19,50 euros le kilo, c'est une véritable escroquerie ! » Alors, pour « expliquer aux Parisiens la vérité des prix », le président du Modef de Tarn-et-Garonne a réédité, le 21 août, son opération commando de 2007.
AFP
Des personnes achètent des fruits et des légumes, le 21 août 2008, place de la Bastille à Paris, lors d'une vente organisée par la fédération de Paris du PCF et le syndicat paysan MODEF, avec des producteurs du Sud-Ouest. Salades, pommes de terre, tomates, melons, pommes, poires, brugnons, prunes seront proposés à prix coûtant pour "protester contre les prix pratiqués dans la grande distribution et faire acte de solidarité entre producteurs et consommateurs", selon le PCF.
Au total, 60 tonnes de primeurs ont été acheminées dans la capitale par ce syndicat paysan d'origine communiste. En vrac, des nectarines à 2 euros le kilo, des prunes à 1,50 euros le kilo et des melons à 1,40 euros la pièce.
C'est ici que le consommateur - qui a payé, ailleurs, ces produits de 1,50 à 2 euros plus cher - a la vague impression de s'être fait avoir. Un sentiment renforcé quand il apprend que, conséquence d'une production pléthorique, les prix d'achat du melon à l'exploitant n'ont jamais été aussi bas depuis 2005. A tel point que les fruiticulteurs ont obtenu l'autorisation d'organiser des ventes en direct les deux derniers week-ends du mois d'août.
Car, cet été, les Français ont boudé les étals. Les fruits ont connu une hausse des prix sans précédent. Selon le Modef, elle atteindrait 25 % depuis 2006. L'observatoire de l'association Familles rurales chiffre, lui, à + 15 % l'écart entre 2007 et 2008. Sans parler des légumes en augmentation, en 2008, de 10 %. Conséquence : un couple avec un enfant de moins de 10 ans, qui voudrait manger ses cinq fruits et légumes frais par jour, devrait débourser près de 82 euros par mois.
A qui la faute ? Certes, cette année, la production d'abricots, de pêches et, probablement, de mirabelles a été limitée par la mauvaise météo. Ce qui a fait grimper les prix. Par ailleurs, la filière a encaissé la flambée de la facture énergétique. Mais ces deux éléments n'expliquent pas, à eux seuls, la grande danse de l'anse du panier.
A Marmande, Raymond Girardi aligne les prix de revient. On se pince : 1,10 euros, en moyenne, le kilo d'abricots ; de 0,80 à 1 euros pour la nectarine ; 0,60 euros pour le melon ; 3 euros pour la gariguette ; 2 euros pour la cerise ; de 0,70 à 0,80 euros pour la prune et 0,40 euros pour la pomme ou la poire. Il faut y ajouter de 1 à 1,50 euros par kilo correspondant à la rémunération de l'exploitant et au coût des opérations de tri, de présentation et de transport. La différence avec le prix consommateur constitue la marge brute des distributeurs. Un expert explique : « Aujourd'hui, les grandes enseignes récupèrent 60 % du prix de vente final, avec des marges nettes jusqu'à 25 %. » « Les fruits et légumes sont une véritable vache à lait », confirme un opérateur anonyme. Ce que la grande distribution nie avec force, sans vraiment convaincre.
« Rien ne justifie le niveau des prix actuels, qui empêchent les Français d'accéder à une alimentation saine », accuse Thierry Damien, président de Familles rurales. En écho, Bruno Dupont, patron de la Fédération nationale des producteurs de fruits, constate : « Les prix ne peuvent pas augmenter indéfiniment. Même si nous expliquons, sans nous lasser, que, à l'unité, un fruit est encore moins cher qu'une barre chocolatée, il y a une limite à ne pas dépasser. » Les ménages ont déjà réagi : depuis 1960, leur budget fruits et légumes a diminué de moitié et les producteurs français, durement concurrencés par les Espagnols, les Grecs et les Italiens - en attendant les Roumains et les Bulgares - ont de moins en moins la pêche.
Les prix des fruits et légumes explosent
Par LEXPRESS.fr, mis à jour le 19/08/2008 à 09:59 - publié le 19/08/2008
Pour la quatrième année, des militants du PC et des producteurs du Modef (organisation d'agriculteurs proches du PC) du Lot-et-Garonne ont organisé jeudi 21 août une vente de fruits et légumes à prix coûtant dans une centaine de points de vente en Ile-de-France. LEXPRESS.fr s'est rendu sur celui de Bastille.
Selon une étude de l'association Familles Rurales, les tarifs ont flambé de 10% pour les légumes, et de 15% pour les fruits, en un an. Suivre les recommandations de l'OMS revient à 131 euros par mois pour un couple avec deux enfants.
Le budget fruits et légumes d'un couple avec deux enfants âgés de plus de 10 ans a atteint 131,04 euros par mois cet été, soit 12,6% d'un Smic, révèle une étude de la fédération Familles Rurales, publiée mardi dans le quotidien La Croix.
Cette enquête a été menée à travers une vingtaine de départements où les quelque 180.000 familles de la fédération sont présentes. L'Île-de-France et les principales villes françaises sont absentes de ce recensement.
Pour calculer le budget familial, Familles Rurales a suivi les préconisations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit une consommation de 400 grammes de fruits ou de légumes au quotidien.
A raison de 1,17 euro par jour et par personne, le budget d'un couple avec deux enfants de plus de 10 ans s'élève à 131,04 euros, soit 12,6% du smic. Et une augmentation de près de 14% par rapport à l'été dernier. Pour un couple avec deux enfants de moins de 10 ans, le budget atteint 98,28 euros.
Familles Rurales, qui a installé depuis l'été 2007 un observatoire sur les produits frais, a également établi une comparaison sur les prix avec l'année dernière. Entre 2007 et 2008, les légumes ont connu une hausse de 10,5% au kilo, avec un prix moyen de 2,21 euros contre 2 euros l'an dernier. Pour les fruits, l'augmentation est supérieure puisqu'elle atteint 15,14% avec un prix moyen de 3,65 euros contre 3,17 euros en 2007.
Le mouvement familial ne trouve pas vraiment d'explication à cette hausse. "Certes, il y a la flambée du pétrole (...) et les aléas climatiques", relève Thierry Damien, président de Familles Rurales, interrogé par La Croix. Mais, selon l'organisation, ces critères ne peuvent expliquer qu'une hausse de 5%. "Il reste 10% d'augmentation inexplicable et il devient urgent de s'interroger sur l'opacité des réseaux de distribution", fait valoir M. Damien.