Japon: les images avant et après la catastrophe

Japon: les images avant et après la catastrophe

La comparaison des vues aériennes, sur quelques zones parmi les plus touchées, montre l'ampleur du drame.

Le port de Yuriage, près de Sendai

Crédit: avant (Google/2008) - après (Google)

Fukishima, à trois kilomètres de la centrale nucléaire

Crédit: avant (Digital Globe/Google/2004) - après (Digital Globe/Google)

À proximité de Sendai

Crédit: avant (Digital Globe/Google/2003) - après (Digital Globe/Google)

Aéroport de Sendai

Crédit: avant (Digital Globe/Google/2003) - après (Digital Globe/Google)

À Minami-Sanriku, ville quasi rayée de la carte

Crédit: avant (Digital Globe/Google/2002) - après (Digital Globe/Google)

À Minami-Sanriku, vue du terrain de football

Crédit: avant (Digital Globe/Google/2002) - après (Digital Globe/Google)





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***CRISE NUCLÉAIRE AU JAPON : LE PIRE SCÉNARIO EN MARCHE ?

Fukushima daïchi La crise nucléaire s'aggrave au Japon. Et les responsables de la lutte contre la catastrophe en cours à la centrale de Fukushima envisagent désormais dedéverser de l'eau depuis des hélicoptères sur la piscine du bâtiment du réacteur N°4.

Cette piscine où se trouvent des combustibles nucléaires usés, donc encore chauds, a été endommagée par unincendie sur le bâtiment qui l'abrite. Dans l'eau, qui n'a plus été renouvelée depuis le séisme, la chaleur a provoqué une évaporation, et le niveau a baissé. Les assemblages combustibles sont soit déjà dénoyés, soit menacent de l'être. En ce cas, il y a aura dégradation des assemblages, oxydation, dégazage des produits de fission gazeux... bref une émission importante de radioactivité qui a peut être déjà commencé.

L'annonce de la Tepco d'un recours à des hélicoptères montre qu'une des pistes conduisant au scénario le plus noir possible est en train de se réaliser. La radioactivité monte de plus en plus sur le site de la centrale. Certains endroits sont désormais interdits à toute intervention humaine sauf sous la forme d'une prise de risque maximale, voire d'un suicide. Agnès Buzyn, de l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire parle de comportements "héroïques". S'il devient nécessaire d'évacuer complètement le site, il n'y aura plus que des moyens externes pour agir sur les réacteurs accidentés, comme de les ensevelir sous un déluge de matériaux. On en est pas encore là, mais c'est un scénario possible pour les heures et jours qui viennent.

Pour des informations plus complètes sur ce qui s'est passé depuis hier soir, lire ici.

Voici une interview d'un ingénieur de l'IRSNOlivier Isnard, envoyé à Tokyo pour suivre l'accident et conseiller l'ambassade de France. Réalisée par l'AFP, elle me semble tout à fait informative, et puise certainement aux meilleures sources possibles.

Q: Quel impact aurait un éventuel nuage radioactif sur la région de Tokyo?

Olivier Isnard : «La distance qui nous sépare des réacteurs étant d'un peu plus de 250 km, cela laisse à l'atmosphère le temps de disperser, de diluer ces radio-éléments dans des volumes très importants d'air frais, ce qui fait que localement, lorsque ça arrive au sol, on a des mesures très faibles.

Q: Que peut-on faire dans ce genre de situation ?

Olivier Isnard   : On mesure la radioactivité. Une mise à l'abri (confinement) de la population aujourd'hui dans Tokyo me parait assez peu envisageable, compte tenu de la distance de 250 km qui est importante. D'un point de vue technique, je ne verrais pas une menace suffisante en termes de doses qui nécessiterait une telle mesure, compte tenu de la situation que je connais à l'heure actuelle concernant les réacteurs»

Q: Quelle direction vont prendre les vents dans les prochains jours ?

Olivier Isnard  Â«A partir de mardi soir, le vent va s'établir en direction du Pacifique. Il va s'intensifier mercredi matin vers la mer. Q: L'explosion de mardi dans le réacteur 2 a-t-elle fait des dégâts ? R: Il s'agit vraisemblablement d'une explosion qui se serait produite dans le voisinage de la piscine de rétention, au fond du réacteur. Il est possible qu'elle ait endommagé l'enceinte de confinement du réacteur, mais il est très difficile dans les circonstances actuelles d'estimer si une enceinte est intègre ou non.»

Q: Est-ce que cela peut entraîner des rejets dans l'atmosphère?

Olivier Isnard : «Oui. Si l'enceinte est percée, il y a des rejets dans l'atmosphère. Mais le trou peut aussi permettre d'équilibrer la pression entre l'intérieur et l'extérieur de l'enceinte et empêcher ainsi que la pression fasse sortir la radioactivité. Prenons l'image d'une cocotte-minute: si vous faites bouillir de l'eau et que vous ouvrez le couvercle d'un coup, vous allez recevoir des projections. C'est ce qu'on a vécu avec les réacteurs 1 et 3. Mais là (dans le réacteur 2), c'est comme si vous faisiez bouillir de l'eau en ayant ôté le couvercle: l'eau boue, mais sans faire de projections violentes de radioactivité à l'extérieur.»

Q: Le réacteur 4, quant à lui, était arrêté pour maintenance. Pourquoi présente-t-il des problèmes?

Olivier Isnard : «Tous les réacteurs de cette centrale disposent d'une piscine au-dessus qui contient tous les éléments combustibles usés pour qu'ils refroidissent plusieurs mois voire plusieurs années. Le réacteur 4 ne pose pas de problème. Ce qui pose problème, c'est ce qu'il y a dans la piscine qui est au-dessus.»

Q: Est-ce que le combustible usé peut entrer en fusion?

Olivier Isnard : «Oui si la piscine a été endommagée et qu'elle fuit. Même usé, pour que le combustible se porte bien, il faut qu'il soit sous l'eau.»

Q: Les réacteurs 1 et 3 sont-ils sous contrôle ?

Olivier Isnard : «en partie oui, selon les informations dont nous disposons.»



Par Sylvestre Huet, le 15 mars 2011

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15/03/2011
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