Gaza,- Dix jours après la proclamation du cessez-le-feu

Dix jours après la proclamation du cessez-le-feu, les habitants de Gaza sont toujours sous le choc

Gaza,-

 Dix jours après la proclamation du cessez-le-feu, les habitants de la Bande de Gaza sont toujours sous le choc de l'offensive israélienne qui a fait plus de 1.300 morts, 5.300 blessés et des dégâts matériels considérables, en matière d'infrastructures économiques.

Les habitants de la Bande de Gaza, qui a été pendant 23 jours le théâtre d'une agression israélienne abjecte, qui n'a épargné personne dans ce territoire où la densité de la population est la plus élevée au monde, portent toujours des séquelles psychologiques profondes.

L'agression israélienne a provoqué un profond traumatisme chez les Palestiniens dans la Bande de Gaza qui reste perceptible sur les places et les rues publiques désertées complètement par la population.

"Nous arrivons dans la zone du séisme", c'est en ces termes que mon accompagnateur palestinien m'a annoncé notre arrivée au quartier "Izbate Abdourabou", l'une des localités du nord de la Bande de Gaza, des plus touchées par l'agression israélienne.

Le quartier ressemble, comme plusieurs localités du nord de la Bande, à une zone ravagée par un violent séisme, qui a entièrement changé la physionomie du village et transformé ses infrastructures en amas de gravats et de ruines.

Les habitants de ce quartier assurent avoir connu plusieurs incursions israéliennes tout au long de l'Intifada d'Al Aqsa déclenchée en 2000, mais jamais ils n'ont vécu une telle dévastation.

"Je suis en train de vivre un véritable cauchemar", a indiqué Khalid (30 ans), un des habitants de ce quartier qui a vu sa maison de quatre étages tombée en ruine et ses deux filles (deux ans et sept ans) rendre leurs âmes en martyrs.

Toujours sous le choc, Khalid raconte comment les soldats israéliens ont encerclé sa demeure lors de l'incursion terrestre et l'ont sommé, à l'aide de haut-parleurs, de la quitter.

D'une une voix cassée, il raconte comment un des militaires israéliens a tiré de sang froid sur les membres de sa famille après qu'ils aient quitté la maison agitant des drapeaux blancs en signe de soumission.

Après la proclamation du cessez-le-feu, Khalid est revenu à son quartier pour découvrir que sa maison a été dynamitée et qu'il n'en reste qu'un tas de ruines.

"Je n'ai pu extraire des décombres qu'un jouet qui appartient à ma petite fille. C'est désormais la seule chose qui me reste en souvenir", a-t-il poursuivi.

Omar (50 ans), un autre habitant de ce quartier, a qualifié de tsunami la dernière offensive militaire israélienne dans la Bande de Gaza, à la seule différence que le tsunami est un phénomène naturel, alors que ce qui s'est passé à Gaza était l'oeuvre d'Israël, a-t-il dit.

Il a également formé le voeu de voir les dirigeants israéliens jugés pour les crimes de guerre qu'ils ont commis à l'encontre du peuple palestinien désarmé.

"Je n'ai pas reconnu l'endroit où se tenait ma maison, c'est mon voisin qui me l'a montré", a affirmé Mahmoud (50 ans), un habitant du quartier "Al Attara" situé au nord de la Bande de Gaza.

Les Chars israéliens ont rasé sa maison et plusieurs demeures avoisinantes. Face à la flambée des prix de location à cause de l'attaque israélienne, Mahmoud a été obligé de partir, en compagnie de ses treize enfants, vivre chez son frère, lui même père de treize enfants.

Après plusieurs jours de l'agression, nombreux sont les habitants dont les logements ont été détruits et qui refusent de quitter leur quartier. "C'est ici que nous sommes nés, et c'est ici que nous mourrons.

"Je ne vais pas quitter l'endroit où j'ai bâti ma maison il y a 25 ans", a dit Mohamed (55 ans) devant la tente qu'il a dressée près des ruines de sa maison détruite.

Non loin de cet amas de ruines, deux fillettes étaient en train de jouer. Devant la caméra, le sourire aux lèvres, elles ont fait le signe de la victoire, à quelques mètres des frontières israéliennes.

http://www.infomaroc.net/general/40-general/887-dix-jours-apres-la-proclamation-du-cessez-le-feu-les-habitants-de-gaza-sont-toujours-sous-le-choc.html



29/01/2009
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