JEUDI 14 JANVIER 2010---3-lib--
Dilem du Jeudi 14 Janvier 2010 | Vu 5583 fois
Editorial (Jeudi 14 Janvier 2010)
Lu : (2030 fois)
Il sâagissait peut-ĂȘtre de se rendre compte, dâabord, de lâeffet que ces actions produiraient Ă Paris et Ă Washington, avant de se lancer Ă dĂ©couvert dans la polĂ©mique. La sortie de Medelci, hier, signifie que pour Alger, le moment est venu de passer Ă lâoffensive et de lâassumer publiquement.
LâAlgĂ©rie ne sâest donc pas tue suite Ă son classement par les Ătats-Unis et la France parmi les pays Ă risques. Mais le dĂ©partement de Medelci nâa pas jugĂ© utile de rendre publique la rĂ©action algĂ©rienne. La presse, citant des sources non officielles, avait certes fait Ă©tat de la convocation de lâambassadeur amĂ©ricain Ă Alger. En revanche, câest hier seulement que la convocation de lâambassadeur de France, intervenue le 5 janvier, soit avant celle de son homologue amĂ©ricain, a Ă©tĂ© annoncĂ©e par une voix autorisĂ©e, celle du ministre des Affaires Ă©trangĂšres qui sâexprimait Ă la radio.
Ne pas mĂ©diatiser une rĂ©action nationale, tout ce quâil y a dâofficiel, Ă ce que Medelci dĂ©finit comme une âhumiliationâ est pour le moins incomprĂ©hensible. Pourquoi la convocation des deux ambassadeurs et la lettre de protestation du chef de la diplomatie algĂ©rienne Ă son homologue français devaient-elles ainsi rester clandestines pendant prĂšs de dix jours ? Il sâagissait peut-ĂȘtre de se rendre compte, dâabord, de lâeffet que ces actions produiraient Ă Paris et Ă Washington, avant de se lancer Ă dĂ©couvert dans la polĂ©mique. La sortie de Medelci, hier, signifie que pour Alger, le moment est venu de passer Ă lâoffensive et de lâassumer publiquement. Il est vrai que, depuis, Paris et Washington se sont montrĂ©s si gĂȘnĂ©s, tant il est difficile de dĂ©fendre le dĂ©rapage qui a Ă©tĂ© le leur : du concept de pays Ă risques, dĂ©jĂ assez flou, lâun et lâautre sont passĂ©s Ă la notion de ânationalitĂ©s Ă risqueâ, avec tout ce que cela comporte de sĂ©grĂ©gationnisme inavouĂ©. Car enfin, quelle garantie peut donner Washington ou Paris quâaucun AmĂ©ricain ou Français ne dĂ©tournera jamais un avion et que ni lâun ni lâautre ne peuvent ĂȘtre recrutĂ©s par Ben Laden himself ?
Sâil ne peut venir Ă lâesprit dâun AlgĂ©rien normalement constituĂ© de faire la fine bouche devant quelque dĂ©termination amĂ©ricaine ou française Ă prĂ©venir et Ă combattre la menace terroriste, lâon ne peut pas comprendre et lâon ne comprendra pas que notre algĂ©rianitĂ©, Ă elle seule, suffise Ă faire de nous des adeptes potentiels de Ben Laden. Le mĂȘme raisonnement vaut, dâailleurs, pour les YĂ©mĂ©nites, les Irakiens, et mĂȘme les Afghans et autres Iraniens, mais il est encore plus maladroit, plus immoral et, surtout, plus dangereux de cultiver lâamalgame entre le terrorisme et la nationalitĂ© algĂ©rienne.
|
|
Actualité (Jeudi 14 Janvier 2010) Paris met les Algériens sur sa liste noire
Lâambassadeur de France Ă Alger convoquĂ© au MAE
Par : Azzeddine Bensouiah Lu : (6395 fois) Comme ce fut le cas avec lâambassadeur amĂ©ricain Ă Alger, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres avait convoquĂ©, auparavant, lâambassadeur français, le 5 janvier dernier, pour protester contre la mesure dâinclure lâAlgĂ©rie sur la liste noire des pays Ă risques. Lâinformation a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e hier par le chef de la diplomatie algĂ©rienne, Mourad Medelci, lors de son passage Ă la Radio nationale.
|