La RĂ©volution du Jasmin, qui consacre lâirruption de la sociĂ©tĂ© sur la scĂšne politique, a vocation de dĂ©boucher sur la mise en place dâun nouveau pacte politique entre les diffĂ©rentes sensibilitĂ©s.
Lâonde de choc de la RĂ©volution tunisienne est parvenue Ă âOum Eddouniaâ. Depuis mardi, des dizaines de milliers de citoyens, qui ne veulent plus du puissant clan Moubarak, dĂ©filent dans les rues du Caire et partout dans le pays. RĂ©action de survie propre Ă toute dictature aux abois : la rĂ©pression. Pas moins de 30 000 policiers, selon des agences, sont dĂ©ployĂ©s pour tenter de sauver un rĂ©gime chancelant, mais condamnĂ© historiquement Ă tomber. Simple question de temps, estiment les observateurs. Car les mĂȘmes ingrĂ©dients, qui sont Ă lâorigine du soulĂšvement populaire tunisien, existent aussi en Ăgypte, avec mĂȘme un plus grand potentiel dâexplosivitĂ©. ChĂŽmage des jeunes diplĂŽmĂ©s, pauvretĂ© endĂ©mique, mainmise de la famille Moubarak sur les leviers Ă©conomiques du pays, mise au pas de la presse, marginalisation de lâopposition par le parti-Ătat PND... Les mĂȘmes demandes exprimĂ©es par les Tunisiens se retrouvent aussi dans les slogans scandĂ©s par la rue Ă©gyptienne : âMoubarak, dĂ©gage !â, âNon Ă une RĂ©publique hĂ©rĂ©ditaire !â, âHalte Ă la corruption !â, âOui aux libertĂ©s dĂ©mocratiques !â... Mais la comparaison doit sâarrĂȘter lĂ . Car les perspectives dâĂ©volution des deux soulĂšvements sont diffĂ©rentes, de lâavis des experts. En effet, la RĂ©volution du Jasmin, qui consacre lâirruption de la sociĂ©tĂ© sur la scĂšne politique, a vocation de dĂ©boucher sur la mise en place dâun nouveau pacte politique entre les diffĂ©rentes sensibilitĂ©s. Cela loin des interfĂ©rences Ă©trangĂšres. Du moins jusquâĂ un certain niveau. Ce qui ne saurait ĂȘtre le cas en Ăgypte, compte tenu de son poids gĂ©ostratĂ©gique et de son rĂŽle de modĂ©rateur dans lâĂ©quation du Moyen-Orient. Les AmĂ©ricains, qui sont les maĂźtres du jeu dans la rĂ©gion, vont vraisemblablement mettre toute leur influence dans la balance pour contrĂŽler le processus de changement de bout en bout. Leur feuille de route consistera, certainement, Ă convaincre Moubarak de passer la main, pour le remplacer par une nouvelle figure qui rĂ©pondrait aux attentes de changement exprimĂ©es par le peuple. Mais, celui qui succĂ©derait Ă Moubarak, trĂšs probablement pas son fils Djamal, doit correspondre au mĂȘme formatage que celui du vieux raĂŻs. Ce serait une sorte de ârĂ©volution de veloursâ Ă lâĂ©gyptienne qui sauverait le systĂšme en place en changeant les hommes. Car lâĂgypte nâest pas la Tunisie. Les enjeux ne sont pas les mĂȘmes au Maghreb et au Moyen-Orient.
Edition du Jeudi 27 Janvier 2011
Lâex-ambassadeur de France en Tunisie enfonce Sarkozy
Il affirme que la prĂ©sidence française Ă©tait âinformĂ©e des dĂ©rives du systĂšme Ben Aliâ
Par : Merzak T.
|
La polĂ©mique franco-française sur les bĂ©vues de lâĂlysĂ©e dans la gestion de la chute du rĂ©gime de Zine El Abidine Ben Ali est loin dâĂȘtre finie avec les rĂ©vĂ©lations de lâancien ambassadeur de France Ă Tunis, qui affirme que la prĂ©sidence française Ă©tait au courant de tout ce qui se passait dans ce pays, notamment les dĂ©rives du prĂ©sident tunisien et de son clan.
Croyant avoir clos le dossier Tunisie, par son aveu laissant entendre que la France avait sous-estimĂ© les consĂ©quences des Ă©vĂšnements ayant conduit Ă la fuite de Ben Ali, le patron de lâĂlysĂ©e se voit rabrouĂ© par lâex-ambassadeur de France en Tunisie, Yves Aubin de la MessuziĂšre (2002-2005). Dans une tribune publiĂ©e, mercredi, dans le quotidien LibĂ©ration, ce dernier affirme que la prĂ©sidence française Ă©tait bel et bien âinformĂ©e des dĂ©rives du systĂšme Ben Aliâ et que l'expertise des diplomates français a Ă©tĂ© ânĂ©gligĂ©eâ. Quarante-huit heures aprĂšs que Nicolas Sarkozy eut fait son mea-culpa aprĂšs avoir Ă©tĂ© trĂšs critiquĂ© pour avoir lĂąchĂ© l'ex-prĂ©sident tunisien, Zine El abidine Ben Ali, en dĂ©clarant que la France avait âsous-estimĂ© les aspirations du peuple tunisien Ă la libertĂ©â, le diplomate, qui Ă©tait en poste dans la capitale tunisienne, sort de sa rĂ©serve. Yves Aubin de la MessuziĂšre accuse carrĂ©ment lâĂlysĂ©e de nĂ©gligence en indiquant que âles autoritĂ©s politiques françaises Ă©taient (...) parfaitement informĂ©es des dĂ©rives du systĂšme Ben Ali, qui rejetait toute rĂ©fĂ©rence Ă la question des droits de l'Hommeâ. Nây allant pas de main morte, il soulignera que âlâexpertise du Quai d'Orsay, marginalisĂ© depuis 2007, Ă©tait nĂ©gligĂ©eâ. Sans ambages, il enfoncera les responsables français, notamment Nicolas Sarkozy, qui tentent de se trouver des subterfuges pour Ă©chapper aux critiques, en ajoutant quââau cours de la dĂ©cennie passĂ©e, les analyses de notre ambassade Ă Tunis et celles du Quai d'Orsay soulignaient rĂ©guliĂšrement la dĂ©gradation des libertĂ©s publiques et la rĂ©pression qui touchait les associations et les organisations non gouvernementalesâ. Yves Aubin de la MessuziĂšre ajoute que âles premiĂšres dĂ©clarations françaises, au lendemain de la chute de Ben Ali, n'ont pas Ă©tĂ© Ă la hauteurâ. Pour lui, âles rapports diplomatiques mettaient aussi l'accent sur l'exaspĂ©ration et le mal-ĂȘtre de la jeunesse tunisienneâ, ainsi que sur âla prĂ©varication et le dĂ©veloppement d'un systĂšme de prĂ©dation du secteur privĂ© de l'Ă©conomie par le clan Trabelsiâ. Lâancien directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres trouve que âlâanalyse diplomatique privilĂ©giait le risque de mouvements sociaux Ă la menace islamisteâ. Dans sa contribution au journal LibĂ©ration, il rappellera les propos de Nicolas Sarkozy au cours de sa visite en 2008 Ă Tunis, oĂč il s'Ă©tait fĂ©licitĂ© âdes progrĂšs de l'espace des libertĂ©s publiquesâ, qui avaient suscitĂ© l'incomprĂ©hension et l'indignation. Il conclura son Ă©crit en estimant quâun âeffort important est nĂ©cessaire pour rĂ©tablir la confianceâ avec la Tunisie. Dans lâespoir dâattĂ©nuer la pression, Nicolas Sarkozy a dĂ©cidĂ©, hier, de relever de ses fonctions lâambassadeur de France en Tunisie, Pierre MĂ©nat, qui fait les frais des erreurs d'apprĂ©ciation de la diplomatie française lors de la RĂ©volution tunisienne. Pierre MĂ©nat, 60 ans, sera remplacĂ© par Boris Boillon, un jeune diplomate de 41 ans, ancien conseiller du prĂ©sident Nicolas Sarkozy et ambassadeur Ă Bagdad depuis mai 2009. Sa nomination a Ă©tĂ© avalisĂ©e, mercredi, lors de la rĂ©union hebdomadaire du Conseil des ministres, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information du site Lemonde.fr. PrĂ©cĂ©demment directeur de la CoopĂ©ration europĂ©enne au ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, Pierre MĂ©nat n'Ă©tait en Tunisie que depuis 200 | www.liberte-algerie.com
IGF
Djoudi fait son bilan |
LâInspection gĂ©nĂ©rale des finances (IGF) a effectuĂ© 36 missions de contrĂŽle au niveau du secteur Ă©conomique durant les deux derniĂšres annĂ©es et a notifiĂ© 177 rapports de contrĂŽle touchant dâautres types dâĂ©tablissements uniquement au cours de lâannĂ©e 2010. Lâinformation a Ă©tĂ© communiquĂ©e par le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui intervenait, hier Ă lâouverture des 5Ăšmes Assises des cadres et inspecteurs de lâIGF. Sans vouloir donner dâamples dĂ©tails sur le contenu et les conclusions de ces missions, le ministre sâest contentĂ© de dire que lâIGF a effectuĂ© pas moins de 36 missions de contrĂŽle au niveau du secteur Ă©conomique durant les deux derniĂšres annĂ©es. En revanche, Karim Djoudi a expliquĂ© que cette «sollicitation plus accrue» de lâinspection pour le contrĂŽle et lâaudit des Entreprises publiques Ă©conomiques (EPE) est le fruit des rĂ©cents amendements rĂ©glementaires qui ont permis lâĂ©largissement du champ dâintervention de cette structure au secteur Ă©conomique. Il importe de souligner dans ce sens quâĂ lâeffet dâaccompagner la volontĂ© affichĂ©e des pouvoirs publics en vue dâaccentuer la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics qui ne cessent de gangrener les sphĂšres Ă©conomiques et administratives, une carte blanche a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă lâIGF en renforçant ses prĂ©rogatives et ses champs dâinterventions. Pour rappel, une ordonnance promulguĂ©e en fĂ©vrier 2008, a renforcĂ© les structures de lâIGF et Ă©largi ses missions aux EPE. Mais les conditions et les modalitĂ©s de contrĂŽle et dâaudit de gestion de ces entreprises par lâIGF nâont Ă©tĂ© fixĂ©es quâen mars 2009. Pour les autres interventions de lâIGF, touchant diffĂ©rents types dâĂ©tablissements, Karim Djoudi a soulignĂ© que lâannĂ©e 2010 a enregistrĂ©, Ă elle seule, la notification de 177 rapports de contrĂŽle «de qualitĂ© nettement supĂ©rieure par rapport Ă la pĂ©riode antĂ©rieure». Les dĂ©penses publiques colossales engagĂ©es dans le cadre du programme dâinvestissements publics (2010-2014), appellent les institutions de contrĂŽle, notamment lâIGF, Ă jouer «un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la rationalisation budgĂ©taire, la sĂ©curisation des fonds publics et la lutte contre la corruption», a-t-il tenu Ă rappeler. Dâailleurs, les saisines «en nombre sans cesse croissant» parvenant des autoritĂ©s habilitĂ©es portant sur des dossiers «parfois trĂšs sensibles» sont, soutient lâargentier du pays, une «marque indĂ©niable de la confiance placĂ©e par les pouvoirs publics en cette institution ». Karim Djoudi a appelĂ© Ă©galement les cadres de lâIGF à «anticiper sur la mise en application des nouvelles normes et procĂ©dures des systĂšmes budgĂ©taires et du nouveau systĂšme comptable financier ». Les assises annuelles de lâIGF, dont les travaux se dĂ©roulent Ă huis clos, sont consacrĂ©es Ă lâexamen du bilan de la feuille de route 2009-2010, au programme dâactions pour 2011 et 2012 ainsi quâĂ la prĂ©sentation dâun «manuel de procĂ©dures». Ce manuel, une fois formalisĂ© et validĂ©, constituera «un instrument privilĂ©giĂ© pour une meilleure conduite des missions » de lâInspection, sâest fĂ©licitĂ© le ministre. Il est nĂ©cessaire de rappeler que le gouvernement avait introduit en 2010 plusieurs amendements lĂ©gislatifs visant la lutte contre les diverses formes de dĂ©rives et malversations liĂ©es Ă la gestion des fonds publics. Pour ne citer que cela, les pouvoirs publics ont procĂ©dĂ© Ă la rĂ©vision de la loi relative Ă la lutte contre la corruption et du code des marchĂ©s publics, le renforcement de la Cour des comptes, lâamendement des lois sur la monnaie et le crĂ©dit et sur les infractions de change ainsi que lâĂ©largissement du contrĂŽle au sein du ministĂšre des Finances. |
H. M.
Edition du Jeudi 27 Janvier 2011
Kadhafi se dit solidaire avec le peuple tunisien
Opérant un virage à 180 degrés
Par : M. A. Boumendil
|
Le dirigeant libyen, MouĂąmmar Al-Kadhafi, sâest dĂ©clarĂ© solidaire avec le peuple tunisien lors dâune interview diffusĂ©e, hier soir, par la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision privĂ©e, Nessma Tv. Ce faisant, il opĂšre un virage Ă 180 degrĂ©s par rapport Ă ses dĂ©clarations qui ont suivi la fuite du dictateur tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, quâil disait alors reconnaĂźtre toujours comme le prĂ©sident lĂ©gitime de la Tunisie, ce qui a provoquĂ© lâire et lâinquiĂ©tude du peuple voisin. âOn ne peut pas ĂȘtre contre la volontĂ© du peuple tunisien. Nous sommes avec le peuple tunisienâ, a dĂ©clarĂ© le Guide libyen, non sans y ajouter quelques conseils de son cru, en conformitĂ© avec sa propre vision des choses. âSi le peuple a dĂ©clenchĂ© la RĂ©volution, il doit se gouverner lui-mĂȘme. Je ne peux que soutenir cette orientation, si elle sâachemine vers le pouvoir des massesâ, a-t-il, en effet, ajoutĂ©. Et dâexpliquer que la rĂ©volution tunisienne serait vaine si les Tunisiens ne rompaient pas avec lâordre rĂ©publicain. Selon lui, si les Tunisiens doivent encore Ă©lire un prĂ©sident et un Parlement et se doter dâun gouvernement, leur rĂ©volution nâaura servi Ă rien et les sacrifices consentis auront Ă©tĂ© inutiles. En fait, il a tout simplement invitĂ© ses voisins Ă calquer leur future architecture institutionnelle sur le modĂšle quâil a lui-mĂȘme imposĂ© aux Libyens et pour lequel il nâa pas tari dâĂ©loges le long de lâentretien. Bref, le dirigeant libyen rĂȘve dâune future Jamahiriya tunisienne. Se disant trĂšs concernĂ© par lâĂ©volution de la situation en Tunisie, il a nĂ©anmoins fait part de ses inquiĂ©tudes car, a-t-il dit, âjâai peur que la rĂ©volution du peuple tunisien ne lui soit volĂ©e. Il y a des manĆuvres Ă lâintĂ©rieur et de la part dâintĂ©rĂȘts Ă©trangersâ. LâinquiĂ©tude du Guide libyen est sans doute sincĂšre car, dans tous les cas, rien ne sera plus comme avant en Tunisie. Ou le pays rĂ©ussit sa mue dĂ©mocratique et construit un Ătat de droit, ou les islamistes organisent le parfait hold-up et instaurent, Ă terme, une RĂ©publique islamique. Dans les deux cas, la contagion est Ă craindre pour le dirigeant libyen qui sâaccommodait parfaitement du rĂ©gime de Ben Ali. Loin dâĂȘtre fortuite, lâintervention de Kadhafi sur une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision tunisienne, sans doute la plus regardĂ©e au Maghreb en cette pĂ©riode mouvementĂ©e, relĂšve Ă la fois de son dĂ©sir de rĂ©conciliation avec le peuple tunisien, que ses prĂ©cĂ©dentes dĂ©clarations avaient sĂ©rieusement fĂąchĂ©, et de sa volontĂ© de peser sur les Ă©vĂšnements. Câest, en effet, lui qui a Ă©mis le vĆu de sâadresser au peuple voisin, via une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision locale, prĂ©textant que ses rĂ©centes interventions sur des chaĂźnes satellitaires ne traduisaient pas la rĂ©alitĂ© et le fond de sa pensĂ©e. Ă lâorigine, il nâĂ©tait dâailleurs pas question dâinterview, mais dâune allocution solennelle. Le long de lâinterview, le Guide libyen a dĂ©veloppĂ© un discours confus, dĂ©cousu et, parfois, carrĂ©ment incohĂ©rent. Il a nĂ©anmoins le mĂ©rite de se prononcer sur une RĂ©volution qui se dĂ©roule Ă ses frontiĂšres. En cela, au moins, il se dĂ©marque des dirigeants maghrĂ©bins et arabes dont le silence assourdissant ne cache pas pour autant lâinquiĂ©tude, voire la peur et la panique dans certains cas.
Edition du Jeudi 27 Janvier 2011
Hosni Moubarak sommé de quitter le pouvoir
Quatre morts dans les manifestations contre son régime et pressions internationales
Par : Merzak Tigrine
|
Prenant note des demandes de changement politique des manifestants Ă©gyptiens et dressant certainement un parallĂšle avec la RĂ©volution en Tunisie, Washington et lâUnion europĂ©enne pressent le raĂŻs Moubarak Ă les Ă©couter.
En plus des nombreux appels des organisateurs des manifestations anti-rĂ©gime de mardi en Ăgypte Ă poursuivre la contestation, malgrĂ© lâinterdiction du prĂ©sident Hosni Moubarak, les Ătats-Unis et lâUnion europĂ©enne ont interpellĂ© ce dernier pour quâil rĂ©ponde Ă ces aspirations quâils jugent âlĂ©gitimesâ. Sur le terrain, un manifestant est dĂ©cĂ©dĂ©, hier, succombant Ă ses blessures reçues la veille Ă Suez, Ă une centaine de kilomĂštres Ă lâest du Caire. Cela porte Ă quatre le nombre de personnes tuĂ©es dans des affrontements â trois manifestants et un policier. Ainsi, le Mouvement du 6 avril, un groupe de militants pro-dĂ©mocratie, a annoncĂ© quâil appelait Ă de nouveaux rassemblements dans le centre du Caire, âpour demander le droit de vivre, la libertĂ© et la dignitĂ©â. Les manifestations antigouvernementales de mardi, qui ont mobilisĂ© des milliers de personnes Ă travers le pays, sont les plus importantes du genre survenues en Ăgypte au cours des trois dĂ©cennies de prĂ©sence du prĂ©sident Hosni Moubarak Ă la tĂȘte de lâĂtat. InspirĂ©es de la rĂ©volte tunisienne qui a conduit au dĂ©part du prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali Ă la mi-janvier, elles sont dominĂ©es par des slogans demandant le dĂ©part de M. Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 1981. Quelque 200 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es, mardi, lors des manifestations, selon les services de sĂ©curitĂ©. Devant cette situation, Washington et Bruxelles ont appelĂ© le prĂ©sident Ă©gyptien Ă rĂ©pondre Ă ces demandes de changement. Pour lâUnion europĂ©enne, les manifestations en Ăgypte reflĂštent les aspirations de la population en faveur du âchangement politiqueâ et constituent un âsignalâ aprĂšs les Ă©vĂšnements en Tunisie. La porte-parole de Catherine Ashton, Maja Kocijancic, a affirmĂ©, dans un communiquĂ©, que âdes milliers de citoyens Ă©gyptiens se sont rassemblĂ©s dans les rues du Caire pour exprimer leur souhait de changement politiqueâ. Elle a soulignĂ© que âlâUnion europĂ©enne suit de prĂšs les manifestations qui se dĂ©roulent actuellement au Caire et les considĂšrent comme le signal des aspirations de beaucoup d'Ăgyptiens dans le sillage des Ă©vĂšnements survenus en Tunisieâ. La mĂȘme source indiquera que lâUE appelle, en outre, les autoritĂ©s Ă©gyptiennes Ă ârespecter et Ă protĂ©ger le droit des citoyens Ă©gyptiens Ă manifesterâ de maniĂšre pacifique et Ă prendre note de leur souhait lĂ©gitime âĂ ce que des dĂ©cisions politiques soient prises pour rĂ©pondre Ă leurs problĂšmes quotidiensâ. De son cĂŽtĂ©, la Maison-Blanche a exhortĂ©, sans dĂ©tour, le gouvernement Ă©gyptien Ă Ă©couter les aspirations de sa population et Ă respecter les droits dĂ©mocratiques. âLe gouvernement Ă©gyptien a une occasion importante d'ĂȘtre sensible aux aspirations du peuple Ă©gyptien et de mener des rĂ©formes politiques, Ă©conomiques et sociales qui peuvent amĂ©liorer sa vie et aider Ă la prospĂ©ritĂ© de l'Ăgypteâ, lit-on dans le communiquĂ© de la Maison-Blanche. Il prĂ©cise que âles Ătats-Unis sont engagĂ©s Ă travailler avec lâĂgypte et le peuple Ă©gyptien pour faire avancer ces objectifsâ. âNous soutenons les droits universels du peuple Ă©gyptien, y compris le droit Ă la libertĂ© dâexpression, dâassociation et de rassemblementâ, ajoute le communiquĂ©. Ce communiquĂ© de la Maison-Blanche au ton inhabituellement ferme a Ă©tĂ© publiĂ© plusieurs heures aprĂšs que le prĂ©sident Barack Obama eut dĂ©clarĂ© dans son discours sur lâĂ©tat de lâUnion quâen Tunisie, âla volontĂ© du peuple s'est rĂ©vĂ©lĂ©e plus puissante que l'Ă©treinte d'un dictateurâ. | | | |