JARDIN PUBLIC DE ROUIBA

 Monday, April 28, 2008l

lundi 28 avril 2008

                   JARDIN PUBLIC DE ROUIBA 
              Un paradis perdu 
 
   
JARDIN PUBLIC DE ROUIBA 
Un paradis perdu 
 Ce jardin qui a été réalisé au début des années cinquante a l'époque du maire de Rouiba, Ginaire, est en train de subir tous les torts que l'incivisme de l'homme a pu tolérer. C'est avec les larmes aux yeux que Ammi Saïd, un autochtone de la ville de Rouiba nous parla de ce merveilleux jardin à l'époque coloniale. Des fleurs de tout genre et de toute couleur jonchaient la surface, le gazon couvrait la majorité du sol, le jardin disposé d'un terrain de tennis, et à l'entrée une statue en marbre de la Sainte Marie portant un bébé dans ses bras. Des bancs étaient disponibles partout, des familles ici et là, organisent des pique-nique, profitent du beau temps, du soleil, de l'air frais et la verdure du jardin. Aujourd'hui, le petit paradis qu'il était autrefois donne une image concrète de ce qu'est notre capitale et plus particulièrement nos jardins publics. A l'instar du jardin public d'El Biar, de Aïn Taya, de Cinq Maisons…celui de Rouiba offre l'image la plus désastreuse d'entre tous. Son état est quasiment catastrophique, les ordures, les bouteilles d'alcool, des chiens enragés… enfin, des immondices de tout genre s'amoncellent partout. Vu que la porte du jardin a été forcée il y a quelques années par des individus inconnus, l'accès est libre de jour comme de nuit et toute personne peut y accéder. Pour cause, ce jardin n'est fréquenté que par la catégorie « raté de la société » ; il s'agit d' alcooliques de drogués, de prostitués, de joueurs de tiercé ; ces damnées de la société ont fait de cet espace public un lieu de débauche et de rendez-vous. Pour le simple citoyen qui veut se distraire ou passer du bon temps, fréquenter ce jardin est décidément un danger certain pour les familles, il vaut mieux ne pas y penser car c'est quasiment impossible. Pourtant, ce jardin a pu se maintenir plus en moins dans son état authentique jusqu'au début des années 1980 pour ensuite perdre totalement le nord. C'est d'ailleurs durant ces années que la statue en marbre de la Sainte Marie portant un bébé dans les bras a disparu. Ces statues existaient un peu partout à travers le territoire national en particulier le littoral, à titre symbolique. Comme celle de Miliana qui porte une cruche d'eau dans les bras et celle du jardin public de Bousmaïl. Tous ces symboles (l'eau, le bébé, la cruche) symbolisent la vie. Par ailleurs, et suite à des travaux entamés par les services de L'APC il y a quelques années, et qui jusqu'à ce jour n'ont pas été achevés, ce jardin a complètement perdu son décor et son architecture authentiques. Ces travaux qui ont été arrêtés au milieu du parcours ont contribué manifestement à dénaturer cet espace vert. Plus grave encore, selon nos interlocuteurs, une petite portion du jardin a été vendue ces derniers temps à un particulier, chose qui a d'ailleurs provoqué la colère d'un bon nombre de citoyens. En guise de conclusion, toutes ces preuves d'insouciance, d'inconscience, d'incivisme et de médiocrité font que ce jardin n'est qu'un paradis perdu.
Mehdi Mehenni
                                                                                                                                                         
 
  Wilayas d'Alger
 
     


 


28/04/2008
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