Horreur à Paris, au moins 120 morts dans des attaques terroristes sans précédent
Horreur à Paris, au moins 120 morts dans des attaques terroristes sans précédent
Au moins 120 personnes ont été tuées dans plusieurs attaques terroristes sans précédent à Paris et dans le secteur du Stade de France vendredi soir, notamment dans la grande salle de spectacle du Bataclan où a eu lieu une prise d'otages. Au Bataclan, on dénombre une centaine de morts, selon une source policière. Un assaut a été mené par la police. Samedi 14 novembre 2015, 02h48 Le président François Hollande s'est rendu au Bataclan dans le XIe arrondissement, où il a affirmé que "le combat serait impitoyable" contre "la barbarie", dix mois après une précédente vague d'attentats jihadistes dans la capitale. Auparavant, dans une allocution télévisée, le chef de l'Etat avait déclaré l'état d'urgence, demandé des renforts militaires. "C'est une horreur", "des attaques terroristes sans précédent", a-t-il déclaré. L'Elysée a annoncé un peu plus tard la mobilisation de "1.500 militaires supplémentaires". et le rétablissement des contrôles aux frontières. En tout, six attaques simultanées ont été menées dans plusieurs secteurs de la capitale.
L'ampleur des évènements a placé la capitale dans un état de sidération, à un peu plus de deux semaines de l'ouverture de la conférence sur le climat (COP21) au Bourget, au nord de Paris, où sont attendus des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement. Dès les attaques connues, la préfecture de police a recommandé aux Parisiens d'éviter de sortir sauf nécessité absolue et les hôpitaux de Paris ont déclenché leur plan d'urgence. Au moins trois explosions ont retenti aux alentours du stade de France. Le public du match amical, près de 80.000 personnes dont François Hollande, a été d'abord confiné puis évacué. L'une des explosions a été provoquée par un kamikaze, lui-même décédé. A Paris, la préfecture de police dénombrait plusieurs fusillades, notamment rue Bichat (Xe arrondissement) et rue de Charonne (XIe arrondissement). - "Tout le monde était à terre" - Au Bataclan où avait lieu un concert de rock metal, "ils ont tiré en plein dans la foule en criant +Allah Akbar+", a relaté un témoin sur France Info.
"Avec ma mère on a réussi à s'enfuir du Bataclan (...), on a évité les coups de feu, il y avait plein de gens partout par terre", a raconté le jeune homme, prénommé Louis. "Des mecs sont arrivés, ils ont commencé à tirer au niveau de l'entrée", a-t-il poursuivi. "C'est une boucherie", a soupiré un homme croisé par l'AFP non loin de là. Rue Bichat, dans un restaurant, Le Petit Cambodge, "c'était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait", a relaté une femme témoin des faits. "C'était très calme, les gens ne comprenaient pas ce qui se passait. Une fille était portée par un jeune homme dans ses bras. Elle avait l'air morte", a-t-elle ajouté. Une cellule de crise à été mise en place au ministère de l'Intérieur. Un conseil des ministres exceptionnel s'est tenu à l'Elysée et le président de la République réunira un conseil de Défense samedi matin. Le parquet antiterroriste est saisi. Les principaux partis, notamment le PS, Les Républicains et le Front national, ont annoncé la suspension de leur campagne en vue des élections régionales de décembre. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lui très rapidement condamné des attaques "abjectes". Les établissements scolaires et universitaires d'Ile-de-France seront fermés samedi et tous les voyages scolaires ont été annulés pour ce week-end en France. Les réactions ont commencé à arriver du monde entier. Le président Barack Obama a promis que les Etats-Unis allaient aider la France à "traduire les terroristes en justice", le Kremlin a dénoncé des attaques "inhumaines", la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "profondément choquée" par ces attaques "à l'évidence terroristes" et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré qu'Israël était au "coude à coude" avec la France. Ces attentats surviennent dix mois après les attentats jihadistes de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives. La dernière en date s'était produite le 21 août à bord d'un train à grande vitesse Thalys entre Bruxelles et Paris. Mi-octobre, le ministre de l'Intérieur avait estimé que 1.800 Français ou résidents en France étaient "de près ou de loin concernés par des activités à caractère terroriste". Depuis les attentats de janvier, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Ile-de-France. Une mission de sécurité intérieure associée à ce plan est assurée sur tout le territoire par l'armée sous le nom d'opération Sentinelle. La France participe depuis plus de deux ans à la coalition anti-Etat islamique en Irak et a commencé à mener des frappes sur la Syrie en octobre.
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Stade de France: deux détonations derrière la victoire des Bleus
Une, puis deux détonations, et un match qui continue: malgré "l'horreur" au dehors, le match de gala entre la France et l'Allemagne (2-0) n'a pas été perturbé par les attaques qui ont frappé Paris vendredi soir. Ce devait être une soirée festive, une belle affiche de football et un bon moyen pour l'équipe de France de faire oublier l'affaire Benzema-Valbuena. La mission semblait parfaitement accomplie par les Bleus, vainqueurs 2-0. Sauf qu'au dehors, comme l'a assuré le président de la République François Hollande, c'était "l'horreur". Samedi 14 novembre 2015, 01h24 Le son, sourd et violent, de l'une d'entre elles, a été capturé sur une vidéo rapidement devenue virale sur internet. Pour autant, les joueurs ont continué à jouer, les spectateurs à chanter, et les commentateurs à commenter. Les deux détonations auraient très bien pu n'être que celles de gros pétards, comme on en "craque" parfois dans les stades de football. Et puis, le premier but français, l'oeuvre d'Olivier Giroud après un numéro de funambule d'Anthony Martial juste avant la mi-temps, a vite fait oublier aux supporters ce qui ne semblait alors n'être que des incidents. Pourtant, un signe avant-coureur a rapidement fait germer l'inquiétude, au moins sur les réseaux sociaux: le président de la République François Hollande, présent en tribunes pour assister à la rencontre, était évacué au cours du match. - Une Marseillaise et une Ola - Mais alors que la rencontre se poursuivait, rien d'autre ne laissait encore présager de ce qui se passait au dehors. Le service de sécurité cherchant visiblement à éviter tout débordement, le match s'est poursuivi normalement jusqu'à son terme, sans que le speaker ne prenne la parole ou que l'écran géant n'indique rien. André-Pierre Gignac a même eu l'opportunité d'inscrire un deuxième but en fin de match, salué d'une Marseillaise par le public du Stade de France et d'une Ola. Ce fut tout pour la fête.
Car dès le coup de sifflet final, le speaker du stade a pris la parole pour expliquer que l'évacuation ne pourrait se faire que par trois portes (nord, sud, ouest), "en raison d'incidents aux abords du stade". Minimisant leur ampleur toujours, sans doute, pour éviter tout mouvement de panique. Alors que l'évacuation prenait, logiquement, plus de temps qu'à l'accoutumée, un petit mouvement de foule a entraîné un reflux, et poussé plusieurs milliers de personnes à trouver refuge sur la pelouse du stade, toujours dans le calme. Les télévisions présentes ont filmé alors des couples enlacés, des enfants en larmes alors que, via les smartphones et les réseaux sociaux, on commençait à découvrir ce qui se passait au dehors. En coulisses, aucun joueur ne s'est arrêté devant les micros, alors que le diffuseur exclusif de la rencontre, TF1, avait basculé sur une édition spéciale dès que l'arbitre avait sifflé la fin du match. Les traditionnelles conférences de presse des joueurs et entraîneurs d'après-match furent annulées. De toutes façons, les relances impériales de Raphaël Varane, les dribbles d'Anthony Martial et les duels gagnés par Paul Pogba n'avaient déjà plus grande importance. "Dans le RER, les gens étaient très calmes, silencieux", a témoigné auprès de l'AFP un spectateur. Olivier, 55 ans, a regagné sans encombres le RER B, accompagné de son filleul, après avoir quitté le stade juste avant le coup de sifflet final. "Les gens étaient au courant de ce qui s'était passé. Ils regardaient leur téléphone, mais il n'y avait pas de panique du tout." Deux heures après le match, juste derrière la porte J, dans le secteur Est du stade, la police scientifique s'activait autour de la scène de l'horreur; des grandes enseignes (fast food, cinéma, magasin de sport). Pour tenter de trouver une partie des preuves de l'horreur. |
Scènes d'apocalypse dans plusieurs quartiers de Paris
Des sirènes hurlantes dans tout Paris, des rues bouclées par la police, des proches de victimes en sanglots qui tentent de passer: scènes d'apocalypse vendredi soir à Paris, théâtre de sept attaques meurtrières simultanées qui ont fait au moins 39 morts. Minuit passé. La situation est toujours tendue autour du Bataclan, salle de concerts où une prise d'otages est en cours, dans l'Est parisien. Gyrophares de la police et des pompiers. Rafales et déflagrations fréquentes: l'assaut des forces de l'ordre est donné. Samedi 14 novembre 2015, 01h16 De loin, on voit seulement quelques dizaines de personnes, parfois avec une couverture de survie, escortées par la police dans un café du quartier. Sur Twitter, des dizaines de personnes postent des photos et l'identité de leurs proches qui sont dans la salle de spectacle, en demandant aux internautes de leurs nouvelles. "Des mecs sont arrivés, ils ont commencé à tirer au niveau de l'entrée", raconte sur France Info Louis, témoin de la scène, la voix brisée par les sanglots. "Ils ont tiré en plein dans la foule en criant +Allah Akbar+, avec des fusils à pompe je crois (...) c'est un enfer." Le périmètre est aussi bouclé autour de l'hôpital Saint-Louis, dans le nord de la capitale. "L'armée sécurise la zone", explique un membre des forces de l'ordre. La police scientifique, en blouse blanche, commence à travailler, éclairant des taches de sang devant la grille de l'école élémentaire voisine. Un homme en larmes raconte que sa soeur a été tuée. A ses côtés sa mère explose en sanglots et se jette dans ses bras. "Ils ne veulent pas nous laisser passer", explique-t-il en montrant le carrefour, cinquante mètres plus loin. - Autour du Stade de France, explosions en plein match - "On a entendu des bruits de fusillade, 30 secondes de rafales, c'était interminable, on pensait que c'était un feu d'artifice", raconte Pierre Montfort, qui vit tout près de la rue Bichat, où a eu lieu l'une des fusillades. Un autre témoin décrit la scène: "sur le moment on ne voit que les flammes qui sortent de l'arme, on a eu peur, qui nous disait qu'il n'allait pas tirer sur les fenêtres?" Florence dit être arrivée "en scooter peut-être une minute après". "C'était surréaliste, tout le monde était à terre. Personne ne bougeait dans le restaurant Petit Cambodge et tous les gens étaient par terre au bar Carillon. C'était très calme, les gens ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Une fille était portée par un jeune homme dans ses bras. Elle avait l'air morte", explique-t-elle. Même lorsque le calme semble revenu, la tension reste palpable. Une moto s'approche, un policier derrière le cordon pointe brièvement son arme avant de la ranger. Autre quartier du coeur de Paris, rue de la Fontaine au roi, non loin de la place de la République. Mathieu, 35 ans, vient d'arriver dans une brasserie: "J'ai même pas eu le temps de commander, j'ai entendu un bruit comme un pétard, je croyais qu'il y avait un anniversaire, puis un deuxième, un troisième et j'ai vu du sang gicler. Je me suis couché sur le sol", témoigne-t-il à l'AFP. Le tireur, qu'il n'a pas vu mais qui a été décrit par des témoins comme armé "d'une mitrailleuse automatique", a ensuite pris la fuite. "Il y a avait au moins cinq morts autour de moi, d'autres dans la rue, du sang partout. J'ai eu beaucoup de chance." Mêmes scènes de guerre rue Charonne, un peu plus à l'Est. Des camions de pompiers repartent toutes sirènes hurlantes. Un homme dit avoir entendu des tirs pendant "deux, trois minutes", "des rafales". "J'ai vu plusieurs corps à terre ensanglantés. Je ne sais pas s'ils étaient morts", lâche-t-il. Selon lui, un café et un restaurant japonais ont été la cible des tirs, juste en face du foyer Palais de la femme. Le Stade de France, enfin, dans la banlieue nord de Paris. Trois explosions simultanées ont retenti autour, dont au moins une provoquée par un kamikaze, lui-même décédé. Le public du match amical France-Allemagne est d'abord confiné à l'intérieur du stade, survolé par un hélicoptère, avant une évacuation dans un calme relatif. "On a entendu les explosions 25 minutes après le début du match. Il a continué normalement. Je pensais que c'était une blague", explique Ludovic Klein, 37 ans, venu de Limoges avec son fils de dix ans. |
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